Vous, Parques, qui reglez le deftin de la Terre, Ah! rendez, s'il fe pent, tous les cœurs fatisfaits, Mêlez les travaux de la guerre Aux plaifirs de la paix. Un bonheur durable. Rendons tous les cœurs fatisfaits LE GRAND CHOEUR. O Minerve! ô Pallas! ô Déeffe puissante! O Minerve! ô Pallas! ô Deeffe puissante! LE PETIT CHOEUR. Pour tout autre infenfibles; Econtent votre voix. 325 C PREFACE. OMME c'est à Jefus-Chrift qu'on doit l'invention du fujet de l'Enfant prodigue; on peut dire que, de quelque maniere que la piece foit exécutée, elle tire toûjours un grand éclat de la dignité de l'Auteur qui nous en a tracé la premiere idée, felon qu'il est rapporté dans le Chapitre xv. de l'Evangile de S. Luc, en ces termes ; Un homme avoit deux fils. Le plus jeune dit à fon pere: Mon pere, donnez-moi mon partage; & le pere leur partagea fon bien. Quelque tems après, le cadet ayant tout ramaffe, alla voyager dans un païs éloigné; &ily diffipa en débauches tout ce qu'il avoit. Après qu'il eut tout mangé, il survint une grande famine en pais-là, & il fe trouva dans l'indigence. Alors il fe mit au fervice d'un des habitans du païs, qui l'envoya dans fa métairie garder les pourceaux. Là il eut bien voulu fe raffafier de ce que les pourceaux mangeoient: mais perfonne ne lui en donnoit. Enfin étant rentré en lui-même, il dit: Combien y a-t-il de valets dans la maifon de mon pere, qui ont du pain en abondance, & moi je meurs ici de faim! Je vais partir j'irai trouver mon pere, & je lui dirai: Mon pere, je fuis coupable envers le Ciel & à vos yeux ; je ne |