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Si la voyelle eft fuivie de plus d'une confonne, ce ne peut être que dans les dernieres fyllabes des mots : & alors ces confonnes ne fe prononcent pas ordinairement dans le langage familier, ou on n'en prononce qu'une. Ainfi dans le mot difcours, on ne prononce que l'r de la derniere fyllabe, & on ne prononce ni le t ni l's de la derniere fyllabe du mot foldats.

tems,

Pour faciliter aux enfants qui apprennent à lire, la liaifon des confonnes avec les voyelles, & les mettre en état de lire en très-peu de il faut leur faire connoître les confonnes par le nom de leur prononciation, & non par celui que l'on a coutume de leur donner. Ainfi au lieu de prononcer b, l, m, comme bé, el, em, il vaut mieux les nommer par leur fon naturel,en y ajoutant feulement l'e muet, be, le, me, comme à la fin des mots tombe boule, blâme. Il en eft de même de toutes les autres confonnes.

Ce nouveau fyftême de lecture dont M.. Arnauld a donné l'idée à la page 23 de fa Grammaire générale & raifonnée, est beaucoup plus fimple & plus avantageux que l'ancien. Les Maîtres ne doivent pas balancer d'en faire ufage préférablement à l'autre, pour l'utilité de la jeuneffe, & ils en trouveront les regles clairement développées dans un livre que M. De Launay a fait imprimer en 1741 fous le titre de Méthode pour ap

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prendre à lire le François & le Latin, &c. D. Pourquoi n'avez-vous pas mis la lettre h au nombre des confonnes?

R. Parce qu'elle ne forme aucun fon particulier, & que dans la plupart des mots, elle n'ajoute rien à la prononciation de la voyelle fuivante, l'homme, l'honneur fe prononçant comme s'il n'y avoit que l'omme, l'onneur fans h.

On s'en fert dans quelques mots, pour marquer que la voyelle fuivante est aspirée, comme dans le héros,la hauteur,la haine,&c. & dans ce cas on peut la mettre au nombre des confonnes, parce qu'elle exprime l'articulation afpirée de la voyelle fuivante.

D. Qu'entendez-vous par une voyelle afpirée ?

R. J'entends une voyelle dont le son se tire du golier, & fe prononce avec force. Ď. Les mots où l'h marque afpiration font-ils en grand nombre ?

R. Non: & je vais réciter par ordre alphabétique ceux qui font d'un ufage plus commun: ce font, ha! habler, hache, hacher hachis, hachure, hagard, haie, haillon, Hainaut, haine, hair, haire, halage, halbran hale, halener, haleter, halle,hallebarde,hallier, halte, hameau, hampe, hanche, hangard, hanneton, hanter, haper, haquenée, haquet, harangue, haras, haraffer, harceler, hardes, hardi, hareng, hargneux, haricot,

haridelle, harnacher, harnois, haro, harpe, harpie, harpon, hart, hafard, hafe, hate, hauffe-col, hauffer, haut, haut-bois, hautecontre, havage, hâve, havre, havre-fac, hé! hem! hennir, héraut, here, hergne, hériffer, hériffon, hernie, héron, héros, herse, hêtre, heurter, hibou, hideux, hiérarchie, ho! hoche, hocher, hochet, hola, Hollande, homard,hongre, Hongrie, honnir, honte, hoquet, hoqueton, hormis, hors, hotte, houblon, houe, houlette, houpe, hourvari, houfpiller, houffard ou houfart, houffe, houffer, houffine, houx, hoyau, huche, huée, huer, huguenot, huguenotte,hune, hupe, hure, hurler, hutte.

L'h eft également afpirée dans les mots formés de ceux-ci, comme dans hardieffe & enhardir formés de hardi, dans honteux formé de honte, dans hauffer formé de haut, dans enharnacher formé de harnacher, & ainfi des autres excepté dans exhauffer, & dans les mots formés de héros, comme dans héroïne, heroifme, heroïque, que l'on prononce fans afpiration.

Quand l'h fe trouve au milieu de quelques mots qui ne font pas compofés de ceux dont on vient de donner la lifte, elle ne s'y afpire pas,& elle ne paroît y avoir été mife que pour faire prononcer féparément les deux voyelles, comme dans trahir, envahir.

On parlera plus au long de l'h afpirée au Chapitre XIV.

D. Quel eft le nombre des fons articulés que l'on exprime en françois par les confonnes? On en compte 19, qui font les fons ex primés,

par b, bal.

par gn, ignorant.

par c, ch, K, q, car, par h afpirée, haine. méchanique,Kermès, parl, lumiere.

qualité.

par c,f,t, ciel, fage,

nation.

par ch, cheval.

pard, don.

par mouillée, fille

bail.

par m, maison.

par n, nuit.

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lofophe.

part, terre.

par v, vin.

parg, 1, gelée, jambe.

parz, f, zele, usage.

parf, ph, famille,phi

par g, garant.

ARTICLE V.

Des parties du Difcours.

D. COMMENT avez-vous considéré les mots jufqu'ici?

R. Je ne les ai confidérés que comme des fons, fans faire aucune attention à ce qu'ils peuvent fignifier.

D. De quelle maniere avez-vous encore à les confidérer?

R. Comme fignes de nos pensées, c'est-àdire, comme fefant connoître aux autres

hommes par le moyen de la voix ou de l'écriture, ce qui fe paffe dans notre efprit. D. Quel nom donnez-vous aux mots confidérés de cette maniere ?

R. On les appelle parties du difcours, ou quelquefois parties de l'oraifon, oraifon fignifiant ici la même chofe que difcours. D. Qu'entendez-vous par difcours?

R. J'entends l'affemblage des mots quii expriment nos penfées.

D. De combien de fortes de mots fe fert-on: pour parler, ou,ce qui eft la même chofe, com. bien y a-t-il de parties du difcours ?

R. Neuf, qui font, Lé Nom, l'Article le Pronom, le Verbe, le Participe, l'Adverbe,, la Prépofition, la Conjonction, V'Interjection. D. Qu'entendez-vous quand vous dites qu'il ya neuf parties du difcours?

R. J'entends qu'on ne peut dire aucune pa role qui ne foit comprife fous quelqu'une de ces neuf parties,c'eft-à-dire, qui ne foit quelqu'une de ces neuf parties, ou un Nom, out un Article, ou un Verbe, &c.

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