font auffi différentes que les dons & CHAP. II, Cyrille de Jerufalem: Ligno Crucis uni, S. Cyril,' caverfus tandem orbis terrarum particula tech. 4.p.277 tim oppletus eft.Mais comme toutes ces portions ne font pas l'arbre entier de Partie I DJ CHAP. II. la Croix, & qu'elles n'en diminuent pas l'intégrité, au rapport de faint Severe. S. Paulin à Paulin il n'y aura jamais aucune comparaifon entre les fouffrances des Saints de chaque état & celles de JESUS CHRIST, & le modéle de fa charité, de fon obéiffance, de fa patience, fera toujours inimitable, quoique les juftes de tout état s'appliquent uniquement à l'imiter. 2. Car ces juftes ne font pas la juftice même, ni la vérité même com me JESUS-CHRIST, quoiqu'ils fouf frent pour la juftice & pour la vérité. Ceux qui les font fouffrir font leurs égaux, & non leurs créatures, comme tous les hommes le font par rapport à JESUS-CHRIST, qui pourroit leur ôter la vie en ceffant feulement de la leur conferver. Quelque grandes. que foient leurs épreuves, elles ne feront jamais égales aux fupplices éternels qu'ils ont mérités, & dont ils ne font délivrés que par grace. Il n'y en a aucun parmi eux qui ne doive dire, comme le faint pénitent: » Nous n'endurons que ce que méri » tent nos mauvaises actions; mais ce » lui-là, qu'a-t-il fait?»Est-il d'ailleurs en notre pouvoir d'éviter ce que nous CHAP. II. fouffrons, comme JESUS-CHRIST étoit le maître de ne rien fouffrir a Sinous en perdions le fruit par l'impatience, nous ajouterions à nos. maux, bien loin d'en diminuer le fentiment. Beaucoup d'infidéles fouffrent autant, ou même plus que nous, fans en rien efperer. Nous pourrions être comme eux fans confolation & fans efperance. On nous calomnie, on nous ôte les biens & la liberté, on nous laiffe fans protection & fans: défenfe; mais ce qu'on nous ôte, JESUS-CHRIST nous le conferve. Il convertit nos pertes en des facrifices: de religion. Il met en sûreté pour une vie éternelle, ce qu'une mort: prompte & lente nous raviroit. C'est un honneur inestimable qu'il nous fait en nous affociant à fa croix: c'eft par un privilege particulier qu'il nous en fait part: c'eft par la foi & par la pa-· tience qu'il nous infpire, que nous l'acceptons avec foumithon, ou même avec joie. Y a-t-il eu de notre part quelque chofe de femblable pan rapport à lui Nous lui devons tout Nous en avons tout reçû. Son obla t CHAP. II. tion eft fans exemple. Il eft feul Pa gneau de Dieu. Nous autres, au lieu d'être des victimes de fa colere, nous. le fommes devenus de fa miséricorde. 5. Ces fentimens, qui diftinguent les fouffrances des juftes, & de ceux qui s'appliquent à le devenir, des fouffrances des impénitens & des infidéles, ne diminuent pas leur zéle pour atteindre, autant qu'ils le peuvent, à la perfection du modéle qui leur eft proposé, & pour contribuer par diverfes imitations particulieres à le reprefenter dans fon tout. Ils fçavent que depuis le jufte Abel jufqu'au dernier élu qui terminera le fiécle & le tems, les fouffrances des: faints font deftinées à exprimer le: facrifice entier de JESUS-CHRIST.. Ils offrent chacun leurs travaux & leur patience, pour concourir à cette: expreffion pleine & parfaite. Ils font: jaloux de la gloire qu'ils ont d'y contribuer & comme chaque facrifice ancien avoit fon caractere particu. lier, & fon rapport à quelques cir conftances particulieres de celui de: JESUS-CHRIST, ils tâchent d'ê tre fidéles & diligens pour conferver CHAP. II. le caractere de celui qu'ils doivent offrir, ou par l'humiliation, ou par le dépouillement, ou par la douleur, ou par le filence s'eftimant heureux à proportion de ce que Dieu en accepte en fecret la bonne odeur, & l'attention des hommes à les louer, ou à les plaindre, n'en altere pas la pureté. que |