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d'implorer la protection de l'électeur de Saxe, et elle se rendit à Dresde. Frédéric-Auguste, subjugué par la beauté d'Aurore, mit tout en œuvre pour la séduire : il finit par triompher de ses scrupules, et leur intimité fut bientôt connue de toute la cour. Dans cette position elle chercha du moins à se faire pardonner sa faiblesse par sa conduite; elle réussit même à gagner l'affection de l'électrice. Jalouse de la gloire de son amant, elle lui conseilla d'aspirer au trône de Pologne et lui indiqua les moyens d'y parvenir. En 1696 elle devint mère, à Gosslar, de Maurice, qui fut plus tard le maréchal de Saxe; mais elle éprouva, dit-on, à la suite de ses couches un accident qui ne tarda pas à éloigner d'elle son amant. Il conserva du moins pour elle des sentiments d'estime; mais les mépris d'une nouvelle favorite la forcèrent à quitter la cour. Après de longs efforts pour obtenir une paisible retraite dans l'abbaye de Quedlimbourg, elle en fut nommée coadjutrice en janvier 1698, puis abbesse deux ans après. Mais elle avait trop de mobilité dans l'esprit pour se condamner au repos; elle se remit à voyager, et on la vit alternativement à Dresde, à Leipzig, à Breslau, à Hambourg, etc. En 1702, elle se rendit, de la part d'Auguste II, auprès du roi de Suède, avec la mission de le décider à la paix. Charles XII refusa de la recevoir, et elle dit alors spirituellement « qu'elle était bien malheureuse d'être la seule personne au monde à laquelle ce grand prince eût tourné le dos ». Elle finit ses jours dans un état voisin de la misère; mais emportant du moins l'espoir que son fils, récemment élu duc de Courlande, ne tarderait pas à être admis parmi les souverains de l'Europe. Elle mourut d'hydropisie, ne laissant que cinquante-deux écus à son cher Maurice. On montre son corps en quelque sorte momifié dans les caveaux du cloître de Quedlimbourg (1). Sa beauté, son esprit, ses grâces toutes féminines, unies à des connaissances très-variées dans les arts et les sciences, la firent appeler par Voltaire la femme la plus célèbre de deux siècles. « La comtesse de Koenigsmark, dit le même historien, << parlait les langues de plusieurs pays qu'elle n'avait jamais vus, avec autant de délicatesse que si elle y fût née ». Elle avait composé des vers français, qui sont restés inédits. Un auteur cité par Moller rapporte qu'elle avait fait une comédie en

(1) Elle fut enterrée dans un caveau qui se trouve audessous de la chapelle du château de Quedlimbourg. Cette chapelle est construite entièrement en grès, dont les exhalaisons, à ce qu'on prétend, ont la vertu de conserver intacts les cadavres. A la fin du mois de novembre 1843, le roi de Prusse fit ouvrir le tombeau de la comtesse de Koenigsmark. On trouva son corps parfaitement conservé. On pouvait, dit-on, encore reconnaître à sa figure la grande beauté qui la distinguait. Son costume, composé d'une robe en brocard d'argent, d'un bonnet à la Marie Stuart en velours blanc, brodé d'argent et de perles, de bas de soie blancs et de souliers en satin de même couleur, avait tout l'éclat de la nouveauté. Le corps de l'empereur Henri ler, mort en 936, déposé à côté, était au contraire desséché et tout à fait méconnaissable; ses vêtements étaient réduits en poussière.

vers français, qui fut représentée devant le roi de Suède à Stockholm et dont cet auteur assure avoir vu le prologue imprimé. Elle a laissé un grand nombre d'odes et d'autres pièces en allemand, notamment un drame intitulé Cecrops, en trois actes, qu'on gardait en manuscrit à l'abbaye de Quedlimbourg. Bien des faussetés, ont été débitées sur son compte par des auteurs qui ont puisé dans La Saxe galante et à d'autres sources peu sûres. L. L-T.

1

Moller, Cimbr. Liter., tome II, p. 430. Chaufepié, Nouv. Dict. Hist. et crit. Cramer, Denkwürdigkeiten der Græfin Maria-Aurora Kænigsmark, Leipzig, 1836, 2 vol. in-8°. Corvin-Wiersbitzky, Maria-Aurora, Græfin von Kænigsmark; Leipzig, 1841. G. Sand, Histoire de mon temps.

KŒNIGSWARTER (Maximilien), homme politique français, d'origine hollandaise, né à Amsterdam, vers 1814. Après la révolution de Juillet il vint avec son frère fonder à Paris une maison de banque, qui prospéra. En 1848 il se fit naturaliser Français en vertu d'un décret du gouvernement provisoire. Partisan de la dynastié napoléonienne, il fonda un journal pour en soutenir la cause, et lorsque l'assemblée législative eut refusé un supplément pour frais de représentation au président de la république, M. Koenigswarter ouvrit dans sa maison de banque une souscription nationale pour le chef de l'État. Ce projet fut désavoué par le prince, et la souscription n'eut pas lieu. Depuis 1852 il siège au corps législatif comme député du département de la Seine. A la chambre, M. Konigswarter a demandé l'établissement d'un impôt sur les valeurs mobilières, d'un impôt sur les voitures de maître et de remise; il a parlé contre le projet de loi sur les sociétés en commandite, contre le projet de loi prolongeant les priviléges de la banque de France, et voté contre le projet de loi de sûreté générale. L. L-T. Profils critiques et biogr. des Sénateurs, Conseillers d'État et Députés. — Les grands corps polttiques de L'État. - Moniteur, 1852 à 1858.

* KŒNIGSWARTER (Louis-Joseph), publiciste et jurisconsulte français, d'origine hollandaise, frère du précédent, est né à Amsterdam, en 1816. Il est docteur en droit, correspondant de l'Académie des Sciences morales et politiques et membre de la Société des Antiquaires de France. On a de lui: Essai sur la Législation des peuples anciens et modernes relative aux enfants nés hors mariage, suivi de quelques observations d'économie sociale sur le même sujet; Paris, 1842, in-8°; Études historiques sur le développement de la société humaine; Paris, 1850, in-8°; Histoire de l'organisation de la famille en France; Paris, 1851, in-8° ouvrage couronné par l'Académie des Sciences morales et politiques; Essai de Statistique comparée sur le royaume des PaysBas, mémoire lu à l'Académie des Sciences morales et politiques; Orléans, 1857, in-8°. M. Kœnigswarter a fait paraître, dans la Revue de Lé gislation, sur les origines germaniques du droit

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civil en France, divers articles intitulés : De l'Etude historique du droit civil en France (tome XIV); - Sources et monuments pour l'Histoire du Droit civil français (tome XVI);

Les Origines germaniques du Droit civil français (tomes XVI, XVII et XIX). Il a donné dans l'Annuaire de la Société des Antiquaires pour 1851 un Rapport sur les Coutumes locales d'Amiens. En 1842 il a obtenu une mention honorable de l'Académie des Sciences morales et politiques pour son ouvrage sur l'Histoire de la Succession des Femmes au moyen âge. J. V.

Bourquelot et Maury, La Litter. franç. contemp. E. de Rosière, Biblioth. de l'École des Chartes; 1851, p. 279.

KŒPPEN (Jean-Henri-Juste), philologue allemand, né à Hanovre, le 15 novembre 1755, mort dans cette ville, le 6 novembre 1791. Son père, qui était négociant, le destinait au commerce; mais, à force d'instances, le jeune Koeppen obtint la permission de se vouer à l'étude, et se rendit, en 1776, à Goettingue, où il suivit, entre autres, les cours de Heyne. Devenu en 1779 agrégé au Pædagogium d'Ilefeld, il fut nommé quatre ans après directeur du gymnase de Hildesheim. En 1791 il fut appelé au lycée de Hanovre en qualité de second professeur; mais il mourut quelques semaines après être entré en fonctions. On a de lui: Griechische Blumenlese (Anthologie Grecque); Brunswick, 17841787, 3 vol. in-8°; · Kritische Anmerkungen zu Xenophons Hellenica (Remarques critiques sur les Helléniques de Xénophon); Hildesheim, 1784 et 1785, in-8°; Ad Xenophontis Cyropædiam Annotationes; Hildesheim, 1784, in-8°; Ad Xenophontis Historiam græcam Annotationes et dubia; Hildesheim, 1784, in-8°; Aristotelis Scolia ad Hermiam; Hildesheim, 1784, in-8°; - Platonis Alcibiades alter cum notis; Brunswick, 1786, in-8°; Erklärende Anmerkungen zu Homers Ilias (Remarques et Éclaircissements sur l'Iliade d'Homère); Hanovre, 1787-1792, 5 vol. in-8°; une seconde édition augmentée fut donnée par Heinrich, Hanovre, 1794-1810, 6 vol. in-8°; une troisième, due aux soins de Ruhkopf et de Spitzner, parut à Hanovre, en 6 vol. in-8°, 1820-1823; · Animadversiones in Scriptores Græcos; Hildesheim, 1787, in-8°; Ueber Homers Leben und Gesænge (Sur la Vie et les Poëmes d'Homère); Hanovre, 1788, in-8°; une nouvelle édition, revue par - Ad Ruhkopf, parut à Hanovre, 1820, in-8°; Xenophontis Agesilaum Notæ et Emendatio. nes; Hildesheim, 1788, in-8°; Philoctetes; Brunswick, 1788; Menexenos im Grundriss (Analyse du Ménexène de Platon); Berlin et Stettin, 1790, in-8°. Kæppen a aussi donné plusieurs articles dans la Allgemeine Litteratur-Zeitung et dans la Allgemeine deutsche Bibliothek. E. G.

Sophoclis

Platon's

Schlichtegroll, Necrolog (année 1791, seconde partie). - Annalen der braunschweigisch-lüneburgischen Chur

*KŒPPEN ( Frédéric), philosophe allemand, né le 21 avril 1775, à Lubeck. Il étudia la philosophie à léna, sous Reinhold et Fichte, vint ensuite à Gættingue, et fut, en 1804, nommé pasteur à Brême. Trois années plus tard, il fut appelé à l'université de Landshut, et lors de la dissolution de cette académie, en 1827, il passa à celle d'Erlangen, où il occupa longtemps la chaire de philosophie. Les idées émises par Koppen ont beaucoup de rapports avec celles professées par son ami, le célèbre Jacobi (voir ce nom). On a de lui: Ueber die Offenbarung in Beziehung auf Kant'sche und Fichte'sche Philosophie (De la Révélation et de ses rapports avec la Philosophie de Kant et de Fichte); Lubeck, 1797 et 1802; Schelling's Lehre, oder das Ganze der Philosophie des absoluten Nichts (Le Système de Schelling, ou résumé de la philosophie du << Rien absolu »); Hambourg, 1803; Darstellung des Wesens der Philosophie (Exposition de l'essence de la Philosophie); Nuremberg, 1810; Die Philosophie des Christenthums (La Philosophie du Christianisme); Leipzig, 1813 1815 et 1818 2 vol.;

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*KŒPPEN (Pierre DE), publiciste et géographe russe, est né à Charkow, le 19 février 1793. Après avoir parcouru la Russie, recueilli partout les matériaux les plus intéressants et publié des ouvrages qui lui valurent l'honneur d'être reçu à l'Académie de Saint-Pétersbourg, il fut chargé de plusieurs missions scientifiques importantes. En 1836 il obtint une place au ministère des do maines de l'empire russe, et depuis cette époque il se consacra de préférence à l'étude de l'économie politique. On a de lui: Uebersicht der Quellen einer Literærgeschichte Russland's (Sources d'une Histoire littéraire de la Russie); Saint-Pétersbourg, 1818; Nordgestade des Pontus (Les Rivages septentrionaux du PontEuxin); Vienne, 1822; Bibliographische Blætter (Feuilles Bibliographiques); Saint-Pétersbourg, 1825;- Materialien zur Culturgeschichte Russlands (Matériaux pour servir à l'histoire de la Civilisation de la Russie); ibid., 1825; Die Geschichte des Weinbaues und Weinhandels in Russland (Histoire de la culture de la Vigne et du commerce de vin en Russie); ibid., 1832; - Collections faites en Cri

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mée, en langue russe; ibid., 1837; - Taurica; ibid., 1840; Ueber den Wald und Wasservorrath im Gebiete der Wolga (Des Forêts et de la Quantité d'Eau appartenant au bassin du Volga); ibid., 1841; Ueber einige Landesverhältnisse zwischen dem untern Dniepr und dem Asow'schen Meer (Sur l'État des Contrées situées entre le Dniéper inférieur et la mer d'Azoff); ibid., 1845; Ueber den Verbrauch der Lindenrinde (De la Consommation de l'Écorce de Tilleul); ibid., 1841; Ueber den Briefverkehr (De la Circulation postale); ibid., 1841; Ueber den Kornbedarf Russlands (De la Quantité de Blé exigée pour la consommation russe); ibid., 1842; Carte ethnographique du gouvernement de S.-Pétersbourg; ibid., 1849; Ueber die Deutschen im Petersburger Gouvernement (Des Allemands habitant le gouvernement de Saint-Pétersbourg); ibid., 1850; Carte ethnographique de la Russie européenne, 4 planches, avec texte; ibid., 1851; excellent travail que la Société Géographique de Saint-Pétersbourg a publié en langue russe; - Statistische Reise in das Land der donischen Kosacken (Voyage statistique dans le pays des Cosaques du Don); ibid., 1852; un grand nombre de Mémoires insérés dans les Comptes-rendus de la Société géographique, dans les Bulletins de l'Académie de Saint-Pétersbourg et dans d'autres recueils scientifiques. Son travail, Nachricht ueber Alterthuemer und Kunst in Russland (Notices sur les Antiquités et l'Art de la Russie), inséré dans les Jahrbuecher fuer Literatur (Annales de Littérature), année 1822, mérite une mention particulière. R. L-U.

Conv.-Lex.

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KORNER (Chrétien - Godefroi), littérateur allemand, né à Leipzig, le 3 juillet 1756, mort à Berlin, le 13 mai 1831. Haut fonctionnaire au service du roi de Saxe et plus tard du roi de Prusse, ami intime de Schiller et de Goethe, il protégea les arts et les lettres de toute son influence, et publia lui-même plusieurs travaux littéraires, tels que: Esthetische Ansichten (Vues esthétiques); Leipzig, 1808; - Quem Fructum Economia politica capiat et descriptione civium; Leipzig, 1778; Quanti intersit jure consultorum jurisprudentiam naturalem ab universali vivendi norma distingui; Leipzig, 1779. Sa correspondance avec Schiller a été publiée en 1847 : Schiller's Briefwechsel mit Kærner; Berlin, 1847, 4 vol. C'est à Korner que l'on doit la première édition des Euvres complètes de Schiller. R. L. Conv.-Lex,

KORNER (Charles-Théodore), poëte allemand, né à Dresde, le 23 septembre 1791, mort le 26 août 1813 au combat de Rosenberg (non pas à la bataille de Dresde, comme le dit la Biographie Rabbe). Son père le destina à la carrière scientifique, et lui fit suivre les cours de

l'école des mines de Freiberg; mais le jeune Koerner se sentit plus vivement attiré par les belles-lettres; il quitta Freiberg, et passa quelque temps à Leipzig, Berlin et Vienne. Dans cette dernière ville, il fit représenter ses premières œuvres dramatiques, qui eurent beaucoup de suc cès et qui lui valurent la place de secrétaire de la régie du théâtre de la cour avec un traitement de 2,000 florins. La grande guerre de l'indépendanoe de l'Allemagne contre Napoléon interrompit ses travaux pacifiques. « L'Allemagne se réveille, écrit-il à son père, l'aigle de la Prusse excite avec le battement de ses ailes l'âme du poëte... Laissemoi devenir un héros... C'est un siècle de grandes âmes.. Je vais me débattre de toutes les puissances de mon cœur au milieu de ce naufrage des empires. Dois-je borner ma vie au stérile devoir de célébrer la victoire de mes frères ? Non, je dois féconder mes cendres de mon sang.» Korner partit de Vienne au mois de mars 1813. Il se rendit à Breslau, s'enrôla dans le corps des chasseurs de Lutzow, reçut dans l'église de Rochau le baptême solennel auquel chaque volontaire devait se soumettre, et entra en Saxe, au commencement d'avril. Sa bravoure impétueuse lui valut bientôt une lieutenance. Au combat de Kitzen, il fut grièvement blessé; mais

peine rétabli il reprit les armes. Ce fut à cette époque, entouré de dangers, toujours à la veille de combattre et de mourir, qu'il composa ses plus célèbres chansons. Le 25 août 1813 le major de Lutzow donna l'ordre de harceler l'arrière-garde d'un corps d'armée français. Le soir les volontaires arrivèrent dans un petit bois près de Rosenberg, et ce fut là que, durant la nuit, Kærner composa sa <<< Chanson de l'épée » (Schwertlied), œuvre tout originale, qui peint admirablement l'enthousiasme du jeune poëte soldat. Quelques heures plus tard, le 26 août, à sept heures du matin, Lutzow aperçnt un détachement de troupes françaises escortant des bagages. Il donna le signal d'attaquer, et le combat eut lieu sur la grande route de Gadebusch à Schwerin, près Rosenberg. Les Français se retirèrent dans le bois, et Korner se précipita à leur poursuite. Au milieu des feux croisés de l'ennemi, il reçut une balle qui, après avoir traversé le cou de son cheval, pénétra dans le basventre et atteignit l'épine dorsale. Ses amis l'entourèrent et lui prodiguèrent leurs soins, mais tout secours était devenu inutile. Il ne put prononcer un seul mot, et mourut quelques minutes après avoir été blessé. Son cadavre fut porté en procession au village de Wohlen, où il fut enterré, sous un vieux chêne. Un beau monument en fer, construit d'après les dessins de l'architecte Thormeyer, indique le lieu où reposent les dépouilles terrestres du jeune héros. Ce tombeau, devenu un objet de pèlerinage, porte des inscriptions tirées des poésies de Koerner; d'un côté on lit: << Salut au poëte qui par son glaive s'est conquis un tombeau dans une terre libre. » Et de l'autre côté :

"

« Patrie, tu as ordonné de mourir pour toi. Nous t'obéissons. Ceux que nous aimons hériteront de la liberté payée de notre sang. Grandis, liberté allemande ! Grandis au-dessus de nos cadavres ! >> « Ce qui fait le génie de Koerner, dit un biographe, c'est son patriotisme et son enthousiasme. Ce n'est point un Tyrtée de cabinet qui, au coin de son feu, fait des chansons guerrières. C'est un soldat, c'est un volontaire des chasseurs noirs. L'épée au flanc, le mousquet sur le dos, il s'est enrôlé pour sauver la patrie, pour punir les tyrans. Poëte et soldat, son génie comme son courage s'échauffent au feu de la guerre. Korner restera comme un type, comme une de ces individualités qui se détachent lumineuses d'une époque dont elles résument en quelque sorte les sentiments et la grandeur. » On a de Korner : Knospen, recueil de poésies; Leipzig, 1810; Leyer und Schwert (Lyre et Épée), recueil de trente-deux poésies publiées par le père de l'auteur; Berlin, 1814; 8° édit., 1848; - Pætischer Nachlass (Poésies posthumes); Leipzig, 18141815, 2 vol.; Toni, drame; Vienne, 1812; Die Sühne (L'Expiation), id.; ibid., 1813; Zriny, idem; ibid., 1813; — Hedwig, id.; ibid., 1813; - Rosamunde, tragédie en cinq actes; 1812; Joseph Heydrich, anecdote dramatique; 1813; Die Braut (La Fiancée), comédie en vers; 1813); Das Gruene Domino (Le Domino vert), comédie en vers; Vienne, 1812; · Der Nachtwachter (Le Gardien de nuit), comédie en vers; Vienne, 1812; - Der Vetter aus Bremen (Le Cousin de Brême), comédie en vers; Die Gouvernante (La Gouvernante), idem; Das Fischermædchen, oder Hass und Liebe (La Fille du Pêcheur, ou haine et amour), drame lyrique, musique de J. P. Schmidt; Der vierjahrige Posten Quatre ans de garde), vaudeville; Bergknappen (Les Mineurs), poëme romantique); Hans Heilings Felsen (Le Rocher de Jean Heiling), conte; Woldemar, conte; - Die Harfe (La Harpe), conte; - Die Reise nach Schandau (Le Voyage à Schandau), conte, etc. Les Œuvres complètes de Korner ont été publiées par K. Streckfuss.; Berlin, 1834, 1 vol.; 3e édit. en 4 vol., Berlin, 1847.

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R. L-U.

Die

Biographie de Koerner, en tête de l'édition de ses œuvres complètes. - Zeitgenossen, 2o série, no 1. — Für Th. Koerner's Freunde; Dresde, 1814.- H. Blaze, Écrivains et Poètes de l'Allemagne, Paris, 1851.

KŒRTE (Guillaume), littérateur allemand, né à Ascherleben, le 24 mars 1776, mort à Halberstadt, le 30 janvier 1846. Élevé par le poëte Gleim, son grand-oncle, il fut mis en relation avec les savants et les écrivains les plus distingués de l'Allemagne. Après avoir vécu quelque temps à Halle, Korte se fixa à Halberstadt, où il passa le reste de sa vie. Parmi ses travaux, nous citerons en première ligne sa Vie de Carnot (Das Leben Carnots); Leipzig, 1820. On doit en outre à Korte: Das Leben Gleim's

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Spruechwærter und spruechwoertliche Redensarten der Deutschen (Proverbes et Dictons des Allemands); Leipzig, 1837. Cet écrivain publia aussi les Concilia scholastica de Wolf (Quedlimbourg et Leipzig, 1835); — les (Euvres de E.-C. v. Kleist (Berlin, 1825; nouvelle édition, 1840); ·les Lettres de Bodmer, Sulzer et Gessner (Zurich, 1804); les Lettres de Heinse, de J. V. Muller et de Gleim (Zurich, 1806, 2 vol); - les Euvres complètes de Gleim (Halberstadt, 1811, 8 vol.) R. L-U.

Conv.-Lex.

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KŒRTEN ( Jeanne). Voyez BLOCK.

KŒES (Frédéric), mathématicien danois, né le 9 juillet 1684, à Slesvig, mort le 25 septembre 1766, à Kiel. Après avoir achevé ses études aux universités allemandes de Helmstædt, de Halle et de Leipzig, il voyagea en Hollande et en Angleterre, passa quatre années à Berlin en qualité de précepteur dans une famille noble, et y obtint de l'Académie des Sciences le logement et l'entretien à l'Observatoire. Vers 1714 il revint dans son pays, en proie aux troubles suscités par la confiscation des duchés, et professa quelque temps le génie et l'artillerie à Rendsbourg. En 1721 il fut appelé à la chaire de mathématiques de l'université de Kiel, et ne prit sa retraite qu'après trente-neuf ans d'exercice. Ses travaux, publiés en latin sous le nom de Kosius, embrassent les mathématiques pures et appliquées et l'ont fait ranger parmi les savants auxquels cette science doit des progrès. On a de lui en mathématiques: De Analysi Equationum differentialium, vel expedienda in numeris universalibus, vel constructionibus geometricis efficienda, Commentatio; Kiel, 1715, in-4°, pl.; De Superficiebus geometricis earumque generibus, proprietatibus, complanationibus et sectionibus; ibid., 1749, in-4°, pl. ; - De Corporibus dissimularibus et præcipue quantitatibus quæ illis accedunt; ibid., 1757, in-4°, pl.; - Ratio complanandi superficies curvas corporum quorum libet geometricorum, inséré dans les Acta Eruditorum, suppl., t. IX. En géographie : De Ratione proficiendi Geographiam mathematicam; Kiel, 1721, in-4°; - De Situ loci geographici Diversis Modis determinando; ibid., 1746, in-4o, pl. ; — Méthode particulière de trouver les Latitudes en géographie (en français), dans la Bibliothèque Germanique, t. XVII. - En astronomie : De Periodica anni solaris Intercalatione; Kiel, 1724, in-4°; Réflexions sur le Calendrier en général et sur l'Intercalation solaire en particulier (en

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français), dans la Bibliothèque Germanique, t. XVI; Sur les Eclipses extraordinaires du Soleil et de la Lune (en français ), même recueil, t. XI. En chronologie: Chronologiæ historicæ Subsidia Mathematica; Kiel, 1748, in-4°; Essai sur la manière de déterminer l'intervalle du temps écoulé depuis la sortie des Israélites d'Égypte jusqu'à la fondation du temple de Salmon, dans la Biblioth. German., t. V, 1741.

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K.

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BiJ.-G. Meusel, Gelehrtes Teutschland, t. VII. bliothèque Germanique. Jöcher et Rotermund, Gelehrtes-Lexikon.

KOSTLIN (Chrétien-Reinhold), jurisconsulte et littérateur allemand, né à Tubingue, le 29 janvier 1813, mort le 14 septembre 1856. Après avoir étudié la jurisprudence à Tubingue, Heidelberg et Berlin, il entra au barreau du tribunal de Stuttgard en 1834. Cinq ans après il devint professeur de droit à Tubingue. Il s'est beaucoup occupé de faire introduire dans le droit pénal de l'Allemagne des réformes devenues depuis longtemps urgentes. Ses relations avec Gustave Schwab et Seydelmann l'amenèrent à s'adonner aussi à la littérature; il a surtout réussi dans le genre de la nouvelle. On a de lui: Die Lehre vom Mord und Todtschlag (Principes en matière de Meurtre et d'Assassinat); Stuttgard, 1838, in-8°; ce volume ne contient que les principes du droit romain sur ces matières; Wilhelm 1, König von Würtemberg und die Entwickelung der Würtembergischen Verfassung (Guillaume Ier, roi de Wurtemberg, et le développement de la constitution de Wurtemberg); Stuttgard, 1839, in-8°;

Die Perduellio unter den römischen Königen (Le Perduellio du temps des rois romains); Tubingue, 1841, in-8°; Neue Revision der Grundbegriffe des Criminalrechts (Nouvelle Révision des Principes fondamentaux du Droit pénal); Tubingue, 1844-1845, 2 vol. in-8°; Gesammelte Erzählungen and Novellen (Recueil de Contes et Nouvelles); Brémen, 1847-1848, 3 vol.; Der Wendepunct des deutschen Strafverfahrens im 19 Jahrhundert, nebst Darstellung der Geschichte des Geschworenen gerichts (Le Moment d'opérer des changements dans l'Instruction criminelle en Allemagne, et l'Histoire du Jury); Tubingue, 1849; System des deutschen Strafrechts (Système du Droit pénal allemand); Tubingue, 1855, in-8°; ce volume, qui devait être suivi de plusieurs autres, ne contient que les matières générales. Keestlin a fait représenter en 1838, sur le théâtre de Stuttgard, un drame intitulé: Die Söhne des Dogen; il a aussi publié, sous le pseudonyme de Rinhold, de nombreuses pièces de poésie dans divers recueils périodiques. E. G.

Conv. Lex.

KETS (Ralof), peintre hollandais, né le 16 janvier 1655, à Zwoll, mort le 28 juin 1725, dans la même ville. Fils d'un peintre qui lui donna quelques principes de dessin, il fréquenta

l'atelier de Gérard Terburg, auquel son talent pour le portrait inspira de la jalousie, et qui lui conseilla de ne suivre que la nature. Présenté à la cour du prince Henri, stathouder de la Frise, il passa ensuite dans le pays de Gueldre et en Angleterre. On peut dire qu'il a été le peintre le plus laborieux de son temps. « C'est une chose singulière, dit Descamps, d'apprendre qu'un seul homme ait fait cinq mille portraits, et tous bien terminés, sans le secours de personne. » En effet, il a travaillé jusqu'au dernier moment; comme le bourgmestre de Deventer, posait devant lui, notre artiste se trouva mal et mourut peu de jours après. On cite parmi ses portraits, dont on vante le dessin et les accessoires, ceux du prince Henri, comte de Portland, de Guillaume III, roi d'Angleterre, de la famille de Wassenaer, P. L-Y. du pensionnaire Hoornbeek, etc.

Descamps, La Vie des Peintres flamands. — J. van Gool, Nieuwe schouwb. der Konstsch., t. II. — Chalmot, Biogr. Woordenboek.

KOFFLER (Jean), missionnaire en Cochinchine, mort en 1780. On connaît peu sa vie jusqu'à son départ pour la mission de Cochinchine, en 1740. Il y travailla quatorze ans à la propagation de l'Évangile. Ses connaissances en médecine le firent nommer médecin du roi, emploi qu'il exerça pendant sept ans, parce qu'il lui fournissait un moyen de servir utilement la cause de la religion et de la civilisation. La persécution excitée à la Chine contre la religion chrétienne ent son contre-coup en Cochinchine. Le roi Vo-Vuong, pour imiter son suzerain, et d'ailleurs sollicité par son ministre Kaï-an-tin, résolut d'en finir avec la religion des étrangers. A l'exception du père Koffler, que le roi voulut garder auprès de sa personne en qualité de médecin, tous les autres prêtres européens furent arrêtés, réunis à Faï-fo, et le 27 août 1750 embarqués pour Macao. Le père Koffler, resté seul dans la mission, était parvenu, par le crédit d'un mandarin puissant, à sauver quelques débris du culte proscrit. Mais il dut bientôt céder à l'orage. Arraché violemment de l'autel, accablé de mauvais traitements, il s'embarqua sur un vaisseau hollandais et quitta la Cochinchine en 1755. Le missionnaire fuyait un danger pour se précipiter dans un autre. Par ordre de Pombal, il fut arrêté à Macao, conduit en Portugal avec ses confrères, et jeté dans les cachots du fort Saint-Julien. Le gouvernement portugais, en vertu d'un privilége qui lui fut accordé par le saint-siége, après la découverte des Indes orientales, prétendit longtemps avoir seul le droit de faire évangéliser l'Asie. De là les persécutions inouïes que les missionnaires des autres nations eurent à souffrir de la part des Portugais pendant plus d'un siècle. De là le schisme de Goa, de Malacca, de Singapore, qui est, encore aujourd'hui, un si grand obstacle à la propagande catholique dans l'Asie méridionale.

Le père Koffler profita des loisirs de sa déten

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