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CHAPITRE II.

JESUS crucifié eft notre exemple & notre modele.

S. I. JESUS CHRIST, pour nous mieux inftruire, a joint fes exemples à fes difcours.

I

L n'a pas été poffible de montrer JESUS crucifié comme un maître à qui fa Croix fert de chaire pour enfeigner tous les hommes, & pour leur apprendre à difcerner les vrais biens & les vrais maux, de ceux qui n'en ont que l'apparence, & les moïens qui conduifent au bonheur, des obftacles qui en éloignent: il n'a pas, dis-je, été poffible de le montrer en qualité de maître qui enfeigne les hommes, fans le montrer auffi, au moins indirectement, comme leur modéle. Mais ces deux qualités que JESUS-CHRIST a unies dans fa perfonne auroient pû être séparées. Il

auroit

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auroit pû être notre légiflateur, fans CHAP. 11. devenir notre exemple. Il auroit pû nous découvrir le fentier étroit de. la Croix, fans y marcher le premier. Il auroit pû nous convaincre de la néceffité de retourner au ciel par un chemin contraire à celui qui nous a perdus, fans vouloir entrer lui-même dans la gloire qui lui étoit dûë, par des fouffrances qui n'étoient dûës qu'aux pécheurs.

40.

2. Confiderons - le donc fous ce nouveau rapport d'exemple & de modéle, & croions que c'eft à nous, auffi- bien qu'à Moyfe, que Dieu commande de confiderer avec atten tion & d'imiter avec foin le modéle qui nous eft montré fur la montagne : Infpice, & fac fecundùm exemplar quod Exod. 25α tibi in monte monstratum eft. Ces paroles en effet ont un rapport effentiel à JESUS-CHRIST Comme Pontife des biens futurs, & comme hoftie de la nouvelle alliance, dont le tabernacle & toutes fes proportions étoient la figure, ainfi que nous l'enfeigne faint Paul, qui emploie pour Heb. 8.5. le prouver, les paroles mêmes que Dieu dit à Moyfe. C'étoit JESUS

Partie L.

B

CHAP. II. CHRIST qui étoit le grand & fublime: original que Moyfe copioit avec les: fombres couleurs de la loi. C'étoit l'exercice de fon facerdoce que le miniftere d'Aaron repréfentoit. C'étoit fon facrifice que toutes les hofties, avec leurs cérémonies différen-: tes exprimoient. C'étoit le Calvaire. qui étoit la montagne où la vérité étoit placée, comme la lumiere quiéclairoit tous les nuages qui en re-çoivent la réfléxion. Et c'étoit fur ce qui fe devoit accomplir fur cette montagne, que Moyfe avoit ordre: de fixer fes regards, pour ne rien faire dans la ftructure du Taberna-cle, & dans tout ce qui en concernoit le miniftere, qui n'y eût un rapport effentiel.

3. Mais fi ces paroles, Infpice, & *Il y a dans fac fecundùm exemplar quod tibi in le grec: &r monte monftratum eft, laiffent dans: l'efprit quelque obfcurité : celles de faint Paul qui leur fert d'interprete, font bien claires & bien précises. Jettons les yeux, dit-il, far Jesus, » l'auteur & le confommateur de la foi, qui au lieu du bonheur * bi ganche qui lui convenoit & qui lui étoit:

manque dans la vulgate la particule,pro: pro propofito gaudio..

VW &

TS on guns dur Kapas: pro gandie.

convenienti

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dù, a fouffert la Croix, en mépri- « CHAP. 11. fant la honte & l'opprobre. Ce n'eft « point un exemple étranger, & qu'il vous foit libre d'imiter, ou de ne pas fuivre, que je vous propofe, dit faint Paul. C'eft l'auteur même de notre Religion & de notre foi que j'expofe à vos yeux. C'eft lui qui a commencé & qui a fini l'ouvrage de notre falut. Il pouvoit être heureux s'il l'avoit voulu. La gloire lui étoit dûë dès le premier moment de fonincarnation, s'il lui avoit plû de l'accepter. Mais il lui a préféré la Croix pour l'amour de nous, & il en a méprifé la honte & l'ignominie pour nous délivrer d'un opprobre éternel. Voiez. & jugez. Pouvez-vous ceffer un moment de confiderer un tel exemple ? Pouvez-vous le regarder fans fruit ? Ne deviendroit-il pas votre condam-: nation, fi la crainte d'être obligés à: l'imiter vous portoit à l'oublier: ou fi vous n'en conferviez qu'un ftérile, fouvenir? Afpicientes in auctorem fideiṛ Hub. 12. £. & confummatorem Jefum, qui propofito fibi gaudio fuftinuit crucem, confuLone contemptâ

4, Le deffein de JESUS-CHRIST. CL

duire, Cela

CHAP. II. confentant à mourir fur la Croix, a
été d'être notre modéle. Nous fom-
mes appellés pour le fuivre. Notre
gloire confifte à lui reffembler, & ̈
c'eft par la grace que cette reffem--
blance nous eft accordée. Toutes ces
vérités, qui font effentielles à la Re-
ligion, font clairement enfeignées par
faint Pierre dans ce peu de paroles:
Si benefacientes, patienter fuftinetis :
του το χάρις
has eft gratia apud Deum: In hoc enim
παρά θεώ. vocati estis: quia & Chriftus paffus eft
On peut tra- pro nobis, vobis relinquens exemplum,
of agreable à ut fequamini veftigia ejus. L'applica
Dic. Ou tion que nous fait l'Apôtre du grand
C'est un don exemple que nous a donné JESUS-
CHRIST ne peut être plus mani-
fefte, ni plus précife. Nous marchons
par état, par un devoir indifpenfable,
par le titre de notre vocation, fur les
traces de JESUS-CHRIST. Il a marqué
notre route par la fienne. Ses pieds
imprimés fur le fentier y ont laiffé
des veftiges qui nous montrent la
voie. On pourroit expliquer ces pa-
roles, trouver quelque obfcurité dans
fes h çons, imaginer quelque excep-
tion dans des loix générales, réduire
Pexacte obfervation de fes comman-

1. Pet.2.

20. 21.

une grace de Dicu.

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