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Quand il s'agit d'éxalter les Héros ;
Rien pour l'éclat fur elle ne l'emporte,
Mais elle prend leurs vertus trop en gros,
On aimeroit qu'elle voulût s'étendro
Sur des détails qu'elle néglige à tort;
Mais c'eft un foin qu'il n'en faut

pas attendre, Sur les détails toûjours elle s'endort.

Vous y perdez, PRINCE, je puis le dire,
Tout charme en vous jufqu'au moindre foûrire
L'humanité, la bonté, la douceur,

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Du fond de l'ame aimables interpretes,
En cent façons dans tout ce que vous faites,
Semblent fortir & s'échaper du cœur.
Combien de traits, pour nous d'heureux présage,
Que je ferois peut-être fans fçavoir,

Si n'avois fait chez vous certain voyage,
Il n'eft rien tel, PRINCE, que de vous voir,

Vous le dirai-je ? oui dans le zele extrême
Que j'ai pour vous, j'ofe en faire l'aveu
Je me veux mal & j'ai honte moi-même
D'en fentir tant & d'en dire fi

peu.

Sur ma foibleffe en vain je me retranche
En fupprimant mille traits précieux,

La Renommée a fur moi fa revanche,

pas mieux.

Je veux mieux faire, & je ne fais
Quoique de vous, PRINCE, elle puiffe dire,
Quoique de vous ici l'on puiffe lire,

On en lit plus mille fois dans vos yeux.
Je le confeffe à qui me le demande,
Par tout au loin je l'écris & le mande
Je le publie, & de tout mon pouvoir;
Je le dirois & je voudrois l'apprendre,
Même aux rochers, s'ils me pouvoient entendre,
Il n'eft rien tel, PRINCE, que de vous voir.

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EPITRE XII

A M LE C. D***.

En lui envoïant un mémoire des dégats faits par fon Chat.

N dit bien vrai, que qui terre a, guerre a,
L'écrit préfent trop vous le prouvera,
Seigneur C**. lifez, fi fçavez lire,
Ledit écrit, un Rudiment n'eft pire;
S'il a dit vrai dans tout ce qu'il contient,
Ceci n'est pas de l'argent qui vous vient.
Ce petit Chat a mine fi jolie,
Que vous aimez jufques à la folie,

Le beau Minet, en moins de quinze jours,
Chez nos voifins a fait d'étranges tours.
Serins croquez en fracaffant leurs cages,
Chaffis rompus font fes moindres dommages,
Onc il ne fut un femblable lutin:

Tant que fon hôte eft venu ce matin
Criant, jurant, & pour maint malefice
Me menaçant de le mettre en juftice.

1

Vous jugez bien que, pour l'amour de vous,
On a pris foin de rabattre les coups.
J'ai fait venir Minet en ma présence,
Et tout d'abord l'ai tancé d'importance
En lui difant: Comment, petit fripon,
Qu'entens-je ici: Minet, à ce fermon,
Voyez helas que la jeuneffe eft folle,
En gambadant m'a coupé la parole,
Et s'enfuïant comme un vrai malfaiteur
A laiffé là le prône & le prôneur.
Il a fallu

pourtant entrer en compte,
Et voir à quoi tout le dommage monte.
Le trouverez au Mémoire cy-joint
Que j'ai long-tems difcuté point à point.
Le mal eft fait, nous n'y fçaurions que
que faire
Mais il faut bien tirer Minet d'affaire.
Pour l'avenir j'aurai foin d'y pourvoir,
Et je ferai méchant, il faudra voir!
Car je comprens enfin que la licence
Vient à coup fûr de mon trop d'indulgence
Plus ne ferai fi bon, je m'en repens,
Le lui ferai connoître à fes dépens.
Sur le pardon la credule jeuneffe
Compte toûjours, & fur notre foibleffe,

Voyez Minet: ne veux l'épouvanter,
Mais il pourra trouver à decompter.
N'aurai-je pas raison, que vous en semble ?
De tout ceci nous parlerons ensemble,
Lorfque ferez de retour en ces lieux

3

Et cependant je crois que pour le mieux
Il feroit bon d'acquitter le Mémoire,
Et d'étouffer cette vilaine histoire.

La fomme eft forte & Minet a grand tort,
Mais bien voudrez pour lui faire un effort.
Car autrement je crains qu'on ne l'affronte,
Pour lui, pour vous, ce feroit grande honte.
Vous en ferez quitte pour cette fois
En déleguant deux ou trois de vos mois,
Et ce qui peut vous venir des étrennes
Qui ferviront à payer fes fredaines :
Le tout payé vous ne devrez plus rien
payez donc comptant & ferez bien,

Or

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