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semble. Ecoutons d'abord Aristote: «< Il y a dans le monde un centre fixe et immobile, c'est la Terre qui l'occupe; au-dessus d'elle est l'air, qui l'environne de toutes parts; dans la région la plus élevée est la demeure de la Divinité, qu'on nomme le ciel : il est rempli de corps divins, que nous appelons astres, et qui se meuvent avec lui dans un cercle éternel, par la même révolution, sans interruption et sans fin... Le Soleil, tout radieux, s'avance par un double mouvement, dont l'un marque les jours et les nuits aux points du lever et du coucher; l'autre, du midi au septentrion, et du septentrion au midi, amène les quatre saisons (1). » – Ainsi, après avoir supposé au ciel un mouvement de totalité, le grand philosophe en détache le Soleil pour le faire marcher de l'orient à l'occident, tout en le faisant aller en même temps, par un mouvement plus lent, du nord au midi.

pension et d'attraction, les choses ne se passent | pas de même que sur la Terre, où les oscillations de pendule ne décrivent que des arcs de cercle, parce que le centre d'attraction (centre de la Terre) est situé au-dessous du point de suspension du pendule. Les planètes, véritables globes de pendules célestes, décrivent des courbes fermées, en passant alternativement devant et derrière le Soleil, ce qui les fait paraître (par rapport à l'observateur) un peu plus grosses dans le premier que dans le dernier cas. Mais quel genre de courbe décrivent-elles ainsi ? Pour s'en assurer, il faut que l'observateur change de place ou de perspective. Si du point de l'équateur où il était il se transporte (mouvement de déclinaison) à l'un des pôles du monde, il verra que les planètes tracent des courbes presque circulaires, légèrement comprimées latéralement (ellipses), et que le Soleil occupe non pas le centre de ces courbes, mais l'un des deux points (foyers) qui mesure la quantité dont elles diffèrent d'un cercle (excentricité) (1). Mais le spectacle qui le frappera le plus, c'est que tout paraît osciller autour d'un état moyen, et que l'effet de ces oscillations se mesure par des siècles (inégalités séculaires). Telle est la synthèse de la vérité. Pour y arriver il fallut les efforts combinés de longues générations; il fallut détruire bien des illusions trompeuses, qui toutes tenaient à ce que, par une sorte d'égoïsme universel, notre Terre était prise pour le centre du monde. Dans cette œuvre de destruction et de reconstitution à la fois, quelle part de gloire revient à Kopernik? Voilà ce qu'il importe de faire ressortir.

Le jour (nyctémère) et l'année, ces deux principales divisions du temps et de la vie, nous sont donnés par les deux plus grands phénomènes célestes le jour nous est donné par toute la voûte du ciel tournant en vingt-quatre heures, d'orient en occident, comme d'une seule pièce, autour de son axe (mouvement commun ou diurne); l'année l'est par le Soleil parcourant obliquement, et au rebours du premier mouvement, toute la zone circulaire du zodiaque (mouvement propre ou annuel ). Telle était dans son expression la plus simple la croyance commune, fondée sur l'apparence et élevée chez les anciens à la hauteur d'un dogme religieux. On pouvait l'admettre sans inconvénient tant que l'on se bornait à l'explication des phénomènes du jour et de l'année. Mais nous allons voir comment le mouvement propre et le mouvement diurne s'embrouillaient dans les meilleurs esprits de l'antiquité, comment ces deux mouvements se confondaient en

(1) Mercure offre le maximum d'excentricité, 0,205. Ainsi, pour la Terre, les équinoxes ou nœuds se déplacent (en longitude, de l'orient à l'occident) de 50" 2 par an; le périhélie se déplace annuellement de 11" 7 (en longitude, de l'occident à l'orient); l'inclinaison de l'écliptique change en se rapprochant du plan de l'équateur (mouvement en latitude) de 48" par siècle; enfin, l'excentricité elle-même change d'une quantité à peine appréciable dans l'espace d'un siècle.

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<< Le ciel, dit Vitruve, tourne sans cesse autour de la Terre, sur un axe dont les extrémités servent de pivots, dont l'un va aboutir au haut du ciel, auprès des étoiles du septentrion, et l'autre, diamétralement opposé, se trouve sous la Terre dans les parties méridionales... Entre ces deux pôles, le ciel est traversé par une large zone circulaire, inclinée vers le midi elle se compose de douze signes figurés par le groupement des étoiles... Ces étoiles, aussi bien que les autres astres, suivent le mouvement général du ciel... Il y a toujours six de ces signes (du zodiaque) qui se promènent au-dessus de l'horizon, tandis que les six autres sont cachés au-dessous par l'ombre de la Terre. Or, cela tient à ce que à mesure que le dernier signe, entraîné par le mouvement de rotation du ciel, descend d'un côté pour disparaître au-dessous de la Terre, un autre signe, entraîné par le même mouvement, s'élève du côté opposé, pour paraître à nos yeux; car l'orient et l'occident sont l'un et l'autre soumis à la même force et à la même nécessité (2). Là encore on est frappé de ce défaut de distinction précise du mouvement commun d'avec le mouvement propre.

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Or, tout se simplifie par la substitution de la rotation de la Terre au mouvement commun du ciel et par celle de la translation de la Terre au mouvement propre du soleil. Kopernik pose d'abord nettement la question en ces termes : «< Tout déplacement qui se manifeste à notre vue provient soit de l'objet perçu, soit du sujet qui perçoit, soit d'un mouvement inégal de l'un et de l'autre ; car un mouvement égal et simultané de l'objet et du sujet ne donne aucune idée de déplacement. Or, la Terre est le lieu d'où le mouvement du ciel se présente à notre vue. Tout mouvement parti de la Terre se réfléchira donc au ciel, qui paraîtra se mouvoir en sens opposé; telle est la révolution diurne (revolutio quotidiana): elle paraît entraîner l'univers entier, excepté la Terre. Si main

(1) Aristote, De Mundo, chap. n et vi. (2) Vitruve, lib. IX, cap. 1.

tenant on m'accorde que le ciel n'a rien de ce mouvement, mais que la Terre tourne autour d'elle-même de l'occident en orient (en sens contraire du mouvement apparent du ciel), on trouvera qu'il en est réellement ainsi (1). » Parmi les principaux arguments à l'appui de cette manière de voir, l'illustre astronome insiste particulièrement sur l'immensité du ciel, comparée à la grandeur de la Terre. « Toute la masse de la Terre s'évanouit, dit-il, devant la grandeur du ciel; l'horizon partage la sphère céleste en deux moitiés, ce qui ne pourrait se faire si la Terre était quelque chose relativement à la grandeur du ciel ou si sa distance au centre du monde était sensible... Comparée au ciel, la Terre n'est qu'un point; c'est comme une quantité finie comparée à une quantité infinie. Il n'est pas davantage admissible que la Terre repose au centre du monde. Eh quoi! l'immensité tournerait en vingt-quatre heures autour d'une misère (2)! »

Les stations et les rétrogradations des planètes supérieures (Mars, Jupiter, Saturne) vues de la Terre prise pour centre du monde devaient être pour les anciens les phénomènes les plus étranges. En effet, rien de plus curieux que de considérer du haut de la science actuelle toutes les peines que se donnaient les astronomes grecs et romains pour expliquer ces phénomènes. Écoutons d'abord Vitruve : « Quand les planètes, qui font leur circuit au-dessus du Soleil, sont en trine aspect (in trigono) avec lui (3) elles n'avancent plus; mais après être restées stationnaires elles rétrogradent, jusqu'à ce que le Soleil, quittant ce trine aspect, ait passé dans un autre signe. Voici comment quelques-uns expliquent ce phénomène : lorsque le soleil, à cause de sa trop grande distance, n'éclaire plus ces astres errants, ils s'arrêtent, l'obscurité les empêchant d'avancer. » Vitruve n'adopte pas cette opinion, «< parce que le Soleil, faisant pénétrer sa lumière dans le monde entier, brille à nos yeux, même lorsque ces astres s'arrêtent et rétrogradent ». Il donne ensuite lui-même une explication, qu'il regarde comme la seule vraie, parce qu'elle a pour elle la triple garantie de la réalité, de la raison et l'autorité: voici d'abord pour la réalité (res): « De même que la chaleur, dit-il, attire à elle toutes choses,... de même la force du Soleil (solis vehemens impetus) attire, lorsque ses rayons s'étendent en trigone, les astres qui le suivent, refrène ceux qui le devancent, les empêche d'avancer et les fait rétrograder dans le signe d'un

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autre trigone. » La garantie de la raison (ratio) est celle-ci : « Peut-être, désirera-t-on savoir pourquoi le Soleil exerce ses effets coercitifs (retentiones) plutôt dans le cinquième signe que dans le deuxième et le troisième, qui sont plus rapprochés de lui. Voici comment, à mon avis, cela se passe : les rayons du Soleil, pour former un triangle équilatéral, ne doivent s'étendre dans le monde ni plus ni moins que jusqu'au cinquième signe. Si ces rayons se répandaient en cercles, si dans leur extension ils n'étaient pas ramenés à la forme d'un triangle, les corps les plus voisins seraient embrasés. » Ajoutons à ce raisonnement l'autorité (testimonium): « C'est là ce que semble avoir remarqué le poëte grec Euripide; car il dit, dans sa tragédie de Phaéthon, que les objets distants du Soleil éprouvent une chaleur violente, tandis qu'elle est modérée pour les objets plus rapprochés. Voici ses paroles : Καίει τὰ πόῤῥω, τἀγγύθεν δ' εὔκρατ' Exε (1). » Vitruve se réjouit fort de son explication; il triomphe en s'écriant: Si ergo res et ratio et testimonium poetæ veteris id ostendit, non puto aliter oportere judicari.

Cette hardiesse d'affirmation nous fait sans doute sourire; car nous savons aujourd'hui que, malgré sa triple garantie, la doctrine du célèbre auteur romain est aussi niaise qu'erronée. Mais, nous aussi, n'admettrions-nous pas des questions comme souverainement tranchées par la triple autorité de l'expérience, de la raison et de la tradition? C'est ce que sauront dire un jour nos descendants. En attendant, nous vivons et raisonnons comme si le monde avait commencé et devait finir avec nous.

La théorie de Vitruve n'ayant pas apparemment satisfait tous les astronomes, chacun avait son système pour expliquer les stations et les rétrogradations, jusqu'à ce que Ptolémée parvint à rallier les esprits. Sa théorie des épicycles ( voy. PTOLÉMÉE) régna jusqu'à Kopernik. Ici encore ce grand homme pose nettement la question, dès le début du chapitre 3 (2), liv. V.

Il y a, dit-il, deux causes qui font paraître inégal le mouvement des planètes d'abord le mouvement de la Terre (mouvement de translation), puis le mouvement propre de chaque planète. » En effet, c'est par la différence de ces deux mouvements que s'explique le phénomène qui avait si fort embarrassé les savants avant Kopernik. Rappelons-nous que la vitesse avec laquelle une planète tourne dans son orbite est d'autant plus grande que cette planète est plus près du Soleil la Terre marche donc plus vite que Mars, Mars plus vite que Jupiter, Jupiter plus vite que Saturne. En voici maintenant les conséquences pour la perspective d'un observateur placé sur la Terre : d'abord chacune

(1) Vitruve, De Archit., IX, 1.

(2) Ce chapitre est intitulé: Generalis demonstratio inæqualitatis apparentis propter motum Terræ,

de ces planètes pendant la plus grande partie de sa course annuelle marchera de l'occident à l'orient (cela s'appelle le mouvement direct); mais avant de parvenir à l'opposition (à 180°) ce mouvement se ralentira, et finira par cesser tout à fait ; c'est le moment de la station; puis après quelque temps d'arrêt la planète se remettra à marcher en sens inverse, c'est-à-dire de l'orient à l'occident (cela se nomme la rétrogradation); la planète continue à marcher ainsi jusqu'à l'opposition encore; un peu au delà de ce point elle deviendra de nouveau stationnaire, pour reprendre son mouvement direct (de l'occident à l'orient). En représentant ce phénomène graphiquement on obtient des espèces d'épicycloïdes formant vers chaque opposition une sorte de nœud; les deux côtés de ce nœud marquent les deux stations (l'un avant et l'autre après l'opposition). C'est dans l'intervalle de ces stations que la planète, projetée sur le plan des étoiles fixes, paraît rétrograder, quoiqu'en réalité elle continue toujours se mouvoir de l'occident à l'orient; car, encore une fois, le phénomène des stations et des rétrogradations n'est qu'une illusion, produite par le déplacement continuel de l'observateur, fixé sur une planète qui met moins de temps que les autres à se mouvoir autour du Soleil. C'est cette illusion qui avait aveuglé les esprits les plus clairvoyants et fait naître les théories les plus absurdes, véritables entraves mises au progrès de la science. Kopernik substitua tout à coup la réalité à l'illusion; c'est là son plus grand titre de gloire.

Tout s'explique et se devine en quelque sorte quand une fois on s'est engagé dans la voie de la vérité; pour s'en convaincre on n'a qu'à lire, entre autres, le chapitre 9 du 1er livre du De Revolutionibus Corporum Cœlestium... « Quant à moi, je pense, dit l'auteur, que la pesanteur n'est autre chose qu'une certaine appétence naturelle dont le divin architecte de l'univers a doué les parties de la matière, afin qu'elles se réunissent sous la forme d'un globe (1). Cette propriété appartient probablement aussi au Soleil, à la Lune et aux planètes; c'est à elle que ces astres doivent leur rotondité ainsi que leurs mouvements divers. » Les lois de l'attraction ne sont que le développement géométrique de cette grande idée.

Mais il n'est pas donné à un seul homme de découvrir toutes les vérités à la fois. Nous avons déjà dit, à l'article KEPLER, que Kopernik continuait à se tromper avec les anciens en faisant tourner les planètes dans des cercles, et que pour expliquer certaines inégalités de leurs mouvements il avait recours à la théorie, un peu modifiée, des déférents excentriques et des épi

(1) « Equidem existimo gravitatem non aliud esse quam appetentiam quondam naturalem partibus inditam a divina providentia Opificis Universorum, ut in unitatem integritatemque suam sese conferant in formam globi coeuntes. »>

cycles. Au seizième siècle la mécanique était une science encore à naître. Ce manque de connaissance fit commettre à Kopernik une grave erreur relativement à ce qu'il appelait le troisième mouvement de la Terre. Convaincu, d'un côté, que dans sa circulation autour du Soleil, la Terre doit se mouvoir de manière que son axe de rotation reste toujours parallèle à luimême, mais ignorant, de l'autre, ou croyant impossible que le mouvement de circulation d'une sphère autour d'un centre et son mouvement de rotation sur elle-même soient tout à fait indépendants l'un de l'autre, il imagina pour le changement des saisons et le mouvement diurne son troisième mouvement, qui devait rétablir sans cesse le parallélisme dérangé de l'axe de la terre (1).

Quoi qu'il en soit de ces imperfections qui tiennent à la nature humaine, Kopernik n'en est pas moins le père de ces hommes de génie qui ont créé la véritable astronomie : Kopernik engendra Kepler, et Kepler engendra Newton. Quel arbre généalogique ! F. HOEFER.

Gassendi, Vita Copernici; Paris, 1654. - Percy, NoSniadecki tice biographique sur Copernic; Paris, 1824. — Discours sur N. Kopernik; Varsovie, 1803.-L. Chodzko, La Pologne pittoresque; Paris, 1839-1840. -- Szyrma, Copernicus and his native country; Lond., 1846.- D. Szule, Biographie de Kopernik; Varsovie, 1855. - Westphal, Nic. Copernicus; Constance, 1822, - Czynski, Kopernik et ses travaux; Paris, 1846, in-8°. — F. Arago, Éloge de Copernic.

KOPIÉVITCH ( Élie-Fédorovitch), écrivain russe, né dans la Russie Blanche, vers le milieu du dix-septième siècle, mort à Amsterdam, en 1701. Il fit ses études en Hollande, y embrassa la religion réformée, et fut pasteur à Amsterdam. Tessing, imprimeur de cette ville, profita du séjour que Pierre Ier y fit en 1697 pour obtenir le privilége d'imprimer des livres russes pour son empire, et en confia l'exécution à Kopiévitch. Kopiévitch y publia, en 1699, une Introduction à l'histoire universelle (en russe, in-4°); - en 1700 un Panégyrique de Pierre Ier, en vers latins et russes; une Grammaire Latine à l'usage de la jeunesse russe (in-8°); - un Traité de l'Art Militaire. Ce laborieux philologue a laissé inédits plusieurs ouvrages, notaminent des traductions de classiques (catalogués par les rédacteurs des Mémoires de Trévoux; 1711, p.1658). Il a paru de lui, après sa mort, un Calendrier en 1702 et un Traité de la Navigation, Amsterdam, 1704. pce A. G-N.

Ivan Fédorof, dans le Slovar Evguenia.

*KOPISCH (Auguste), poëte et peintre allemand, né à Breslau, le 26 mai 1799, mort à Berlin, le 3 février 1853. Il s'est fait connaître par ses poésies, Gedichte; Berlin, 1836. Sa chan

(1) C'est ce troisième mouvement, imaginé par Kopernik, qui ne paraît pas avoir été étranger à la decouverte de la nutation de la Terre et du mouvement particulier de l'axe terrestre autour des pôles de l'écliptique, mouvement qui explique la précession des équinoxes.

son Noah est devenue populaire en Allemagne. On lui doit en outre une traduction du Dante; un recueil de chansons populaires italiennes : Agrumi; Berlin, 1837; - et plusieurs tableaux, Les Marais-Pontins, La Grotte d'Azur, remarqués aux expositions de Berlin. C'est Auguste Kopisch qui a découvert, dans le golfe de Naples la célèbre grotte d'Azur. R. L. Conv.-Lex.

KOPISTENSKI ( Zacharie), écrivain russe, archimandrite du couvent de Saint-Antoine de Kief, mort le 8 avril 1626. On a de lui: une traduction slavonne des Commentaires de saint Jean Chrysostome sur les Actes des Apôtres et les Épitres de saint Paul; Kief, 1623 et 1624, in-fol.; — l'Oraison funèbre de l'archimandrite de Pletenetzk; Kief, 1625, in-4° : l'auteur essaye d'y établir que la croyance au purgatoire remonte aux temps apostoliques; un Nomokanon, ou recueil de canons; Kief, Moscou, 1639; Lemberg, 1646; un ouvrage écrit en petit-russien, intitulé Palinodie, dont le manuscrit est conservé dans la Laure de Kief. pce A. G-N.

-

1624 et 1629;

Slovar pisatéliakh doukovnago tchina greko-rossiiskoi Tzerkvi.

KOPITAR ( Barthélemy), philologue russe, né à Repnic (Carniole), le 23 août 1780, mort à Vienne, le 11 août 1844. Il fit ses études à Leibach, passa plusieurs années chez le baron Zoïs en qualité de secrétaire, puis devint censeur à Vienne pour les publications grecques et slaves, enfin conservateur de la bibliothèque de la cour, charge qui lui valut des missions scientifiques à Paris, à Oxford, à Rome et à Munich. Son ouvrage le plus répandu est : Grammatik der Slavischen Sprache in Krain, Kärnthen und Steiermark; Leibach, 1808. Il a publié en outre Glagolita Clozianus; Vienne, 1836, in-fol., et Hesychii glossographi discipulus Russus sec. XII in ipsa urbe Constantinopoli, άлоопασμáτιον codicis Vindobonensis; 1839. Miklosich rassemblé toutes les pièces que Kopitar a publiées séparément, et en a formé deux volumes in-8°, sous ce titre : Barth. Kopitars Kleineri Schriften sprachwissenschaftlichen, geschichtlichen, ethnographischen und rechtshistorischen Inhalts; Vienne, 1857. Ce recueil, abondant en notices biographiques, est essentiel pour ceux qui cherchent à se rendre compte des progrès de la littérature slave, qui née d'hier a déjà des chaires, des bibliothèques et un avenir encore vague, mais incontestablement important. pce A. G-N.

Autobiographie de Kopitar. Mémoires de l'Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg, section philologique et littéraire; 1857, VI, 4.- Conv.-Lexikon.

KOPKE ( Diogo), mathématicien géographe portugais, né à Porto, mort en 1844. Il fut professeur à l'École Polytechnique de sa ville natale, et publia une espèce de tableau synoptique, sous ce titre : Quadro geral da historia Portugueza, segundo as epochas de suas revo

luçoes nacionaes; Porto, 1840, in-fol. Ayant trouvé dans la bibliothèque publique de Porto le manuscrit original d'un des compagnons de Vasco da Gama, que Fernand Lopes de Castanhada avait dû posséder, et qui racontait naïvement le célèbre voyage de 1497, il en entreprit la publication, de concert avec un autre professeur. Il fit imprimer ce livre précieux sous ce titre : Roteiro da viagem, que em descobrimento da India, pelo cabo de Boa-Esperança, fez dom Vasco da Gama em 1497, in-8°, avec cartes. M. da Costa Paiva, professeur de botanique, l'aida dans ce travail. On peut reprocher aux deux éditeurs la rareté des notes dont leur publication est accompagnée; mais il est probable qu'en raison de sa spécialité, c'est à Kopke que l'on doit la petite carte dont le Roteiro est enrichi, et qui marque fort bien la route suivie par Gama. L'auteur de cette notice a traduit ce précieux routier et l'a introduit dans la collection publiée par M. Ed. Charton sous le titre de : Voyageurs anciens et modernes; Paris, 1856, t. III. Cette relation peut être substituée désormais au récit de F. Lopez de Castanheda, en ce qui concerne les incidents du voyage. Les deux éditeurs ont prouvé, dans leur discours préliminaire, que l'auteur était très-probablement un certain Alvaro Velho, qui fit partie des douze soldats chargés d'aller offrir au Zamorin les présents du roi D. Manoel. F. D.

Docum, partic.

KOPP (Fridolin ), archéologue suisse, né en 1691, à Rheinfeld, mort le 17 août 1757. Il entra dans le monastère des bénédictins à Muri, où il fit profession en 1708, et devint plus tard prince-abbé de ce couvent. On a de lui : Vindiciæ Actorum Muriensium pro et contra Marg. Herrgott; Augsbourg, 1750, in-4°; Leipzig, 1751, in-4° : les documents dont Kopp soutenait l'authenticité avaient été publiés par Peiresc en 1618; l'ouvrage de Kopp souleva une polémique assez animée, dans laquelle il entra par la publication de son Epistola Amici ad Amicum super prætensa denudatione anonymi Murensis; 1755, in-4° : la querelle ne cessa qu'en 1765, année où parut l'ouvrage de Wieland, moine de Muri, intitulé: Vindicia Vindiciarum Koppianorum et Actorum Muriensium, in-4°. E. G.

Lutz, Necrolog denkwürdiger Schweitzer. KOPP (Jean-Adam), publiciste allemand, né à Offenbach (comté d'Isenbourg), le 22 mars 1698, mort le 5 avril 1748. Après avoir étudié l'histoire et la jurisprudence à Iéna, il devint en 1719 précepteur des enfants du comte d'Isenbourg. Ce dernier le chargea en 1724 de prendre soin de ses intérêts; six ans après, Kopp fut appelé à conduire les affaires de toutes les branches de la maison d'Isenbourg. En 1736 il fut appelé, sur la recommandation d'Estor, comme directeur de la chancellerie à Marbourg, et fut en cette qualité chargé de diverses négo

ciations, dont il s'acquitta avec succès. On a de lui De Insigni inter S. Romani Imperii Comites et Nobiles immediatos; Strasbourg, 1724, in-4o, et 1728, in-8°; Juris Germanici privati Specimen prius de jure pignorandi conventionali apud veteres Germanos; Francfort, 1735, in-8°; Specimen posterius de Testamentis Germanorum judicialibus et sub dio conditis; Francfort, 1736, in-4°; - Auserlesene Proben des deutschen Lehnrechts (Choix d'Exemples du Droit féodal allemand ); Marbourg, 1739-1746, in-4°; Acta Hanovriensia; Marbourg, 1739, 3 vol. in-fol. : collection d'écrits et de factums concernant la succession d'Hanau ; Historia Juris quo hodie in Germania utimur; Marbourg, 1741, in-8°; Francfort, 1779, in-8°, avec des additions d'Estor; Jus succedendi in Brabantiam quod domus Hasso-Cassellana jure optimo sibi adserit; Marbourg, 1747, in-fol. Kopp a encore laissé quelques ouvrages de moindre importance sur des matières de droit public, ainsi que plusieurs factums concernant des contestations entre divers princes de l'Empire. E. G.

Strieder, Hessische Gelehrten Geschichte. - Hirsching, Histor. liter.-Handbuch.

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KOPP (Charles-Philippe ), jurisconsulte allemand, fils du précédent, né à Birstein, le 16 avril 1728, mort le 6 octobre 1777. Après s'être fait recevoir, en 1750, docteur en droit à Marbourg, il occupa à Cassel successivement divers emplois dans la magistrature, et devint en 1774 président de la cour de cassation. On a delui: De Clausula: Rebus instantibus; Marbourg, 1750, in-4°; Nachricht von der älteren und neueren Verfas sung der geistlichen und Civil-Gerichte in den Hessencasselschen Ländern (Sur la Constitution ancienne et moderne des Tribunaux ecclésiastiques et civils des pays de Hesse-Cassel); Cassel, 1769-1771, 2 vol. in-4°; — Ueber die Verfassung der heimlichen Gerichte in Westphalen (Sur la Constitution des tribunaux secrets de la Westphalie); Goettingue, 1794, in-8°: cet ouvrage fut terminé et publié par Ulrich Frédéric Kopp. E. G.

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KOPP (Ulric-Frédéric), jurisconsulte et paléographe allemand, né à Cassel, le 18 mars 1762, mort le 27 mars 1834. Après avoir étudié la jurisprudence, il occupa successivement dans sa ville natale plusieurs emplois dans la magistrature, et devint, en 1802, directeur des archives de la cour. Deux ans après il se démit de toutes ses fonctions, et vécut depuis à Mannheim, en simple particulier. On a de lui: Handbuch zur Kenntniss der Kurhessischen Landesverfassungund Rechte (Manuel du Droit public et privé de la Hesse Électorale); Cassel, 1796-1804, 7 vol. in-4°; une partie de cet ouvrage est due

-

à Wittich; Bruchstücke zur Erläuterung der deutschen Geschichte und Rechte (Fragments relatifs à des éclaircissements sur l'histoire de l'Allemagne et sur le droit de ce pays); Cassel, 1799-1801, 2 vol. in-4°;- Bilder und Schriften der Vorzeit (Images et Écritures des anciens temps); Mannheim, 1819-1822, 2 vol. in-8° : cet ouvrage, rempli d'érudition, contient une étude sur la Paléographie sémitique et des éclaircissements sur le droit féodal au moyen des miniatures qui se trouvent dans certains manuscrits des coutumes allemandes du moyen âge; - Paleographia critica; Mannheim, 18171829, 4 vol. in-4° : ce livre, fruit de patientes recherches, fait autorité dans ces matières. Kopp avait préparé une excellente édition critique de Martianus Capella, qui fut publiée après sa mort; Francfort, 1836, in-4°. E. G.

Convers.-Lexikon.

*KOPP (Joseph-Eutyche), historien suisse, né à Munster (canton de Lucerne), en 1793. H devint préfet du lycée de Lucerne et plus tard président du département de l'instruction publique de son canton. On a de lui: Beiträge zur Geschichte der eidgenossischen Bünde (Documents pour servir à l'histoire des ligues suisses); Lucerne, 1835, in-8° : dans cet ouvrage, qui contient près de cent pièces inédites, Kopp établissait que la maison de Habsbourg possédait dans les trois cantons forestiers ( Waldstetten) des droits de souveraineté héréditaires comme bailli et landgrave; que dans toutes ses tentatives contre les libertés prétendues anciennes des premiers confédérés l'empereur Albert avait usé de son plein droit, et que le soulèvement des Suisses contre lui n'avait été qu'une insurrection violente et en rien justifiée. Kopp combattait aussi l'authenticité de l'histoire de Guillaume Tell. Ces conclusions eurent un immense retentissement en Suisse et en Allemagne; Kopp fut appelé avec raison le Niebuhr de la Suisse;

Geschichte der eidgenossischen Bünde (Histoire des Ligues suisses); Lucerne, 18451857, 4 vol. in-8° : cet ouvrage, du plus haut intérêt, fruit de vingt années de travail, commence aux temps de Rodolphe de Habsbourg, et va jusqu'à l'an 1322; il doit encore paraître un cinquième volume, qui s'étendra jusqu'à l'an 1336. Kopp a encore publié, en collaboration avec M. Am. Rhyn, la Collection officielle des plus anciens Recès de la Conféderation, avec les alliances éternelles, les traités de paix et autres pactes principaux; Lucerne, 1839 : cet ouvrage, qui contient deux cent trente-deux documents, datés depuis l'an 1291 jusqu'en 1420, est indispensable pour l'étude approfondie de l'histoire du premier siècle de l'existence de la Suisse; il n'est pas dans le commerce; il n'y en a en France qu'un exemplaire, qui se trouve à la bibliothèque de l'Institut. Enfin, Kopp a fait paraître plusieurs articles sur des sujets d'histoire dans le Schweizerische Geschichtsfreund

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