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fon retour de fes Voyages, & qui en le rendant formidable à fes Voifins, lui ont attiré l'admiration de tout le Monde. Tout cela me fait croire, que le Public ne fera pas fâché de voir la Relation que je lui donne de ce puissant Empire.

Premierement, je rapporte de quelle maniere j'entrai au fervice du Czar; comment je fus employé à divers Ouvrages pour faire une Communication entre la Mer Cafpienne & la Mer Noire; & comment on me fit quitter ces Ouvrages pour en entreprendre d'autres à Veronize, dans le deffein d'y radouber les

s'en fervir contre les Turcs. Je parle enfuite du deffein que le Czar avoit formé, d'y pratiquer un Port fec pour la confervation de fes Vaiffeaux en temps de Paix ; comment je fus commis, pour visiter les Rivieres dans la Province de Petersbourg, dans le deffein de faire une Communication entre cette Ville & le Wolga; & comment enfin le Czar a refolu de transporter le Commerce de fon Pays à Petersbourg, pour en faire la Capitale de fon Empire, & quelles mesures il a prifes pour y réuffir.

C'est là tout ce que j'avois mis d'abord par écrit, fans á iiij

aucune intention d'entrer dans un plus grand détail, comme fera facile de s'en apperce-voir; mais à la perfuafion de quelques Amis, j'y ai ajoûté une Relation plus particuliere des Etats du Czar. J'y parle entr'autres choses, du deffein que ce Prince a formé de chercher un Paffage pour aller du Nord-Eft de fes Etats à la Chine par la Mer de Tartarie; je dépeins les Habitans de ces Parties Septentrionales, & la maniere dont ils vivent dans le plus grand froid; je paffe enfuite à la Conquête de la Siberie; au Commerce que les Mofcovites entretiennent dans ce Pays

Vaiffeaux deftinez contre les Turcs. J'eus le bonheur d'y réüffir; je trouvai le moyen de faire monter l'eau, pour pouvoir mettre les Vaiffeaux à fec, fans le fecours de la Marée ce qui répondoit à lufage de nos Chantiers * en Angleterre ; mais avec cette difference, qu'on étoit maître de faire monter ou baiffer l'eau, felon qu'on en avoit befoin. Il y avoit encore cet avantage; c'eft que fans faire la dépenfe d'aucun Chantier, on faifoit monter l'eau par le moyen d'une feule Eclufe, à

* Baffin, ou petit Port particulier, pratiqué dans un plus grand, où l'on radoube les Vaifleaux.

une hauteur fuffifante, pour mettre à fec quinze Vaisseaux à la fois, comme j'en fis alors l'experience. C'est une particularité qui me paroît d'autant plus remarquable, que nos Chantiers en Angleterre ne peuvent recevoir ordinairement qu'un ou deux Vaiffeaux à la fois, & que je n'ai jamais ouï dire, que pareille chofe ait été pratiquée en aucun autre endroit du Monde. Je fais auffi mention d'un autre Ouvrage, où je fus employé, pour rendre la Veronize capable de porter des Vaiffeaux de quatre-vingt piéces de canon, que le Czar faifoit bâtir de ce côté-là, pour

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