la & 1. Pet. 1.41 inférieur à vous divina confortes na- CHAP.V. tura. Vous nous avez élevés jufqu'à * qualité d'enfans de Dieu quoique notre gloire foit encore fecrette & cachée, nous fçavons que lorfque vous paroîtrez, nous vous ferons femblables. Vous nous avez fait affeoir auprès de votre Pere, en prenant place à la droite de fa majefté comme notre chef & notre Pontife, felon cette grande parole de votre Apôtre: «Que Dieu, [votre Pere]" Eph. 1. 4. 6. qui eft riche en miféricorde, pouffé par l'amour extrême dont il nous a « aimé lorfque nous étions morts par « nos pechés, nous a rendu la vie « avec vous, & à caufe de vous, par « la grace duquel nous fommes fau vés; qu'il nous a reffufcités avec « vous, & qu'il nous a fait affeoir « avec vous dans le ciel : » convivificavit...conrefufcitavit... confedere fecit in cœleftibus: uniffant ainfi toujours notre gloire avec la vôtre, auffibien que notre juftice. 3. Il y a bien loin de cette gloire à *Cariffimi, nunc filii Dei fumus: & nondum apparuit quid erimus.Sci mus quoniam, cùm appa CHAP. V. ma baffeffe. Je fuis poudre, & condanné à retourner en poudre : & néanmoins il m'eft commandé de me regarder en vous comme déja reffufcité, & comme affis dans le lieu le plus éminent du ciel. Faites, Seigneur, que ces deux chofes me foient toujours préfentes: que je fois utilement & falutairement humilié de ma baffeffe, & que je fois plein d'efperance pour la grandeur que vous m'avez acquife; que je me fouvienne dans tous les tems de la maniere indigne dont je m'étois livré au féducteur, pour un fruit, pour une efpérance vaine, & de la maniere fi généreufe & fi gratuite dont vous nous avez rachetés, felon ce que vous aviez dit par l'un de vos Prophétes: Gratis venundati eftis, & fine argento redimemini. Mais fur - tout, que je n'oublie jamais que ce n'eft que pour moi que ma rédemption a été gratuite, mais qu'elle vous a couté, non de grandes fommes d'or & d'argent, mais votre propre fang, verfé pour moi fur le bois où vos plaies vous tenoient fufpendu. Que j'aye toujours dans l'efprit cette parole du رو CHAP. V. 1. Pet. 1. 18. premier de vos Apôtres : « Que ce " n'a point été par des chofes corru- « ptibles, telles que l'or ou l'argent, « que nous avons été rachetés de la « vanité paternelle & héréditaire de « notre premiere vie, mais par le précieux fang que vous avez répandu, « vous qui êtes l'agneau fans tache & « fans défaut. » Et que je porte gravé dans le fond de mon cœur cet avertiffement que me donne un autre Apôtre: «Que nous ne fommes pas « 1. Cor. 6.26. à nous, parce que nous avons été rachetés un grand prix, & que nous « fommes obligés de glorifier & de « porter Dieu dans notre corps, dans notre efprit, puifque l'un &« l'autre font à Dieu. » Non eftis veftri: empti enim eftis pretio magno. Glorificate portate Deum in corpore veftro, [& in fpiritu veftro, quæ funt Dei. ] * تن * Selon le grec, CHAP. V. S. VI. Il faut exhorter lesChrétiens à connoître leur véritable grandeur, & à n'en pas dégénérer. C'est une chofe commune parmi eux, de préférer les moindres biens à leur ame, quoiqu'elle foit audeffus de l'univers entier. Quelle différence entre un homme qui court fans ceffe après les faux biens, & un homme détrompé par la croix de JESUSCHRIST, qui ne fonge qu'à Sauver fon ame? 1. RECONNOISSEZ, ô Chrétien, nous dit un grand Pape, quelle est votre dignité, & après avoir été affocié à la Divinité du Fils de Dieu, ne retournez pas à votre ancienne baffeffe, par une vie qui vous dégrade & vous deshonore. Souvenez-vous de l'augufte Chef, dont vous êtes devenu le membre. Souvenez-vous de la S. Leo. ferm. fainteté du corps, où fa grace vous a fait entrer: Agnofce, ô Chriftiane, di 1. de nativ. Domini. gnitatem tuam, & divina confors factus CHAP. V. natura, noli in veterem vilitatem degeneri converfatione redire. Memento cujus capitis, & cujus corporis fis membrum. 2. Mais devroit-il être néceffaire qu'on nous fît fouvenir de notre dignité, & d'une telle dignité, qui furpaffe toute intelligence? A-t-on befoin de dire à un Roi qu'il eft Roi Et quelle comparaifon peut-on faire d'une Royauté, qui ne feroit que temporelle, avec un Royaume éternel Ne rougit - on pas d'une naiffance baffe, d'un état humiliant, d'une mifere extrême, fans qu'on prenne foin d'en infpirer de la confufion & de l'éloignement? Quelqu'un délivré de la mendicité, de la captivité, d'une affaire honteufe & criminelle, eft-il porté, s'il n'eft retenu par fes amis, à fe rengager dans le malheureux état d'où il eft forti? N'eft-ce pas une grande preuve de notre mifere, que de la fentir fi peu ? N'est-ce pas un grand témoignage de notre baffeffe, d'être fi , que ché de notre véritable grandeur ? 3. Nous fommes par notre premie peu tou |