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Après ces articles fuivent l'approbation du concordat le concile de Latran, les lettres patentes du roi pour fon acceptation, fa promeffe de le faire enregistrer, & les différens délais qui lui ont été accordés pour faire cet enregistrement.

La pape, dans la onzieme feffion du concile, le 19 décembre 1516, publia le concordat dans fon entier, avec deux bulles, l'une pour le confirmer, & l'autre pour révoquer la pragmatique fanction.

Mais François I, de retour en France, ne voulut faire recevoir que le concordat, & ne parla point de cette bulle de révocation : néanmoins, bien qu'il fût allé pour cela au parlement en perfonne, le 16 février 1517, il n'en vint point à bout: tous les ordres de l'état s'oppoferent: comme il s'étoit engagé à le faire recevoir en fix mois, il fallut obtenir de nouveaux délais, & des prorogations. Le procureur général & l'univerfité s'oppofoient, & faifoient des proteftations: enfin, le 22 mars 1517, le parlement obéit à des ordres si souvent réitérés: mais mit la claufe, que c'étoit par ordre exprès du roi. Il fit, le 24, une proteftation de nouveau, que quelque publication qu'il eût faite du concordat, il n'entendoit ni l'approuver, ni l'autorifer, ni avoir intention de le garder; qu'il perfiftoit en fes proteftations & appellations précédentes : déclarant que quelqu'a&e que la cour pût faire dans la fuite, elle n'entendoit fe départir de

ses proteftations & appellations. Il fallut de plus grandes menaces pour contenir l'univerfité, qui avoit même défendu aux imprimeurs d'imprimer le concordat. Depuis, le clergé a demandé souvent le rétablissement de la pragmatique. Enfin, tout ce qu'on peut dire en général, eft que cette pragmatique eft encore d'ufage parmi nous, en tout ce qui n'eft point contraire au concordat, qui, malgré toutes les appellations & proteftations, a paffé d'abord par la déférence que l'on doit à des ordres fouverains, enfuite par les mœurs & la coutume.

CHAPITRE VI.

De l'Eglife Patriarchale de Saint Etienne, & de fes Chapelles.

PUISQUE

UISQUE nous avons deffein de rechercher le temps de la fondation de toutes les églises de cette Ville, qui en font les principaux ornemens, il eft bien jufte de commencer par l'église cathédrale, métropolitaine, primatiale & patriarchale de St. Etienne, dépendant immédiatement du faint fiége de Rome, parce que c'eft la premiere église & la mere de toutes les autres.

Après avoir exactement feuilleté les registres de cette églife, fait recherche dans fes archives, nous n'avons trouvé aucune piece qui concerne fa fondation; ce qui provient de fon antiquité, & de la perte des titres, caufée par les guerres & les fréquens incendies qui ont plufieurs fois défolé cette Ville. Ainfi, le plus ancien témoignage que nous avons pu rencontrer, eft celui de Grégoire de Tours, qui nous apprend que Léocade, feigneur romain & premier fénateur des Gaules, qui étoit iffu de la race de Vectie Epagathe, grand feigneur chrétien, martyrifé à Lyon avec St. Photin, environ l'an 177, depuis la naiffance du Sauveur accorda aux chrétiens nouvellement convertis par

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les prédications de St. Urfin, & aux prieres de ce faint perfonnage, fon palais, pour y conftruire une églife, & qu'il embraffa le chriftianifme, & devint en même temps le temple vivant de JefusChrist, que fa maison fut confacrée au Seigneur. La ftructure de cette augufte bazilique étoit déjà fi belle & admirable du temps de Grégoire de Tours, qu'il la loue & exalte hautement en difant: hæc eft nunc ecclefia apud Bituriges urbem prima, miro opere compofita, & primi martyris Stephani reliliquiis illuftrata. Ce font les termes de cet auteur, que répete l'anonyme qui compofa l'hiftoire de nos archevêques; & fur cela l'on eftime que la premiere dédicace de cette églife tombe au 1er octobre l'an 275 de notre falut.

Ce n'eft pas que nous eftimons que ce fuperbe temple que nous admirons aujourd'hui, foit celui dont parle cet auteur; car ceux qui font fçavans en l'architecture, & qui connoiffent l'ancienne maniere de bâtir, difent que cette église a été bâtie à diverfes reprises dans l'efpace de deux cent tant d'années, comme ils le prétendent prouver par la diverfité de l'ouvrage & par les reprises, & qu'elle n'a été commencée qu'après l'augmentation de la Ville, faite du temps de Charlemagne; ce qui appuye leur conjecture, eft que partie du choeur eft bâtie hors les murs de l'ancienne ville, & il n'y a pas d'apparence de croire que Léocade

eût bâti fon palais hors la ville, & que les premiers chrétiens euffent voulu conftruire partie de ce beau temple hors l'enceinte des murailles de la ville, & en diminuer par ce moyen la fortification & la défense, à joindre que la ville à tant de fois été ruinée par les guerres & les incendies, qu'il n'y a pas d'apparence de croire qu'un même bâtiment eût fubfifté fi long-temps. Quelques-autres efliment que St. Palais neuvieme archevêque, fit bâtir cette églife une feconde fois, & ils fe fondent fur le témoignage de Fortunat, évêque de Poitiers, & qu'ayant été ruinée, Guillaume de Broce foixantedix-feptieme archevêque, la fit rétablir en la forme que nous la voyons aujourd'hui, environ l'an 1324. Cette opinion peut être appuyée par le manufcrit de l'églife de Bourges, contenant la lifte de nos prélats, qui porte que Guillermus de Brocia, anno 10 dedicavit ecclefiam Bituricenfem dominicâ ante feftum fancti Nicolai, anno Domini 1324; mais nous ne pouvons foufcrire à cette opinion, puifqu'à la feule inspection de la construction, ceux qui ont attentivement confidéré les anciens bâtimens, jugeront facilement que ce temple eft bien plus ancien que l'an 1324. Ce n'eft pas que nous ignorions que dès l'an 1313 cette églife ayant befoin de grandes réparations, & les voûtes menaçant ruine, le Roi Philippe-le-Bel remit aux doyen, chanoines & chapitre quatre cents livres tournois qu'ils lui

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