A SON ALTESSE ADAME, har C'est eftre fans doute bien dy, que d'ofer offrir quelque cho fe à VÔTRE ALTES SE ROYALE, pour qui l'on ne peut rien trouver d'affez precieux, ny d'affez digne d'Elle. Peut être ce Berger eft il trop temeraire De vouloir paroître au grand jour ; comme ce n'eft pas un miracle or dinaire Mais Qu'il vient admirer à la Cour. On luy doit pardonnner, s' quitte fon fe jour. Peut-on MADAME, lors qu'on voit briller tous vos Charmes, tenir en fecret les hommages que nous devons à vôtre Gloire; Il est vray que l'admiration pro duit le filence; mais quand il a > duré quelque temps on éclate l'on ne peut fe taire enfin, de ce qui nous avoit fi juftement furpris. Nous fommes contraints d'avoüer, Qu'il n'eft rien qui ne cede à de fi douces armes: Mais fi l'on eft forcé d'admirer tant de char mes, Qu'on eft aife de les loüer! , comme Auffi MADAME j'étois prévenu de ces éclatantes veritez j'ay crû ma vene trop foible pour vous aborder tout d'un coup je me défiois de mon ouvrage, j'en ay donné quelques effais qui n'ont pas été mal receus ; & ne voulant Vous rien offrir qui fut indigne de Vô TRE ALTESSE ROYALE, j'ay fondé l'ap probation des Gens délicats, & je & com > fais enfin infenfiblement, Daignez-y jetter ces regards Si fins, fi doux, fi redoutables, Qui partent de ces yeux, que le cœur des Cefars Trouverait fans doute adorables.. Si cette charmante Comedie les peut attirer, je ne donte point que VÔTRE ALTESSE ROYALE |