defcendue des anciens Rois de Bourgogne. On lit de lui qu'il étoit né dans un lieu de la Contrée de Port fur la Sône, apellé Honorifiac. C'étoit le Château de fes parents, & je crois que c'est celui de Ray voifin de Port fur Sône, & l'une des plus grandes Seigneuries du Comté de Bourgogne, qui a donné fon nom à l'une des plus illuftres Familles du Païs, après celle de nos Comtes; car elle leur étoit alliée, & elle a donné des Conétables à la Province. Les Armes de la Maifon de Ray, font de gueules à l'Escarboucle fleuronné & pommeté d'or, de huit Rais; timbrées d'une Couronne d'or, & fuportées par deux Tigres d'argent. Gautier Seigneur de Ray, fonda un Chapitre dans cette Terre en 1341. Mr. du Cange dans fon Hiftoire des Familles Bifantines, croit que les Seigneurs de la Roche, qui ont tenu pendant plus d'un fiécle, les Duchés de Thebes & d'Athénes, étoient de la Famille de Ja Roche-Villerfexel dans le Comté de Bourgogne, très-ancienne & diftinguée dans le Païs. Mais il s'eft trompé, car ils étoient de la Maifon de Ray, qui poffedoit la Seigneurie de la Roche fur l'Oignon.. Cette Terre eft fortie de leur Famille, par le mariage d'une de leurs Filles dans la Maifon de Plaine, d'où elle a paffé dans celle du Hautois, & enfuite dans la Maifon de Grammont qui la poffede aujourd'hui. Otton de Ray Seigneur de la Roche, fe rendit fameux dans les Croifades, & conquit les Villes d'Athénes & de Thébes, que fes defcendants poffedérent après lui. Il confte de ce fait par le Cartulaire de l'Abbaïe de Bellevaux, où l'on trouve les titres de plufieurs dons faits à cette Abbaïe, par les Seigneurs de Ray & de la Roche, datés de leurs Villes d'Athènes & de Thebes, & où font nommés entr'autres témoins, des Seigneurs de Cicon & de Charmoille, qui étoient des Gentilshommes de nom & d'armes du Comté de Bourgogne. L'on voit de beaux Tombeaux de la Maison de Ray à l'Abbaïe de la Charité de l'Ordre de Saint Bernard Pp Annal. Bened. lib. 11. art. 13, au Bailliage de Vefoul. Claude-François Baron de Ray, dernier mâle de cette illuftre Famille, ne laiffa qu'une fille qui fut mariée le 23 Juillet 1636, avec Albert de Mérode Marquis de Trelon, dont la poftérité jouit aujourd'hui des biens de la Maifon de Ray au Comté de Bourgogne. AVERTISSEMENT. OM ME j'ai tiré principalement des Manuf crits que l'on conferve dans les Archives de l'Eglife Métropolitaine de Befançon, ce que j'ai dit des premiers Evêques de cette Eglife; je crois devoir rendre compte au Public de la qualité de ces monuments, pour qu'il fçache quelle foi il y doit ajouter. Il y en a deux, ornés d'un côté seulement, de feuilles d'argent cifelé, & garnis de criftaux & d'agates. C'est une preuve qu'on les mettoit fur l'Autel: aussi estce un Miffel, & un Livre d'Epitres, qu'on porte encore aujourd'hui fur l'Ambon, quand on y va chanter l'Epitre & l'Evangile aux jours de folemnité. Leur caractére confronté fur la Diplomatique, a paru être du onziéme fiécle, & il y a plufieurs autres preuves qu'ils font de ce tems. On trouve dans le Miffel, un Catalogue des Evêques de Befançon, & un Martyrologe. Le Catalogue finit par Hugue Premier, qui a tenu le Siége Epifcopal depuis 1031 jufques en 1071, & dont le nom eft écrit en lettres majufcules. C'eft une marque qu'il a été fait de fon tems. Il y a une preuve femblable pour le Martyrologe; car on y lit les jours de l'ordination & de l'inftallation d'Hugue Premier, écrits de même encre que le corps de l'Ouvrage; & les Obits de fa mere de fon frere & de fa four, mais d'encre différente. Celui de Charlemagne qu'on y voit auffi, y a été marqué quand on l'écrivoit, parce que cet Empereur étoit bienfacteur de l'Eglife de Befançon; car elle eft nommée dans fon teftament au nombre de fes héritiers; & l'on gardoit dans le fiécle dernier au Tréfor de notre Métropolitaine, une Table d'or qu'elle avoit euë de la fuccef |