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neffe & de Newhaven feroient démolies; que AN.1550-la penfion que François I. s'étoit engagé à païer à Henri VIII. fût continuée, & qu'on en païât les arrerages: mais que fi l'on ne pouvoit obtenir la continuation de la penfion, on fe contentât des arrerages. Qu'à l'égard de l'Ecoffe, ils affuraffent que l'Angleterre ne pouvoit en traiter fans la participation de Charles V. & que fi ce prince y confentoit, on rendroit aux Ecoffois toutes leurs places, à la referve de Roxbourg & d'Aymouth. Qu'enfin fi on leur propofoit le mariage d'Edouard avec une fille de Henri II. ils répondiffent qu'ils n'avoient aucune inftruction Là-deffus, & qu'ils fe retranchaffent fur le bas age du roi mais les plenipotentiaires François répondirent, que le roi leur maître ne confentiroit jamais au renvoi de la reine Marie en Ecoffe, étant deftinée au dauphin fon fils : qu'à l'égard de la penfion, François I. s'y étoit engagé dans un tems où fes affaires le demandoient ainfi, mais qu'Henri fon fils ne prétendoit pas être tributaire de l'Angleterre. Que fi néanmoins on vouloit convenir de la reftitution de Boulogne pour une certaine fomme une fois païée, ils traiteroient à cette condition. Que de plus, le roi leur maître ne prétendoit pas que les Anglois gardaffent une feule place en Ecoffe. Enfin, après beaucoup de difficultez & de conteftations, la paix fut fignée le vingt-quatriéme de Mars. XXXVII. Les articles de ce traité furent, 1°. Qu'il y de paix en- auroit une paix inviolable entre les deux rois, trela Fran- leurs fujets, roïaumes, feigneuries, prefentes & ce & l'An-à venir, par mer & par terre. 2°. Que dans fix gleterre femaines la ville & port de Boulogne, avec tous ibid. ut fup. les forts & châteaux bâtis & fortifiez dans le b.25.7.21. Boulonnois depuis la derniere guerre, entre les & Jeq.

Articles

Belearins.

feu rois François I. & Henri VIII. tenus & poffedez par le roi Edouard, feroient rendus au

Leonard,

tom. 2.

15. pag.

223.

roi Henri, avec toute l'artillerie, & toutes les AN.1550. munitions qui s'y étoient trouvées, lorsqu'Hen- Dansièreri VIII. s'en étoit mis en poffeffion. 3°. Que cueil des pour dédommager le roi d'Angleterre des ame-traitez de liorations qu'il y avoit faites, & des dépenfes en vivres & munitions. Henri II. lui païeroit en In all. deux termes quatre cent mille écus au foleil; publ. Angl. fçavoir, la moitié le jour de la reftitution, & de Rymer.to Pautre moitié dans la fête de l'Affomption de la 211. Vierge, le quinziéme d'Août. 4°. Que pour la Burnet, fureté defdites conditions, on donneroit fix ôta- ut fupra p. 221.& ges de chaque côté, d'ici à la fête de Pâques, trois defquels le roi Henri pourroit retirer à fon choix Seidan. in après la moitié du païement, & le roi Edouard comment. I. tous les fiens auffi-tôt après la restitution de 22.p. 780. Boulogne. . Qu'avant le païement des deux cens mille écus reftans, Edouard rendroit à la reine d'Ecoffe les deux forts de Lauder & de Douglas, avec toute l'artillerie & munitions qui y feroient, excepté celle qui y avoit été tranfportée d'Hadington; & qu'après avoir rendu ces deux villes, il feroit obligé de faire rafer Aymouth & Roxbourg, pourvû que la reine d'Ecoffe fit auffi démolir Lauder & Douglas; en forte qu'aucune de ces quatre places ne pourroit plus être rétablie. 6°. Que le même roi Edouard ne pourroit plus faire la guerre à l'Ecoffe, fans un jufte fujet, qui feroit eftimé tel, fi les Ecoffois commençoient à l'attaquer. 7°. Que le roi d'Angleterre refervoit fes droits & prétentions tant contre Henri II. & fes fucceffeurs, que contre la reine d'Ecoffe & fon roïaume. Et le même roi de France & reine d'Ecoffe se reservoient pareillement leurs droits, actions & prétentions, contre le roi & roïaume d'Angleterre. L'empereur fut compris dans ce traité à la requifition d'Edouard & Marie reine d'Ecoffe à la requifition d'Henri II. à condition que dans quarante jours

:

après

AN.1550. après le traité, elle declareroit fi elle vouloit y

être comprise.

Il paroît que les interêts de la reine d'Ecoffe furent fort ménagez dans ce traité, tant parce que cette princeffe devoit être bien-tôt l'époufe du dauphin de France, que parce qu'Henri II. étoit bien-aife d'attacher fortement les Ecoffois à fon roïaume. Les conditions furent fidélement executées, & le traité fut confirmé à Amiens avec ferment par le roi Henri & milord Coban qui vint l'y trouver: car on remarque que le même traité aiant été porté à Londres le comte de Warwick fuppofa une maladie, pour n'être pas obligé de figner une paix, contre laquelle il avoit fait tant de bruit, dans le tems qu'il travailloit à perdre le protecteur: mais ce n'étoit que pour en impofer au public, puifqu'il avoit figné tous les ordres, en vertu defquels les plenipotentiaires l'avoient conclue. Henri fit fon entrée dans Boulogne le quinziéme de May, le feigneur de la Rochepot y aïant été reçû pour ce prince dès le vingt-cinquième d'Avril, après que les Anglois eurent touché deux cens mille Raynald. écus. Les deux princes s'envoïerent réciproquehoc an.n.29. ment le collier de leur ordre, en témoignage de leur parfaite reconciliation. Et le pape en écrivit i III. p. 23. à la reine d'Ecoffe, par un bref qu'il lui adreffa, pour lui témoigner la joie qu'il reffentoit qu'elle eut fait fa paix avec l'Angleterre, & les grands avantages qui lui revenoient de la genereufe protection que lui accordoit le roi de France.

Ext, inter

Brevia Ju

XXXVIII.

de France

Ce pape adreffa encore un autre bref daté de Bref du Rome le vingt-huitiéme de Juillet de cette anpape au roi née, au roi de France Henri II. pour lui recomen faveur mander l'affaire de Jean Meynier, baron d'Opdu baron pede, dont on a commencé à parler ailleurs, d'Oppe- Cette affaire avoit traîné en longueur, & il fe paffa près de quatre ans avant qu'on en pût venir

de.

Raynaldus ad hanc an. 1550 4.35.

à la difcuffion du fonds. Ce fut pour hâter le jugement de cette affaire que le pape adreffa fon AN.1550. bref au roi. Il lui dit, qu'aïant appris que le baron d'Oppede fon vaffal, (parce qu'il étoit du diocefe de Cavaillon, dans le comtat d'Avignon). III [2. étoit en prifon depuis long-tems, & fort perfe- Brev.p.309. cuté par les officiers de fa majefté, il le prie & l'exhorte en confideration du zele de ce baron pour la religion, d'ordonner à fes officiers de ne le plus tourmenter, à l'occafion de l'affaire de Cabrieres, ni dans fa perfonne ni dans fes biens, de lui accorder la liberté, & que fon nonce l'instruira du refte de cette affaire, qui finit l'année fuivante.

brefs d

pape à dif

hot an.n.36.

39.43.6.

Le même pape adreffa encore plufieurs brefs xxxIx. dans cette même année 1550. à differens prin- Autres ces pour les affaires de la religion. Il y en a un à Antoine roi de Navarre, en réponse à une let-ferens printre que le cardinal de Tournon lui avoit renduëces. de la part de ce prince; & il le felicite fur fon Raynaldus zele à maintenir la foi. Ce bref eft du deuxième d'Août. Un autre à Sigifmond roi de Pologne, pour le prier de ne point recevoir les heretiques dans fes états, & l'avertir qu'on va bien-tôt reprendre le concilè à Trente, afin que ce prince y envoïe fes évêques. Et parce que Georges, duc de Pomeranie avoit introduit dans fes états la doctrine des Proteftans, qui y faifoient beaucoup de ravage, le pape commit l'évêque de Culm, qu'il chargea d'inftructions importantes pour reprimer les heretiques par des cenfures, & tâcher de les faire rentrer dans le fein de l'églife. Son bref eft du vingt-cinquiéme de Juillet. Un autre fut auffi adreffe aux évêques de Pologne, pour animer leur zele à s'oppofer aux heretiques, & empêcher que leurs erreurs ne s'introduififfent dans ce roïaume. Ce bref eft du vingtiéme Decembre.

Pen

Pendant que l'herefie faifoit du progrés dans AN.155°• plufieurs roïaumes de l'Europe, la foi s'étendoit jufqu'aux extrémitez de l'Afie; & comme ce fuccés étoit dû en partie après Dieu, aux foins & à la vigilance de Jean roi de Portugal, le pape crut devoir en feliciter ce prince par un bref daté du treiziéme de Février de l'année fuivante, pour le congratuler fur fa pieté envers Dieu fur fon attachement inviolable au faint fiege, & fur les autres vertus dont il honoroit la pourpre roïale, en faifant connoître la religion dans les païs les plus reculez.

sap. 1. 2.

XL. En effet, dans cette année François Xavier Progrés de S. Fran- convertit une infinité de perfonnes dans Cangoxiçois Xavier ma. Après avoir effuïé des travaux inconcevadans le ja- bles à Goa, où il avoit amené quelques Japonois ров. convertis, il fe remit en mer au mois d'Avril Turfelin in vita fantti 1549. pour fon grand voïage du Japon ce ne Franc. Xa-fut que le quinzième d'Août qu'il aborda à Canverii lib.4. goxima, lieu de la naiffance d'Auger, l'un des quatre Japonois qu'il amenoit avec lui, pour l'aiBouhours, der dans le miniftere de l'évangile. Cet Auger, 1.4.5. que depuis fon baptême, on appelloit Paul de 1.145.n.97 alla trouver le roi de Saxuma, celui des rois du wide fupra, Sainte-Foy aiant pris des inftructions de Xavier, Raynald. Japon de qui relevoit Cangoxima, dont il avoit 44. été fort connu avant fa fortie & fa converfion, hift. fociet & qui refidoit à fix ou fept lieues de-là. Xavier 1.9.178.affuré des difpofitions favorables de ce prince, &feq.

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boc an. B.

Orlanain.

apprit un peu la langue du païs, & fecouru du Japonois, traduifit l'expofition du fymbole des apôtres qu'il avoit compofée aux Indes. Il alla enfuite fe prefenter au roi de Saxuma, qui le reçut affez bien, mais qui ne voulut point fe convertir, perfuadé par fes Bonzes, qui étoient les prêtres, les moines, les philofophes, & les theologiens du Japon, qu'il valloit mieux conferver fon ancienne religion. Comme ces Bonzes s'étoient

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