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turelle, & réjouit beaucoup l'empereur, qui crût que par-là Octave frere du défunt, feroit moins AN.1553. attaché à la France. Ce qui arriva en effet.

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XIII. Le connétable de

Montmo

riaux à

De Thou,

Daniel P.

Après la prife d'Hefdin, les Imperiaux marcherent du côté de Dourlens, entre Arras & Amiens, où le Vidame de Chartres s'étoit en fermé. Le connétable de Montmorency eut ordre rency bat de s'avancer avec fes troupes jufqu'à la Somme, les impeen attendant les Suiffes & aïant appris que Dourlens. l'ennemi n'étoit pas éloigné, il fit paffer cette Belcar. riviere à quelques regimens, & fuivit avec qua-ibid. ut fup. tre mille hommes de cavalerie & vingt enfeignes. cit. Comme les ennemis étoient en chemin quatre enfeignes qu'on avoit envoïées devant fu- 60. rent furprises. Sanfac qui étoit avec le vidame de Chartres en étant venu aux mains, feignit dé fuir, & étant arrivé à l'endroit où le Maréchal de Saint-André étoit en embuscade; celui-ci se jetta auffi-tôt fur les ennemis, qui furent contraints de s'arrêter, & commencerent à plier parce que le prince de Condé les battoit en flanc. Ils furent donc obligez à leur tour de prendre la fuite; le prince de Condé les poursuivit, & il y en eut plus de huit cens qui refterent fur la place, entr'autres Charles prince d'Epinoy, des comtes de Melun. On fit auffi quelques prifonniers, parmi lesquels fe trouva Philippe de Croy duc d'Arfcot qu'on emmena à Paris, & qu'on enferma dans le château de Vincennes; mais quelque tems après il fe fauva avec Erneft Mansfeld, qui avoit été fait prifonnier dans le fiége d'Yvoi. Le roi qui étoit dans le camp, s'avança jufqu'à XIV. Bapaume, entre Peronne & Arras, dans le defçois tentent fein d'en faire le fiége. Il en chargea Coligny, inutilement qui alla reconnoître la ville, mais aïant trouvé l'entrer que la place étoit fituée dans un lieu fec & aride, où l'armée neceffairement manqueroit d'eau, on se désista de cette entreprise; & l'armée alla Tome XXX. T

du

Les Fran

dans Ba

paume & Cambray.

AN.1553.

Belcar.in

du côté de Cambray, pour examiner fi l'on pourroit y entrer. Le roi fit fommer les habitans, comment. que comme ils avoient été neutres jufqu'alors, lib.26.n.34. ils reçuffent fes troupes, & leur accordaffent des De Thou, vivres, comme ils avoient fait aux gens de l'emut frep. Skidan, in pereur. Ils ne firent pas difficulté fur la feconde comment. I. propofition d'accorder des vivres, ils en promi25. p. 932. rent; mais ils ajoûterent, qu'il ne leur étoit pas

Italie entre

fion des

Siennois.

libre de recevoir les François, dépendant abfolument de l'empereur, depuis qu'il leur avoit fait bâtir une citadelle. Par cette réponse aïant été declarez ennemis, le connetable fit approcher fes troupes le neuviéme de Septembre, & investit la ville; mais n'aïant pû venir à bout de la reduire, l'on fit quelques dégats dans le païs, & l'on alla vers Cateau-Cambrefis, pendant que les ennemis étoient campez au-dessus de Valenciennes fur l'Efcaut; le roi y alla avec toutes fes forces; il y eut des efcarmouches vives, fans toutefois qu'on en vînt à une action generale. Peu de tems après le connetable étant tombé malade dangereufement, les troupes Françoifes fe retirerent à Fonz-Somme, une lieue au-deffus de faint Quentin, & l'on congedia l'armée le vingt-uniéme de Septembre.

XV. En Italie l'empereur qui ne pouvoit fouffrir que Guerre en les Siennois euffent pris le parti de la France, rel'empereur folut de tout entreprendre pour les arracher à la & la Fran- domination, de ce roïaume. Pour cet effet il ence à l'occa- voïa en Italie le marquis de Marignan à la tête de cinq mille hommes d'infanterie & cinq cent_caBeliar. in valiers, & plus de trois cens officiers ou voloncomment. 1. taires. Il manda auffi à de Tolede viceroi de Na26.n. 35. ples de faire paffer deux mille Espagnols & auhift. 1.12 tant d'Italiens pour cette guerre. Gonzague gouPallavin, verneur de Milan, reçut un autre ordre d'envoier hift. concil. quatre mille hommes de pied, & cinq cens caTrid. lib.13. valiers pour le même fujet; outre cela Charles V.

De Thon,

8.6.3.2.

écri

ANJ5531

écrivit une lettre très-puiffante au duc Cofme, pour le prier de vouloir affifter de toutes fes forces le marquis de Marignan contre les Siennois. Mais avant que d'en venir à une guerre ouverte, on travailla à accommoder l'affaire, aux conditions que la republique de Sienne demeureroit libre, & que fans fe diviser ni de l'empereur à qui elle rendroit obeiffance, ni de Henri II. dont elle feroit amie, elle n'auroit ni garnifon ni citadelle. Cependant, fuivant les ordres de l'empereur, le viceroi de Naples après avoir envoïé dans la Lombardie François Oforio, pour faire venir quatre mille Allemands, & donné ordre à Afcanio de Cornia de faire des levées dans l'Italie, il monta lui-même une des galeres de Doria, emmenant avec lui deux mille Espagnols, fa femme, fes enfans, & d'autres, & vint à Livourne, laiffant à Naples Louis fon fils pour commander en fon abfence. De Livourne il fe rendit à Florence, où il obtint de Cofme beaucoup d'artillerie, avec tout l'équipage néceffaire; mais il y tomba malade, & y mourut le vingt-troifiéme de Février. Il y avoit vingt ans qu'il étoit viceroi de Naples, & Garcias fon fils eut le commandement de l'armée, conjointement avec Alexandre Vitelli.

XVI.

riaux & les

ienne.

Garcias fit quelques conquêtes, & prit AfinaLonga, Lucignano, & d'autres places. Cofme Les Impefe joignit à lui, & voïant que la haine que les Elpagnols Siennois portoient aux Espagnols & à Mendoza, commenétoit cause qu'on ne pouvoit les porter à aucun cent la accommodement, il penfa à prendre les pla-guerre de ces voisines de Sienne, & y mettre des garni- Anton. fons pour l'inveftir enfuite, l'affamer, & l'o- de Vera hift. bliger à fe rendre. On fit le fiége de Montalcino, de Charles V. où Jourdain Urfin s'étoit enfermé avec le comtep.275. Mario de Santa-Fiore, & Camille Martinengo. On fit le jour de Pâques approcher le canon du côté de la citadelle; mais on y trouva plus de ré

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XVII.

accommo

der ce dif

ad hunc an.

8.10.

fiftance qu'on n'avoit crû, & ni la valeur ni la AN.1553 rufe qu'on mit en ufage ne purent réuffir. Le paLe pape fe pe appréhendant l'évenement de cette guerre qui rend à Vi-fe faifoit fi proche de lui, envoïa le cardinal de terbe pour Perouse, frere d'Afcanio de Cornia à Florence, & le cardinal Simonetta à Sienne pour trouver ferend. quelques voies d'accommodement. Et voïant De Tho, qu'on avançoit très-peu les affaires, il fe rendit biß. 1.12. lui-même à Viterbe, avec Jean Manriquez am'baffadeur de Charles V. à Rome. Là il propofa les mêmes conditions qui avoient été déja propofées, & les miniftres de l'empereur y confentirent, étant bien informez que la flotte des Turcs étoit en mer, & prévoïant qu'il faudroit néceffairement ramener les troupes à Naples. Le pape avoit fes vûes, en voulant fe mêler de cet accommodement; fon deffein étoit de faire tomber cette republique au pouvoir de l'empereur, dans l'efperance qu'il en inveftiroit Fabien, fils de fon frere Baudouin : c'est ce qui lui fit propofer une condition, qu'il fçavoit bien que les Siennois n'accepteroient pas; fçavoir, qu'un cardinal feroit nommé chef de la republique, & y demeureroit avec une garnifon de douze cens hommes.

XVIII.

ne décou

verte.

Dans ce même tems l'on découvrit à Sienne Entrepri- les deffeins de Jules Salvi, qui avoit été élû cafe fur Sien- pitaine du peuple. Il s'étoit lié avec ceux du confeil, qui n'étoient pas favorables à la France & De Thou, aiant été gagné par l'ambaffadeur du duc Cofme, ibid. ut fap il promit aux Efpagnols de leur livrer une porte de la ville. Guillaume de Pife, que le cardinal de Ferrare & de Termes avoient empêché d'avoir le gouvernement de la ville, s'étoit joint à Salvi; de forte qu'irrité de ce refus, il follicita Æneas Piccolomini, un des premiers de la republique, de fe declarer contre les François, & lui perfuada de mettre fon païs en liberté. Mais toutes ces

entre

AN.1553.

entreprises aïant été découvertes par l'adreffe de Moreto, on arrêta Salvi, fon frere Octavien, & les deux freres Vignali; on fit leurs procés, & on les punit du dernier fupplice. On fit grace à Piccolomini en confideration de fa nobleffe, & parce qu'on le croïoit contraire aux Espagnols, fans toutefois être bien intentionné pour la Fran ce. Ainfi le duc Cofme voïant que les affaires des Imperiaux alloient affez mal, & qu'il n'avoit rien à efperer de ce côté-là, convint de s'en tenir aux conditions du pape, qui étoient déja fignées. Mais le cardinal de Ferrrare dont on attendoit le confentement, voïant le fiége de Montalcino levé, fe rendit à Viterbe, & refufa abfolument de foufcrire. De Lanfac qui s'y trouva, fe plaignit fort de Cofme devant le pape, de ce qu'il avoit aidé les Imperiaux de fes confeils, de fon argent & de fes troupes, & de ce que fans aucun fujet, il leur avoit accordé une retraite contre les interêts du roi. Le cardinal deputa à fa majefté Flaminio Urfin pour lui dire qu'il devoit fe tenir en fûreté du côté de la Tofcane, & les François refuferent de fortir de Sienne.

des Turcs

Belcar.

loco fup.

La flotte Turque qui approchoit, obligea bien- XIX. tôt les Imperiaux de fe retirer eux-mêmes de de- La flotte vant la ville, & d'y laiffer les François tranquil-fait abanles. Dès que la nouvelle de cette approche des donner Turcs fut répandue, le cardinal Paceco, qui Sienne aux avoit fuccedé à Pierre de Tolede dans la vice- Imperiaux. roïauté de Naples, écrivit à Garcias de ramener/.26.n. 37. au plûtôt les troupes pour défendre les côtes de De Then, Sicile, de la Calabre & de la Poüille, & que l'efperance d'un fuccés incertain dans la prise de Sien ne n'exposât pas Naples à une perte affurée. Garcias vint donc au fecours de Paceco par les terres du pape à grandes journées; & les Siennois voïant qu'ils n'avoient plus rien à craindre après la retraite des Imperiaux & la levée du fiege de Mon

T 3

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