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Lachapelle de St. Jean, fituée fauxbourg d'Auron, paroiffe de St. Pierre-le-Guillard : elle dépend de la commanderie des Bordes.

La chapelle de St. Lazare, anc'enne maladrerie, fituée au-delà du fauxbourg de St. Privé.

Tels font les différens ordres du clergé féculier & régulier, établis dans la ville de Bourges. Les auteurs anciens & modernes fe font toujours plaint d'un fi grand nombre d'ecclé aftiques, parce que, difent-ils, on ne les voit point protéger les arts & les fciences, d'où ils conjecturent qu'il est néceffaire d'en diminuer le nombre, en réuniffant les béné fices.

CHAPITRE IX.

Des Comtes de Bourges.

APRÈS que la ville de Bourges eut perdu fa fouveraineté par la victoire de Céfar, & que état eut été réduit en Province par les Romains,

fon

ils y établirent des Préfidens pour la gouverner, comme ils firent dans les autres provinces de la Gaule. Comme Bourges étoit la capitale de l'état des Berruyers, & métropole de la premiere Aquitaine, elle fut le fiége de ce préfident Romain.

Grégoire, évêque de Tours, nous appprend que, fous le confulat de Decius & Gratus, qui étoit environ, l'an de notre Seigneur 252. Léocade qu'il qualifie premier fénateur des Gaules, qui étoit de la race Vectie Epagathe, avoit le gouvernement de la premiere Aquitaine & de la province Lyonnoife, & qu'il avoit fon palais en la ville de Bourges, & un autre en la ville de Lyon, & qu'il réfidoit tantôt en l'une & l'autre ville. C'est lui qui donna le palais qu'il avoit en la ville de Bourges, pour bâtir l'églife cathédrale. L'hiftorien des princes de Déols eftime que Léocade étoit gouverneur du Berry & de Limoges fous l'empire d'Auguste, & étoit pere de Ste. Valere; ce qui

eft détruit par le témoignage de Grégoire dé Tours, & parce qu'il ajoute lui-même que Léocade donna fa maison à St. Urfin, qui n'est venu dans la Gaule que long-temps après l'empire d'Auguste. Depuis que le victorieux Clovis eut chaffé les goths de l'Aquitaine, lui & les rois fes fucceffeurs, après l'entier débri de l'empire & domination des romains en occident, garderent dans ce royaume, l'ancienne police qu'ils y avoient trouvée établie par les romains & par les goths, qui y avoient conftitué des ducs & des comtes pour les gouverner, à l'imitation defquels nos rois y établirent les comtes, pour y rendre la justice fous leur autorité, & commander leurs armées; car nous apprenons des capitulaires de Charlemagne & de fon fils Louisle-débonnaire, que les comtes avoient l'adminiftration de la justice & le commandement des armées.

Ceux qui eurent le gouvernement de la province du Berry, s'appellerent comtes de Bourges, du nom de la ville capitale, comme firent ceux qui commandoient dans les autres provinces, qui prirent le nom de leurs capitales; ainfi le comte de Languedoc s'appelloit comte de Toulouse celui de Poitou, comte de Poitiers; celui de Champagne, comte de Troyes; celui de Velay, comte du Puy, celui de Provence, comte d'Arles, celui de Rouergues, comte de Rhodez; celui d'Auvergne

comte de Clermont; celui du Nivernois, comte de Nevers; celui du Blaifois, comte de Blois, & ainfi des autres.

Mais dans le commencement, les comtes n'étoient que des officiers, & les comtés, fimples gouvernemens, qui fe donnoient à titre de bénéfice, à certain temps, ou à vie, felon la volonté & le bon plaifir des rois, comme il arriva en cettę province,

Charlemagne changea le comte Humbert, pour 'établir Sturmin; & Charles-le-chauve ôta le comté de Bourges à Girard, pour le donner à Boson: depuis, il eft à croire qu'en cette ville, comme dans les autres du royaume, les comtes fe rendirent perpétuels & feigneurs de cette ville, où ils commandoient, & commuerent en fief héréditaire, la dignité personnelle qu'ils tenoient auparavant de la grace de leurs rois. Cela commença fur la fin de la feconde race, & fut un établiffement certain & immuable, comme par une loi perpétuelle, fous le regne de Hugues-Capet &fes fucceffeurs. Dutillet, au recueil des rangs des Grands, Pafquier, liv. 2. des recher chap. 13 & 14. Coquille, en fon Hift. de Nivernois, Fauchet, des Origines, liv. 2,, chap. 4. Juftel, en 'Hiftoire d'Auvergne, liv. 1. chap. 2., & autres

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BOLLON ou OLLON, COMTE De Bourges.

Le premier des comtes de Bourges, dont l'hiftoire a confervé les noms, eft Ollon ou Bollon, qui avoit le gouvernement de la ville de Bourges fous le regne de Gontran. Ce fut lui qui tua Gondebaud qui s'étoit fait déclarer roi; les vaffaux du roi qui ne l'avoient pas affifté contre Gondebaud, furent, par fon avis, griévement punis; & quelques-uns d'entr'eux qui s'étoient refugiés dans l'église de St. Martin, près Bourges, furent dévalifés par les enfans de ce comte. Grégoire de Tours en fait mention, livr. 7. de fes Hift. chap. 38 & 41, & Aymoin, liv. 3., chap. 7. Voyez auffi le Journal de la Généralité de Bourges, année 1784, no 1er.

SIGEALIE, COMTE DE BOURGES.

La fondation des abbayes de St. Cyran & de Meobec, faite par le roi Dagobert, à la priere de Sigiran, l'an 642, nous apprend que fous ce roi, Sigealie étoit comte de Bourges & évêque de Tours, que St. Cyran, archidiacre de la même ville, étoit fon fils, qui quitta le monde, & fe fit religieux. Le Pere Labbe, en fa nouvelle bibliotheque, rapporte la vie de ce faint, où le lecteurcurieux peut avoir recours. La même fondation porte qu'il étoit proche parent de Dagobert. Voyez fæculum fecundum benedictinum, où la même vie eft rapportée, p. 482 & suiv.

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