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ment qui donne prife au monde où CHAP. IV. à l'ennemi de notre falut, & qui lui ferve comme de premier anneau de la chaîne qu'il nous prépare.

S. VII.

C'est en guériffant notre cœur de

&

Ses paffions, que
que JESUS-
CHRISTl'arendu invincible
à la féduction & à la terreur.

I. JESUS-CHRIST attaché à la
croix, a vaincu pour nous tout ce qui
pouvoit nous affoiblir par l'attrait &
par la féduction, comme il a triom-
phé pour nous de tout ce qui pou-
voit nous abbattre par la terreur
par la violence. Il a commencé
par nous guérir, & enfuite il nous a
rendu invincibles. Il nous a délivrés
de l'amour de nous-mêmes, de la
volupté, & du monde : & il a mis
dans notre cœur une force capable
de clouer à la croix & l'amour pro-
pre, & la volupté, & le monde, fans
nous laiffer abbattre par la douleur,
& fans céder à la fureur du fiecle,
armé de tout ce qu'il a de plus ter-
rible..
I iij

CAAP. IV.

JESUS-CHRIST crucifié 2. C'eft par fa croix qu'il a triomphé, non-feulement de nos ennemis extérieurs, mais de nous-mêmes, de nos paffions, de nos foibleffes, & de nos maladies. C'est en nous rendant juftes, qu'il nous a rendu forts. C'est par fon humilité qu'il a guéri notre orgueil, & qu'il nous a mérité la force de méprifer la gloire du monde, & fon mépris. C'eft par fon dépouillement & fa nudité qu'il a guéri notre paffion pour les richeffes, & pour tous les biens temporels, & qu'il nous a obtenu la grace de les facrifier avec joie à notre devoir. C'eft par fa patience & par fa charité qu'il a éteint en nous tout reffentiment, tout murmure, toutes plaintes contre ceux qui nous font quelque injure, & qu'il nous a mis en état de vaincre le mal par le bien, au lieu d'être vaincus par le mal. Etle remede dont il s'eft fervi pour guérir tout ce qui s'oppofoit en nous à un amour fincere & ferme pour la juftice, eft d'une fi grande efficace, que quiconque fe fie pleinement à fa vertu eft certainement victorieux de toutes les paffions.-Car, ainfi que le

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કે

eft notre force. dit faint Auguftin, quel feroit l'ex- CHAPLAVƏ cès de notre orgueil, fi l'humilité de JESUS-CHRIST ne le guériffoit pas ? Quelle feroit notre avarice, fi la pauvreté du Fils de Dieu n'en étoit le remede? Quelle feroit notre impatience, & quelle feroit notre fenfibilité dans les injures & dans les mauvais traitemens, fi elles étoient incurables à la grace que la patience invincible de JESUS-CHRIST nous

a méritée? Hac medicina hominum tan- S. Aug. lib." de Agone ta eft, quanta non poteft cogitari. Nam Chrifti. n. que fuperbia fanari poteft, fi humilitate Filii Dei non fanatur? Que avaritia fanari poteft, fi paupertate Filii Dei non fanatur? Que iracundia fanari poteft f patientia Filii Dei non fanatur?

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2.

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S. VIII.

Sageffe admirable de JESUSCHRIST dans le choix qu'il a fait de tout ce qui pouvoit guérir nos différentes maladies. Priere à JESUSCHRIST pour lui demander qu'il nous communique cette force, en nous infpirant le mépris du monde, & qu'il devien ne le remede de toutes nos bleffures.

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1. QUAND on étudie férieufement JESUS-CHRIST Crucifié, non comme un fimple fpectacle, ni comme un modéle purement extérieur, mais comme le Sauveur des hommes, qui a parfaitement connu leurs maladies, & qui a pris fur lui tout ce qui pouvoit en être le remede, on ne peut fe laffer d'admirer fa fageffe & fa charité infinies dans le choix & dans l'acceptation de tout ce qui pouvoit nous guérir; dans le renoncement à tout ce qui nous rendoir

malades;dans le difcernement & dans CHAP. IV. la préférence de tout ce qui devoit nous rendre la force & la fanté. Tous les hommes, en quelque état qu'on les fuppofe, trouvent en lui des remedes propres & perfonnels. Toutes les efpeces de vanité, de quelque prétexte qu'elles fe couvrent, y font découvertes & guéries. Tout amour pour le fuperflu, pour le merveilleux, pour un vain éclat, y eft condanné, & réprimé. Toutes les vertus néceffaires, & tous les moyens de les acquérir, y paroiffent d'une maniere fenfible, & en même-tems féconde & puiffante. On voit en JESUSCHRIST Crucifié, ce qui nous a perdus, puifqu'il prend une route oppofée. On y voit ce qui doit nous rétablir, puifqu'il l'accepte & le préfere. Mais on le voit comme dans fon Sauveur, ainfi que je l'ai dit, en fe l'appliquant, en y cherchant fa guérifon, en y trouvant fa fanté & fa force. O medicinam omnibus confulen- S. Aug. de Agone Chrift. tem, omnia tumentia comprimentem, omnia fuperflua refecantem, omnia neceffaria custodientem, omnia perdita re

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