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Ciacon.

tam.3.7. 745.

4.3.3.

un confiftoire, où il dit, qu'il avoit convoqué AN.1553 le concile à Trente pour ce fujet, mais que le pour la reforme de fuccés n'aïant pas répondu à fes defirs & à fes l'églife. bonnes intentions, à caufe de la guerre furvenue en Italie & enfuite en Allemagne; il trouvoit à propos de faire à Rome ce qui n'avoit pû s'exePallavie. cuter à Trente. Il établit donc une congregation in hist, conc. nombreuse de cardinaux & de prélats pour y lib. 13. cap. travailler, augmentant ainfi ce nombre afin de Rayna'd. donner plus de poids & de crédit aux deliberabac an. n. tions. Tous ceux qu'il avoit choifis étoient re46. commandables par leur vertu & par leur fcience. Le cardinal de fainte-Croix qui fut enfuite pape fous le nom de Marcel II. étoit à la tête de ces commiffaires : l'on voulut commencer d'abord par un reglement touchant les conclaves pour l'élection des fouverains pontifes, pour venir ensuite aux cardinaux, au clergé & aux autres. Les intentions du pape là-deffus furent lûes en plein confiftoire le dix-feptiéme d'Avril; mais il furvint tant de difficultez, & la diverfité des avis caufa un fi grand nombre d'embarras, qu'on n'en vint jamais à aucune conclufion, & qu'il arriva la même chose que ce qui s'étoit paffé fous les papes precedens. On commença avec beaucoup d'ardeur; on languit dans la fuite, & l'affaire échoua entierement.

VIII.

veut tra

vailler à la

il

Le pape n'aïant pû réüffir de ce côté-là, Le pape crut qu'il en viendroit plus aifément à bout dans la fuite, s'il pouvoit travailler efficacement compaix entre me un bon pasteur à établir une paix folide enl'empereur tre l'empereur & Henri II. roi de France, qui & le roi de tenoient prefque toute l'Europe en guerre. Il tenta d'abord d'envoier à l'un & à l'autre un nance pour établir entre eux l'union & la concorde; Profper de fainte-Croix fut deputé auprès du roi de France, & Achille de Graffis auprès de Charles V. Le pape chargea le premier d'affu

France.

Pallavic.

lib. 13. cap.

5.4.5.

rer

rer fa majesté très-Chrétienne d'une fincere reconciliation, qui quoiqu'appellée fufpenfion pour un tems deviendroit en effet une paix ferme & conftante. Il l'avertit auffi de representer au roi combien l'union entre lui & l'empereur feroit avantageufe à l'églife, aïant lieu de craindre que les Turcs & les heretiques profitant de leurs divisions, ne priffent de nouvelles forces, & qu'on ne vît augmenter le nombre des ennemis de la religion catholique: il s'offroit auffi pour mediateur. De Graffis de fon côté eut ordre de remercier l'empereur du confentement qu'il avoit don né au traité sur l'affaire de Parme, & après lui avoir expofé en peu de mots comment le tout s'étoit paffé, il lui fit connoître le defir qu'il avoit de réunir fa majefté imperiale avec le roi de France, & les demarches qu'il avoit déja faites auprès du dernier pour l'engager à entrer dans les mêmes vûes: que par une bonne paix Berfello feroit rendue au duc de Ferrare; les trois prifonniers françois que les Imperiaux avoient faits, mis en liberté & les Farnefes rétablis, les états rendus à Octave, & les cardinaux jouif fans de leurs revenus qu'ils avoient dans le roïaume de Naples. Mais toutes ces raifons ne produifirent aucun effet fur l'efprit des deux princes, qui continuerent à fe faire la guerre.

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AN.1553.

IX.

voie deux

Le pape voïant donc que la difcorde augmentoit entre eux de jour en jour à la ruine de la lleur enreligion, tenta une autre voie, & fouhaitant paf-yordu fionnement d'avoir la gloire de reconcilier deux legats à lagrands monarques qui defoloient l'Europe partere. Pallavicin. leurs armes; elle nomma deux legats à latere, fçavoir, Jerôme Dandini vers l'empereur, &p. 6. # 1 Jerôme de Capite Ferreo ou de faint Georges, vers le roi de France, tous deux cardinaux, agréables à ces princes, & très-bien inftruits de leurs affaires. Il leur enjoignit d'expofer, que le

pa

ibid. lib. 13.

n.

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pape, comme un pere commun ne cherchoit AN.1553 que l'avantage de l'un & de l'autre, qu'il n'étoit animé d'aucun motif d'interêt, & qu'il n'avoit en vûe que le bien de l'églife, plûtôt que celui de fa famille. Il fit même faire des reproches affez vifs à fainte-Croix, de ce qu'il avoit lâché quelques paroles qui concernoient les interêts particuliers de fa fainteté, & lui fit ordonner de fa part de ne plus fe fervir à l'avenir de pareils difcours. Dandini eut la même commiffion auprès de l'empereur, & on lui recommanda fur-tout d'expofer fes ordres à l'évêque d'Arras, & de s'emploïer à gagner ce miniftre, qui avoit une très-grande autorité dans l'empire. Le reproche que le pape fit faire à fainte-Croix étoit fondé fur ce qu'il avoit tranfigé avec le roi de France & fes principaux miniftres, que ce prince emploïeroit fes forces pour faire remettre la ville de Sienne au pape, & l'unir au domaine de faint Pierre ; à quoi l'empereur & les princes d'Italie auroient beaucoup moins d'oppofition que s'ils la voïoient tomber fous la domination des François ; que par-là le roi en diminuant la puiffance de fon competiteur, augmenteroit la gloire de ses ancêtres, en augmentant l'état ecclefiaftique. Ce qui fut caufe de la difgrace de ce nonce, & ce qui peut-être arrêta le fuccés de la negociation des legats: car tous après plufieurs tentatives, furent obligez de s'en revenir à Rome fans avoir rien fait, tant les deux princes étoient animez l'un contre l'autre. Et la guerre continua toûjours avec la même ardeur. En effet l'empereur qui avoit paffé l'hyver dans les Païs-bas, refolut d'affiéger Teroüane, dans le comté de Ponthieu en Picardie, pour venger de la perte qu'il avoit faite l'année derniere au fiége de Metz. Il avoit refolu d'abord de donner le commandement de ce fiége à Antoine comment. 1.de Croy comte de Roux; mais ce feigneur

X.

L'empe reur fait affieger Teroüane.

De Thou hift. 1. 12.

Belcar. in

fe

etant

AN.1553.

26. 30.

étant mort, il en chargea fur la fin d'Avril Ponce de l'Alain Binecourt. On ne pouvoit croire en France que l'empereur, dont les affaires étoient Sieidan. in en fort mauvais état, eût quelque deffein fur cet- comment. I te place, d'autant plus qu'il étoit malade, & que 25. initio, le bruit même avoit couru qu'il étoit mort. Mais P.915 quand on en fut certainement informé, le roi y envoïa André Montalambart de Deffé, auquel on joignit François de Montmorency, fils du connétable de ce nom, qui avoit le commandement, mais qui n'en ufa qu'après la mort de Deffé. Cette place capitale des anciens Menapiens, dont Cefar fait fouvent mention dans fes commentaires, étant fituée fur les frontieres de Flandres & de l'Artois, étoit de la derniere confequence aux François, parce qu'elle étoit la clef qui leur ouvroit les portes de ces deux provinces, & la plus forte qu'ils euffent fur les frontieres des Païs-bas. Les Imperiaux après l'avoir vigoureusement attaquée & fait une bréche de plus de foixante pas de largeur, donnerent un affaut, l'on retourna trois fois à l'attaque, & le combat dura dix heures entieres avec perte confiderable de part & d'autre. Les affiégez perdirent de Deffé, de Pienne, de la Roche-Pofay, & beaucoup d'autres feigneurs.

XI.

que l'em

Daniel,

biftoire de

Mais la ville étant ouverte de tous côtez, les imperiaux y entrerent enfin par les bréches le Prife de vingtiéme de Juin, pendant qu'on parloit de ca- cette ville pitulation, & fe rendirent maîtres de la place, pereur fait où ils firent un grand carnage, fans épargner ni rafer. âge, ni fexe, ni condition. François de Montmorency fut fait prifonnier avec beaucoup d'au- France tom. tres, qui furent traitez par les Espagnols avec 6. in 4. edit. beaucoup d'humanité, fe reffouvenant de la ma- de 1722. P. niere dont le duc de Guife en avoit ufé à leur 58. égard dans l'année précedente, après la levée du ibid.nt fup. fiége de Metz. Ainfi Binecourt ou Bugnicourt Mezeray étant accouru, fit ceffer le carnage. L'empereur abreg. chr. tom.4.8.

De Thou,

qui 554

qui étoit alors à Bruxelles, informé de la prife de AN.1553 la place, ordonna qu'on la demolit, & qu'on la rafat entierement, fans épargner, ni les églises, ni les monafteres, ni les hôpitaux; qu'on n'y laiffât aucun veftige de murailles, & qu'on fit venir les habitans des lieux les plus voifins de Flandres & de l'Artois pour en recueillir les débris. Cet ordre fut fi ponctuellement executé, qu'à peine en resta-t-il des marques.

XII.

affieger

Heldin &

Comme on ne doutoit pas qu'après la prise de Les impe- Teroüane, l'ennemi ne vînt affiéger Hefdin, riaux vont Robert de la Motte feigneur de Bouillon s'y rendit promptement, accompagné d'Horace Farnela prennent.fe duc de Castro, d'Honoré de Savoye comte de Mezeray Villiers ; & de l'élite de la nobleffe, & dans le ibid. tom.4. même tems les Imperiaux après avoir emploïé Danel ut plus d'un mois à démolir Teroüane, s'y rendifup. tom.6. rent fous la conduite d'Emmanuel Philibert de 2.59.

8.555.

Savoye prince de Piemont, qui n'avoit pas encore vingt-fept ans. Ce jeune prince fit marcher toutes fes troupes vers Hefdin, dont il n'eut pas beaucoup de peine à fe rendre maître, les habitans aïant abandonné la place après en avoir emporté tout ce qu'ils avoient pû. La citadelle ne fit pas non plus beaucoup de refiftance: les ennemis l'investirent de tous côtez, & par le moten des mines la firent prefque toute tomber, fans ceffer de la battre avec le canon; enforte que les affiégez fe voiant reduits à l'extremité, demanderent à capituler; ce qu'on leur accorda volontiers. Mais fur le point de donner les ôtages de part & d'autre, un prêtre qui étoit dans la ville, mit par imprudence ou par malice le feu à une mine, qui ensevelit plufieurs perfonnes fous les ruines du mur, & Horace Farnefe fut du nombre; d'autres difent que ce feigneur fut tué à ce fiége d'un coup de canon. Sa mort chagrina fort Henri II. parce qu'il avoit épousé fa fille na

turelle

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