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chouer les deffeins des Proteftans, qui formez d'un refte de Vaudois qu'on appelloit les pauvresde Lyon, cherchoient à fe jetter fur les terres ce l'églife, & à infecter les peuples de leurs errurs. Il contribua beaucoup à la décoration de

glife de S. Petrone fa cathedrale, il reçut les Juuites dans fa ville, & favorifa beaucoup les capucins, les cordeliers & les hermites de S. Augutin. Enfin Jules III. le fit cardinal prêtre du tite de fainte Lucie, dans le mois de Novembre1551. & il mourut trois ans après le vingtcinquiéme de Septembre 1554. âgé de quaran te-hiit ans. Son corps fut porté dans l'églife de fainte Marie au-delà du Tybre, enfuite à Boulogne pour être dépofé auprès de celui de Laurens Campegge fon pere. On lui attribue un ouvra→ ge initulé, de l'autorité du pontife Romain.

AN.1554

Sixt. Se

1.72.

Michel

Feri

Le huitiéme du même mois de Septembre, LXVIII. · mourut Jean le Sauvage connu fous le nom de Mort de Jean Trus, il s'appelloit Wild d'un mot Alle. Jean Ferus. mand qui fignifie Ferus en latin, & Sauvage en nens. bibliot. Françcis. Il étoit né à Mayence, & fut religieux facra 1.6. de l'ordre des freres Mineurs, où il prêcha avec réputation pendant plus de vingt-quatre ans Medina apo dans l'églife de Mayence fa patrie & ailleurs. Ilg. Joan. écrivit fur la religion, mais avec tant de fagefle e Mire, & de moderation, qu'encore que toute l'Alle- de fcript. es magne fût divifée fur ce fujet, fes œuvres fu-chef. facmis rent eftimées par tous ceux de l'une & de l'autre xv. religion, Catholiques & Proteftans. Ses principaux ouvrages font des commentaires fur le Pentateuque, fur Jofué, & le livre des Juges, fur Job, l'Ecclefiafte, les Lamentations de Jeremie, fur les trente-uniéme & foixante-fixiéme Pleaumes, fur les trois derniers chapitres d'Esdras, Efther, Jonas, S. Matthieu, S. Jean, les Actes des Apôtres, l'Epître de S. Paul aux Romains, & la premiere Epître de S. Jean. Outre ces traiBb4

tez

tez fur l'Ecriture fainte qui font des discour AN.1554 étendus & bien écrits, dans lesquels on ne laiff pas de trouver l'explication du fens litteral, on: encore de lui plufieurs volumes de fermons, dif ferens opufcules, entr'autres un examen pou ceux qui fe prefentent aux ordres. Il fut enterr dans une églife de fon ordre à Maïence, qui et occupée aujourd'hui par les Jefuites.

On remarque dans fes ouvrages qu'il écivoit avec beaucoup de facilité, qu'il avoit beacoup lû les écrits des faints peres, qu'il prtoit un jugement fain & folide fur les cueftions qu'il traitoit, & qu'il n'étoit point prévenu en faveur des opinions ultramontanes. C'eft ce qu'on voit particulierement dans l'explication qu'il donne au paffage de S. Matthieu, 3. Matth. Tu es Pierre, & fur cette pierre j'édifierai mon 16. v. 18. église, où après avoir rapporté les fentimers des peres fur ces paroles, il conclut conformément à l'explication qu'en donne S. Auguftin, que S. Pierre reprefentoit alors toute l'églife à qui les clefs ont été données en fa perfonne. Il foutient auffi que ce premier des Apôtres a'a pas reçû une puiffance fans bornes, ni aucun pouvoir fur le temporel. En expliquant le chapitre 6. de l'évangile de S. Jean, il l'entend de la manducation fpirituelle de l'Euchariftie, fans néanmoins rejetter l'opinion des autres interpretes, qui l'entendent de la manducation réelle. Quelques-uns de fes traitez ont été corrompus par les Proteftans, & fes ouvrages n'ont pas été agreables à la conDominic. gregation de l'Index. Dominique de Soto a écrit Sete in 4 contre quelques articles de fa doctrine, entre aufentent. tres contre fon explication du chapitre 6. de faint Jean touchant l'euchariftie, ce qui donna sujet à Michel Medina d'entreprendre fa défense & de faire fon apologie.

Il y eut encore quelques autres auteurs qui mou.

rurent

De Then,

annal. 11.

rurent cette année : en premier lieu Sixte BetuAN.1554. lée ou Betuleius, vulgairement Birck Allemand, LXIX. né l'an 1500. à Memmingen dans la Souabe. Il Mort de fit un fi grand progrés dans les belles lettres & Sixte Bedans la philofophie, qu'il les enfeigna avec ap- tulée. plaudiffement, & merita d'être principal du col- hift 1. 13.. lege d'Ausbourg, qu'il conduifit pendant feize n. 8. versas ans avec beaucoup de reputation. Son goût pour finem. la poëfie lui fit entreprendre les comedies de sin Sufanne, de Judith & de Jofeph, qui furent part. 3. fort eftimées. Il avoit formé d'excellens difciples, Melchior entr'autres, Wolfang Mufculus, & Guillaume Xy- Adam in lander, qui ont parle de lui très-avantageufement.feph. Germ Ses autres ouvrages font l'accord ou la fympho nie fur le nouveau teftament Grec; des notes fur les vers Sybillins & fur Lactance; des commentaires fur les livres des offices de Ciceron. Il mourut à Ausbourg le dix-neuviéme de Juin de cette année 1554. âgé de cinquante-quatre ans, trois, mois & vingt-fix jours, & fut honorablement inhumé par les foins de deux freres fes difciples, Jean-Baptifte & Paul Hinzell.

Simon Por

Secondement, Simon Portio. Napolitain, qui LXX mourut dans fa patrie âgé de cinquante-fept ans. Mort de Il avoit été difciple de Pomponace, un des plus tio. celebres philofophes. de fon tems, & il fçut join- De Thom. dre à la connoiffance de la doctrine des Peripate-bid. 1. £39. ticiens, qui jufqu'alors avoit été traitée d'une maniere affez, barbare, tous les ornemens de la langue Grecque & des belles lettres. Néanmoins comme il paroiffoit deferer un peu trop à la doctrine d'Ariftote, l'on a crû qu'il panchoit du côté des erreurs de Pomponace fon maître fur la nature de l'ame & de l'entendement humain, Com me il commençoit à travailler fur les poissons,, à Pile, où il enfeignoit publiquement, on lui apporta le livre que Guillaume Rondelet avoir com polé fur cette même matiere, fuivant les memoires вь S

de

de Guillaume Peliffier, évêque de Montpellier: AN.1554 ce qui fut caufe que Portio abandonna son deffein, non fans quelque chagrin, voïant qu'un autre lui enlevoit la gloire qu'il efperoit tirer de fon travail, & ne jugeant pas à propos de s'exposer à perdre fa reputation, par un defir de l'augmenter qui lui paroiffoit hors de faison.

LXXI. Autres auteurs

Sigifmond de Ghelen ou Geflen, connu sous le nom de Sigifmondus Gelenius, né à Prague, moumorts dans rut auffi dans cette année. Comme il avoit appris cette mê- exactement les langues, il traduifit de Grec en Lame année. tin les œuvres de Jofeph, de faint Justin martyr, Cakus fecundus cn- de Denys d'Halicarnaffe, de Philon, d'Appien, vio prafat. & quelques homelies de faint Jean Chryfoftome. Appian. Peu de fçavans ont traduit de grec en Latin autant d'ouvrages que lui; car outre ceux dont on vient de parler, on lui attribue encore un dictioHenric Va-naire en quatre langues, la traduction de l'hiftoilefins in pra re ecclefiaftique d'Evagre, de l'ouvrage d'OrigiMarcelli. ne contre Celfe, & d'Ammian Marcellin. Son édition d'Arnobe a été fort blâmée.

Alexandr.

De Thou,

ut fup.

fat. Amm.

LXXII. Cenfare des propo

tré in collect.

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La faculté de theologie de Paris donna auffi quelques cenfures cette année contre plufieurs fitions de propofitions, qu'elle jugea peu conformes à la Sabellat. faine doctrine. La premiere cenfure est du treiziéD'Argen me de Janvier, & fut donnée à l'occafion de l'ajudic.de no-pologie que Jean Sabellat chanoine de Chartres wis erroribus avoit faite, pour répondre aux accufations de 3.2. in fon chapitre. Il y a fix propofitions,, I. La fecte fol. p. 222. des Peripateticiens eft la plus perverfe & perni,,cieufe, de laquelle font iffus les plus infignes ,, heretiques, qui ont pris de-là occafion de do,,gmatifer contre la loi chrétienne. La premiere partie de cette propofition eft fauffe & témeraire: la feconde capticufe & témeraire : la troifiéme fcandaleufe & pernicieufe, comme tendante a reprouver la theologie fcholaftique.,, II. Saint », Paul montre & prouve que le don des lan» gues

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gues qui ne confifte que dans la prononciation, ,, n'eft d'aucun ufage, s'il n'obferve & n'entend AN1554. ,, l'énergie des paroles & mots qu'il prononce.,, La faculté dit que cette propofition eft fauffe, qu'elle en impofe à faint Paul, & qu'elle tend à éloigner les fimples de la priere vocale, lorfqu'ils prient en une langue qu'ils n'entendent point elle ajoûte qu'elle eft par confequent impic & erronée, & qu'elle conduit à l'erreur de ceux qui voudroient qu'on celebrât l'office divin en langue vulgaire, afin qu'il pût être entendu de tout le monde, comme le prétendent les Calviniftes. III. Il fe voit à l'œil que cette coûtume, fi elle est dans ,, l'églife, eft diametralement contre le droit divin. La propofition eft declarée temeraire, fchifmatique, injurieufe au faint Efprit & à l'églife. ,, IV. C'est un facrilege de dire Paraclitus, & de ,, dire & prononcer autrement que Paracletus. Cette propofition qui a beaucoup de liaison avec la precedente, & qui en impofe à l'église & aux peres, eft declarée impie & blafphematoire.,, V. Ce ,, n'eft non plus à l'évêque, prélat ou chapitre d'innover, qu'à un particulier chanoine, en ce ,, que l'innovation tendroit au changement de quelque loi, ftatut, ordonnance ou coûtume ,, approuvée, fans premierement en avoir con

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feré avec le clergé.,, On dit que cette propofition eft obfcure, & que l'auteur paroît s'y contredire. VI. Parlant de la deduction de fon apologie, il dit:,, Sans préjudice toutefois de pouvoir ,, ouvrir cette même queftion dans toutes les ,, univerfitez de deçà & delà les monts, même outre la mer, s'il eft métier pour le grand poids ,, & confequence d'icelle.,, Cet épilogue, dit la faculté, marque l'arrogance de l'auteur & fon opiniâtreté dans fes opinions perverfes. La même faculté condamnant en general Papologie de Sabellat, dit qu'elle contient des propofitions captieuB b 6

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