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Ces intermedes font l'Acide vitriolique, l'Acide nitreux, le Sel fédatif, qui s'emparent de l'Alkali marin, & en expulfent l'Acide.

II°. Le Sel commun, mêlé en grande dofe avec les matieres animales, les garantit de la corruption: mêlé en petite dose à ces mêmes matieres, comme il l'est dans nos alimens, il accélere & il facilite leur corruption.

Cet Effet fingulier, affez bien conftaté par les expériences d'un grand nombre de Médecins & de Chymiftes célebres, prouve que le Sel que nous mêlons à nos alimens, doit en faciliter la digestion; qui eft une espece de corruption commencée de ces alimens.

177. DESCRIPTION III. La Chymie donne le nom de Sels effentiels, à toutes les matieres falines concretes, qui confervent & l'odeur & la faveur & les autres principales qualités des Corps dont elles font

extraites.

Les matieres minérales ne donnent point de fels effentiels. Parmi les fubftances animales & végétales, qui feules peuvent fournir de femblables fels, il y en a qui n'en donnent pas : parce que leurs fels fe dénaturent dans l'analyfe qu'on en fait,

Ces Sels font nommés effentiels : fans doute, parce qu'ils ne changent point de nature & d'effence, dans la diftillation ou dans l'évaporation, comme les autres fols.

PRINCIPES DES CHYMISTES MODERNES, OU LES QUATRE ÉLÉMENS D'ARISTOTE.

178. EXPLICATION. Les Chymiftes modernes ayant remarqué que les divers Principes des Paracelfiftes, étoient eux-mêmes de vrais Compofés, fufceptibles d'une ultérieure décompofition, ont cherché à fimplifier ces principes, en les foumettant à de nous velles analyfes.

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comitant maintenant, d'apres les expérien ces réitérées des plus habiles Chymiftes & des plus célebres Phyficiens, que les divers Mixtes ne font com

poíés que de quatre Principes primitifs: principes diffé

rens entre eux, mais affez femblables dans toutes les efpeces & dans tous les individus. Ces quatre principes primitifs font l'Eau, l'Air, la Terre, le Feu. (156 & 1525).

II. De quelque maniere que l'on analyse un Corps quelconque, on ne peut jamais en extraire que ces quatre fortes de Subftances: qui, mélangées & confondues dans les premiers réfultats chymiques, deviennent enfin, dans de nouvelles décompofitions, le dernier terme de l'analyfe chymique.

D'où il réfulte que l'on eft bien fondé à regarder comme Principes primitifs de tous les Corps, ces quatre Substances élémentaires. Nous allons en donner une idée fuccincte: en attendant que nous en donnions des traités à part.

L'EAU, PRINCIPE DES CORPS.

179. OBSERVATION. L'Eau paroît être le plus fimple & le plus inaltérable de tous les Corps connus: quoiqu'il ne foit peut-être pas impoffible de la décompofer; ou d'en féparer les unes des autres, les Parties conftituantes. De la décompofition de l'Eau, il ne résulteroit aucunement que l'eau ne foit pas l'un des Principes primitifs des Corps: ainfi que nous l'expliquerons ailleurs. (156, 1525, 1850, 1858).

I eft démontré par une foule d'expériences & d'analyfes chymiques, que l'eau entre comme principe, ou comme partie conftituante, dans toutes les Subftances animales & végétales.

Mais aucune expérience n'a encore prouvé que l'eau entrât, comme principe, dans les Matieres métalliques & dans les Pierres vitrifiables. Si elle entrę

rechement dans la componition de ces deux arnieres efpeces de fubftances: elle leur eft adhérente de telle maniere, qu'aucun effort chymique ne puifie l'en féparer.

L'AIR, PRINCIPE DES CORPS.

180. OBSERVATION. L'Air eft un fluide invifible, élaftique, compreffible; qui entre en prodigieufe quantité, dans la compofition de la plupart des Mixtes: comme le démontre fi fenfiblement la moderne Chymie. Il paroît que l'Air fe trouve dans les corps, en deux états bien différens.

1o. L'Air, dans certains corps & dans certaines circonftances, fe trouve fimplement difperfé & interpofé entre leurs parties intégrantes: fans adhérer à ces parties intégrantes, fans être partie conftituante de ces corps. Tel eft l'air qui fe trouve dans les pores d'une éponge, du pain, de plufieurs autres corps femblables.

La Compreffion de ces corps, le fépare facilement de ces fubftances; qui lui donnoient afyle, fans l'incorporer avec elles, fans le priver de fon élafticité, ni d'aucune de fes propriétés fpécifiques.

II. L'Air, dans d'autres corps & dans d'autres circonftances, fe trouve uni & combiné avec les parties intégrantes de ces corps : en telle forte qu'il eft lui-même une de leurs parties conftituantes; & qu'on ne peut l'en féparer, fans détruire leur nature. L'Air ainji combiné paroît être privé de fon élasticité; qu'il ne recouvre que par la décompofition du corps dont il fait partie.

Il eft démontré par les expériences des Phyficiens modernes, & en particulier par celles du célebre Hales, qu'un pouce cubique de Chêne, décomposé par l'action du feu, donne 256 pouces cubiques d'un Fluide aériforme, qui n'eft autre chofe que notre Air

atmofphérique très-vicié: qu'un pouce cubique de Charbon de terre, décomposé de la même maniere, donne 360 pouces d'un femblable Fluide aériforme: ce qui prouve bien vifiblement que l'Air qui étoit Partie conflituante de ce Chene & de ce Charbon de terre, y étoit réduit à un volume prodigieufement plus petit qu'il ne l'eft dans l'Atmosphere que nous refpirons.

III. Quoique nous ne puiffions pas obferver en elle-même, la figure des molécules de l'Air: il eft vraisemblable que ces molécules ne font pas toutes femblables; & même qu'il y en a une foule d'efpeces différentes comme nous le ferons voir dans la théorie des Sons, dont on ne peut expliquer la diverfité, qu'en fuppofant plufieurs efpeces différentes de molécules, dans le Fluide qui les transmmet. (771). LA TERRE, PRINCIPE DES CORPS.

181. OBSERVATION. On ne peut douter que la Terre n'entre comme principe, ou comme partie conftituante, dans une infinité de Corps. Car, après que l'Art chymique a épuifé tous fes efforts, pour pouffer la décompofition de la plupart des Mixtes, jufqu'où elle peut aller : il refte toujours une Matiere fixe & folide, à laquelle on ne peut plus occafionner de changemens.

C'est à cette Matiere fixe & folide, que la Phyfique & la Chymie donnent en général, le nom de Terre parce qu'elle a la fixité, la pefanteur, la folidité & les autres principales propriétés de la Maffe qui forme le Globe terreftre.

Mais quelle eft la nature de ce Principe? Y a-t-il une feule efpece d'Elémens terreux; ou faut-il en admettre plufieurs? C'est ce qu'il n'eft pas facile de décider.

182, SENTIMENT I. Quelques Phyficiens célebres

ne

ne veulent qu'une feule & unique efpece de Terre, qu'ils nomment Terre élémentaire, & qu'ils fuppofent par faitement femblables dans tous fes élémens.

Cette opinion a pour auteurs & pour partifans les Sthal & les Macquer, Perfonnages qui ont répandu tant de lumieres fur la Chymie. Ils partent de ce principe, qu'il faut regarder comme Subftances de nature terreufe, toutes celles qui, par leur Fixité, par leur Pefanteur, par leur Solidité, par leur Infufibilité, different plus ou moins des autres Élémens principes, favoir, de l'eau, de l'air, du feu que parmi ces fubftances de nature terreufe, on doit regarder comme Terre par excellence, comme plus Ipécialement Terre élémentaire, celle qui poffede au plus haut degré ces quatre qualités; favoir, celle que les Chymiftes nomment Terre vitrifiable; celle dont les parties intégrantes réunies forment des pierres d'une grande dureté, d'une grande transparence, d'un blanc parfait, telles que font le Diamant & le Crystal de roche, quand ils font parfaitement purs, fans couleurs & fans odeurs: que les autres fubftances de nature terreufe, en qui ces quatre qualités font dans un moindre degré, font des fubftances dans lefquelles l'Elément terreux fe trouve plus ou moins mélangé & combiné avec les autres élémens principes.

183. SENTIMENT II. Un grand nombre d'autres Phyficiens célebres, fe décident avec plus de fonde ment pour la multiplicité d'Efpeces différentes, dans P'Elément terreux; & foutiennent que les Elémens terreux qui forment les Métaux, par exemple, different ou par leur maffe ou par leur configuration ou par l'une & l'autre à la fois, des élémens terreux qui compofent le caillou, le diamant, le bois.

Selon les Partifans du premier Sentiment; les Elémens terreux font homogenes & dans leur mature

Tome I.

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