SAINT PHILIP PE. Après la mort de Simon de Seuly, le Siége vàqua pendant quelque temps, les Chanoines ne s'étant pu accorder pour l'élection d'un Prélat, à caufe des diverfes brigues. Sur l'avis qu'en eut le Pape Grégoire IX, il y nomma Philippe Evêque d'Orléans, mû à ce, comme porte fon bref apoftolique, par la haute réputation que ce faint homme s'étoit acquife par ses éminentes vertus, dans l'adminiftration de fon Diocèfe qu'il avoit gouverné avec beaucoup de louanges & d'applaudiffemens, il fut appellé à la primatie de Bourges l'an 1234, felon la chronique de Limoges. La chronique de Chaumeau dit que ce fut l'an 1232, ce qui ne peut être, Simon de Seuly n'étant mort qu'en 1233. Nos Historiens ne s'accordent pas pour la famille dont il étoit iffu. Le Religieux de St. Sulpice le dit fils de Girard, ou Girald Berruyer, frere de St. Guillaume, Archevêque de Bourges, duquel par ce moyen, notre Philippe feròit neveu ; les fieurs de Sainte-Marthe font de même fentiment, comme Chenu, dont on ne voit point de preuves, non plus que de ce qu'écrit Foucher en fon livre manufcrit du Patriarchat de Bourges qui le fait defcendre de la Maison Royale, à cause que fur fon tombeau fe voient fes armes qui font diaprées & femées de fleurs de lis, avec cette inf cription: hic jacet Dominus Philippus, d'où il infere qu'il étoit de la Maifon Royale, vu qu'au temps de St. Louis, il n'étoit permis qu'aux Princes du Sang de porter des fleurs de lys en leurs armes. L'an 1238, il confirma en l'Evêché de Clermont, Guy de la Tour, fon fuffragant, & l'année fuivante il accorda au Chapitre de St. Etienne, les deux tiers des dîmes des novales qu'ils pourroient acquérir, l'autre tiers réfervé pour les Curés. Au mois d'O&obre 1239, il ordonna, à cause de la pauvreté de l'Eglife de Montermoyen, qu'après la mort des Doyen & Chanoines, le Chapitre jouiroit du revenu de leur prébende, pour l'employer en achats de revenus; & le 11 Novembre il fit mettre les Reliques de St. Urfin en un fac de cuir blanc, & les fit renfermer dans une châffe d'argent qu'il fit à fes dépens. La même année il appella en cette Ville les Freres Prêcheurs de l'Ordre de St. Dominique, dont l'Eglife & Couvent furent bâtis aux frais de Blanche, fille du Comte de Joigny. En l'an 1245, il affifta au Concile général de Lyon, au rapport de Mathieu Paris, en l'Histoire d'Henri III, Roi d'Angleterre; de fon temps les Chapitres de St. Urfin & du Château contracterent fraternité ensemble. Il dédia l'an 1248, la Sainte Chapelle baffe de Paris le 25 d'Avril, pendant qu'Eudes, Cardinal de Châteauroux, confacroit celle d'en haut. Il fixa le nombre des Prében des du Chapitre de St. Aoûtrille-lès-Graçay au mois de Septembre 1255; il visita comme Primat, la Province de Bourdeaux, l'an 1252, & pendant fa vifite, il reçut les triftes nouvelles du déplorable incendie qui affligea la ville de Bourges. Il établit la même année, l'Hôpital des pauvres de Maçay, dont il laiffa la direction à l'Abbé du même licu, & transféra avec Robert de Courtenay, Evêque d'Orléans, le corps de St. Aignan, d'une châffe en une autre que le Roy St. Louis porta fur fes épaules le 26 Octobre 1259. Il mourut, felon Guillaume de Nangis, l'an 1260, & eft enterré dans le choeur de fon Eglife cathédrale, où fe lit cette Epitaphe. Mole fub hac lapidis facratâ fede fedentis Elarus in orbe fuit, pauper fibi, pauperis altor, Sous ce pontificat, le ban & arriere-ban de cette Province fut plufieurs fois convoqué; fçavoir, l'an 1236, pour fe rendre à St. Germain & en l'année 1242, pour fe rendre à Chinon, pour de-là aller contre Hugues de Lufignan, Comte de la Marche, où se trouverent entr'autres, les Seigneurs de Graçay, de Saint-Palais, de Vierzon, de Charot, de Châteaumeillan, de Culant & de Chauvigny; & en 1253, pour aller à Iffoudun où affifterent le Comte de Sancerre, Henri de Seuly, Renaut, fieur de Culant, le fieur de GraRobert de Bomès, Guillaume de Linieres, Regnaud de l'Ifle, Jean de Corquilleray, Thibaud de Blois. çay, De fon temps les Pâtureaux coururent & pillerent le Berry; leur chef fut tué par les Berruyers, & leur faction fut bientôt diffipée l'an 1251. Il fe voit, par Arrêt de Parlement de l'an 1255, que plufieurs habitans de cette Ville, ayant fait infulte & violence au Palais archiepifcopal, Aubert, Légat Apoftolique y étant, le Roi fit emprifonner jufqu'au nombre de trois cents Bourgeois, & ils ne furent délivrés, qu'à condition que tous ceux qui étoient en la Ville, lors de la fédition, donneroient caution de payer l'amende à la volonté du Roi, & que cependant il feroit informé contre les coupables. JEAN DE SEUL Y. Jean, neveu de Simon, Archevêque, fils d'Archambaud II du nom, Seigneur de Seuly, étant Doyen de l'Eglife de Bourges, fut élevé par élection du Chapitre, au Siége Patriarchal l'an 1261, & convoqua fon Concile provincial à la Fête de Touffaint 1263; & ayant été pris pour arbitre des différends qui étoient entre le Chapitre de l'Eglife de Bourges, & les Abbé & Couvent de St. Sulpice, pour la réparation des injures que le Chapitre prétendoit lui avoir été faites par les Religieux de St. Sulpice, pour avoir fermé les premieres portes de leur Abbaye, lorsque le Chapitre y alloit proceffionnellement la veille de la Fête de St. Sulpice. I rendit fa Sentence l'an 1264, dont l'original eft dans le tréfor de St. Etienne, par laquelle il ordonna que les portes qui avoient été fermées, feroient brûlées en présence des Religieux & des Doyen & Chanoines, fi bon leur fembloit y affifter; & à tel jour qu'il plaîroit au Chapitre d'affigner; & qu'à la prochaine Fête de St. Sulpice, lorsque la proceffion du Chapitre iroit à la Meffe à St. Sulpice, les portes de l'Abbaye feroient mifes hors des gonds, & demeureroient par terre jusqu'après le retour de la proceffion, & que l'Abbé & tous les Religieux, à tel jour que le Chapitre ordonneroit, viendroient du Palais archiepifcopal à l'heure de la Grand'Meffe , en l'églife de Saint Etienne, & nudis pedibus, in albis, & flexis genibus, demanderoient humblement pardon aux Doyen Chanoines & Chapitre, de l'injure, fi aucune ils leur avoient faite la veille de St. Sulpice. Il vifita, par droit de primatie, la Province |