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» lettre du 14 août 1769, dont voici les termes Quoiqu'à la vérité il y ait des exemples que d'habiles ouvriers ont quelquefois manqué des fontes de conféquence, cela ne doit point vous décourager fur celle dont il eft queftion: ceux qui étoient dans le cas n'avoient peut-être pas vos lumieres ni votre capacité».

Mon obfervation étoit fi jufte, fi naturelle, & fi bien la répétition de vos paroles, que vous ne la réfutâtes point. Ainfi je dus travailler avec la plus entiere confiance; & je le fis, bien appuyé d'ailleurs par la lettre de fa majefté impériale, & par la vôtre du 14 août 1779 (a).

Cette fonte fut faite, & les accidents qui y furvinrent ont été réparés ; j'en demande & j'en attends le paiement. J'ai déja formé cette demande au comptoir des bâtiments, qui m'a fait répondre par M. Velten que les fommes pour le monument étoient épuifées; ce qui ne peut me regarder, puifque je n'ai reçu que 8 3 3 3 liv. 6 fols 8 d. au-delà des 200000 liv. auxquelles je me bornai lorfqu'il m'en fut offert 400,000 de la part de la cour par le prince de Gallitzin (b).

(a) Quand on a des preuves pleinement victorieuses, on peut regarder en pitié la vile calomnie. On trouvera quelques unes de ces preuves dans l'écrit fur les fontes en bronze.

(b) M. Pajou demandoit 600,000 liv. M. Couftou-450,000

De plus, fi le fondeur eût continué l'ouvrage, il auroit reçu 140,000 liv. immédiatement après fa fonte. En me payant 80,000 liv. pour le même objet, on ne dépenfe donc que la même fomme. Si ce fon-. deur n'eût pas réuffi, il eût eu 10,000 liv. par an pour recommencer la fonte (fon marché est précis fur cet article), & les autres frais d'attelier euffent été les mêmes. Si la fonte eût manqué totalement, ces frais euffent été plus forts, & ne l'euffent pas davantage regardé. Je n'exige donc pas autant à cet égard, , que ce qu'on avoit ftipulé avec ce fondeur (a).

liv. & M. Vassé 400,oco. (Voy. Gazette universelle de littérature, aux Deux-Ponts, ann. 1772, num. 82.) Au furplus, on peut voir ici qu'après avoir engagé ma bonne foi à promettre 30,000 liv. de gratification, une autre bonne foi qui n'étoit pas la mienne fe propofoit de ne pàs me mettre en état de m'acquitter. On ne voulut point me faire d'écrit ; & j'en fis deux. J'avois en particulier la parole de l'impératrice; mais j'eus, fans qu'on s'en doutât, occafion d'étudier & de connoître une bonne Foi toute contraire à la fienne. La fomme de 8333 liv. 6 fols 8 d. dont je viens de parler, & que, par une erreur de comptoir, j'a vois reçue de trop, me fut décomptée comme de raison, en me payant mes quatre années de travaux de la fonte. J'avois averti le comptoir depuis long-temps que ce décompte devoit m'être fait quand on me délivreroit les 80,000 liv. convenues.

(a) Parceque le defir, de terminer l'ouvrage me fermoit encore les yeux fur l'intérêt fécuniaire, on crut que celui qui fe contentoit de peu devoit fe contenter de zien, & même qu'il tireroit 30,000 liv. d'où il pourroit

V. E. croit bien que je n'ignore pas la conduite & les procédés des cours fouveraines pour les artiftesdiftingués qu'elles ont appellés, & qui ont auffi fait des ftatues équestres. Je la prie de me citer un feul exemple dans l'Europe & dans les fiecles éclairés, où l'on ait attendu l'instant qu'on croyoit n'avoir plus befoin de ces artistes pour vouloir les foumettre à des traitements qu'on ne doit pas même faire éprouver aux ouvriers les plus communs, quand ils ont fait plus que leur devoir ( a ).

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Les dépenfes pour la ftatue font trop fortes, diton. Il faut donc, monfieur, que je remette fous vos yeux une partie de celles qui furent faites à Coppenhague pour la ftatue feule. A M. Saly pour fon modele & fes foins donnés au réparage du bronze 600,000 liv. (200,000 liv.) Il eft vrai que cet article devint férieux, puifqu'il y eut plus de trois mille pieces, grandes & petites, à remettre à ce bronze, fondu par Goor. Une penfion de 5000 liv. la vie durante de M. Saly, & dont il a joui deux ans après fon arrivée à Coppenhague. (Il eut en pension 9000

afin de fatisfaire aux engagements qu'on l'avoit induit à con→

tracter.

(a) Cet article fit dire par quelques perfonnes honnêtes que j'avois écrit une lettre impertinente. Mais ces personnes honnêtes me laifferent la peine de la montrer, & de prouver ainfi mon impertinence, 27,

liv. dont 4500 jufqu'à la fin de l'ouvrage, & 4500 autres par le roi jufqu'à fa mort.) Pour les deux voyages du fondeur 40000 liv. Par an audit fondeur 12,000 liv. & 2000 liv. de rente après la fonte (a). Pour deux cifeleurs qui ont travaillé pendant cinq années au réparage dubronze, 8 000 liv. par an chacun. Quatre ouvriers inférieurs employés au bronze à 2000 liv. chacun par an, fait, pour quatre ans qu'ils ont refté, 32,000 liv. Ajoutons les frais pour les ouvriers du ftatuaire, ceux pour le mouleur, & tout ce qui fut dépensé pendant 19 ans (18 ans) (6) que dura cet ouvrage, & vous fentirez, monsieur, qu'il eft bien étrange que je fois obligé de vous écrire cette lettre. Je ne parle pas de la statue de Paris, parceque j'en ai oublié les détails : mais Bouchardon avoit une pension de 15,000 liv. il en a joui quinze ans, c'est-à-dire jufqu'à ce que la mort le furprit avant la fin de fon ouvrage (c).

par an;

(a) Il resta quatre ans à Coppenhague, & en revint avec environ 200,000 liv. Il demandoit, pour aller fondre à Pétersbourg la ftatue de Pierre le Grand, 480,000 liv.

(b) Ce qui eft trois fois entre deux crochets, doit être re gardé comme exact, en ayant pris de juftes informations depuis que j'envoyai ma lettre à M. de Betzky. Comme il feroit injufte de laiffer ces erreurs, il feroit bien petit de n'ofer ni les avouer ni les rectifier.

(c) Encore un article impertinent de ma lettre. La compagnie des Indes avoit cependant dépensé, pour la ftatue équestre

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Quand V. E. aura lu ma lettre, & qu'elle en aura pefé les raifons, je la prie de me faire favoir fa réponse. Le premier objet eft l'entretien de ma maifon, jufqu'à la fin de mon ouvrage, conformément à l'article IS de mon contrat. Le second objet eft le paiement actuel, foit en argent, foit en promesle équivalente des 80,000 liv. qui me font dues pour la fonte. Ces deux objets terminés, il vous reftera, monfieur, conformément à l'article 18 de mon contrat, de vouloir bien pourvoir, dans fon temps, aux difpofitions pour mon retour, comme on y a pourvu à Paris pour mon départ (a).

de Frédéric V à Coppenhague, 2,200,000 liv., à quoi le roi ajouta, dit-on, 600,000 liv., ce qui fait en tout près de 3,000,000 ; & le piédestal ne coûta pas 315,000 liv. & plus, comme celui de Pétersbourg. (Il aura coûté davantage, quand il fera fini.) Peut-être y a-t-il encore dans ma lettre des articles de cette impertinence.

(a) Quand, par l'ordre spécial de l'impératrice, on se vit obligé de me payer les 80,000 liv., on en fut bien surpris ; & moi, je le fus à mon tour, quand on me retint, contre les conventions, 2500 roubles. C'étoit pour payer le fondeur d'artillerie, qui vint mettre le bronze en fufion, & le faire couler dans le moule en deux fois il travailla huit à dix jours dans mon attelier. Je conviens que, dans une lettre à M. de Betzki, du s octobre 1774, j'offrois qu'on retînt fur mes 80,000 liv. deux ou trois cents roubles pour payer ce fondeur : mais deux ou trois cents ne font pas 2500. Dira-t-on que le fondeur demandoit cette fomme? S'il eût auffi demandé mes Soooo liv,

Enfin,

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