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Ki-yuen.

tôt attaquer les Kitans; mais les plus fages de fes Miniftres l'arrêterent. L'Empereur des Song pour profiter de la Après J. C. méfintelligence qui étoit prête à fe mettre entre les deux L'an 975Nations, leva une grande armée qu'il partagea en cinq L'an 976. corps, tous s'avancerent dans le pays des Han, & prirent Hin- tcheou, Tai- tcheou, Fuen-tcheou, Tin tcheou, Leao - tcheou & Che-tcheou & défirent les Han proche Tai-yuen. Dans cette détreffe le Roi des Han eut recours aux Kitans, qui lui envoyerent des troupes.

Dans cet intervalle l'Empereur des Song vint à mourir, Tai-tçong lui fuccéda. Ce Prince après avoir reglé les affaires de l'Empire, se disposa à marcher contre les Han. Les Kitans s'avançoient pour les fecourir mais ils ren- L'an 9792 contrerent l'armée Impériale qui les défit. Les Song allerent auffi - tôt attaquer Tai-yuen. L'Empereur y vint en perfonne. Quand il vit le grand nombre de ceux qui périffoient dans ce fiége, il voulut engager Ki-yuen à fe rendre. Toute la ville étant en trouble, & les Officiers parlant eux-mêmes de fe foumettre, Ki-yuen fit faire des propofitions à l'Empereur, & le lendemain à la tête de fes Officiers, il vint fe remettre entre les mains des Song, & demanda grace à l'Empereur: on lui donna quelques titres, & tout fon pays fut réuni à l'Empire. On détruifit les fortifications de Tai - yuen, on transporta une partie de fes habitans dans les villes voisines, & les Turcs Cha-to furent entierement chaffés de la Chine.

Les Kitans fe conferverent pendant quelque tems dans le nord, enfuite après en avoir été chassés par les Tartares de Niu-tche, å l'exemple des autres nations Tartares, ils pafferent du côté de l'occident, où ils formerent un nouvel Empire vers Kafchgar (a). D'autres ban les pénétrerent jufques dans les montagnes de la Georgie, où elles ont fubfifté jufqu'à préfent fous le nom de Khaita & de Cara-khaita. Les Ruffes les nomment Chaitaki & ber. Cara-khaitaki. Le pays de Khaita eft fitué proche la mer Major

(a) Voyez les Tables,

Tome II.

Cap. Gar

Erepkin.

Après J. C. Cafpienne à l'ouest, & s'étend depuis Uthæmifch jusqu'aux frontieres de Schirouan, c'est-à-dire jusqu'à la petite riviere de Dafbach. Tout ce pays qui s'étend vers l'occident eft grand, beau & fertile; il produit toutes fortes de grains & de légumes. Il y a de beaux villages, entre lefquels font Bafchlo & Medfchilis, l'un & l'autre, réfidence ordinaire de l'Ufmei ou du Prince des Khaita.

Les Cara-khaita, c'eft-à-dire les Chaita noirs ainfi nom-més à cause de la ftérilité du pays qu'ils habitoient dans le tems qu'ils demeuroient dans Kafchgar font à l'occident des Khaita; ils ont au couchant les peuples appellés Koumouki, au nord le territoire de Kubefchah & au midi celui de Tabafferan. Ils ont plufieurs beaux villages. dont le plus grand eft nommé Cara-gurafch..

Ces deux Nations en général, originairement la même ont à peu de chofe près les mêmes mœurs & les mêmes ufages. Leur langue différe de celles des autres. peuples voifins, & paroît avoir quelque affinité avec la Langue des Calmoucs. Aujourd'hui les Khaita & Carakhaita font Mahometans. Leur chef porte le titre d'Ufmei & il eft le plus puiffant Prince de ces Contrées après le Schamkal. Le territoire de Kubefchah, les Akufchinzi & une partie des Taulinzi dépendent de lui; mais il est foumis lui-même aux Ruffes depuis l'an 1725. Tous ces: Peuples cultivent la terre & nourriffent de grands troupeaux, ils font fort attachés à leur Prince: ils y font engagés par une coutume affez finguliére qu'ils obfervent à la naissance des enfants de l'Ufmei: on porte cet enfant dans tous les villages de la Nation, & toutes les femmes l'allaitent l'une après l'autre, & on ne le ramenne à la maison paternelle que quand il eft en âge d'être fevré. En conféquence tous les habitans qui fe regardent comme parens de ce jeune Princefacrifient pour lui leurs biens & leurs vies; tel eft l'état actuel des Kitans. On doit conclure de-là que la Chine & la Tartarie ont caufé de grandes revolutions dans le monde. La plupart des Peuples Tartares qui étoient de

venus puiffans fe font maintenus d'abord au nord de la Chine, enfuite lorsque les Chinois ont été affez forts pour les chaffer, tous ces Tartares fe font jettés en foule du côté de l'occident. L'Empire Romain a fuccombé fous le grand nombre de ces Barbares, la Perse leur a été soumise pendant quelque tems, & l'Empire des Arabes va passer fous leur domination. Ces Tartares femblables aux flots de la mer fe refoulent continuellement les uns fur les autres,

Après J. C.

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à

EPUIS que les Turcs étoient parvenus l'Empire de la Tartarie entiére, & que d'un autre côté les Arabes avoient fait de grandes conquêtes dans le Maourennahar & fur les frontiéres du Turkeftan, ces deux Nations puiffantes ne tarderent pas à devenir ennemies. Elles fe firent long-tems la guerre & prirent l'une fur l'autre un grand nombre de prifonniers. Ceux qui tomberent entre les mains des Arabes furent difperfés dans l'Empire des Khalifs, où ils devinrent les efclaves des principaux Emirs. Plufieurs furent employés dans le ferail des Khalifs. Comme les hommes les plus barbares font fufceptibles d'édu

cation, les Turcs, inftruits dans le Mahometisme & élévés au milieu des Princes & des Grands de l'Empiredes Ara- Après J. C. bes, s'addonnerent aux fciences & à la politique; ils devinrent capables d'occuper les plus grandes charges auprès des Khalifs, & on fit la faute de les retirer de l'efclavage pour les employer dans le gouvernement, à proportion des talens que l'on reconnoiffoit en eux. L'éducation qu'on leur avoit donnée, en les dépouillant de leur barbarie, n'avoit point changé le fond de leur caractère vif & entreprenant, elle les rendit au contraire plus habiles à exécuter les projets qu'ils pouvoient former, ils devinrent par-là plus dangereux dans l'Empire des Arabes. Ces Turcs toujours portés à l'indépendance, ne fe virent pas plutôt revêtus de grands gouvernemens, qu'ils chercherent à s'en rendre les maîtres. Elévés dans le ferail du Khalif ils en connoiffoient toutes les intrigues, & ils étoient à la tête de toutes les entreprises hardies: ils furent bientôt en état de faire trembler le Khalif qui ne pouvoit leur cacher fa foibleffe. Une partie d'entre eux s'empara du gouvernement de l'Empire, & les Arabes devinrent en quelque façon les fujets des Turcs; d'autres s'attribuerent la Souveraineté & se rendirent indépendans dans les Provinces. Tel fut le fort de ces efclaves dans l'Empire que les Arabes avoient fondé en Asie sous la conduite de Mahomet & de fes fucceffeurs.

Les Arabes, Nation célébre par fon antiquité, & qui avoit été renfermée long-tems dans les bornes d'une prefqu'ifle, où elle avoit été indomptable & gouvernée par fes propres Rois, étoit enfin fortie de cet état tranquile dans lequel elle étoit depuis un grand nombre de fiècles. Elle fe rendit formidable à tous fes voifins & fit des conquêtes rapides qui étonnerent tous les peuples. En peu de tems on vit cette nation fubjuguer les pays qui font depuis l'inde jufqu'en Afrique & en Espagne. Sans la bravoure d'un de nos Rois, la France & peut-être avec elle plufieurs autres pays du nord alloient être expofés à por ter les chaînes de ces Mahometans; mais une domination fi étendue deyint funefte aux Arabes, Les yainqueurs for

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