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nous fouvenir de ce qu'il a fait pour CHAP. VI.
nous fur la terre, fans, efpérer qu'il
le continue dans le ciel. Mais ce que
nous venons d'entendre, écarte abfo-
lument ces penfées ; & rien n'est
plus précis, que ce que faint Paul
ajoute dans l'Epitre aux Hébreux.
JESUS-CHRIST, dit-il, demeure « Heb. 7.14.25
éternellement, & il poffede un fa- «
cerdoce qui eft éternel. C'eft pour-"
quoi il peut toujours fauver ceux «
qui s'approchent de Dieu par fon «
entremife, étant toujours vivant "
pour intercéder pour nous.

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10. Le facerdoce de JESUSCHRIST est éternel, & il faut par conféquent que fon facrifice le foit auffi. « Car tout pontife, dit le mê- Heb. 8. 3. me Apôtre, eft établi pour offrir « à Dieu des dons & des victimes. « C'eft pourquoi il est néceffaire que « JESUS-CHRISTait auffi quelque chofe qu'il offre à Dieu. » Mais quelle oblation nouvelle peut être néceffaire après celle qui a été faite fur le Calvaire? Sanctificati fumus per obla- Heb. 10.10. tionem corporis fefu Chrifti femel. Elle a fuffi pour rendre parfaits pour tou

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jours ceux qu'il a fanctifiés: Una Ib. v. 146

CHAP. VI. enim oblatione confummavit in aternum fanctificatos.Cette oblation eft unique, & elle ne peut être réitérée, felon

Ib. v. 26. la doctrine de faint Paul: jam non relinquitur pro peccatis hoftia. Il faut donc que dans le ciel même JESUSCHRIST offre continuellement à fon Pere ce qu'il a souffert pour nous fur la croix, & que ce facrifice unique foit éternel, comme fon facerdoce eft éternel: c'eft-à-dire, qu'il foit toujours offert, toujours accepté; & qu'il foit toujours auffi préfent au Pere, & auffi réel du côté du Fils par fes difpofitions, que lorsqu'il a été accompli fur le Calvaire: & qu'il nous donne dans tous les tems le même accès auprès de JESUSCHRIST & de fon Pere, que lorfque tout fut confommé fur l'autel de la croix, & que JESUS-CHRIST en baiffant la tête expira. Et c'eft pour cela, conclud faint Paul, que JESUSCHRIST peut toujours fauver ceux qui s'approchent de Dieu par fon entremife, parce que ni fon facrifice, ni fon facerdoce, ne font point limités au tems, & qu'ils ne peuvent Heb. 7.24.25. être interrompus. Sempiternum ba

.

bet facerdotium: unde & salvare in CHAP. VI. perpetuum poteft accedentes per femetipfum ad Deum: femper vivens ad interpellandum pro nobis.

§. II.

En nous donnant fon Fils, Dien nous a tout donné. C'eft fur ce don qu'eft fondée la ferme affurance des élus. Pour douter de fon effet, il faudroit douter de la toute-puissance du Pere & de la divinité du Fils.

1. COMMENT après un tel don que Dieu nous a fait de fon Fils, don qui fubfifte toujours, don éternel & irrévocable, don qui est toujours. actuel, & qui a dans tous les inftans la même efficace & la même vertu : comment, dis-je, après un tel don pourrions-nous craindre que Dieu n'eût mis quelques bornes, ou quelques réferves à notre égard dans fes autres dons? En livrant fon Fils pour nous, il nous a tout donné. Tous les tréfors font dans fon Fils, & toutes les richeffes font dans la croix de ce

CHAP. VI. Fils. Il n'y a rien que nous ne puiffions efpérer. Il n'y a rien qui ne nous foit promis. Les graces les plus puiffantes, les fecours les plus efficaces, la victoire des plus terribles & des plus longues épreuves, la perfévérance au milieu de ce que les démons & les hommes peuvent emploier de plus féduifant ou de plus cruel, le triomphe de la charité fur l'enfer & fur le fiecle conjurés contre elle, font partie du don que le Pere nous a fait en livrant pour nous Rom. 8. 3. fon Fils à la mort : Quomodo non etiam cum illo omnia nobis donavit?

Ib. v. 38. 39. "

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2. Et c'eft en effet fur ce principe que faint Paul ajoute auffi-tôt, qu'il eft certain que ni la mort, »ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni les puiffances, ni les chofes préfentes, ni les futures, » ni la hauteur, ni la profondeur, ni toute autre créature, ne nous » pourra féparer de l'amour de Dieu » en JESUS-CHRIST notre Sei"gneur. C'eft-à-dire, que ni le defir de la vie, ni la crainte de la mort, ni les démons pleins d'envie, ni les plus puiffans d'entre-eux, foutenus

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par les princes du fiecle, ni les fécutions préfentes, ni les futures, ni la violence la plus déclarée, ni l'artifice le plus fecrettement conduit, ni aucune tentation de quelque part qu'elle vienne, ne furmonteront l'amour que Dieu nous porte à cause de JESUS-CHRIST, ni celui que la grace de JESUS-CHRIST nous infpirera.

CHAP. VI.

II. 15. 28. 29.

30.

3. C'est ce que JESUS-CHRIST avoit dit lui-même en parlant de fes brebis, & de la mort qu'il devoit fouffrir pour elles. «Je fuis le bon Joan. 10. V. Pafteur...& je donne ma vie pour « mes brebis... Je leur donne la vie « éternelle, & elles ne périront jamais, & nul ne les ravira d'entre « mes mains. Mon Pere qui me les a données eft plus grand que toutes " chofes, & nul ne peut les ravir de « la main de mon Pere. Mon Pere « & moi fommes une même chofe. « De fi grandes promeffes, on plûtôt des affurances fi pofitives & fi précifes, font fondées fur la charité de JESUS-CHRIST qui donne fa vie pour fes brebis, & qui leur donne la vie éternelle en mourant pour elles,

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