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lib. 1.

rement les meurtriers de leur roi. On fit leur procès, AN.1436. & le comte Walter auteur de la conspiration, fut pu- Comment.Pii II. bliquement tourmenté durant trois jours : on lui mit une couronne de fer toute rouge de feu sur la tête, l'appellant par dérision le roi des traîtres, & il expira dans les tourmens. Le roi d'Ecosse avoit auparavant marié, malgré l'opposition des Anglois, sa fille Marguerite à Louis, qui fut ensuite roi de France. Il eut pour successeur dans son royaume Jacques II. son fils, qui n'avoit pas encore sept ans, & qui fut salué roi le vingtseptième de Mars. Mais l'Ecosse souffrit beaucoup durant sa minorité.

Meyer, hist.

XXIII.

Polydor. l. 21.

En Angleterre, la reine Catherine sœur du roi de France, & veuve de Henri V. roi d'Angleterre, avoit Fland. 1. 16. eu, felon Meyer, deux enfans illégitimes, Edmond & Gaspard, d'un nommé Ouin son valet de garde- Catherine reine robe, qu'elle aima, parce qu'il étoit jeune & bien-fait, d'Angleterre se & qu'elle épousa enfuite pour légitimer ses deux en- temat fans. Si l'on en croit cet auteur, Quin étoit d'une très basse extraction, fils d'un brasseur; cependant Polydore le fait gentil-homme de la province de Galles, & dit qu'il étoit très-vertueux, & qu'il descendoit des anciens rois Bretons. La reine se maria avec lui secretement, & outre les deux fils dont j'ai parlé,elle en eut un troisieme, qui se fit religieux Benedictin, & qui mourut affez jeune, & une fille qui se fit aussi religieuse. Cet Ouin après la mort de la reine, eut la tête tranchée par l'ordre du duc de Glocester oncle du roi & gouverneur du royaume, parce qu'il avoit ofé épouser la reine.

Le cinquiéme d'Octobre, le concile de Basle publia l'union des églises & des ecclesiastiques de Suede. Dan gelbert, qui, comme on a dit, avoit tâché de délivrer ce royaume des vexations du roi Eric, fut affaffiné.

:

XXIV.
Affaires de

Suede & de
Dannemark:

Krantz. 8.
Dan. 21. J.
Suet. 37.

,

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AN. 1436. Cet accord fut conclu sur la fin de la vie de l'archevêque Laurens, qui fut contraint d'avoir recours au pape & au concile de Bafle contre les persécutions du roi Eric: avec lequel s'étant enfin réconcilié, il employa tous ses soins tant qu'il vêcut, pour le rétablissement du même roi, qui toutefois voyant qu'il n'étoit pas agréable aux peuples de ces trois royaumes, Suede Dannemark & Norvege, & qu'il n'avoit pû obtenir d'eux que Bogeslas duc de Pomeranie, fils de son oncle, fut son successeur; qu'on manquoit de fidelité à son royaume; & qu'il n'y avoit aucun repos à esperer pour lui dans ses états, se retira affez agé, soit par force, ou de bon gré, & s'en alla d'abord dans l'ifle de Gotie, ensuite dans la Pomeranie, où il vêcut encore plusieurs années jusqu'à la mort, qui n'arriva qu'en 1459. âgé de plus de soixante-dix

rop. c. 33.

1.2.2.

sept ans. Les historiens ont differemment parlé de lui. En. Sylv. Eu- Æneas Sylvius le loue aflez; mais Joannes Magnus le Joannes Magn. traite de pyrate, & dit qu'il ne le retira que parce qu'il se sentoit coupable de la mauvaise administration; qu'il avoit emporté avec foi tous les trésors du royaume, & qu'il se fit suivre d'une concubine qu'il aimoit beaucoup, & qui fut une des principales causes de fa retraite.

XXV.

Suite des négo

cile, pour l'u

:

Dans le mois de Novembre de cette année on tint ciations du con- à Bafle une congrégation genérale, où présidoit le carnion des Grecs. dinal Julien; & ce fut dans cette congrégation où le Patric. ada, concile donna au capitaine de Montone, l'étendard

som. XIII. Con

cil. p. 1542.

aux armes de l'église, avec le bâton de commandant.
On passa ensuite plusieurs jours à entendre en pleine
congrégation les rapports des députez qui avoient été
nommez, soit pour informer de la commodité des
lieux qu'on avoit proposez, soit pour trouver des per-

:

:

sonnes qui pussent prêter une somme de soixante mille AN.1436. ducats, & traiter avec elles pour aviser aux autres choses qui sembloient nécessaires. Quant au lieu qui devoit être choisi, parmi ceux qu'on proposoit, on en délibera long-tems & avec beaucoup d'application: la matiere fut examinée dans les députations particulieres, & l'on y trouva beaucoup de difficultez, comme il arrive d'ordinaire dans les affaires épineuses. Mais enfin l'affaire ayant été portée à une congrégation genérale, à laquelle assisterent jusqu'à trois cens cin- Panormit. hist. quante-sept prélats, dit Panorme, il se trouva par le scrutin, que non seulement les deux tiers des suffrages, comme il avoit été reglé dans la session onziéme, mais bien plus des deux tiers conspiroient à ce que le concile se tînt à Bafle, pourvu que cela plût aux Grecs; finon qu'on tâcheroit de leur faire agréer la ville d'Avignon, ou en tout cas qu'on le réduiroit à la Savoie, qui étoit un des lieux que les Grecs eux-mêmes avoient proposez.

Le concile nomma deux ambassadeurs, qui furent Denys de Salvatore & Henri de Diest, tous deux docteurs en théologie, pour faire part au pape Eugene de cette résolution. Ces ambassadeurs n'omirent rien de ce qu'ils crurent de plus capable de perfuader le pape, & ils n'oublierent pas de le faire ressouvenir que lui-même peu de tems auparavant avoit désigné la ville d'Avignon, comme l'endroit le plus propre pour tenir un concile cœcuménique. Ils le prierent avec instance, de concourir à l'accomplissement de tout ce grand ouvrage, comme il l'avoit promis plus d'une fois, & par plusieurs de ses lettres; ils le conjurerent aussi de venir en personne au lieu du concile, afin de travailler de concert à l'expédition des indulgences &

concil. Bafil.

XXVI.
Le concile de
pute au pape
Fugene,

lui faire part de
leurs délibera

tions.

:

AN.1437. à l'impofition des décimes, pour avoir de quoi survenir aux frais nécessaires, & de vouloir avertir les prélats & les docteurs qui devoient assister au concile, de s'y trouver à l'arrivée des Grecs, & de faire expédier les sauf-conduits nécessaires, pour passer sur les terres de l'état ecclesiastique, ainsi que l'empereur, les rois

& les autres souverains avoient promis d'en donner. XXVII du Eugene ne voulut point donner de bulle sur ces depape Eugene à mandes: il promit seulement qu'il feroit sçavoir fes intentions au concile, par Jean archevêque de Tarente son ambaffadeur, qui devoit s'y rendre au premier jour.

çes députez.

XXVIII. Arrivée d'un ambafladeur des Grecs à Ваде.

Dans ce même tems l'abbé de Bonneval & Raimond -Taloni autres députez du concile, acheverent de traiter avec ceux d'Avignon qui avoient déja avancé fix mille ducats au commandant des galeres; & convinrent avec eux qu'avant que de délivrer le reste des foixante-dix mille ducats qu'ils s'étoient engagez de fournir, le concile par un décret solennel fixeroit le choix de la ville de Basle, de celle d'Avignon, ou de quelqu'autre en Savoie ; & permettroit à ceux d'Avignon de nommer quelques personnes pour recevoir les émolumens qui reviendroient tant des indulgences que de l'imposition des décimes, & que ces émolumens leur feroient hypotéquez jusqu'à l'entier payement des sommes qu'ils devoient fournir.

Sur ces entrefaites l'empereur des Grecs ayant pris
la résolution de venir en Occident avec le patriarche
de Constantinople & les évêques d'Orient, envoya
Jean Jean fon fon ambassadeur ambaffade pour en assurer le pape & le con-
cile, afin qu'ils fissent préparer des galeres. Cet am-
baffadeur arriva à Bafle au commencement du mois

de Février de cette année 1437. il présenta sa lettre de
créance

;

i

i

créance qui n'étoit qu'un papier tout simple, & s'ex- AN.1437.
pliquant sur le sujet de sa commiffion, il dit qu'il
étoit chargé de quatre choses; de rendre compte au
concile de la bonne disposition des Grecs qui étoient
prêts d'exécuter tout ce qui avoit été arrêté avec
eux; de porter le concile à en user de même ; de faire
instance pour le choix d'un lieu qui fût commode; &
enfin de voir si les galeres avec leur armement étoient
en l'état où elles devoient être. Le président lui ré-
pondit que le concile avoit fait ses diligences sur tout pond.
cela, qu'il avoit nommé un commandant pour la con-
duite des galeres; & que pour le lieu de l'assemblée
genérale, il s'étoit déterminé à Bafle, à Avignon ou
à la Savoie.

XXIX.

On lui donne

audience te

président lui ré

x x x. Difficultez proambafladeur.

Jean fit beaucoup de difficultez sur le choix de ces lieux; il dit que les Grecs ne pourroient pas venir pofées par cet par la mer de Sicile à cause des infirmitez de plusieurs prélats qui étoient fort agez. On fut néanmoins depuis informé du contraire; car les Grecs ayant appris à Constantinople qu'on leur préparoit des galeres a Genes & à Pise, en avoient témoigné beaucoup de joie, quoiqu'ils vissent fort bien qu'il falloit qu'elles passassent par la mer de Sicile pour venir à Constantinople. Cet ambassadeur ajouta, que quand les Grecs avoient proposé la Savoie, ils n'avoient entendu parler que des places que le duc de Savoie possedoit en Italie. Ce qui étoit encore manifestement faux, dit Panorme ; car les conventions portoient en termes exprès, que hors de l'Italie on choisiroit ou Bude en Hongrie, ou Vienne en Autriche, ou la Savoie: par où la Savoie étoit formellement désignée comme un pays hors de l'Italie. Il fit encore une difficulté qui n'étoit pas mieux fondée; sçavoir, que le pape étoit obliTome XXII.

T

Panorm de conc. Bafil.

1

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