font ausfi différentes que les dons & CHAP. II, genres différens quoique la croix de JESUS:- CHRIST soit leur principal point de vûë. Les croix particulieres & personnelles que la divine providence distribuc dans tous les états , sont comme les perites portions de la vraie Croix répandues dans tout le monde, & qui font le trésor de plusieurs Eglises . particulieres, , comme le dit saint: Cyrille de Jerusalem:Ligno Crucis uni, s. Cyril,' ca. verfus tandem orbis terrarum particula, tim oppletus eft. Mais comme toutes ces porcions ne sont pas l'arbre entier de Partic I D tesh. yp, 27. Severe. Chap. 11. la Croix , & qu'elles n'en diminuent pas l'intégrité, au rapport de saint S. Paulin à Paulin : il n'y aura jamais aucune comparaison entre les souffrances des Saints de chaque état & celles de JESUS-CHRIST, & le modele de fa charité, de son obéissance, de fa patience , sera toujours inimitable, quoique les justes de tout état s'appliquent uniquement à l'imirer. 2. Car ces justes ne sont pas la. juftice même , ni la vérité même cornme JESUS-CHRIST, quoiqu'ils souffrent pour la justice & pour la vérité. Ceux qui les font souffrir font leurs égaux , & non leurs créatures, comme tous les hommes le sont par rapport à JESUS-CHRIST : qui pourroic leur ôter la vie en cessant feulement de la leur conferver. Quelque grandes que soient leurs épreuves , elles ne feront jamais égales aux supplices éternels qu'ils ont mérités , & dont ils ne sont délivrés que par grace. Il n'y en a aucun parmi eux qui ne doive dire, comme le faint pénitent :* Nous n'endurons que ce que méria » tent nos mauvaises actions; mais cea lui-là, qu'a-t-il fait?»Est-il d'ailleurs en notre pouvoir d'éviter ce que nous CHAP. II. souffrons, comme JESUS-CHRIST étoit le maître de ne rien souffrir ? Si nous en perdions le fruit par l'imparience nous ajouterions à nos maux , bien loin d'en diminuer le sentiment. Beaucoup d'infidéles fouffrent autant , ou même plus que nous, sans en rien esperer. Nous pourrions être comme eux sans consolation & sans esperance. On nous calomnie on nous ôre les biens & la liberté on nous laisse sans protection & sans défense ; mais ce qu'on nous ôte , JESUS - CHRIST nous le conserve. Il convertit nos pertes en des sacrifices de religion. Il met en sûreté pour une vie éternelle, ce qu'une mort prompte & lentc nous raviroit. C'est un honneur inestimable qu'il nous fait en nous associant à sa croix : c'est par un privilege particulier qu'il nous en fait : c'est par la foi & par la paa. tience qu'il nous inspire , que nous l'acceptons avec soumillion, ou meme avec joie. Y a-t-il eu de notre part quelque chofe de femblable pan. rapport à lui ? Nous lui devons tout.Nous en avons faut reçů. Son oblar part : CHAB, II. tion est sans exemple. Il est seul la s. Ces sentimens , qui diftinguent we fidéles & diligens pour conserver Chap. 17. |