Imágenes de páginas
PDF
EPUB

L'an 1269.

rou III.

faire la conquête. Ils defcendoient de leurs montagnes & Apr. J. C. faifoient fur les Mogols comme fur les Grecs des courses qui Kaikhof- obligerent l'Empereur Michel Palæologue d'envoyer contre eux fon fils Andronic;ils s'étoient répandus dans toutes les conPachymere trées voifines du Méandre. Andronic fit réparer l'ancienne ville Marakefchi de Tralles qu'il appella Andronicopolis, ou Palæologopolis. Cette barriere fut bien-tôt enlevée par Mantascha, Emir du pays de Phoukeh. Ces Turcs vinrent enfuite vers le fleuve Sangar, ce qui obligea Michel Palæologue de L'an 1270. marcher de ce côté.

Haiton.

Dans l'Orient les affaires n'étoient pas moins embarrassées, Aboulfedha Berouana qui s'étoit révolté contre Abacakhan, Empereur des Mogols en Perfe, avoit été fait mourir, & l'on fit fi peu de L'an 1272. cas du Sulthan Gaïatheddin kai-khofrou, que le Khan (a) ofBenfchou- frit à Haiton le pays des Seljoucides, mais ce Prince qui fe foutenoit à peine dans fes Etats d'Arménie, remercia le Aboulfedha Khan des Mogols (b). Kaikaous étoit toujours dans le KaptL'an 1278. chaq où il s'étoit marié de nouveau. A fa mort (c) le Khan du Kaptchaq voulut forcer Gaïatheddin Mafoud fils de ce

nah.

Sulthan d'époufer la Sulthane fa belle-mere. Masoud prit la fuite, vint s'embarquer fur le Pont Euxin, & fe rendit Pachymere à Caftamon, d'où il paffa auprès du Khan des Mogols Abaca. Aboulfedha Il obtint de ce Prince les villes de Siouas, d'Arzendgian & Nicephor. Gregor. d'Erzeroum. Les chofes refterent en cet état jufqu'à la mort Marakefchi d'Abaca khan. Son fucceffeur Argoun khan fit mourir Gaïa

theddin Kaikhofrou (d) & donna le titre de Sulthan à L'an 1283. Gaïatheddin Mafoud fils de Kaikaous. Mafoud foumit une Mafoud II. partie des Emirs qui demeuroient dans les montagnes, & I'Empire des Seljoucides fembloit vouloir fe rétablir. Un

de ces Emirs nommé Amerkhan qui s'étoit établi fur les bords du Pont Euxin, & dont les Etats portoient le titre L'an 1292. de Royaume de Marmara, allarmé des progrès du nouveau 'Herbelor. Sulthan, implora (e) le fecours des Mogols, qui eux-mêmes avoient intérêt que les Seljoucides ne fe rétablissent

(a) L'an 671 de l'Hegire.

(d) D'Herbelot lui donne 18 ans de

(b) Benfchounah fixe à cette époque regne. L'an 682 de l'Hegire.

la fin de cet Empire.

(e) L'an 691 de l'Hegire.

(c) L'an 677 de l'Hegire.

Greg,

pas. Kandgiatoukhan, Empereur des Mogols, fe transporta lui-même dans la Turquie, défit Mafoud, & le dépouilla L'an 1292. Apr. J. C. entierement de ses Etats. Ce Sulthan fe réfugia à Conftan- Mafoud II. tinople avec fa femme & fes enfans; de-là il fe rendit à Pachymere Héraclée, ville du Pont, pour venir trouver l'Empereur à Nicephor. Nymphée. Mais changeant tout à coup de résolution & n'ofant fe fier aux Grecs, il rentra dans fon pays, où il leva de nouvelles troupes. Amerkhan intimidé par ces préparatifs, en- L'an 1293. gagé d'ailleurs par les promeffes du Sulthan, alla se rendre à lui avec fes fept fils; Mafoud le fit égorger avec toute fa fuite, L'an 1294. il n'échappa qu'Aly fils d'Amerkhan, qui fe forma un parti confidérable, & livra une bataille au Sulthan. Masoud (a)

y fut tué, & avec lui périt l'Empire (b) des Seljoucides d'I

conium.

Cependant il reftoit encore un rejetton de cette famille. En paffant à Conftantinople, Mafoud y avoit laiffé sa femme, fa fœur & fon frere. La premiere retourna dans la fuite auprès de lui, mais les deux autres refterent dans cette capitale, & y embrafferent le Chriftianifme. Le frere du Sulthan prit le nom de Constantin Malek, c'est-à-dire, de Roi Conftantin. Il y avoit alors dans l'Empire une troupe d'Almogavares (c) & de Catalans qui étoient paffés de l'Espagne en Afie, fous la conduite de Roger de Flor, Vice-Amiral de Sicile, & de quelques autres Chefs. Ils avoient pris les armes contre l'Empereur de Conftantinople, & un Emir Turc nommé Ifaac Malek s'étoit mis à leur tête. Il proposa à l'Empereur de quitter le parti des rébelles, fi on vouloit lui donner en mariage la fille de Kaikaous, & le titre de Sulthan à Constantin Malek. L'Empereur Andronic ne confentit

(a) D'Herbelot dit que Gazan khan fit tuer en 1294 de J. C. de l'Heg. 694, le dernier Prince des Seljoucides; mais je m'en rapporte davantage aux Grecs; à moins qu'on ne veuille croire qu'Amer khan agît par les ordres de Gazan khan. Aboulfedha dit que Mafoud fut empoifonné. D'Herbelot lui donne pour fucceffeur Kaikobad feramordge, que je ne trouve nulle part.

(b) D'Herbelot qui fait commencer cette Dynaftie à l'an 480 de l'Hegire,

[merged small][ocr errors][merged small]

Pachymere

Apr. J. C.

L'an 1294.

qu'au premier article. Ifaac ne laiffa pas de fe difpofer à paffer en Afie; mais dans le tems qu'il alloit s'embarquer, les Ca-, Mafoud II. talans informés de fa retraite, l'attaquerent & forcerent les. Turcs qui le fuivoient, à le leur livrer avec Constantin Malek, & firent couper la tête à l'un & à l'autre.

Marakefchi

Après que cet Empire des Turcs eût été entierement détruit, des Emirs qui étoient reftés dans leurs montagnes en defcendirent, s'emparerent de tous les pays voisins, & formerent onze petits Royaumes dans l'Afie mineure, fans y comprendre ce qui appartenoit aux Mogols. Voici les plus confidérables de ces Princes.

1. Carman, un des plus puiffans, & qui pouvoit mettre Nicephor. fur pied quatre mille hommes, eut la Phrygie, depuis Philadelphie jufqu'à la Cilicie. (a)

Greg.
Chalcondy-

le.

2. Saroukhan (6) eut le Royaume de Magnéfie, c'eft-àdire, une partie de la Lydie, & l'Ionie jufqu'à la mer.

3. Calam, & fon fils Carafchi, eut l'Etolie, une partie de la Myfie & de l'Hellefpont.

4. La Paphlagonie jufqu'aubord du Pont Euxin fut le partage des enfans d'Amerkhan.

5. Thaman, ou Athaman, & fon fils Orkhan eurent la Bythinie, & établirent leur capitale à Bruffe. Ces Princes dans la fuite, devinrent les plus puiffans; fubjuguerent tous les autres, & formerent le puiffant Empire des Othmanides, ou, comme on pourroit les appeller, des Seljoucides de Conftantinople. Ils pouvoient mettre alors vingt-cinq mille hommes fur pied.

6. Le Royaume de Castamon fut poffédé par Soliman Pacha, & fon fils Ibrahim.

7. Iconium étoit entre les mains de Ghermian. Je ne rapporte point tous les autres qui font trop peu confidérables & difficiles à reconoître. D'ailleurs ils n'ont pas fubfifté longtems. (c)

(a) Ces Princes, au rapport d'Aboulmahafen, prétendoient être defcendus de Kaikobad, mort en 634 de l'Hegire, de J. C. 1236.

(b) Il y a un Emir de ce nom parmi les Généraux Kharifmiens qui pafferent

dans cet Empire

(c) Marakefchi, qui vivoit dans ce tems-là, fait un dénombrement de tous ces Royaumes; mais les noms de lieu font tellement défigurés dans le Manuf crit Arabe que j'ai lu, qu'il eft difficile

de bien connoître les pays dont il parde. Je les hafarde ici, afin que ceux qui auront des Manufcrits plus exacts, puiffent me rectifier.

[ocr errors]

1. Le Royaume d'Anatolie, poffédé par Hadhar, fils de Dandar, ou d'Younis où l'on trouve la ville d'Afsaka. Il eft fitué au bord de la mer, au Nord du Royaume d'Amidli. On y compte 40000 hommes de troupes.

2. Le Royaume de Ramlas, ou de Foukeh, poffédé par Orkhan, fils de Mantafcha; la capitale eft Foukeh. Il peut mettre fur pied trois mille hommes. 3. Le Royaume de Barki, ou Troki, poffédé par Mohammed, fils d'Aidin. Il peut mettre environ dix mille hommes. D'Herbelot, au fujet d'Aidin, dit que c'eft le nom d'un Capitaine Turc, qui étoit Gouverneur de cette partie de l'Afie mineure, qui comprend la Carie & la Lydie. Ce pays a confervé le nom d'Aïdin ili, c'est à-dire, le pays d'Aïdin. Nos Géographes le nomment par corruption Aldinelli. On parle encore d'un Aidin giuk, ou le petit Aidin, province comprise dans l'ancienne Troade.

4. Le Royaume de Kafbardil, ou de Magnefchia, c'est-à-dire, de Magnéfie, poflédé par Sarou khan. Il peut mettre fur pied huit mille hommes. On parle encore d'un autre petit Royaume appellé Nic (Nicée), poffédé par Aly pafcha, frere de Sarou khan.

5. Le Royaume de Kafra, ou Aktara, poffédé par Amer khan, fils de Carafchi. Ce Prince poffede la ville de Kardama, & eft voifin du pays d'Orkhan. Ses armées font peu nombreuses. On parle encore d'un Royaume de Marmara poffédé par

[blocks in formation]

6. Le Royaume d'Orkhan, fils d'Athman, ou Othman, ou Thaman, dont Bruffe eft la capitale. Il confine au Détroit de Conftantinople, & peut mettre fur pied vingt-cinq mille hommes.

7. Le Royaume de Ghermian, dont la capitale eft Koutai ( Cotyæum). Ce pays eft arrofé par le Méandre. C'est le plus puiffant, & il peut mettre fur pied quarante mille hommes de cavalerie.

8. Le Royaume de Kardela, ou le pays de Schahin, qui peut mettre fur pied cinq mille hommes.

9. Le Royaume de Koubek hifar, qui peut mettre trois mille hommes fur pied. 10. Le Royaume de Caffamon, pof fédé par Ibrahim, fils de Soliman pacha.

11. Le Royaume d'Armenak, qui eft le pays de Ben carman, poffédé par l'Emir, fils de Carman. Il eft fur le bord de la Mer. Le Prince est très-puiffant, & peut mettre fur pied quarante mille hommes. C'est la Caramanie.

Outre ces onze principaux Royaumes, on parle encore du Royaume de Carahifar, ou de Ben torgout, poffédé par, Zacharias, efclave d'Younis, Roi d'Anatolie, qui s'empara de cette Principauté après la mort d'Younis, ou Dandar. Du Royaume de Caouia, poffédé par Mouradeddin hamzah, & voifin de celui de Soliman pacha. Du Royaume de Benfcharf, dont la capitale eft leghi fcheher, & qui peut mettre fur pied foixante-dix mille hommes, &c.

V.LS

HISTOIRE

GÉNÉRALE

DES HUNS.

LIVRE DOUZIE ME.

LES SEL JOUCIDES D'ALE P.

00000000000000000

L

[ocr errors]

&

'INCONSTANCE naturelle des Turcs l'ambition de leurs Chefs, diviferent en peu de tems le vaste Empire des Seljoucides. Plus on l'étendoit par des conquêtes, plus on multiplioit les causes de fon démembrement. Les principaux de cette Nation, accoutumés à vivre dans une efpéce d'indépendance, dans les pays du Turkestan, dont le gouvernement leur avoit été confié, & où ils ne donnoient à leur grand Khan que quelques tributs, qui étoient plutôt une marque de leur refpect que de leur foumiffion, ne tarderent pas, lorfqu'ils furent établis dans l'Empire des Khalifs de fe rendre maîtres de leur Gouvernement. Ils s'y attribuerent une autorité, abfolue, & fe

« AnteriorContinuar »