D'où tu verras fortir & la flamme & le fouffre, dans la France 02 Un rare monument d'une illuftre vengeance. Ah! fi fur toi Santeuil lance un regard mutin, Je n'ai rien à prétendre au temple de Mémoire, Tout ce que je demande, eft la Du Meffager du Mans. prompte arrivée Déja plus de vingt fois le foleil & la lune Depuis que je languis dans ma trifte infortune. A vingt fois pour le moins fait place à la chandelle, Sans que, durant un si longtems, fi On ait vu dans ces lieux la noble haridelle Cependant je languis, & ma douleur profonde De ces maux cruels & preffans! Si l'on fçavoit; & quoi? Non, je ne puis, je n'ofe, Et je ne le dirai qu'au Messager du Mans. Quel Démon cruel & barbare Si longtems l'arrête en chemin? Quel ennemi fecret, quel envieux destin, Car c'en eft trop, & je ne puis plus vivre, Quoi! tout le jour à ma pensée Et ma douleur présente, & ma douleur passée, Encore fi la nuit, dans un repos tranquile, Contre tous mes chagrins je trouvois un azyle! Mais non, quand le fommeil vient affoupir mes fens, Si je rêve, je rêve au Messager du Mans. Si pour calmer un peu ma trifte inquietude D'abord fon fouvenir vient troubler mon étude, Oui, j'ai beau tout tenter, rien ne peut m'en distraire, Avouons ici ma foibleffe; Jamais le plus touché des plus tendres amans Non, jamais les Cyrus, les Héros de Romans, Après le cher objet qui caufoit leurs tourmens, Après le Meffager du Mans, Si quelqu'un vient à ma rencontre, Et lui difant, ne l'avez-vous point vû ? Bon gré malgré je veux qu'il me le montre. Croyant que comme moi tout le monde ici pense J'entens crier, grande nouvelle ! De quoi s'agit-il donc! vetille, bagatelle, Et qu'ai-je affaire ici de nouvelles de guerre; |