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nit à Clairaut les calculs immenses dont il avait besoin pour établir la théorie de cette fameuse comète. Dès que le succès eut couronné cette grande entreprise, il en publia l'histoire, à la suite d'une traduction des tables planétaires et cométaires de Halley, avec de nombreuses additions. En 1760, chargé de la Connaissance des temps, il changea entièrement la rédaction de cet ouvrage. Une circonstance plus remarquable devait assurer sa célébrité. Deux passages de Vénus fixaient l'attention des savants; l'un devait avoir lieu en 1761, l'autre en 1769. Lalande fit une carte astronomique où l'instant de ces passages était marqué pour tous les pays du monde. Ce travail ingénieux, annoncé dans tous les journaux, lui fit une réputation universelle. Il reçut de tous côtés, des savants et des souverains, des invitations pour aller faire des observations; mais, craignant de perdre un temps précieux, il resta à Paris. Par suite de son immense correspondance, il put faire connaître promptement ce que les astronomes voyageurs avaient observé en différentes parties du globe, et avec l'activité qu'il déployait dans ses travaux, il eut le premier le plaisir d'annoncer à l'Europe le résultat des efforts communs. La distance du Soleil à la Terre fut enfin connue. Le public ne parlait plus que de Lalande. Cette époque du passage de Vénus fut un des moments les plus glorieux de sa carrière astronomique. Il s'appliqua ensuite à l'étude de la marine, sur laquelle il fit des cours et publia des ouvrages encore estimés. Les services qu'il rendit dans cette partie de l'instruction le firent recevoir à l'Académie de Marine de Brest et lui valurent du gouvernement une pension de mille francs qu'il consacra sur-le-champ à l'instruction d'un jeune élève. Lorsque De Lisle résigna sa chaire d'astronomie du Collège de France en sa faveur, Lalande donna à son cours un éclat tout nouveau. Pendant quarante-six ans il en remplit les fonetions avec exactitude, et eut la gloire d'avoir formé les plus habiles astronomes, parmi lesquels il comptait avec orgueil Delambre, Méchain, Piazzi et beaucoup d'autres qui peuplèrent les principaux observatoires de l'Europe. Lalande fit venir pour le seconder un de ses neveux, M. Le Français, qui lui a succédé. Mme Le Français, sa nièce, devint une deses élèves; elle coopéra même à plusieurs de ses ouvrages, ce qui lui donna l'idée de publier plus tard l'Astronomie des dames. En 1802 il légua à l'Institut une somme de dix mille francs pour fonder un prix d'astronomie. Lalande aimait beaucoup les voyages. Il voulait connaître les savants avec lesquels il était en relation. Deux fois il alla visiter l'Angleterre. Il se lia avec William Herschel, et rapporta en France le pendule composé de Harrisson, dont il a donné la description. Il s'occupa ensuite de son voyage en Italie, que lui faisait désirer depuis longtemps son amour pour les arts et l'antiquité. Il parcourut la Suisse, la

Hollande et plusieurs parties de l'Allemagne. Cependant, si Lalande eut en partage les qualités rares de l'intelligence, il fit preuve dans beaucoup de circonstances d'un jugement égaré par l'orgueil. Dans les dernières années de sa vie, il était tellement avide de célébrité qu'il émettait les idées les plus bizarres pour fixer l'attention publique. Ainsi il ne craignit pas de faire imprimer à plusieurs reprises qu'il avait acquis «< toutes les vertus de l'humanité (1) ». Esprit actif et fécond, Lalande a écrit beaucoup; il a abordé tous les sujets, quelquefois heureusement; cependant, on ne peut pas dire qu'il fut un homme de génie.

On peut diviser les travaux de Lalande en trois séries : 1o Ouvrages astronomiques, 2o Ouvrages divers, 3° Mémoires. En 1764 il donna la première édition de son grand Traité d'Astronomie, Paris, 2 vol. in-4°. C'est un répertoire complet de tout ce que l'on savait alors et de beaucoup de méthodes peu répandues. Cet ouvrage, qui est son principal titre de gloire, a été beaucoup critiqué: il est en effet long et diffus; mais il sera toujours consulté par les astronomes, parce que l'auteur a consacré à la partie pratique, aux méthodes du calcul, à la description et à l'usage des instruments la part qui leur appartient. S'il n'a pas, comme Kopernik et Kepler, cu de ces idées neuves qui changent la face de la science, du moins il en a exposé les progrès avec netteté. Avant lui, Cassini, Le Monnier, qui avaient déjà publié des ouvrages sur le même sujet, ne s'étaient pas occupés suffisamment de la partie pratique. Lalande s'attacha donc à réparer cette omission, qui fait la matière de son second volume. Le premier contient les notions générales, le système du monde, la théorie des

(1) N'importe pour quel motif, il fallait qu'on parlât de lui. Il disait qu'il était « une toile cirée pour les censures et une éponge pour les louanges ». On lui a fait un juste reproche d'avoir abusé de la publicité. Quelques années avant sa mort il eut la constance de se tenir tous les soirs sur le Pont-Neuf, pour faire voir aux curieux les variations d'éclat de l'étoile Algol. Mais la police, qui à cette époque s'opposait à tout rassemblement, lui intima l'ordre de ne faire aucune démonstration en dehors de l'Observatoire. Souvent, pour attacher son nom à une idée neuve, il faisait connaître des noms encore obscurs. Comme il était enthousiaste de la découverte de Montgolfier, il fit annoncer qu'il irait à Gotha par une ascension aérostatique; mais son conducteur, gagné à son insu, le fit descendre au bois de Boulogne. Quoiqu'il fût en rapport depuis longtemps avec le directeur de l'observatoire de Gotha, il n'avait pu encore le visiter. Des astronomes vinrent donc au rendez-vous des différentes parties de l'Allemagne ; ce fut un veritable congrès, tout pacifique sans doute, mais qui excita quelques inquiétudes parmi les souverains. Un journal anglais avait même averti le duc de Gotha qu'un astronome français pourrait bien aller porter dans ses États des idées révolutionnaires : on ignorait combien Lalande était opposé à tout bouleversement social. Il s'exposa aux plus graves dangers, après le 10 août 1792, pour sauver la vie à Dupont de Nemours qui s'était caché à l'observatoire du collège Mazarin. Lalande était d'une complexion délicate; cependant, sa santé ne fut presque jamais altérée. En 1767 un excès de travail détruisit en partie son tempérament, mais l'exercice du cheval lui rendit la vie. La diète, l'eau, les lon gues courses, tel était son hygiène.

planètes et des éclipses. On y remarque, à la suite des notes sur les plus célèbres astronomes et sur les ouvrages les plus utiles, des notices historiques et même mythologiques sur les diverses constellations. A cause de ces développements, Le Monnier avait appelé cet ouvrage la grosse Gazelle. Lalande y avait inséré le résumé des leçons de ses trois maîtres, et surtout de La Caille, dont il avait hérité des manuscrits. Il avait réuni tout ce que les anciens avaient de mieux en astronomie, et les méthodes que l'expérience lui suggérait à mesure qu'il s'occupait d'une nouvelle édition (revue et augm.; Paris, 1771-81, 4 vol. in-4°). L'édition précédente ne contenait que quelques pages sur le flux et le reflux de la mer. Un procès pendant à l'amirauté, dans lequel l'Académie des Sciences avait été consultée et dont il fut chargé de faire le rapport, lui donna lieu de voir ce qui manquait à nos connaissances pour le flux et le reflux de la mer. Depuis ce temps il n'avait cessé de rassembler des observations de tous les pays et de tâcher de perfectionner ou de simplifier les méthodes et les calculs de théorie qu'on emploie. Il en est résulté un traité sur les marées, à la suite duquel il a placé un mémoire de Dupuis qui explique la mythologie au moyen des constellations; mais ce traité laisse beaucoup à désirer, parce qu'il a été rédigé trop précipitamment. Le Traité d'Astronomie abrégé, parut à Amsterdam (Paris), 1774 et à Paris, 1775 ou 1795, in-8°. Ses autres ouvrages sont: Astronomie des Dames; Paris, 1785, 1795 et 1806, in-18; - Bibliographie astronomique, avec l'histoire de l'astronomie depuis 1781-1802; Paris (1803), in-4°, augmentée d'une table des matières par Cotte: c'est un catalogue utile et commode de tous les ouvrages que les astronomes peuvent consulter; les articles principaux y sont suivis de notices critiques, que l'on regrette de ne pas voir en plus grand nombre. Ce répertoire, quoique indispensable aux astronomes, convenait à trop peu de personnes pour qu'on pût espérer un débit qui couvrit les frais de l'impression. Le ministre de l'intérieur, François de Neufchâteau, le fit imprimer aux frais du gouvernement. Lalande en avait commencé la rédaction dès 1775; Histoire céleste française contenant les observations de plusieurs astronomes français, t. I, Paris, 1801, publiée de même aux frais de l'État. Lalande ne paraît avoir été que l'éditeur de ce travail, qui fut en partie fait par Michel Le Français-Lalande, son neveu. Des cinquante mille étoiles indiquées, aucune n'a été déterminée par Lalande; mais il avait formé et dirigé l'observateur, et lui avait fourni les moyens de bien observer; car il fit construire l'observatoire de l'École Militaire, malgré la vive opposition du gouverneur de cette école, et fit acheter le quart de cercle qu'originairement l'astronome Bergeret avait fait établir pour le confier à Dagelet. Abrégé de Navigation, historique, théorique et pratique;

Paris, 1793, in-4° : ouvrage dans lequel on trouve les principes de la manoeuvre et ceux du pilotage, les méthodes les plus simples pour se conduire sur mer par longitudes et latitudes, avec des tables horaires pour connaître le temps vrai par la hauteur du Soleil et des étoiles dans tous les temps de l'année et à toutes les latitudes jusqu'à 61°. A la fin du volume se trouvent mentionnés tous les bons livres de navigation qui ne sont pas indiqués dans la Bibliographie astronomique; - Voyage d'un Français en Italie, en 1765-66; Venise et Paris, 1769, 8 vol. in-12, et atlas in-4o; Paris, 1786, 9 vol. in-12. Cet ouvrage renferme l'histoire et les anecdotes les plus singulières de l'Italie et sa description, les mœurs, les usages, le gouvernement, le commerce, la littérature, les arts, l'histoire naturelle et les antiquités, avec des jugements sur les ouvrages de peinture, de sculpture et architecture et les plans de toutes les grandes villes d'Italie; - Traité des Canaux de Navigation; Paris, 1778, in-fol. : composéen visitant dans toute son étendue le canal du Languedoc; De la Description de neuf Arts différents: art du papetier, 1761; du parcheminier, 1762; du cartonnier, du chamoiseur, 1764 ; dutanneur, 1764; du mégissier, 1765; du maroquinier, de l'hongroyeur, 1766; du corroyeur, 1767; Discours qui remporta le prix de l'Académie de Marseille en 1757 sur ce sujet : L'esprit de justice fait la gloire et la sûreté des empires;

Discours sur la douceur; Bourg en Bresse, 1780, in-8°. L'auteur le relisait chaque année pour y prendre des règles de conduite, dont il s'écartait trop souvent; Discours prononcé à Lyon dans lequel il établit la préférence que l'on doit à la monarchie sur toute autre forme de gouvernement doctrine qu'il a professée même dans les circonstances les plus orageuses; les Éloges de Lavoisier, de Bailly, Delisle, etc. Lalande est encore auteur d'un grand nombre de mémoires et d'observations, parmi lesquels on cite Mémoires sur la parallaxe de la Lune et sur la distance de la Terre, dans lesquels on applique les nouvelles observations faites en 1751 et 1752, à Berlin et au cap de Bonne-Espérance, à un sphéroïde aplati, pour en déduire les parallaxes dans différents points de la Terre (ann. 1752, 1753, 1756, 1787); Mémoires sur les équations séculaires, et sur les moyens mouvements du Soleil, de la Lune, de Saturn, de Jupiter et de Mars, avec des observations Tycho-Brahé, faites sur Mars en 1593, tiré des manuscrits de cet auteur. Problème de gne monique: tracer un cadran analemmatique, a mutal, horizontal, elliptique, dont le style so une ligne verticale indéfinie, avec une planche Examen des erreurs que l'on peut commettre dans la mesure des hauteurs méridiennes, ou des hauteurs correspondantes, avec des tables des corrections qui en résultent, et une pl. (ann. 1757); Sur la Théorie de Mercure en cinq

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mémoires (ann. 1766, 1767, 1768 et 1786). Le premier renferme la détermination du lieu de l'aphélie, fondée sur des nouvelles observations; le second expose le mouvement de l'aphélie et le mouvement moyen de Mercure, sa révolu. tion et sa distance déduites des anciennes observations, avec un commentaire sur la partie de l'Almageste où elles sont rapportées; dans le troisième, l'auteur détermine l'excentricité et le lieu moyen de Mercure; dans le quatrième, les perturbations qu'il éprouve par l'action des autres planètes; dans le cinquième, il rectifie les éléments de Mercure, etc. (1767); — Mémoires sur les taches du Soleil et sur sa rolation (1776 et 1778); Mém. sur la planète d'Herschell (1779 et 1787); Sur la durée de l'année solaire (1782); · Observations de huit mille étoiles boréales, faites à l'École militaire avec un grand quart de cercle mural, en deux parties (1789 et 1790). Les ouvrages auxquels de Lalande a plus ou moins participé ont pour titre: Histoire de l'Académie des Sciences pour les années 1757-1760;- La Connaissance des Temps, qu'il rédigea, après Maraldi, de 1759 jusqu'en 1775, et dont il reprit la rédaction de 1794 à 1807; L'Ancien Mercure; Journal des Savants (de 1760-92): il y fournissait tous les articles concernant les mathématiques et la physique. Ainsi on cite particulièrement trois Lettres sur le Platine (janvier et juin 1758; février 1760). C'est le premier écrit qui ait fait connaître en France ce nouveau métal; Remarques sur les Monnaies du Piémont (décembre 1767); Homonymie de neuf Lalande (novembre 1791, p. 694). Il a aussi travaillé au Nécrologe des hommes célèbres de France (1767-82); au Journal de Physique, où il inséra en 1802 quatre articles sur la planète Piazzi (Cérès); au Magasin Encyclopédique. Enfin, on trouve de lui divers articles dans les Acta Eruditorum de Leipzig, les Philosophical Transactions, les Mémoires de Berlin, de Dijon, le Dictionnaire des Mathématiques de l'Encyclopédie Méthodique.

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JACOB.

Floge de Lalande, par Delambre ( Mém. de l'Institut, t. VIII, 1807). - Moniteur des to et 11 janvier 1808. — Mme de Salm, Eloge de Lalande, dans le Magasin encyclopédique, 1810, t. II, p. 288-325.

LALANDE (Michel-Jean - Jérôme LEFRAN ÇAIS DE ), astronome français, neveu du précédent, né à Courcy, près de Coutances (Normandie), le 21 avril 1766, mort le 8 avril 1839. Venu tout jeune à Paris, il se livra à l'astronomie sous la direction de son oncle dès 1781, fit un grand nombre d'observations, établit la théorie de l'orbite de la planète Mars, décrivit la partie du ciel stellaire visible en France, et compta jusqu'à cinquante mille étoiles sur l'horizon de Paris. Il fournit beaucoup d'articles et de notes à la Connaissance des Temps. En 1792, il aida Delambre dans la mesure de triangles aux environs de Paris. Telle était son ardeur à l'observation des astres qu'on disait «< qu'il avait contracté l'habi

tude de dormir un œil ouvert. » Il épousa, en 1788, Marie-Jeanne-Amélie Harlay, qui partageait son goût pour l'astronomie et aida son oncle dans le calcul des Tables horaires qui font partie de l'Abrégé de Navigation. Cet amour des sciences lui valut un madrigal qui finissait par ces deux

vers:

Si vous n'étiez et le sinus des Grâces

Et la tangente de nos cœurs.

Par le crédit de son oncle, Michel de Lalande entra, le 26 décembre 1801, à l'Institut, où il remplaça Bory, dans la classe des Sciences, section d'astronomie. Il devint aussi membre adjoint du Bureau des Longitudes et directeur de l'Observatoire de l'École Militaire, où il fit ses observations. Enfin il suppléa son oncle dans sa chaire d'astronomie au Collège de France. On lui attribua à tort l'Astronomie des Dames. Il a eu M. Liouville pour successeur à l'Académie des Sciences. Ses Tables de Mars ont paru en 1801, et ses catalogues d'étoiles dans divers volumes de la Connaissance des Temps. Son observation de l'éclipse de lune du 20 mars 1783 fut publiée dans le Journal de Paris. L. L-T.

De Lalande, Bibliogr. Astronomique, p. 597. — Arnault, Jay, Jouy et Norvins, Biogr. nouv. des Contemp. - Quérard, La France Litteraire.

LALANDE (Luc-François), homme politique hébraïsant et français, né à Paris, et mort dans la même ville, en 1808, entra dans la congrégation de l'Oratoire, où il se fit remarquer par l'étendue de ses connaissances. Il professa la langue hébraïque et la théologie dans plusieurs établissements de cet institut. Lorsque la constitution civile du clergé eut été décrétée par l'Assemblée nationale, il prit la défense des principes consacrés par elle, en publiant l'Apologie des Décrets de l'Assemblée nationale sur la constitution civile du clergé; Paris, Froullé, 1791, in-8°, et un supplément. Cet écrit, qui eut trois éditions dans la même année, fixa sur lui l'attention de l'évêque métropolitain de Paris, qui le choisit pour son premier vicaire; mais bientôt il fut lui-même appelé par le corps électoral de la Meurthe aux fonctions d'évêque constitutionnel de ce département. Il voulut d'abord décliner cet honneur; mais, entraîné par les sollicitations de toutes les autorités du temps qui lui envoyèrent des députations à Paris pour vaincre sa résistance, il finit par accepter cette mission. On n'eut qu'à se louer de l'esprit de conciliation qu'il apporta dans l'exercice de son ministère, autant que les circonstances purent le lui permettre. L'aménité de son caractère lui fit aussi beaucoup d'amis, tandis que la partie dissidente du clergé, qu'on appelait alors réfractaire, publiait contre lui plusieurs libelles où sa doctrine et même sa personne n'étaient pas ménagées (1). Il prononça

(1) Le titre de quelques-uns de ces libelles en révèle suffisamment l'esprit: Le fanatisme de l'ignorance confondu, in-8° de 46 pages. - Parallèle des Principes de

dans l'église cathédrale de Nancy l'éloge de Simaire d'Étampes, qui avait été vicmoneau, time des fureurs populaires, en voulant faire exécuter la loi. Ce discours a été imprimé sous le titre d'Éloge funèbre de saint Guillaume Simoneau, prononcé le 3 juin 1792, dans l'église cathédrale de Nancy; Nancy, 1792, in-4°. Lalande fut nommé, par le même collége électoral, membre de la Convention nationale; il vota dans cette assemblée avec le parti modéré, et lors du procès de Louis XVI, il opina pour le bannissement hors du territoire français. Craignant les persécutions, il déclara renoncer aux fonctions ecclésiastiques. Aussi ne fut-il pas appelé au concile national des évêques et des prêtres constitutionnels qui se réunit à Paris, en l'an de la république. Lalande fut du nombre des conventionnels qui firent partie du Conseil des Cinq Cents; il y siégea jusqu'au 1er prairial an vi, et finit par occuper l'emploi d'archiviste de la police. Pendant la durée de son épiscopat éphémère, il publia plusieurs instructions et lettres pastorales, destinées au clergé et aux fidèles de P'Église constitutionnelle. On lui doit aussi la quatrième édition de la Grammaire Hébraïque de Masclef; Paris, 1781, 2 vol. in-12. Il n'a point d'article dans la Biographie universelle de L.-G. Michaud, quoique les plus minces conventionnels y aient trouvé leur place.

J. LAMOUREUX.

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LA LANDELLE (Guillaume-Joseph-Gabriel DE), romancier français, né à Montpellier, le 25 mars 1812. Il fut officier de la marine royale, ensuite capitaine de long cours. Depuis 1840, il a fourni à divers journaux des feuilletons et romans maritimes, dont la plupart ont été publiés à part. Ses principaux ouvrages sont : Histoire de Duguay-Trouin; 1844, in-12; Le Quart de nuit, contes et causeries d'un vieux navigateur; 1845, in-18; La Gorgone; 1846, in-8°: a paru d'abord dans le journal L'Époque, et en 1856 dans Le Siècle; tures d'un gentilhomme, ou l'Émigration de la Bretagne en 1793; 1847, 2 vol. in-8° : a paru d'abord dans le L'Univers; 1847, in-8°; - La Couronne navale; 1848, in-8°; réimprimée en 1851, 9 vol. in-8°; Docteur Esturgeot; 1849, 2 vol. in-8°; Iles de glace; 1848-1850, 4 vol. in-8°; Roi des rapaces; 1850, 4 vol. in-8°; Trocador; 1851, 2 vol. in-8°; aux serpents; 1852, 2 vol. in-8°;

- Aven

Frise-Poulet;

--

Le

Les

Le

Le Le Morne Le Ta

M. Lalande avec les hérétiques. Nous trouvons dans le Catalogue de la Bibliothèque dramatique de M. de Soleinne, sous le n° 2399, tome II, la mention d'une pièce de théâtre, fort rare, intitulée : La Prophétie accomplie, ou le Tartuffe moderne, drame en quatre actes de 84 pages, lequel est dirigé contre M. Lalande, évêque constitutionnel. Une note curieuse du bibliophile Jacob accompagne cette indication.

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Les

· Falkar le

bleau de la mer, batailles et combats; 1852, in-18, et dans la Revue contemporaine; Princes d'Ébène; 1852, in-8°; Rouge; 1852, 5 vol. in-8°; 'Le Coureur d'aventures; 1852, 3 vol. in-8°; L'Usurier sentimental; 1853, 3 vol. in-8°; La Vie du Marin, poëme; 1853, in-12; Le Château de Noirac; 1854, 2 vol. in-8°, et en 1855 dans La Patrie;- L'Honneur de la Famille; 1854, 2 vol. in-8°; L'Eau et le Feu; 1855, 2 vol. in-8°; Les deux Routes de la vie; 1855, 4 vol. in-8°; 1856, 2 vol. in-8" : a paru dans la Patrie; Le Dernier des Flibustiers; 1856, in-4": publié d'abord dans L'Écho du Nord, et dans L'Assemblée nationale; réimprimé en 1857 avec Le Roi des Rois, 5 vol. in-8°; · Don Graviel l'alferiez, in-8°, et dans l'Impartial du Nord; - La meilleure Part; 1856, 4 vol. in-8°; - Les Épaulettes d'Amiral; 1858, in-18; Contes d'un marin; 1858, in-16; L'Aiguillette d'Or, etc. G. DE F.

Journal de la Librairie. — Documents particuliers. LALANNE (Michel), poëte français, né en 1793, à Castres, mort en octobre 1825. A l'âge de vingt ans, il vint à Paris pour se livrer à ses goûts littéraires, fit insérer dans le Mercure une ode sur l'incendie de Moscou, et donna en 1814 au théâtre de l'Odéon une comédie en vers intitulée : Les Mécontents, ou le choix d'un état, imprimée en 1818 à Bordeaux. Il a encore fourni à divers recueils quelques morceaux de poésie légère, où l'on retrouve un talent agréable. K. Mahul, Annuaire nécrologique.

*LALANNE (Jean-Baptiste), poëte français, né à Dax, en 1772. Il cultiva le genre didactique, et donna plusieurs petits ouvrages en vers, où il rivalisait avec Castel. Chénier, qui n'aimait pas ce genre didactique, traita sévèrement Lalanne ainsi que ses émules. «< Sans doute, dit-il, M. Castel, M. Lalanne et M. Michaud ont fait preuve de quelque talent pour écrire en vers; mais savent-ils changer de ton? savent-ils aimer la nature? et les continuelles descriptions qu'ils accumulent avec complaisance ne fatiguent-elles pas un peu l'attention du lecteur le plus favorablement disposé? »> Palissot se montra plus bienveillant, et le félicita d'avoir, à l'exemple de Castel, bravé le préjugé qui proscrivait de la poésie le nom de nos légumes. Lalanne avait en effet osé dire :

Légumes nourriciers, oui, de vos noms divers,
Si Phœbus n'avouait, j'embellirais mes vers.
A ces noms ennoblis accoutumant l'oreille, :
Ma muse vengerait le persil et l'oseille;
Peut-être en ma faveur le dédain désarmé
Sourirait dans mes chants an cerfeuil parfumė.
L'ail aux sucs irritants, l'épinard salutaire,
Au censeur délicat pourrait ne pas déplaire.
Le navet dont l'Auvergne ensemence ses monts
Paraîtrait hardiment sans craindre les affronts;
La carotte offrirait sa racine dorée,
Et je peindrais la plante à Memphis adorée.
Le chou même, le chou, parure de mes vers
Braverait le mépris ainsi que les hivers.

On a de Lalanne: Le Potager, essai didactique;
Paris, an vIII (1800), in-8°; - Voyage à So-

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M. J. Chénier, Tableau hist. de l'état et des progrès de la Litter. franç. depuis 1789. Palissot, Mémoires sur la Litterature. Arnault, Jay, Jouy et Norvins, Biog. nouv. des Contemp. - Quérard, La France Littér, * LALANNE (Jean-Philippe-Auguste), naturaliste et écrivain pédagogique français, né à Bordeaux, le 7 octobre 1795. Il était à dix-huit ans chirurgien interne à l'hôtel-Dieu de Bordeaux, quand il fit choix de l'état ecclésiastique. Il est chanoine honoraire de Bordeaux, directeur du collége Stanislas et membre de la Société Linnénne à Bordeaux. On a de lui: Manuel Entomologique pour l'étude des lépidoptères de France; 1822, 2 vol. in-8°; -Appel à l'opinion publique pour la défense du clergé; 1828, in-8°; Liberté d'enseignement, contre la raison d'État ; 1840, in-8°; - Influence des Pères de l'Église sur l'éducation publique; 1850, in-12; Extraits de Tertullien; 1853, in-8°; - Poésies de l'enfance; 1854, in-8°; Notice sur le couvent des Carmes; Paris, 1855, in-12; Cyrille, tragédie classique; 1856, in-8°; Rhétorique élémentaire et complète; 1857, in-12. G. DE F. Renseignements particuliers.

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LA LANNE (Léon-Louis-Chrétien), ingénieur français, né à Paris, le 3 juillet 1811. Élève de l'École Polytechnique en 1829, il entra dans le corps des ponts et chaussées en 1831, et parvint au titre d'ingénieur en chef de deuxième classe. Il aida M. Arnoux dans la construction du chemin de fer à wagons articulés de Paris à Sceaux. Au moment de la dissolution des ateliers nationaux, en 1848, il fut chargé de remplacer M. Émile Thomas, leur directeur. L'insurrection de juin ne l'empêcha pas de remplir ses fonctions, et même à travers les barricades les journées furent payées aux ayantdroits. Chef de bataillon de la 11° légion de la garde nationale de Paris, M. Léon Lalanne fut arrêté, au mois de juillet 1849, comme ayant pris part au mouvement du 13 juin; mais le 5 août la chambre du conseil du tribunal de la Seine déclara qu'il n'y avait pas lieu à suivre contre lui. En 1852 il accepta la direction des travaux publics en Valachie, et à l'arrivée des Russes en 1854 il quitta ce pays. En 1855 il fut chargé par le gouvernement français de construire une route militaire de Rassowa à Kustendje, et plus tard de la pose du télégraphe électrique à travers les principautés danubiennes. En 1856 il accepta la direction de la construction des chemins de fer de l'ouest en Suisse, ce qui lui a valu le grade d'officier de la Légion d'Honneur, le 28 juin 1856. On a de lui Mémoire sur l'arithmo-planimètre, machine arithmétique et géométrique donnant facilement les résultats des opérations les plus compliquées de calcul et de planimétrie; Paris, 1840, in-8°; Essai philosophique sur la Technologie (extrait de l'En

cyclopédie nouvelle); Paris, 1840, in-8°; Tables nouvelles pour abréger divers calculs relatifs aux projets de routes, principalement les calculs des terrasses et des plans parcellaires, précédées d'un mémoire sur leur construction et leur usage; Paris, 1840, in-8°; - Collection de Tables pour abréger les calculs relatifs à la rédaction des projets de routes et de chemins de toutes largeurs; Paris, 1842, in-4°, avec planches; Tables graphiques des superficies de déblai et de remblai pour les routes et chemins de six mètres de largeur; Paris, 1843, in-plano; Nouvelles Tables graphiques donnant sans calcul les superficies de déblai et de remblai, et les largeurs nécessaires à la rédaction des projets de chemins de fer; Paris, 1843, 2 pl. in-plano; Instruction pratique pour l'usage des nouvelles Tables graphiques donnant les superficies de déblai et de remblai des chemins vicinaux de six mètres de largeur avec fossés d'un mètre; Paris, 1843, in-8°; - Sur la représentation graphique des tableaux météorologiques et des lois naturelles en général, appendix au Cours complet de Météorologie de L.-F. Kaemtz, traduit et annoté par M. Ch. Martins; Paris, 1843, in-12; Description et usage de l'abaque ou compteur universel, qui donne à vue les résultats de tous les calculs d'arithmétique, de géométrie, de mécanique pratique, etc.; Paris, 1845, in-32; 1851, in-12; — Instruction pour l'usage de l'abaque des équivalents chimiques qui donne à vue les résultats numériques de toutes les combinaisons et réactions mutuelles des corps simples et des corps composés en proportions définies ; Paris, 1846, 1851, in-12; Instruction sur les règles à calcul, et particulièrement sur la nouvelle règle à enveloppe de verre; Paris, 1851, in-12. M. Léon Lalanne a donné au recueil intitulé : Instruction pour le peuple; cent traités sur les connaissances les plus indispensables : Arithmétique et Algèbre; Mécanique et Machines; machines à vapeur; Travaux publics et voies de communication. Il est un des rédacteurs de Un million de faits, aide-mémoire universel des sciences, des arts et des lettres; de Patria, la France ancienne et moderne, où il a fourni : Travaux publics, finances, commerce et industrie, état militaire, population, administration intérieure et extérieure. Il est un des auteurs du Guide pour le choix d'un état. II a donné aux Annales des Mines: Note sur les terrains d'une partie de la vallée du Donetz (tome XVI), et diverses traductions de mémoires scientifiques allemands; aux Annales des Sciences naturelles : Notes sur l'architecture des abeilles (tome XIII); aux Annales des Ponts et Chaussées: Note sur les deux premiers chemins de fer de l'empire d'Autriche (1839); Note sur le cylindre employé à la compres

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