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Labbe, conc. tom. XII. pag.

firent eft affez long, & ne regarde que la fureté des AN. 1442. actes & des perfonnes du concile, caffant & annullant tout ce qui pourroit être fait contre eux ou à leur pré- 650. judice. L'on y ratifie tous les ftatuts & decrets faits à cette occafion dans les précédentes feffions, & on condamne à une amende de dix marcs d'or, outre l'excommunication & la privation de leurs benéfices ou dignitez, tous ceux qui perfecuteront les membres du concile, ou qui s'empareront de leurs benéfices. Les colleges & les univerfitez font condamnez à trente marcs d'or, dont un tiers fera affigné à la chambre apoftolique, l'autre tiers à celui qui aura été lezé, & le dernier au prince ou au magiftrat du lieu. Enfin les collateurs des benéfices encourreront les mêmes peines, fi dans deux mois & douze jours ils ne remettent en poffeffion ceux qui auront été chaffez de leurs benéfices, après en avoir été requis par les parties in

tereffées.

Pour trouver les moyens de concilier les deux partis qui divifoient l'église, Frederic indiqua une diéte à Francfort, & nomma quelques évêques & d'autres perfonnes d'autorité pour entendre les légats du concile de Bafle & ceux du pape Eugene. Les peres de Bafle ordonnerent des prieres publiques dans toutes les églifes de la ville pour demander à Dieu un heureux fuccès; & Felix ordonna que pendant cette affemblée, on fufpendroit toutes fortes d'affaires à Basle, pour ne pas irriter les princes par quelques nouvelles mefures qu'on y pourroit prendre.

IX. Diéte de

Francfort.

Acta Patric. tom. XIII. conc.

p. 1600.

X.

Commence

de Francfort.

Les députez de Balle arriverent à Francfort le vingtfeptiéme de Mai, & y furent reçus avec beaucoup de ment de la diéte bonté de la part des magiftrats, qui ne voulurent pas cependant leur permettre de prendre la qualité de léA à a ij

AN. 1442.

A&ta Patricii. tom.XIII. conc.

P. 1602.

gats
du faint fiége, ni d'en porter les marques. Le mê-
me jour l'empereur y arriva auffi avec les électeurs de
Maïence, de Cologne, de Tréves, le comte Palatin,
le duc de Saxe, & beaucoup d'autres princes. Frederic
ne voulut pas fouffrir que les députez de Bafle allaffent
au-devant de lui. Il leur donna audience quelques
jours après fon arrivée, & reçut les lettres du concile
& de Felix. Panorme porta la parole, & pria l'empe-
reur de maintenir la juftice & la liberté de l'églife,
& de s'en déclarer le protecteur. Frederic lui répondit
qu'il n'avoit rien plus à cœur, & que c'étoit pour cela
qu'il avoit convoqué l'affemblée des princes, mais
qu'ils feroient obligez d'en attendre quelque tems le
résultat, à caufe du voyage qu'il devoit faire à Aix-la-
Chapelle pour recevoir la couronne de l Empire; que
pendant fon abfence les députez de Bafle & leurs ad-
verfaires pourroient expofer leurs raifons à ceux qui
feroient nommez pour les entendre.

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Les députez du pape Eugene, qui étoient Jean de Carvajal, Nicolas de Cuza & Jacques de Ferrare, eurent auffi audience de l'empereur dans l'église de saint François Ils lui préfenterent les lettres d'Eugene, & l'exhorterent à chaffer ceux qui étoient affemblez à Bafle, & à obliger tous les Fideles à ne reconnoître qu'un feul pontife indubitable, à qui ils rendroient obéiflance. A ce difcours, un des députez de Bafle pria l'empereur d'entendre fes collégues, avant que de répondre aux députez d'Eugene; mais Carvajal prenant la parole, repliqua qu'il ne falloit donner aucune audience à des Schifmatiques ; & que s'ils vouloient être entendus, on fit venir Jean de Ségovie & fon collégue, & qu'alors on leur répondroit. L'empereur les renvoya devant ceux qu'il avoit nom

mez pour examiner leurs raifons:

AN. 1442.

X I. Couronne.. ment de l'em

Chapelle.

Cufpinian. de Cafarib. in Fre

Ce prince partit prefqu'auffi-tôt pour se rendre à Aix-la-Chapelle, & y recevoir la couronne de l'Empire. Il la reçut le dix-feptiéme de Juin par les mains pereur à Aix-lade Thierri archevêque de Cologne. On dit que le cardinal d'Arles s'étant trouvé à cette cérémonie, Jean Heinsberg évêque de Liege, qui étoit dans le parti du pape Eugene, lui ordonna de fe retirer, & de fortir de la ville, s'oppofant à l'honneur qu'on lui faifoit; mais que l'archevêque de Cologne appaifa ce differend.

deric. III.

X IL

On entend

concile deBafle

Patric. 1601.

Pendant l'absence de l'empereur les évêques d'Aufbourg & de Chimé, le marquis de Rothelingen & les députez du Thomas Hifelbach célébre théologien, que ce prince avoit nommez pour conferer avec les députez du concile & d'Eugene, donnerent toutes les audiences néceffaires. Ceux de Bafle furent entendus les premiers; & Panorme très habile dans le droit canonique, employa trois jours à montrer que le concile de Basle avoit été légitimement continué, que le pape étoit obligé de lui obéir, & qu'il ne pouvoit ni le dissoudre, ni le transferer; que l'assemblée de Ferrare n'étoit pas un concile general; qu'Eugene avoit été juftement déposé par les peres de Bafle, & Felix trèscanoniquement élu ; que c'étoit une néceffité de falut pour tous les Fideles d'obéir à ce dernier, & de le regarder comme le feul vicaire de Jesus-Christ. Ensuite il répondit aux objections de fes adverfaires, il refuta par plufieurs raifons un decret d'Eugene, qui commence par ces paroles: Etfi non dubitemus. Tout ceci fe paffa en particulier, & sans témoins.

Enfuite les députez du pape Eugene plaiderent leur caufe devant les mêmes commiffaires, Nicolas deCuza

A aa iij

XIII. Replique des députez du pape Eugene

AN. 1442. parla pour les autres, & dit, que c'étoit une injuftice d'entendre les partifans d'Amedée, qui étoient déja profcrits; il fit un long récit de la maniere dont l'affaire s'étoit passée dans l'un & l'autre parti; il fit voir qu'Eugene avoit eu raifon de transferer le concile; que le jugement qu'on avoit rendu contre lui, étoit injuste, & toutes les accusations fausses; qu'il n'y avoit aucun concile à Bafle; que le faint & acumenique concile étoit à Florence; & que le fruit de celui de Bafle étoit le fchifme, la divifion & l'abomination dans l'église de Dieu, pendant qu'à Florence on avoit travaillé à l'union des Grecs, des Armeniens, des Jacobites & de plufieurs autres. Que toutes ces raifons étoient affez puiffantes pour obliger l'empereur à chaffer ceux de Bafle avec leur idole, à les rèleguer aux extrémitez du monde, & à reconnoître & respecter Eugene comme le faint pontife & le véritable vicaire de Jefus-Chrift. Tous ces difcours de part & d'autre furent mis par écrit pour être rapportez à l'empereur après fon retour.

XIV.!

Ce prince revint à Francfort au commencement du Cinq électeurs mois d'Août, & on lui fit un rapport fidele de tout moître Eugene. ce qui s'étoit paffé. Ceux de Bafle ayant appris que

veulent recon

cinq électeurs étoient réfolus de reconnoître Eugene à certaines conditions; & allarmez de ce coup qu'ils redoutoient, ils firent ce qu'ils purent pour le parer. Ils tenterent de faire entrer ces princes dans leurs raifons, mais ils n'en furent point écoutez. L'empereur qui veilloit à tout, s'informa des conditions que les princes exigeoient pour reconnoître Eugene, & les fit examiner dans une affemblée de princes & de prélats. Les députez de Bafle ne l'eurent pas plutôt appris qu'ils allerent trouver l'empereur, afin de l'engager à

AN. 1442.

X V.

Jugement

l'empereur.

force de prieres, d'inftances & de follicitations, à ne point accepter ces conditions. Après bien des difputes, après bien des deffeins pris & laiffez, Frederic enfin répondit, du confeil des princes, qu'il falloit que prononce abfolument convoquer un autre concile; que pour regler le tems & le lieu de fa convocation, on envoye roit des députez aux peres de Bafle & au pape Eugene; & que jufqu'à ce tems-là les Allemands demeureroient dans la neutralité. Les députez de Bafle fe plaignirent que ce n'éoit point obferver la neutralité que de parler d'envoyer des députez au pape Eugene, à l'exclufion du pape Felix: L'empereur les appaifa & les renvoya, après leur avoir promis que toutes les raisons feroient pefées dans de juftes balances; enforte qu'ils arriverent à Bafle le premier de Septembre, & firent aux peres leur rapport de tout ce qui s'étoit paffé

Francfort.

rafemblée de

Résultat de

Francfort.

L'empereur, pour conferver la paix dans la pro- XVI. vince, défendit par un édit public, de troubler quelqu'un dans fes bénéfices à l'occafion du fchifme, de quelque maniere que ce fût; & déclara que ceux qui y contreviendroient, feroient regardez comme ennemis de l'état. Enfuite, du confentement des princes on convint de quelques articles qui devoient être préfentez à Eugene pour concourir à la paix; & l'on prefcrivit une régle, que les députez qu'on envoyeroit à Bafle & à Eugene, feroient obligez d'observer. Elle étoit conçue un ces termes : Les envoyez de l'empereur & des princes fe trouveront tous à Trente le jour de la fête de faint Gal, refpecteront Eugene comme le pontife Romain, lorsqu'ils feront arrivez vers lui, ils gene. excuferont l'empereur & les princes, & lui expoferont aPatrici, les raifons pour lesquelles ils demeurent dans la neu- p. 1602.

XVII. Inftructions

données à ceux qu'on doit en

voyer vers Eu

tom. XIII. conc

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