Augufte Perfonne font d'heureux préfages de la grandeur, & de la felicité de la France, & que votre Regne ne fera pas moins glorieux que celui de LOUIS LE GRANDtnaby od me Je fouhaite, SIRE, qu'il foit encore d'une durée plus longue, & que vos vertas & vos belles actions puiffent briller long-temps aux yeux des hommes, & paffer enfuite juf que dans la pofterité la plus éloignée, & y fervir de modeles aux plus grands Princess Ce font les vœux les plus ardens de celui qui eft avec le plus profond respect SIRE, DE VOTRE MAJESTE Le très-humble, très-obéïffant & très-fidéle Sujet & Serviteur, TITON DU TILLET. CEKSENSEND:Cherchererers: etetersen PREFACE, Où l'on donne une legere idée des honneurs, & des monumens accordés aux Sçavans & Celebres Ecrivains. Tous Ous les Peuples policés, & floriffans ont toujours eu une haute eftime, & une grande vénération pour les Sçavans. Je rappellerai feulement ici une idée des honneurs que les Grecs & les Romains leur ont rendus : Ces Peuples fi renommés récompenfoient noblement la vertu, & la fcience, connoiffant parfaitement que c'étoit le vrai moyen d'animer les hommes à travailler pour P'utilité & la gloire de l'Etat. Quis enim virtutem amplectitur ipfam, Juvenal Premia fi tollas? Ils élevoient les Sçavans aux premié res dignités, pour peu qu'ils euffent quelque talent propre au Gouverne Satire, 16. ment des affaires publiques, ils leur accordoient des prefens, & des penfions confiderables; ils leur donnoient des brevets pour être nourris aux dépens de l'Etat, & pour avoir des places au premier rang dans les Spectacles, & les Affemblées generales. Les Rois, & les Empereurs vifitoient les Sçavans & leur écrivoient des Lettres obligeantes, ils leur envoyoient quelquefois des Ambaffadeurs, des Vaiffeaux, & autres équipages pour les engager de venir à leurs Cours, où ils leur donnoient toute forte de marques de diftinction. Les Perfonnes les plus élevées en dignités récherchoient avec empreffement l'amitié & l'eftime des Sçavans, & les attachoient auprès-d'eux par des honneurs & de grands bienfaits. On couronnoit les nobles Ecrivains dans les jeux publics en l'honneur des Dieux & des Heros, avec le Laurier, l'Olivier, & differens autres feuillages au milieu des acclamations du peuple; on les faifoit entrer enfuite en triomphe dans les Villes; on leur donnoit jufqu'à des Couronnes d'or. Les noms de ces Hommes Illuftres étoient écrits fur le Marbre, & l'airain & dans des Regiftres confacrés à l'immortalité. Leurs Ouvrages, fur-tout ceux des Poëtes, paroiffoient en beaux caracteres, & en lettres d'or dans les Temples & les Edifices publics. Les pierres précieufes étoient emploïées à graver leurs Portraits. On accordoit des Priviléges & des prééminences aux Villes, & on les rebâtiffoit pour honorer le lieu de leur naiffance. La veneration où ils étoient devint fi grande, qu'on leur dreffoit des Statues, des Pyramides, des Colonnes des Tombeaux, & jufqu'à des Tem ples. On trouve auffi des Médailles & Médaillons à la gloire de quelques Sça. vans de la Grece, & même des Monnoyes avec leurs têtes gravées qui avoient cours dans le Commerce. Je n'entreprendrai point de parler ici de toutes les marques d'eftime & de confideration qu'Alexandre, plu fieurs Rois & Heros de la Grece, que Cefar, Augufte, Tite, Alexandre Severe, & la plupart des Empereurs Romains, & tant de fameux Confuls & Capitaines ont données aux Sçavans, & des bienfaits dont ils les ont comblé. - Je rapporterai feulement quelques exemples des monumens confacrés à leur mémoire. Les Grecs fi ingenieux à trouver tout ce qui pouvoit donner la belle émulation de fe diftinguer dans les Sciences & les Arts, & à rendre leur gloire immortelle, imaginerent que le Parnaffe, Mont de la Phocide très-élevé & efcarpé, & rempli de plufieurs Rochers de Marbre entre lefquels s'élevent quelques Lauriers, Palmiers, & autres Arbres & Plantes odoriferantes, étoit le principal féjour d'Apollon le Dieu de la Poëfie & de la Mufique, & celui des neuf Mufes qui préfident fous fon Empire au Sciences fublimes & aux beaux Arts; ils imaginerent que la Fontaine de Caftalie, qui coule fur le panchant de ce Mont, avoit la vertu de rendre Poëtes ceux qui buvoient de fes eaux merveilleufes, & d'infpirer ce bel Anthoufiafine Poëtique; ils formerent un Cheval Pegaze, qui fendoit d'un vol rapide le plus haut des . |