n'y trouve des Caracterès qui luy plairout affez. C'eft un Berger conftant, amoureux & > fidelle, 11 eft du plus pur fang des Dieux; La Bergere eft illuftre, elle cft modefte & belle, Er par tout fon efprit brille autant que fes yeux. On fçait, MADA ME, que vous aimez la chße, que ce Royal Exercice fut un de vos plus doux plaifirs; & vous verrez icy un Berger qui fait gloire de cette innocente paf Lion. Vous avez le Cœur du monde le mieux fait & le plus noble, & vous y trouverez des fentimens fi genereux, que vous ne pourrez vous empêcher de les loner: Vous n'aimez la foule ny la preffe, & vous y trouverez Amarillis, qui vient quelquefois s'entretenir dans la folitude, & charmer fes plus cruels ennuis. N'ayant pas ce qu'elle defire, Elle aime le filence, & cherche les Forêts; Et fi fon eœur ne peut foulager fon martyre, Du moins il ne fçauroit le dire... A des Confidens plus fecrets, Mais après tous ces beaux fentimens, il est bien jufte, MADAME, que je découvre les miens, & que parlant un peu pour moy, je faffe connoître à tout le Monde le zele extra ordinaire que peut inspirer une grande Princeße, & le profond respect avec lequel je fuis, MADAME, DE VOSTRE ALTESSE ROYALE Le tres-huinble, & tresobéiffant Serviteur, 1. D. L. R. AU LECTEUR. UELQUE longue que fût la courfe que j'a vois commencée, je fuis enfin arrivé jufqu'au bout, & je me fuis fait une neceffité de la complaifance que j'avois euë, en ébauchant cet Ouvrage, pour plaire à quelques Perfonnes à qui je ne devois pas refufer une fi legere fatisfaction. Quelques endroits choifis que j'avois mis en Vers, felon les occafions qui s'étoient prefentées, m'ont infenfiblement engagé à une Traduction plus fuivie. Elle a commencé de naître à la Campagne, & je puis dire que c'eft le fruit de quelque heures negliges, que l'on pourroit, fans doute, patfer plus mal à propos. Je luy ay fait prendre en naiffant cet air agréable, & cette douce liberté des Champs, & je n'ay cherché dans les Vers que la douceur, & la facilité de l'expreffion, pour m'accommoder au Genie de l'Autheur, qui eft facile, doux & délicat. On ne verra point icy de fes éle vations pompeuses, qui font fi voifines du galimachias, & que l'on peut appeller juftement des caprices d'une imagination emportée, qui va plus loin qu'elle ne veut alfer. Comme les fentimens qui regnent dans cet Ouvrage fort extrêmement doux & tendres, il a falu que la maniere de les exprimer n'eût pas moins de douceur ny de tendreffe; & j'ay crû que les Vers irreguliers, qui ont quelque chofe |