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cru être fes derniers moments, il l'a en quelque maniere confommé à notre égard.

Cette réflexion touchante eft tirée du Panégyrique de S. Louis prononcé à l'Académie Françoise le 25 Août 1744 par M. l'Abbé de L'Eclufe-Defloges.

Ileft certain que cette orthographe répond parfaitement à la prononciation, puifque dans faifant, nous failons, ai fe prononce & doit se prononcer comme l'e dans je ferai, nous feTons. Quel inconvénient y a-t-il donc d'écrire fefant, nous fefons?

Mais quoique nous l'ayions employée dans le cours de notre ouvrage, nous n'avons pas défapprouvé celle qui eft le plus en usage,& nous avons laiffé le choix de l'une ou de l'autre dans les endroits où nous avons parlé des tems du verbe faire.

Savoir.

Nous avons retranché le ç de favoir, parce qu'après de bons auteurs, nous croyons qu'il vient plutôt de fapere que de fcire. Mais nous avons laiffé le c dans fcience, parce qu'il vient de fcientia. L'Académie a approuvé cette orthographe dans fon dernier Dictionnaire.

Ce qui fortifie ce fentiment, c'eft que les Italiens & les Ffpagnols dont la langue a beaucoup d'analogie avec la nôtre, expriment le mot favoir, les premiers par fapere,

& les autres par jaber, au fubjonctif fappia mo & fapamos, que nous fachions, & au gérondif fapendo & fabiendo, fachant. Il n'eft pas douteux que ce verbe dans les deux langues ne foit dérivé du verbe latin fapere & non de fcire.

Les Italiens difent fcienza, & les Espagnols ciencia, pour fignifier fcience. Ils ont donc tiré comme nous ce mot du latin fcientia,& c'est pour cela qu'ils y ont confervé le c. L'orthographe de fçavoir avec un c a été introduite vers l'année 1614, & on l'écrivoit auparavant fans c. Le b en Espagnol & l'v confonne en françois eft un affoibliffement de la lettre p, & il y a plus de raifon de faire venir faber de fapere, & favant de fapiens, que de fcire & de fciens. C'eft à la même étymologie qu'il faut rapporter le mot fapience.

On exprimoit anciennement en françois Javoir par le verbe fair, je fais, nous faisons &c. de la feconde conjugaifon, & il y a lieu de croire que les mots Science, fciem& efcient nous font reítés de ce vieux

ment,

verbe.

S retranchée.

Malgré toutes les oppofitions de beaucoup d'habiles gens, & de l'Académie elle-même, l'ufage eft venu à bout de faire fupprimer généralement la lettres du milieu des mots où

elle ne fe prononce pas, fans aucun égarð pour fon étymologie. Ainfi on écrit maintenant, maître, honnête, j'étois, écrire, répondre, &c. au lieu de maistre, honnefte, j'estois, efcrire, refpondre; & on n'admet l'au milieu des mots, que quand elle s'y prononce, comme dans, efprit, eftime, espérance, proteftation, &c. L'Académie a fuivi cette orthographe dans fon dernier Dictionnaire.

Lettres majufcules ou capitales. C'eft ainfi qu'on appelle les grandes lettres.. Elles fe mettent toujours au commencement des noms propres de Dieu, d'anges d'hommes, de royaumes, provinces, villes, bourgs, villages, châteaux, mers, fleuves, &

rivieres.

Les noms de dignités & de qualités s'écrivent auffi avec des majufcules, quand on en fait l'application à quelque fujet particu lier: comme quand on dit, le Roi, c'est-àdire, le Roi de France, l'Empereur de la Chino, le Duc d'Orleans, le Prince de Conti, le Comte de Touloufe, &c. Mais fi ces mêmes. noms de dignités & de qualités, font pris. dans un fens général, & fans aucune attribution particuliere, on les écrit alors avec les lettres ordinaires : comme on le voit dans ces phrafes, Un roi fage & pieux fait le bonbeur de fes fujets. La mort n'épargne pas plus.

fes empereurs ni les princes, que les autres

hommes.

Les majufcules fe mettent encore au com mencement des noms de tribunaux & de jurifdictions, comme le Parlement, le Préfidial, &c.

Au commencement des noms de sciences, Parts, & de profeffions, quand elles font le principal fujet du difcours.

Enfin au commencement du premier mot, d'un difcours, d'une phrafe, & d'une vers, pour y mettre plus de diftinction & de netteté.

A linea.

A

On appelle écrire à linea, recommencer une nouvelle ligne, quoique la précédente, ne foit pas entiérement remplie.

On doit le faire toutes les fois que ce que l'on a à écrire n'a pas une liaison prochaine & immédiate avec ce que l'on a déja écrit : comme on peut le reconnoître dans tous les à linea de cet ouvrage.

D.

CHAPITRE XV.

Q

DES ACCENTS.

U'ENTENDEZ-Vous par Accents? R. J'entends de certaines marques qu'on met fur les voyelles, pour les faire prononcer d'un ton plus fort ou plus foible, & pour marquer les diverfes inflexions de la voix.

D. Combien y a-t-il de fortes d'accemis?

R. Il y en a de trois fortes; savoir, Vaccent aigu (), l'accent grave (), & l'accent circonflexe (*).

D. Quel eft dans l'écriture l'usage le plus

ordinaire des accents?

R. I. L'accent aigu fe met fur tous les é fermés, foit au commencement, foit au mifieu, foit à la fin des mots, comme dans, vérité, témérité, les amitiés, les traités, &c.

II. L'accent grave fe met fur les è fort ou verts fuivis d'une s à la fin des mots, comme dans, procès, après, auprès, dès, progrès, accès, &c.

Il se met encore fur à, lorsqu'il est artiele, pour le distinguer d'a verbe; fur là adverbe, pour le diftinguer de la article ou pronom conjonctif; sur où adverbe, pour le

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