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9.

fur l'amour de JESUS-CHRIST & CHAP. VIII.. de fa loi, & qui en eft même fecrettement ennemie. Quoique ce précieux tréfor foit confié à des vaiffeaux de de dire, terre, faint Jean ne laiffe que quiconque eft né de Dieu, ne commet point de péché : Omnis qui. Joan. 3. natus eft ex Deo, peccatum non facit: parce que la femence divine, c'est-àdire, I principe intime & fecret de la vie nouvelle demeure en lui: Quoniam femen ipfius in eo manet. Il répete la même vérité dans un autre lieu, & il en rend la même raison : Scimus quia omnis qui natus eft ex Deo, Ibid. 5. 18.. non peccat, fed generatio Dei confer-. vat eum. Nous fçavons, dit il, faimus nous ne parlons pas avec doute, fur de fim& nous ne fondons pas ples conjectures une vérité d'une fi grande importance. Quand on est né de Dieu, on ne tombe pas fortes de pechés qui font perdre la qu'on a reçue: & le germe fpirituel qui réfide en nous, protege & conferve cette vie en nous portant à la priere, à la féparation du monde, à la fuite des occafions, à l'humilité, à l'action de graces, à toutes les fain

vie

dans ces

CHAP. VIII. tes actions capables de nourrir, & -de faire croître l'être furnaturel & divin qui nous a été communiqué: generatio Dei confervat eum.

27.

2. Tout le monde fçait ce que dit

Mat. 7. 24 JESUS-CHRIST dans l'Evangile, & la comparaifon qu'il fait de la véritable juftice fondée fur la pierre, & de la fauffe ou de l'imparfaite qui n'eft établie que fur le fable. Les tentations représentées par les vents impétueux & par les inondations, renverfent l'une, mais n'ébranlent pas l'autre. L'une & l'autre font éprouvées & il eft inévitable qu'el les le foient. Mais l'une réfifte à l'épreuve, & l'autre y fuccombe : & ce qui fait que l'une demeure ferme, pendant que l'autre eft vaincue, c'eft que l'une a des fondemens folides, & que l'autre n'en a pas; que l'une eft établie fur le rocher, & l'au tre fur la furface de la terre, ou fur le fable.

3. On fe hâte de bâtir. On éleve promtement un édifice. On l'embellit même, & l'on pense à lui attirer des admirateurs, pendant qu'il fau droit creufer long-tems, & tâcher

de parvenir à une roche immobile. CHAP. VII. On fe connoît peu. On s'examine fuperficiellement. On ne fonde ni fa corruption, ni fa foibleffe. On ne se perfuade point d'une maniere intime & profonde du befoin continuel où l'on eft d'une grace qui nous guériffe, nous délivre, & nous fortifie à chaque moment. On s'expofe aux vents & à la pluie, avant que d'être à l'épreuve des tentations violentes: & Pon perd ainfi la justice, qui n'étoit encore qu'ébauchée, ou plûtôt ce qu'on avoit préparé pour l'acquerir, & qu'on auroit dû emploier avec plus de conduite & plus de fageffe.

« Colof. 2.6.71

4. Vivez en JESUS-CHRIST difoit faint Paul aux Coloffiens, " étant attachés à lui comme à votre « racine, & édifiés fur lui comme fur " Votre fondement, vous affermif- " fant [en lui ] par la foi. In ipfo ambubate, radicati & fuperadificati in ipfo, confirmari fide. Il fe fert de deux comparaifons, dont l'une fortifie l'autre & fupplée ce qui paroiffoit Jui manquer. Il veut que les fidéles entrent dans la ftructure du temple, dont JESUS-CHRIS Teft en même

CHAP. VIII. tems le fondement & la principale pierre de l'angle. Il veut qu'ils s'éta bliffent fur cette pierre d'une maniere si étroite & si ferme, qu'ils ne fasfent avec elle qu'un seul tout, qu'un feul édifice, qu'un feul corps, dont la liaison foit femblable à celle des bâtimens destinés à une éternelle durée. Il veut, comme faint Pierre le dit clairement, que les fidéles ne foient pas feulement fitués & placés comme les pierres le font dans un édifice, mais qu'une charité vive & femblable à celle de JESUS-CHRIST les anime & les uniffe à lui, pour ne composer avec lui qu'un feul temple, un feul facerdoce, une feule victi $. P. 2.4.5. me. Ad quem accedentes lapidem vivum, & ipfi tanquam lapides vivi fu peradificamini, domus Spiritualis, fa cerdotium fanctum, offerre fpirituales boftias.

5. Cette comparaifon, ainfi expli quée par les deux Apôtres, montre la fermeré & la folidité de la juftice véritable, & de l'amour qui eft le principe. Mais pour en rendre l'idée plus parfaite, faint Paul y ajou te la comparaifon d'un arbre qui a

"

jetté de profondes racines, qui fe CHAP. VIHL nourrit par elles du fuc dont il a befoin, & qui par ce fondement, immobile eft en état de réfifter aux vents & aux tempêtes: radicati, & fuperadificati in ipfo,& confirmati fide. Ces deux idées d'un arbre enraciné, & d'une pierre intimement liée avec le fondement, s'expliquent & fe fortifient mutuellement, & elles nous apprennent que nous fommes des arbres que Dieu cultive, & des temples dont il est l'architecte Dei agri- 1. Cor. 3. 5. cultura eftis; Dei edificatio eftis, comme faint Paul le dit aux Corinthiens: que nous devons puifer dans JesusCHRIST notre justice & notre vie, par de profondes racines: que nous devons être appuiés fur lui comme fur le fondement immobile du temple dont nous faifons partie: & que rien n'eft moins digne de lui que des arbres fans fuc & fans racine que la moindre agitation renverfe, & qu'an édifice toujours prêt à fe féparer du fonderment fur lequel il n'eft prefque pas appuié, & auquel il ne tient point par de folides liaisons.

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