E38 € 3*438* 3******** CHAPITRE II. JESUS crucifié est notre exem ple & notre modele. $. I. JESUS-CHRIST, pour nous mieux inftruire, a joint ses exemples à ses discours. "I I n'a pas été possible de mon trer Jesus crucifié comme un inaître à qui sa Croix sert de chaire pour enseigner tous les hommes, & pour leur apprendre à discerner les vrais biens & les vrais maux, de ceux qui n'en ont que l'apparence, & les moïens qui conduisent au bonheur, des obstacles qui en éloignent : il n'a pas , dis-je, été possible de le montrer en qualité de maître qui enseigne les hommes, sans le montrer aufli, au moins indirectement, comme leur modéle. Mais ces deux qualités que JESUS-CHRIst a unies dans la personne auroient pû être séparées. Il auroit par un auroit pû être notre législateur , fans Char. II. ciel 2. Considerons - le donc sous ce prouver, les paroles mêmes que Dieu dit à Moyse. C'étoit JESUS, Partie I. B 40. CHAP. II. CHRIST qui écoit le grand & sublime: original que Moyse copioit avec les sombres couleurs de la loi. C'étoit l'exercice de son sacerdoce que le ministere d’Aaron représentoit. C'étoit son sacrifice que toutes les hoities, avec leurs cérémonies différen-, tes exprimoient. C'étoit le Calvaire qui étoit la montagne où la vérité étoit placée, comme la lumiere qui éclairoir tous les nuages qui en re-çoivent la réflexion. Et c'étoit sur ce qui se devoit accomplir sur cette montagne, que Moyse avoit ordre de fixer ses regards , pour ne rien faire dans la structure du Tabernacle, & dans tout ce qui en concernoit le ministere, qui' n'y eût un rapport effentiel. 3. Mais fi ces paroles', Infpice, o * il y a dans fac fecundùm exemplar quod tibi in It grec: &t monte monstratum eft , laissent dans TZS TROREA Pesprit quelque obscurité : celles de právns durâ faint Paul qui leur sert d'interprete, Keças: porno font bien clairesi & bien précises. ipfi gaudie. 11',; Jetrons les yeux, dit-il, sai JESUS, la vulgare la „ l'auteur & le consommateur de la particule pro: » foi , qui au lieu du bonheur * Lubi gaucho. qui lui convenoit & qui lui étoit: dâ, a fouffert la Croix, en méprisant la honte & l'opprobre. Ce n'est * point un exemple etranger , & qu'il vous soit libre d'imiter, ou de ne pas suivre , que je vous propose , die saint Paul, C'est l'auteur même de notre Religion & de notre foi que j'expose à vos yeux. C'est lui qui a commencé & qui a fini l'ouvrage de notre salut. Il pouvoit être heureux s'il l'avoit voulu. La gloire lui étoit dúë dès le premier moment de son incarnation, s'il lui avoit plû de l'accepter. Mais il lui a préféré la Croix pour l'amour de nous , & il en a méprisé la honte & l'ignominie pour nous délivrer d'un opprobre éternel. Voiez & -jugez. Pouvez-vous celler un moment de considerer un tel exemple ?: Pouvez-vous le regarder sans fruit? Ne deviendroit-il pas votre condamnation, si la crainte d'être obligés à: l'imiter vous portoit à l'oublier : out si vous n'en conserviez qu'un stérile souvenir ? Afpicientes in auctorem fideir Heb. 12. F. consummatorem Jefum , qui propofixo fibi gaudio sustinuit crucem, confu-: sone contemptâ 4: Le deflein de JESUS-CHRIST CLL 5 20. 21. C! AP. II. confentant à mourir sur la Croix, à mes appellés pour le suivre. Notre grace que cette rellem- saint Pierre dans ce peu de paroles : 1. Pet.2. Si benefacienies, patienter sustinetis :τουτο χάρις has est gratia apud Deum : In hoc enim sofa leo. vocati estis : quia e Christus paffus eft On peut era- pro nobis, vobis relinquens exemplum, oh agreable à ut fequamini veftigia ejus. L'applicaDicu. Ou: tion que nous fait l'Apôtre du grand une grace exemple que nous a donné JESUS CHRIST ne peut être plus mani- état, par un devoir indispensable, le titre de notre vocation, sur les traces de JESUS-CHRIST. Il a marqué notre route par la sienne. Ses pieds imprimés sur le sentier y ont laissé des veftiges qui nous montrent la voie. On pourroit expliquer ces paroles, trouver quelque obscurité dans fes leçons, imaginer quelque exception dans des loix générales, réduire l'exacte obfervation de ses comman de Dica. |