recueillir d'autre fruit de vos bienfaits que le plaifir fecret d'avoir fait des heureux. C'eft pour obéir à vos ordres que j'omets ici votre nom; mais après ce que je viens de dire, pourroit-il étre ignoré de ceux qui ont le bonheur de vous connoître ? Je fuis avec le plus profond refpect, & la plus vive reconnoissance, MONSIEUR, DE VOTRE EXCELLENCE Le très-humble, très-obéiffant & très-obligé ferviteur, A Londres, ce 15 Janvier 1766. L. DUTENS. PRÉFACE. E Je n'ai pas befoin de faire une longue Préface pour inftruire le lecteur de l'ordre & de la difpofition que j'ai observés dans cet ouvrage, & de ce qu'il eft néceffaire de fçavoir, pour en retirer quelque utilité. La Table générale des Chapitres & des Sections, fera voir d'un coup d'œil la difpofition que j'ai fuivie; & l'introduction mettra le lecteur au fait du but que je me fuis propofé. Je préviendrai feulement en deux mots que je n'ai rien voulu avancer dont je ne puffe apporter des preuves qui me paruffent fuffifantes pour appuyer ce que j'avançois ; ce qui m'a fait prendre le parti de citer exactement dans les langues originales les paffages des Anciens fur lefquels j'ai fondé mes affertions; & j'ai toujours eu foin de rendre dans le fil du difcours le fens exact de l'auteur que je cite, lorfque je n'ai pas donné la traduction littérale des paffages cités. Ceux qui feront curieux d'examiner certaines chofes plus fcrupuleufement, feront bien aifes de trouver fous leurs yeux les propres termes des différens Auteur raffemblés fous un même point de vue; & de pouvoir juger par euxmêmes de la folidité de ce que l'on avance, fans être obligés de faire pour cela de grandes recherches. J'aurois pu rapporter un plus grand nombre d'autorités fur plufieurs points particuliers; mais je me fuis contenté de choifir les principales & d'indiquer les autres. J'ai cité avec la plus grande exactitude: on trouvera après la Préface un Catalogue des éditions particulières des principaux Auteurs dont j'ai fait ufage. J'ofe croire que cette entreprise aura du moins le mérite d'être nou velle dans fon genre, & dans la manière dont elle eft exécutée; car quoiqu'il y ait certains ouvrages qui peuvent avoir quelque chofe de commun avec le titre de celui-ci, il n'y en a cependant aucun qui lui reffemble dans le deffein, l'ordre & la manière avec laquelle il est traité. Le Parallèle des Anciens & des Modernes de M. Perrault. L'Effai du fçavoir des Anciens & des Modernes, par M. le Chevalier Temple; & la Digreffion fur les Anciens & les Modernes, par M. de Fontenelle, font plutôt de belles déclamations fans preu que ves de ce que l'on y foutient, des ouvrages propres à porter la conviction avec eux; & quant à Polydore Vergile, De rerum inventoribus, l'Auteur s'eft arrêté fur tant de fubtilités, a omis tant de chofes importantes, & a été d'ailleurs fi peu exact dans fes recherches & fes citations, que quoique je l'aie confulté quelquefois, je puis affurer qu'il ne m'a pas été de la moindre utilité; de forte que je n'ai vu que l'ouvrage d'Almeloveen, intitulé, Inventa Nov-Antiqua, qui ait rempli fur la Médecine l'objet que je me fuis propofé fur toutes les autres connoiffances; mais on voit que cela ne ne fait qu'une petite partie de cette entreprise. Il y a auffi un autre livre de George Pafchius, De novis inventis, dont le titre feul fait voir que fon but étoit différent du |