COQUILLE. Couleur COQUILLE. Sommets. Couleur. Chama nigra Rondeletii, quæ Chama angufta, fubrubra, obliquè ftriata, duobus radiis medio dorfo infignita, è mari Mediterrâneo. Lift. hift. Conchyl. tab. 416. fig. 260. & Tellina violacea. Rumph. muf. pag. 147. art. 4. tab. 45. fig. E.? Concha longa uniforis, quæ Chama nigra Rondeletii, ex mari Mediter- J'ai obfervé cette efpece dans les fables de l'embouchure du Niger. Sa coquille n'a que deux pouces un quart de largeur, & une fois & demie moins de longueur. Elle est marquée intérieurement de quinze fillons longitudinaux tirés obliquement. Sa couleur eft par-tout d'un beau rouge, fur lequel on voit quelquefois deux ou quatre petites bandes blanchâtres qui, partant du fommet, en parcourent obliquement la longueur. 3. LE MOLA N. Pl. 19. La coquille du Molan fe voit auffi dans les fables de l'embouchure du Niger. Elle eft des plus minces & des plus fragiles, large d'un pouce & demi, deux fois moins longue, fort applatie, extrêmement luifante & tranfparente. Ses fommets font placés au tiers de la largeur de chaque battant, vers fon extrêmité fupérieure. Elle eft d'un blanc qui tire fur la couleur de la corne. REMARQUES SUR LES CONQUES BIVALVES. PAr les defcriptions que je viens de faire des Conques de 1. cette premiere fection, on voit 1°. que l'Huître s'éloigne un peu des autres Conques par fes trachées qui ne paroiffent Huître. pas au dehors & qui ne font pas faites en tuyau, & parce qu'elle n'a pas de pied, ou qu'il n'eft pas vifible. II. Jataron. 2o. Le Jataron & le Jambonneau fe rapprochent affez de I'Huître par la figure de leurs trachées; mais ils ont un pied Jambonneau apparent au dehors; & le dernier a de plus des fils tacher & fe fixer aux corps étrangers. pour s'at Came. 3o. Les autres Conques qui les fuivent, telles que les Ca- III. mes, les Tellines, les Pétoncles & les Solens, fe reffemblent Telline. en ce qu'elles ont toutes un pied apparent, avec des trachées Pétoncle. en tuyaux; & il s'en trouve entr'elles qui ont une très-grande Solen. affinité : les Cames, par exemple, femblent fe joindre aux Tellines par la Calcinelle, qui a le ligament de la coquille en dedans & un peu apparent au dehors par un trou ouvert entre les deux fommets, & par la derniere Telline Matadoa, dont le ligament eft placé de même, mais un peu au-deffous des fommets. II y a quelques-uns de ces coquillages qui vivent attachés aux rochers, aux plantes ou à d'autres corps folides du fond de la mer, tels que les Huîtres, le Jataron & le Jambonneau: d'autres vivent ênfoncés dans le limon dont ils ne fortent jamais d'eux-mêmes, comme le Solen: d'autres enfin vivent fur les fables ou enfoncés légerement dans les fables, fur lef quels & dans lefquels ils marchent, changeant continuellement de place; telles font les Cames, les Tellines & les Pétoncles. SECTION II. DES CONQUES MULTIVALVES. L Es Coquillages Multivalves forment deux petites familles qui renferment La premiere, ceux dont aucune ne? des pieces de la coquille ne prend la LA PHOLADE. Genre 1. forme d'un tuyau : tels que La feconde, ceux dont une des pieces de la coquille prend la forme d'un tuyau qui enveloppe entierement toutes les autres pieces: comme LE TARET. GENRE I. LA PHOLADE. Pholas. JE n'ai obfervé 2. que deux efpeces de Pholades fur la côte du Sénégal: toutes deux vivent dans le limon un peu durci de l'embouchure du Niger. 1. LE JULAN. Pl. 19. Concha longa quarta. Aldrov. exang. pag. 455. Balanus Pholas Græcis dictus ex littore Anconitano & Narbonenfi. Bonan. Pholas parvus afper; Anglicus. Lift. hift. Conchyl. tab. 435. fig. 278.? Pholas faxorum; Narbonenfis, medium palmum longa, fefqui digitum Pholas faxorum: quæ Pholas parvus afper; Lifteri. Ejusd. ibid. n. 10. La coquille du Julan eft compofée de cinq pieces fort iné gáles & affez minces, dont les deux principales 1. 2. font les Chaque battant & la coquille même vûe de côté, repré- Battans. Une légere éminence ronde S, placée au tiers de la largeur Sommet. de chaque battant vers fon extrêmité inférieure, tient lieu de fommet. Il fe recourbe au dedans de la coquille, & eft recouvert au dehors par un pli demi-orbiculaire R que fait chaque battant à cet endroit. Les deux autres pieces de la coquille défignées par les Palettes. chiffres 3 & 4, & que j'appelle les palettes, font à peu près égales, mais prefque trois fois plus courtes que les battans, & infiniment plus minces & d'une grande fragilité. Elles font prefque triangulaires, faites à peu près comme les battans de certaines Čames, un peu concaves d'un côté & convexes de l'autre, & s'appliquent chacune fur le fommet & fur le repli extérieur R de chaque battant. La cinquiéme piece que je nomme la lame, que l'on voit au no. 5. eft prefqu'une fois plus longue que les palettes, mais beaucoup plus étroite. Elle reffemble à une petite lame platte, extrêmement mince, arrondie à fon extrêmité supérieure, & pointue par l'inférieure qui s'applique bout à bout des palettes le long du dos des deux battans, par le moyen d'une membrane très-fine. Lame: Ligament. Charniere. Muscles. Couleur. Le ligament eft une mat ere charnue à peine mufculeuse, qui s'étend fur le fommet des deux battans au dehors & entre les palettes & la lame qui le recouvrent. Il lie fi foiblement toutes les cinq pieces de cette coquille, qu'elles fe séparent dès que l'animal vient à mourir. La charniere confifte en une longue dent un peu courbe C. C. qui part de la cavité que forme le fommet au dedans de chaque battant. Il n'y a dans l'intérieur de chaque battant qu'une feule tache E, qui défigne le lieu où étoit attaché le muscle. Cette tache eft elliptique, de médiocre grandeur, & placée un peu au-deffus du milieu de leur largeur, Le blanc eft la feule couleur qu'on obferve dans cette coPériofte. quille, lorfqu'on l'a dépouillée d'un périofte jaunâtre affez mince, qui femble l'envelopper entierement comme un fac ouvert feulement à fes extrêmités. ANIMAL. L'animal qui habite cette coquille a un manteau membraManteau. neux affez épais M, femblable à un tuyau ouvert feulement aux deux extrêmités, comme celui du Solen. Trachées, Pied, Il fort de l'extrêmité fupérieure de ce manteau, une trachée femblable à un tuyau cylindrique fort long, qui vû de côté paroît fort fimple: mais lorfqu'on le regarde en deffus, on voit qu'il eft divifé en deux tuyaux dont l'antérieur T eft plus grand que celui qui eft derriere A. Ils font légerement dentelés fur leurs bords. Leur longueur n'eft pas conftante; quelquefois elle eft plus grande, quelquefois elle est plus courte que la coquille, felon que l'animal eft plus ou moins enfoncé dans fon trou. Le pied P fort de l'ouverture inférieure M du manteau. Il eft extrêmement court, long de trois lignes au plus, & paroît fous la forme d'un cône renverfé, fouvent un peu applati ou comprimé fur les côtés. Son ufage n'est pas de donner à l'animal le moyen de fortir de fon trou; car dès qu'il a une fois creufé fa demeure, il y refte, fans avoir d'autre communication avec l'eau que par une petite ouverture qui laiffe fortir les trachées ; il ne lui fert pas non plus à creufer le limon pour agrandir fon logement à mesure que fon corps prend de l'accroiffement. Les deux battans font pour cet effet l'office d'une lime ou d'une rape qui le mine peu à peu par |