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demens à un certain genre de perfon. CHAP. II, nes plus obligées à la perfection. Mais. les pas qui font marqués fur le chemin, ne peuvent être couverts. Le chemin qu'ils montrent eft unique. L'obligation de le fuivre, fi l'on ne veut s'égarer, eft fans exception Elle eft attachée inféparablement à la vocation au chriftianifme; & c'eft un grand bonheur, une grande grace,. une fignalée miféricorde, quand on y eft fidele. In hoc vocati eftis... hæc eft gratia apud Deum.

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5 Adam & Jesus-CHRIST font deux chefs. Tous deux font peres: tous deux font imités par leur famille: tous deux communiquent leur image & leur reffemblance à leurs enfans. Nous avons tous porté l'image: honteufe du premier homme : nous: avons tous été rebéles, ingrats, charnels & terreftres comme lui. Serionsnous affez injuftes pour refufer de porter l'image du fecond Adam, de l'homme fpirituel & céleste qui nous a délivrés de l'opprobre de notre premiere naiffance? Aurions - nous honte de lui reffembler Regardetions-nous fon obéiffance, comme

CHAP. 11. une fervitude; fon humilité, come me une baffeffe; fa patience, comme un effet de fon impuiffance; fa Croix, comme un objet de haine & d'horreur? Ne confefferions-nous pas alors, que nous appartenons encore à l'homme prévaricateur, & au ferpent qui l'a vaincu ? Ne ferions-nouspas alors fans JESUS-CHRIST & fans Dieu dans le monde : & le caractere. de la bête ne paroîtroit-il pas fur un front qui rougiroit du caractere de Cor. 15. 49. l'agneau & de fon image? » Portons. » donc, comme nous y exhorte faint » Paul, l'image de l'homme célefte, » comme nous avons porté l'image de » l'homme terreftre: Sicut portavimus. imaginem terreni, portemus & imaginem. cœleftis. Et faifons par une fidelle imitation de JESUS-CHRIST qu'on le reconnoiffe dans nous, comme la conformité de nos vices & de nos paffions a rendu vifible le premier bid. n. 48. pécheur dans notre conduite Qualis terrenus, tales & terreni : & qualis cœ-: Leftis, tales & cæleftes.

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CHAP. II.

S. II.

L'exemple de JESUS-CHRIST explique ces paroles: Celur qui ne me fuit pas, n'eft pas digne de moi. Le renoncement doit être général, comme celui

de JESUS-CHRIST.

1. LORSQUE JESUS-CHRIST difoit pendant fa vie, que celui qui ne prend pas fa Croix, & ne le fuit pas, n'eft pas digne de lui: Qui non accipit Matth. 10. 38crucem fuam, & fequitur me, non eft me dignus on fe formoit avec peine une idée précife d'un commandement jufques-là inoüi, & l'on ne comprenoit pas diftinctement en quoi il fe donnoit pour modéle, ni à quoi il attachoit l'obligation de le fuivre, à peine d'être indigne de lui. Mais JESUS-CHRIST réellement crucifie pour la vérité & pour la justice, immolé à fon Pere par l'obéiffance, fa crifiant la vie à fa charité pour les pecheurs, portant avec une patience invincible tout ce qui étoit nécessaire l'expiation de nos iniquités, ne

CHAP. II. nous permet plus de douter qu'il ne foit en tout cela notre exemple; que nous ne devions le fuivre jufqu'à la Croix, jufqu'aux dernieres humiliations, jufqu à la mort; que nous serions indignes de lui, fi nous mettions à notre obéiffance quelque exception qu'il n'a pas mife à la fienne; & que notre reconnoiffance & notre amour pour lui, ne répondroient pas à la charité qu'il a eue pour nous, fi nou refufions de le fuivre jufqu'au bout pour notre propre interêt, pendant qu'il continue de marcher pour nous par pu e mifericorde

Tue. 14.33.

2. Il en eft de même de cette condition que JESUS CHRIST attache inféparablement à l'honneur d'être fon difciple, & qui confiste à renoncer à tout ce qu'on poffède : Sic omnis ex vobis qui non renuntiat omnibus que poffi let, non poteft meus effe difcipulus. Car avant que JESUS-CHRIST mourût fur la Croix, on pouvoit, ce femble, douter de l'étendue de ce renoncement: on pouvoit être tenté d'y foupçonner quelque éxageration ; on pouvoit au moins le regarder comme fans exemple. Mais JESUS

CHRIST

&

que

CHRIST dépouillé de tout, même CHAP. II. de fes vêtemens, fans biens, fans amis, fans protection, condanné, deshonoré par mille outrages, que fes douleurs, fa patience, & fa mort même n'ont pas arrêtés, nous déclarent nettement que le dépouillement du difciple doit être auffi étendu & auffi univerfel que celui du maître, l'un ne peut pas réserver ce que l'autre a facrifié pour lui. 3. Entre les difciples qui fuivent JESUS-CHRIST, les uns ont des biens, d'autres des protecteurs, d'autres du crédit, d'autres de la réputation. Quelques-uns réuniffent en leurs perfonnes tous ces avantages; & il y en a dont le facrifice leur coute beaucoup, fur-tout quand les interêts d'une famille fortifient l'attachement qu'on y a. On confulte alors, on délibere, on compare les triftes conféquences d'un devoir, avec l'obligation d'y être fidéle ; & il est rare qu'on ne trouve pas ou dans foimême, ou dans le confeil de fes amis,

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des raifons qui diminuent l'évidence du devoir, & qui repréfentent l'extrémité où l'on fe réduiroit en le fuiC

Partie I.

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