pofé des Airs fi tendres & fi mélodieux; il a fait auffi quelques Poëfies fur des fujets de Piété, & des Traduc tions en Vers de quelques Pfeaumes.

On peut voir au commencement de l'Edition de fes Oeuvres par Charles de Sercy un difcours touchant fa

vie.

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Le commencement du Privilege qui eft à la tête de cette Edition, eft affez curieux à lire, on y fait parler le Roy avec beaucoup d'éloge de l'efprit & des ouvrages de ce Poëte.

Mademoiselle BERNARD,

Catherine, née dans la haute Normandie, morte à Paris en 1713.

Cette Demoiselle a compofé deux Tragedies pour le Theâtre François, la premiére intitulée Brutus, qui a été reprefentée avec beaucoup de fuccès: elle a été imprimée en 1691, chez: la Veuve de Louis Gonthier Quay des Auguftins; la feconde intitulées Laodamie, n'a pas été fans Approbateurs. Madame la Chanceliere de Pontchar

train

, qui aimoit Mademoiselle Ber

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nard, & qui lui faifoit une penfion, la détourna de travailler pour le Théatre.

On voit dans différens Recueils de Poëfie, de très-jolis Vers de cette Demoiselle, entr'autres ceux adreffés à Madame la Chanceliere, d'autres à Madame la Princeffe de Conty, premiere Douairiére, un Placet au Roy pour toucher la penfion de deux cens écus que ce Monarque lui donnoit, où l'on trou ve par tout des marques de la beauté & de l'agrément de fon génie.

BERTAUD,

Jean, natif de Caën, Aumônier de Catherine de Medicis, Reine de France, Evêque de Séez, mort le 8. Juin

Le Cardinal du Perron, bon Juge des Ouvrages d'efprit, & qui compo foit agréablement des Vers, eftimoit Bertaud pour un Poëte très-poli & trèsingenieux Sorel & Colletet font du même fentiment, & Regnier qui lai adreffe fa cinquiéme Satire lui donne de grandes louanges: Defpreaux en parlant de nos anciens Poëtes, fait con

noître que Bertaud & Defportes commencerent à être plus exacts & plus retenus dans l'art de compofer des Vers, il s'explique dans ces termes, après avoir parlé de Ronfard,

Ce Poëte orgueilleux trebuché de fi Chant pre

bant

Rendit plus retenus Deportes &

Bertaut.

Nous avons diverfes Poëfies de Bertaud, 1o. fur des fujets de Piété, comme des Cantiques fur la naissance du Fils de Dieu, des Traductions de quelques Pfeaumes de David, une Hymne de Saint Louis à l'honneur de La Maifon de Bourbon, 2°. des Pieces Galantes compofées dans fa jeunesse. Toutes les Oeuvres ont été recueillies en un volume in 8°. édition de Paris, en 1620. & 1623. Meffieurs de PortRoyal ont trouvé quelques Couplets de fes Chanfons fi beaux, qu'ils en ont mis dans leur Commentaire fur Job.

BOURBON, Poëte Grec & Latin.

Nicolas, de Bar-fur-Aube, ville de

mier Vers 130.

Champagne, petit Neveu d'un Poëte du même nom, qui vivoit cent ans auparavant, étoit Profeffeur Royal à Paris, Chanoine de Langres. Il fut reçû à l'Académie Françoife en 1637, & mouTut en 1644. âgé d'environ 70. ans, il eft inhumé dans l'Eglife des Peres de l'Oratoire à Paris, après avoir paffé les dernieres années de fa vie dans leur maison.

Bourbon a été fans contredit un des plus grands Poëtes Latins que la France ait produits ; c'étoit l'opinion commune de fon tems, & les Criti ques lui ont rendu un femblable témoignage d'un confentement univerfel.

Il a un caractére de nobleffe dans fes écrits, une élevation & une vivacité de genie dans toutes fes pensées, avec un ftile proportionné à toutes fes belles qualités, ce qui a porté Naudé à le préferer à Buchanan, à Cafimir, & à tous les Poêtes des deux derniers fiécles. Halley de Caen l'oppofe aux meilleurs de ceux d'Italie, & Hadrien Smick l'égale aux plus Celebres de l'Antiquité.

Les Poëfies Latines, & Grecques.

de Bourbon , parurent à Paris en 1630. édition in 12; quoique toutes fes piéces foient fort eftimées, on trouve que que celle intitulée, Imprécation contre le meurtre d'Henri IV. furpaffe toutes les autres, & qu'elle eft fon chefd'œuvre.

Il a compofé auffi quelques Ouvrages en Profe, comme des Préfaces & des Lettres; Pelliffon dit qu'encore qu'ils ayent fait moins de bruit que fes Poëfies, ils ne méritent peut-être pas moins de louanges.

BOURSAULT,

Edme, étoit de Muffi-Lévêque, petite ville de Champagne, & mourut à Paris le 15. Septembre 1701, âgé de 63. ans.

Le génie naturel & heureux de cet Auteur, a contribué prefque feul à la réputation qu'il s'eft acquife, puifqu'il n'avoit point étudié dans fa jeuneffe, & qu'il ne connoiffoit point d'autre langue que la fienne : cependant il a laiffé une grande quantité d'Ouvrages Poëtiques, & d'autres en Profe, qui