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Convers.-lex. - Docum. partic.

M. N.

KUKUSON est, d'après les bouddhistes siamois, le premier Bouddha de l'âge actuel du monde, qui en a déjà vu paraître quatre; Kukuson, Konakom, Kasop, Khôdom, et qui en attend un cinquième, Phra Metrai, sous lequel F.-X. T. régnera l'âge d'or du bouddhisme.

Traiphum, Les trois Mondes ( en siamois).

KULENCAMP ( Luder ), philologue allemand, né à Brême, le 8 décembre 1724, mort le 21 août 1794. Il étudia la théologie et les belles-lettres, se distingua comme prédicateur, et devint en 1755 professeur à la faculté de philosophie à Gættingue. On a de lui: De Nischroch Assyriorum idolo; Brême, 1747, in-4°; Specimen observationum et emendationum in Etymologicum Magnum, maximam partem petitarum ex codice Gudiano; Gættingue, 1765, in-4°.

E. G.

Pütter, Historia

Rötger, Necrolog ( année 1794 ).
Academiæ Gottingensis, t. I, p. 182, et t. II, p. 164.
Rotermund, Supplément à Jöcher.

mort

KULIEN, roi de Cochinchine en 263, vers 280 de J.-C. Sous le règne de l'empereur Kouang-wou-ti, de la dynastie des Han orientaux, la Cochinchine, un instant soustraite à la domination de la Chine par le courage d'une femme héroïque, avait été reconquise par l'expédition de Ma-youan. Vers 263, pendant que la dynastie des Héou-han s'éteignait dans la personne de Han-héou-tchu, il se fit en Cochinchine une nouvelle révolution. Un seigneur cochinchinois, nommé Kulien, entreprit de délivrer sa patrie de toute domination étrangère. Il fit mourir le gouverneur chinois, et par ce coup hardi il échauffa tellement les esprits, qu'il se trouva en un moment maître de tout le pays. Kulien prit le nom de roi de Liny. Il mourut paisible possesseur du trône qu'il avait usurpé. Fan-Hiong, un de ses descendants par les femF.-X. T. mes, lui succéda vers 280.

Abel-Remusat, Mélanges Asiatiques, t. I. édifiantes, t. XVI.

Lettres

KULITCHI prit, en 1404, le titre de khan des Tartares, au détriment des princes de la famille de Yen. Il reçut de l'empereur chinois Tching-tsou ou Yong-lo un sceau et des lettres patentes qui lui confirmaient le titre qu'il avait usurpé. L'officier chargé de la commission apportait en même temps dix pièces de brocard d'or, dont quatre pour Kulitchi et les six autres pour les princes Yen Marhapa, Yesuntaï et Hafoutai, avec lesquels Yong-lo voulait ménager des

liaisons. Cette démarche, au lieu d'unir les Tartares, acheva de les diviser. Les trois princes Yen ne voulant plus obéir à un prince qui n'était pas de leur famille détrônèrent Kulitchi, et envoyèrent leur soumission à l'empereur. F.-X. T. Gaubil, Mailla, Hist. generale de la Chine, tom. X. — Histoire de la Dynastic des Mongols.

KULKZYNSKI (Ignace), religieux russe, né à Vladimir (Volhynie), en 1707, mort à Grodno, en 1747. Il entra de bonne heure dans l'ordre de Saint-Basile, séjourna plusieurs années à Rome en qualité de procureur général des Basiliens unis et de recteur de Saint-Serge et de Saint-Bacchus, et mourut abbé de Grodno. I s'est acquis une grande réputation par un livre, aujourd'hui presque introuvable, dédié à Clément XII et intitulé: Specimen Ecclesiæ Puthenica; Romæ, 1733, in-8°. Les exemplaires complets contiennent un Appendix de 143 pages imprimé à Rome, en 1734, et 54 gravures des principaux saints de l'Eglise russe. Ce moine a aussi publié : Il diaspro prodigioso di tre colori, ovvero narrazione istorica di tre immagini miracolose della Beata Vergine Maria, Roma, 1732, in-12, orné de trois excellentes gravures et contenant la vie du bienheureux Josaphat. Il a laissé, en outre, en manuscrit : Dé Vitis Sanctorum divi Basilii magni; 2 vol. in-folio, dont la publication ne manquerait pas

d'intérêt.

Documents particuliers.

A. G

*KÜLLACK (Théodore), musicien allemand, né le 12 septembre 1818, à Krotoczyn (grand-duché de Posen). Protégé par le prince Antoine de Radziwill, il étudia la musique sous la direction des savants professeurs Agthe, Taubert et Dehn. Il débuta de fort bonne heure comme pianiste, et attira sur lui l'attention du roi Frédéric Guillaume IV de Prusse, qui l'envoya à ses fraís auprès de Charles Czerny de Vienne. En 1843, après avoir joué avec succès dans les principales villes de l'Allemagne, M. Kullack fut rappelé à Berlín, et obtint en 1846 le titre et la place de pianiste du roi de Prusse. Dans cette position, il contribua à établir la Société Philharmonique de Berlin (Tonkuenstlerverein), et fonda en 1850, avec Marx et Stern, le Conservatoire de Prusse. Depuis 1855 M. Kullack dirige la Nouvelle Académie de Musique de Berlin, qui compte parmi ses professeurs les premiers virtuoses et musiciens de l'Allemagne. M. Kullack, un des pianistes les plus aimés du public, est un compositeur fertile. Plus de cent de ses Euvres ont paru à Berlin et à Leipzig. On cite surtout de lui un Trio, un Concert pour piano avec accompagnement d'orchestre, l'École du Pianiste, des transpositions d'Airs nationaux allemands, espagnols, russes et hongrois, plusieurs Sonates et des morceaux de piano, intitulés : La Gazette, Perles d'Écume, Scheherazade, Psyché, Les ArR. L. pèges, etc.

Documents partic.

KULLEEL, khan des Mongols en 1046 de J.-C., mort vers 1412. Il était petit fils de Tamerlan, et avait commandé l'aile gauche de l'armée tartare à la bataille d'Ancyre, où Bajazet, prince des Turcomans, fut battu et fait prisonnier en 1401. Tamerlan, avant de mourir, avait désigné pour son successeur son autre petit-fils Pir Mohammed, qui se trouvait alors à Candahar. Kulleel, qui était présent à l'armée, obtint l'appui de plusieurs chefs puissants, et s'empara de Samarcande, capitale de l'empire. Mohammed fut vaincu et peu de temps après mis à mort par la trahison de son propre ministre. Doué de qualités précieuses, Kalleel aurait peut-être conservé le pouvoir qu'il avait usurpé, si sa passion pour Schadi-Moulk ne l'avait détourné des soins du gouvernement. Cette femme attrayante, qui avait d'abord vécu avec un chef tartare, prit sur le prince mongol un tel empire que toute considération était subordonnée au moindre de ses désirs. Les immenses trésors que Tamerlan avait amassés par la conquête de près de la moitié du monde étaient dispersés au gré des caprices d'une courtisane. A la suite d'une conspiration, Kulleel fut envoyé, en 1408, au pays de Kashgard. Là, abandonné de ses troupes, mais conservant son amour, au lieu de travailler à recouvrer sa liberté et son royaume, il employait tout son temps à faire des élégies sur le sort de l'infortunée Schadi-Moulk, qui avait été exposée dans les rues de Samarcande aux plus cruelles indignités. Sultan Schah Rokh, oncle de Kulleel, apprenant la révolution qui avait détrôné son neveu (1), partit du Khorassan pour Samarcande. Son autorité fut reconnue non-seulement dans cette ville, mais dans toute la Transoxiane. Kulleel ne pouvant vivre loin de son amante, implora la clémence de Schah-Rokh, qui la lui rendit. Il obtint en outre le gouvernement du Khorassan, où il mourut quelques années après. Schadi-Moulk, ne voulant pas lui survivre, se perça le cœur d'un poignard, et les deux amants furent confiés au même tombeau dans la ville de Rhéi. F.-X. TESSIER.

De Guignes, Histoire des Huns, t. III. - Malcolm, Histoire de Perse. tom. 1. - Anecdotes orient., t. I. — KULM (Jean-Adam), anatomiste et physiologiste allemand, né à Breslau, le 18 mars 1689, mort à Dantzig, le 29 mai 1745. Il étudia la médecine à Halle, Strasbourg et Bâle, visita ensuite la Hollande, et obtint en 1725 une place de professeur à Dantzig. Son principal ouvrage : Anatomische Tabellen (Tableaux anatomiques), Dantzig, 1725, in-8°, accompagné de 28 planches, copiées pour la plupart de Verheyen, a été traduit en français par Massuet, Amsterdam, 1734, in-8°, et a été très-souvent réimprimé : Leipzig, 1731 et 1741, in-8°; à Augsbourg, 1740 et 1745, in-8°; à Nuremberg, 1740, in-8°;

(1) Quelques historiens disent que Kulleel fut détrôné par Schah-Rokh lui-même.

Amsterdam, 1743, in-8°; Rome, 1748, in-8°; Utrecht, 1755, in-8°.

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De

On a en outre de Kulm: Descriptio anatomicophysiologica fœtus monstrosi; Dantzig, 1724, in-4°; De Auditu; ibid., 1724, in-4°; Circulatione sanguinis; ibid., 1724, in-4°; De Olfactu; ibid., 1728, in-4o ; De Gestu et Loquela; ibid., 1728, in-4°; De Visu; ibid., 1728, in-4°; De Tactu; ibid., 1729, in-4°; De Generatione Animalium; ibid., 1729, in-4°; etc., etc.

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Biographie Médicale.

Dr L.

KULMANN (Élisabeth), femme poëte russe, née en 1808, à Saint-Pétersbourg, où elle mourut, le 1er décembre 1825. Fille d'un employé allemand, elle manifesta dès l'âge le plus tendre des dispositions extraordinaires, qui furent cultivées par un ami de la famille, le docteur Grossheinrich; en quelques années elle parla couramment la plupart des langues modernes, apprit le latin et le grec afin de lire Horace et Pindare, qui devinrent ses poëtes favoris, et traduisit en allemand, pour s'essayer, des fragments de Millevoye, les fables d'Yriarte et les odes portugaises de Manoël. Elle fit également passer dans cette langue, ainsi qu'en russe et en italien, un choix des Odes d'Anacréon qui fut envoyé à l'impératrice mère. Ensuite elle composa une série d'hymnes inspirés, du génie de l'ancienne Grèce, imita les poésies lyriques de Lomonosof, de Derjavine et d'autres auteurs russes, et traduisit quatre tragédies d'Osarow et autant d'Alfieri. Cette jeune fille, douée de talents si remarquables, mourut misérablement, des suites d'une phthisie pulmonaire, à l'âge de dix-sept ans à peine; ses puissants protecteurs, qui lui firent élever un sarcophage imité de l'antique, la laissèrent durant sa vie dans un état voisin de l'indigence. Les productions russes d'Élisabeth Kulmann ont été publiées par les soins de l'Académie impériale, sous le titre Opity Pietitscheskije (Essais poétiques); Saint-Pétersbourg, 1833, 3 vol. in-8°. K. Blætter für liter. Unterhaltung, 1836, no 291-292.

KULPIS (Jean-Georges DE), jurisconsulte allemand, mort en 1698. Il professa le droit à Gies. sen, puis à Strasbourg, et fut délégué par le duc de Wittemberg pour assister au congrès de Ryswick (1697). On a de lui un Commentaire estimé sur Grotius, sous le titre de Collegium Grotianum. F. X. T.

Jugler, Beiträge zur juristischen Biographie. t. I.

KUNENG, célèbre capitaine chinois, mort en 1401, soutint les droits de Kien-ou-enti, deuxième empereur de la dynastie des Ming (XXI), contre les prétentions de son oncle, le prince de Yen. Il se distingua avec son fils au siége de Péping, dont il se serait peut-être emparé, si le général en chef Li-king-long, craignant quelque surprise, ne lui eût donné l'ordre de se retirer (1400). Sous les ordres de Tang-ngan, commandant de l'avant-garde de Li-king-long, il força le prince de Yen à renoncer au siége de Taïlong.

Mais le lendemain la bataille recommence. Ku-
neng et son fils font des prodiges de valeur,
battent trois corps d'armée et s'élancent à la
poursuite des fuyards. Ce mouvement cause leur
perte. Leurs troupes sans ordre de bataille sont
surprises par un détachement ennemi qui n'à
pas encore donné. Kuneng et son fils périssent
dans la mêlée (1401). Leur mort acheva le
triomphe du prince de Yen et la ruine de l'em-
pereur Kien-ou-enti.
F.-X. T.

Li-tai-ti wang mien piao (Chronologie des Empereurs de la Chine). Mailla, Histoire Générale de la Chine, t. X, XII.

KUMAS. Voy. Koumas.

les mathématiques sous Topfer, il apprivoisait des souris, remplissait sa chambre d'araignées, de vers à soie, et formait des collections d'insectes. Sans avoir appris le dessin, il reproduisait avec une grande exactitude au crayon et à la plume des objets d'histoire naturelle. La mort de son père, arrivée en 1806, le fit tomber dans un état de gêne; il se rendit à Leipzig, y apprit la médecine, et obtint une place de précepteur pour Paris. II compléta ses études dans cette capitale, et se fortifia dans l'art du dessin et de la gravure. Dès qu'il fut libre, l'idée qu'il avait eu autrefois de faire un voyage dans l'intérieur de l'Afrique revint à son esprit. Il essaya d'abord d'endurcir son corps aux fatigues, et l'on raconté qu'il coucha plusieurs fois l'hiver sur le pavé des rues très-légèrement vêtu, qu'il faisait dans les plus fortes chaleurs de l'été de longues marches à pied lourdement couvert, et qu'il passa plusieurs mois ne se nourrissant que de racines crues et d'eau. Après la Restauration, il obtint d'être attaché, en qualité d'ingénieur géographe et de naturaliste, à l'expédition que la France envoya pour reprendre possession de ses établissements du Sénégal. Il se trouvait donc au malheureux naufrage de la frégate La Méduse près du cap d'Arguin, et il y perdit tous ses instruments, ses dessins et ses manuscrits. Il gagna avec beaucoup de peine la seule chaloupe qui eût échappé au désastre, et où se trouvait Schmalz, nommé gouverneur du Sénégal, et quelques hommes de l'équipage. Cette petite embarcation manqua bientôt d'eau. Kummer se fit descendre à terre, et après avoir erré plusieurs jours, languissant de faim et de soif, il tomba entre les mains des Maures Trazas. Connaissant un peu leur langue, il parvint a se faire comprendre d'eux, de sorte qu'ils se bornèrent à le faire prisonnier et à le dépouiller de ses habits. Il leur fit adroitement espérer une forte rançon s'ils voulaient le conduire aux bouches du Sénégal. Les Trazas y consentirent, et le traitèrent avec humanité pendant le voyage. Lorsqu'ils furent arrivés à destination, Kummer écrivit à Schmalz, qui le racheta sur-le-champ. A la même époque il arriva au Sénégal une ex

KUMMER (Charles-Guillaume), naturaliste et géographe allemand, né vers 1780, mort vers 1840. Son père était un médecin distingué. Il étudia d'abord la botanique. En 1808 il inventa de nouveaux procédés pour sécher et préparer les plantes de manière à leur conserver la forme et l'éclat qu'elles ont à l'état de vie. La même année il exposa au musée de Dresde un bouquet de fleurs préparées par sa méthode, et qui fit l'admiration des amateurs. Loin de faire un secret de son procédé il publia en 1809, en allemand, une brochure ayant pour titre : Méthode pour conserver la Forme et la Couleur des Herbes et des Fleurs au moyen d'un vernis, suivie d'un supplément sur l'emploi des fleurs vernies à une nouvelle sorte de pot-pourri. Plus tard il forma des paysages en mosaïque, composés seulement de parcelles de végétaux, ouvrages remarquables par la délicatesse de l'exécution et la fidèle imitation de la nature. Pendant la guerre de l'indépendance de l'Allemagne, Kummer servit comme volontaire, d'abord dans un corps de sapeurs saxons, puis dans l'infanterie prussienne. Après la paix il alla habiter Berlin, où il se livra exclusivement à l'étude de la géographie. Pour donner une idée nette des accidents de terrain que l'on trouve sur la terre, il exécuta des cartes en relief qui surpassaient tout ce qui avait été fait jusque alors dans ce genre, tant par leur exactitude que par leur solidité et leur légèreté. Kummer publia lui-même un commentaire en langue allemande sur ces reliefs, qui est intitulé: Description des Globes et des cartes en relief pour l'étude de l'hy-pédition scientifique anglaise, sous la direction

drographie et de l'orographie, avec d'autres
effets de méme espèce; Berlin, 1822. On cite
parmi les reliefs de Kummer des globes terres-
tres de diverses dimensions, une carte de l'Al-
lemagne, une carte du mont Blanc, une carte
de l'île de Rügen, etc.
J. V.

Convers-Lex. - Rabbe, Vieilh de Boisjolin et Sainte-
Preuve, Biogr. univ. dès Contemp.

KUMMER (Georges-Adolphe), naturaliste allemand, frère du précédent, né le 3 janvier 1786, à Ortrand (duché de Saxe), mort de la fièvre jaune à Rapuka, près de Kakonda (Afrique), en 1817. Dès son enfance il manifesta du goût pour l'étude de la nature. En 1802 il fut envoyé au collège de Grimma. Tout en apprenant

du major Peddie, qui avait mission de se rendre
par terre à la côte orientale de l'Afrique. Kum-
mer, ravi de trouver une occasion de pénétrer
dans l'intérieur de l'Afrique, partit avec cette
expédition, qui n'eut pas de succès. Tous les voya-
geurs qui la composaient succombèrent l'un après
l'autre aux pernicieuses influences du climat
africain.
J. V.

Convers Lex. - Rabbe, Vieilh de Boisjolin et Sainte-
Preuve, Biogr. univ. des Contemporains.

KUN (Pierre VAN DER). Voy. CUNEUS. KUNG-MING, tacticien chinois, vivait vers l'an 200 de J.-C., sous le règne de l'empereur Hiao Hien-ti, de la dynastie des Han orientaux. Plusieurs monuments attestent que les propriétés

de la poudre à canon et l'emploi des bouches à feu étaient déjà connus des Chinois 400 ans avant l'ère chrétienne. Il est rapporté qu'ils se servaient du ho-yao (feu dévorant), du ho-toung (bofte à feu), du ho-túng (tube à feu), et du tien-ho-kieou (globe contenant le feu du ciel). Les Chinois firent également usage du feu grégeois plus de mille ans avant les Grecs; mais ils l'abandonnèrent ensuite, parce que, disent les écrivains de cette nation, « il nuit à ceux qui l'emploient autant qu'à ceux contre lesquels il est employé ». Mais Kung-ming est presque le seul de l'antiquité qui ait employé avec succès les armes à feu. Doué d'un génie supérieur, il appliqua toutes ses facultés à la science stratégique. On lui attribue l'invention de plusieurs campements et ordres de bataille qui font encore aujourd'hui l'admiration de ses compatriotes. Ils furent plus tard perfectionnés par un illustre guerrier, Lyts ing, qui florissait sous le Taï-tsong des Tang, vers 627. Les deux armes meurtrières dont les Chinois doivent encore à Kung-ming sinon l'invention, du moins le perfectionnement, sont le tylei (tonnerre de la terre) et le foung-ko (ruche d'abeilles). On peut voir la description et la figure de ces armes dans le Supplément à l'art militaire des Chinois (Mém., t. VIII). F.-X. T. Amiot, Mémoires

Tchu-hi, Thoung Kian kang-mou. sur les Chinois, t. VII. et VH44.

KUNCKEL (Jean), célèbre chiniste allemand, né à Rendsbourg, en 1630, mort à Stockholm, en 1702. Son père, alchimiste du duc de Holstein, l'initia de bonne heure aux secrets des sciences naturelles. En 1654 Kunckel devint pharmacien et chimiste des ducs de Lauenbourg; plus tard il passa en cette même qualité au service de l'électeur de Saxe. Mais ayant eu à souffrir beaucoup de désagréments de la part de ses ennemis nombreux, qui l'accusaient d'avoir trouvé le secret de la pierre philosophale et de ne pas vouloir le communiquer, il résigna son emploi, et se retira d'abord à Annaberg et ensuite à Wittemberg, où il fit pendant quelque temps des cours de chimie. En 1679 il fut appelé à Berlin par l'électeur Frédéric Guillaume, pour diriger le laboratoire de ce prince et les fabriques de verre de Berlin. Après la mort de l'électeur, il vécut pendant quelque temps dans une terre qu'il avait achetée dans la Marche; en dernier lieu il alla s'établir à Stockholm, où il fut appelé en 1693 comme conseiller des mines par Charles XI, qui lui conféra plus tard des titres de noblesse, sous le nom de baron de Loewenstern. Plusieurs découvertes importantes en chimie sont dues au zèle de Kunckel. Ainsi il trouva, sans connaître les expériences de Boyle sur le phosphore, le moyen d'établir cette substance dans son état naturel. Il enseigna aussi le procédé de faire du verre rouge. Tout en ne niant pas la possibilité de découvrir la pierre philosophale, il combattit constamment le charlatanisme des alchimistes

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de son temps. Ses railleries mordantes au sujet de leur alkahest jetèrent beaucoup de discrédit sur les jongleries des adeptes. Il attaqua aussi les opinions qui domínaient alors à propos de la composition des corps, et il rectifia les idées erronées de ses contemporains sur plusieurs points importants, tels que l'absence du soufre dans les métaux et la présence de ce corps dans le cinabre et dans l'antimoine. Ces travaux në l'ont pas empêché de prêter son appui à plusieurs opinions inexactes. On a de lui: Nützliche Observationes von den fixen und flüchtigen Salzen, auro et argento potabili, spiritu mundi (Observations utiles sur les sels fixes et volatils, Hambourg, 1676, in-8°; traduit en latin par Ramsai, Londres et Rotterdam, 1678, in-12; Chymische Anmerkungen de principiis chymicis, salibus acidis, alcalibus (Remarques chimiques sur les principes chimiques); Wittemberg, 1677, in-8°; traduit en latin par Ramsai, Londres, 1678, in-8°; et en anglais, Londres, 1705; — Effentliche Zuschrift von dem phosphoro mirabili (Lettre publique sur le Phosphore); Leipzig, 1678, in-8°; Epistola contra spiritum vini sine acido; Berlin, 1681, in-12; Probierstein de acido et urinoso sale calido et frigido; Berlin, 1685, in-8°;

Ars vitraria experimentalis; Francfort et Leipzig, 1689, in-4°; Nuremberg, 1743, 1756 et 1785, in-4°; traduit en français par le baron d'Holbach, dans son ouvrage de L'art de la Verrerie de Neri, Merret et Kunckel; Paris, 1752, in-4°. Plusieurs de ces écrits sont réunis en un volume publié en 1721, qui porte pour titre : V curiose chymische Tractatlein; Francfort, in-8°. Le principal ouvrage de Kunckel ne fut publié qu'après sa mort; il est intitulé: Laboratorium chymicum, worinnen von den wahren principiis in der Natur, der Erzeugung, den Eigenschaften und der Scheidung der Vegetabilien, Mineralien und Metalle gehandelt wird (Laboratoire de Chimie, dans lequel il est traité des vrais principes naturels, de la génération, des propriétés et de l'analyse des végétaux, des minéraux et des métaux); Hambourg et Leipzig, 1716, in-8°; la quatrième édition parut à Berlin, 1767, in-8°. E. G.

Möller, Cimbria Litterata, t. I, p. 319. Beckmann, Beyträge zur Geschichte der Erfindungen, t. I.- Heefer, Histoire de la Chimie, t. I.

KUNADUS (André), théologien luthérien, né à Doblen en Misnie, l'an 1602, mort en 1662. II professa la théologie à Wittemberg, et fut ministre général à Grimma. On a de lui les ouvrages suivants : une Explication de l'Építre aux Galates; · -- un Abrégé des lieux communs de théologie; des Dissertations sur la tentation au désert, sur la confession de saint Pierre et sur les morts qui ressuscitèrent au temps de la passion de Jésus-Christ. F.-X. T.

Pipping, Mém. theolog.

KUNDMANN ( Jean-Chrétien), numismate et

naturaliste allemand, né à Breslau, en 1684, mort le 12 mai 1751. Il étudia la médecine à Halle, parcourut l'Allemagne et la Hollande, et alla exercer la médecine dans sa ville natale. On a de lui: Promptuarium rerum naturalium et artificialium Wratisliavense; Breslau, 1726, in-4°; Nummi Jubilæi; Breslau, 1734, in-4°; Seltenheiten der Natur und Kunst des Kundmannschen Naturalienkabinets (Raretés de la nature et de l'art conservées dans le cabinet de Kundmann); Breslau, 1734, in-fol.; — Silesia in Nummis; Breslau 1738, in-4o; Sonderbare Thaler und Münzen (Monnaies et thaler singuliers); Breslau, 1734-1737, 2 parties in-4°; · Nummi academici hoher und niederer Schulen Deutschlands (Médailles des écoles supérieures et inférieures de l'Allemagne); Breslau, 1741, in-4°; Heimsuchung Gottes in Zorn und Gnaden über Schlesien in Münzen (Médailles qui se rapportent aux afflictions et aux bénédictions versées par la Providence sur la Silésie); Liegnitz, 1742, in-8°. - Kundmann

a aussi inséré de nombreux articles dans les Acta Academiæ Naturæ Curiosorum; il a publié en collaboration avec Kanold et Brunschwigles Breslauische Sammlungen der Natur und Kunst; Breslau, 1718-1728, 42 livraisons. E. G.

Rotermund, Supplément à Jöcher. - Meusel, Lexikon. - Acta Academiæ Naturæ Curiosorum, t. X.

KUNRATH OU KHUENRATH (Henri), chimiste allemand, né vers 1560, à Leipzig, mort à Dresde, le 9 septembre 1605. Il étudia la médecine à Bâle, et exerça cet art ensuite à Hambourg et à Dresde. Superstitieux comme la plupart des chimistes de son temps, il se vantait de posséder le secret de la pierre philosophale. Ses écrits sont obscurs, mais curieux au point de vue de l'histoire de la chimie. Voici les principaux: Zebelis, regis et sapientis Arabum vetusissimi, de interpretatione quorumdam accidentium, tum internorum quam externorum, sive eventuum inopinatorum, secundum Lunæ motum per duodecim zodiaci cœlestis signa, observationes accuratissimæ; Prague, 1592, in-4°;--Amphitheatrum sapientiæ æter-næ solius veræ christiano-Kabbalisticum,divino-magicum nec non physico-chymicum, cum figuris æneis; Hanovre, 1609, in-folio ; Prague, 1596; Leipzig, 1608; Hambourg, 1611;- Questiones tres perutiles et necessariæ tum ad curationem tum ad præcautionem calculi, podagræ, gonagræ et chiragræ; Leipzig, 1607, in-8°; ibid., 1611, in-4°; Confession vom Hylealischen, das ist pri-materialischen, catholischen, oder allgemein natuerlich Chaos der Alchymie (Du Chaos hyléalique, c'est-à-dire du Chaos catholique ou universellement naturel de l'alchimie); Strasbourg, 1699, in-12; · Philosophische Erklaerung von dem Glut-und Flammen-Feuer der uralten Weisen (Explication philosophique du feu ardent et du feu flamboyant des premiers sages); Strasbourg,

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Rotermund, Supplément à Jöcher. — Biographie Medicale.

KUNST (Ior) (Cornille), peintre hollandais, né à Leyde, en 1493, mort dans la même ville, en 1544. Il était fils du premier lit de la femme de Cornille Enghelbrechtsen, et devint l'un des meilleurs élèves de son beau-père. Enghelbrechtsen, le premier dans sa patrie, venait de peindre à l'huile. Il apprit à Kunst ce genre nouveau, et le disciple ne tarda pas à faire honneur au maître. Kunst est considéré comme un des meilleurs peintres de son temps: il a fait un grand nombre de bons tableaux; beaucoup d'entre eux ont été détruits ou enlevés durant les guerres qui désolèrent les Pays-Bas; parmi ceux qui existent encore on distingue à Leyde dans diverses galeries: Jésus portant sa croix; les figures en sont pleines d'expression; c'est une des plus belles compositions de l'artiste; Descente de croix, morceau chaud de couleur et bien peint; Le Portrait dú peintre assis dans son jardin avec ses deux femmes (devenu veuf, il se maria avec une amie de sa femme) : dans le fond on voit la ville de Leyde et un paysage plein de naturel. A. DE L.

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une

Descamps,

KUNST (II) (Cornille) dit le Cuisinier, peintre hollandais, frère du précédent, né à Leyde, mort en Angleterre. Il était élève de son beau-père Enghelbrechtsen, et hérita de son talent. Il fut surnommé le Cuisinier parce qu'étant chargé d'une nombreuse famille et trouvant peu d'amateurs pour ses tableaux durant la guerre, il se fit cuisinier. Plus tard il reprit le pinceau, et passa à la cour de Henri VIII, roi d'Angleterre, où il fut fort bien accueilli. Il ne revint jamais dans sa patrie. Ses ouvrages sont estimés surtout en Angleterre. A Leyde, on cite parmi les meilleurs La Femme adultère et plusieurs morceaux en détrempe et à l'huile, bien composés et d'un bon coloris. A. DE L.

Descamps, La Vie des Peintres hollandais, t: I, p. 25. KUNTH (Charles-Sigismond), botaniste allemand, né à Leipzig, le 18 juin 1788, mort le 22 mars 1850. Il montra de bonne heure un goût prononcé pour les sciences naturelles ; mais à cause de son peu de fortune il fut empêché de s'y livrer, et dut accepter, en 1806, un emploi dans les bureaux de la compagnie maritime à Berlin. C'est là qu'il fit la connaissance d'Alexandre de Humboldt, qui lui fournit les moyens de suivre les cours de l'université de Berlin, et qui, lui ayant ensuite confié le soin de classer les

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