Imágenes de páginas
PDF
EPUB

falut des hommes, qui ne fe pouvoient fauver par eux-Lib. 111. c. 22. mêmes, & avoient befoin de fon fecours. S. Irénée prouve amplement tout cela, par les écritures.

c. 32.

[ocr errors]

Dans le quatriéme livre, il prouve la doctrine catholique, principalement par les paroles de Jefus→ Christ. Voici comme il parle de l'euchariftie. Après ávoir montré que les facrifices extérieurs étoient inutiles fans la charité, & les vertus intérieures, il ajou te, parlant de Jefus-Chrift: Conseillant à fes difciples d'offrir à Dieu les prémices de fes créatures, non com> me s'il en avoit besoin, mais afin qu'ils aient l'avantage de la reconnoiffance: il prit le pain, qui eft l'ouvrage du Créateur, & rendant graces, il dit: Ceci est mon corps; & de-même prenant le calice, felon nous, ouvrage du Créateur, il déclara que c'étoit fon fang; & enfeigna la nouvelle oblation du nouveau teftament, que l'églife ayant reçue des apôtres, offre à Dieu par tout le monde, fuivant ce qui eft dit en Malachie: Du levant au couchant mon nom est glorifié Malach. 1. 11. entre les nations, & en tout lieu on offre à mon nom la victime & le facrifice pur. Il dit enfuite: Il y a ici c.34.P.3627 des oblations, comme il y en avoit là. Il y avoit des sacrifices dans l'ancien peuple, il y a des sacrifices dans l'églife. Il n'y a que l'efpéce de changée parce que ce ne font plus des efclaves qui offrent, mais des gens libres. Et enfuite: Il n'y a que l'églife qui offre cette oblation pure au Créateur, lui offrant avec action de Ibid. p. 363. graces fon ouvrage: les Juifs n'en offrent plus. Jon

B.

A.

Et encore parlant des hérétiques: Comment pours ront-ils être affurés que le pain de l'euchariftie eft le corps de leur Seigneur, & le calice, fon sang, s'ils ne le connoiffent pas pour le Fils du Créateur? Et Ibid. B.

char. liv. 11. c.

que

comment difent-ils que la chair, qui eft nourrie du corps & du fang du Seigneur, eft fujete à la corruption, & ne reçoit point la vie? Qu'ils changent d'opinion, ou qu'ils ceffent d'offrir ce que j'ai dit. Et encore: Comme le pain qui vient de terre, recevant l'invocation divine, n'eft plus un pain commun, mais l'euchariftie compofée de deux choses, l'une terrestre, & l'autre célefte; ainfi nos corps recevant l'euchariftie, ne font plus corruptibles, mais ont l'efpéranPerron. Eu- ce de la réfurrection. Les deux chofes dont il dit l'euchariftie eft compofée, font la chair de JesusChrist terreftre, & de même nature que la nôtre, & fon efprit, c'est-à-dire son ame & fa divinité, par laquelle il eft du ciel & célefte. Il dit encore contre les Marcionites: Comment donc le Seigneur, s'il est fils d'un autre pere, prenant le pain qui eft l'ouvrage du Créateur, a-t-il déclaré qu'il est son corps, & affuré que la liqueur mêlée dans le calice est son sang? Et contre ceux qui nioient que la chair pût devenir incorruptible: Il s'enfuivroit que le Seigneur ne nous auroit point rachetés de fon fang; & que le calice de l'eucharistie ne feroit point la communication de fon fang, ni le pain que nous rompons, la communication de fon corps.

1. Cor. xv. 47. L. IV.c. 57. L. v. c. 2.

XXVII. Vraie églife. lib. xv. c. 43.

S. Irénée recommande en ces termes la foumiffion à l'églife: Il faut obéir aux prêtres qui font dans l'églife, qui tiennent des apôtres la fucceffion, comme nous avons montré, qui avec la fucceffion de l'épifcopat ont reçu la grace certaine de la vérité, selon le bon plaifir du Pere. Les autres qui fe féparent de la fucceffion principale, & qui font des affemblées, quelque part que ce foit, doivent être tenus pour fufpects,

C.

fufpects, foit.comme hérétiques, foit comme fchifmati ques & fuperbes, foit comme hypocrites, & agiffant par intérêt & par vaine gloire. Et enfuite: Où font les graces du Seigneur, c'est-là qu'il faut apprendre 45. la vérité de ceux qui ont reçu des apôtres la fucceffion de l'églife, & qui confervent la doctrine saine & entiere. Et ailleurs, après avoir montré comme l'homme vraiment spirituel juge chaque espéce d'hérétique, il ajoute: Il jugera les faux prophétes, qui, fans avoir reçu de Dieu le don de prophétie, mais par vainė, c. 61. gloire, par intérêt, ou par opération du malin esprit, font femblant de prophétifer, mentant contre Dieu. Il jugera auffi ceux qui font des fchifmes, qui font cruels, fans amour de Dieu, regardant leur utilité, plutôt que l'unité de l'églife: qui pour de petits sujets déchirent le corps de Jefus-Chrift, fi grand & fi glorieux, & le tuent, autant qu'il eft en eux: parlant de paix, & faifant la guerre, paffant le moucheron, & avalant le chameau: car ils ne peuvent faire de correction, qui égale le mal du fchifme. Il jugera tous ceux qui font hors de la vérité, c'est-à-dire hors de l'églife. Et un peu après: La vraie science eft la doctrine des apôtres, l'ancien état de l'églife par tout le c.63. monde, & le caractere du corps de Jefus - Chrift, fuivant les fucceffions des évêques, à qui ils ont confié l'églife de chaque lieu : qui eft parvenue jufqu'à nous, confervée fincerement par l'explication entiere & fidéle des écritures. Et la charité, qui eft le plus excellent de tous les dons, plus précieux que la fcien- c. 64. ce, & plus glorieux que la prophétie. C'est par cette charité que l'églife, en tous lieux & en tous tems, envoie au pere une multitude de martyrs. Les autres Tome I.

PPP

L. v. c. 20.

n'en peuvent montrer chez eux, & ne difent pas
même que le martyre foit nécessaire: fi ce n'eft qu'il
s'en trouve un ou deux, qui aient été confondus avec
nos martyrs, & menés ensemble au fupplice.

Il dit encore: Dieu a mis dans l'églife toutes les
Z. 1. c.40. opérations du Saint Efprit, aufquelles ne participent
point ceux qui ne viennent pas à l'églife, mais fe pri-
vent de la vie, par leurs mauvaises opinions, & leurs
mauvaises œuvres: car où eft l'églife, là eft l'efprit
de Dieu, & où eft l'efprit de Dieu, là eft l'églife. L'ef-
prit eft la vérité. C'eft pourquoi ceux qui n'y ont point
de part, ne reçoivent point des mammelles de la mere
la nourriture de la vie, ni l'eau pure,
dont le corps
de Jesus - Christ est la fource. Et ailleurs, parlant des
hérétiques: Tous ceux-là font bien depuis les évêques,
à qui les apôtres ont confié les églifes. Et parce qu'ils
font aveugles pour la vérité, il faut par néceffité qu'ils
s'égarent en divers chemins. Mais la voix de ceux qui
font de l'églife, fait le tour du monde, ayant la tra-
dition ferme des apôtres, & nous ouvre les yeux pour
voir tous une même foi, méditant tous les mêmes
préceptes, gardant tous la même forme du gouver
nement dans l'églife, avec la même efpérance. La
prédication de l'églife eft vraie & ferme, montrant
par tout le monde la même voie de falut. C'est le
chandelier à fept branches, qui porte la lumiere de
Jefus Chrift. Ceux donc qui abandonnent la doc-
trine de l'églife, accufent d'ignorance les faints prê→
tres, ne confidérant pas combien un ignorant pieux
est au-deffius d'un fophifte impudent & blafphé÷

XXVIII. Libre arbitre.

mateur. L

Saint Irénée enfeigne en plufieurs endroits le libre

[ocr errors][ocr errors]

Lib. tv. c. 9. 29.71.72.

arbitre de l'homme, comme de l'ange; & que lui feul a été la caufe de fa perte, & l'eft encore tous les jours: Que c'eft la raison des préceptes, des exhortations, des reproches, des louanges, des récompenfes & des peines. Il montre que la caufe du mal n'est point de la c. 73.74part de Dieu, mais de la créature, qui eft effentiellement imparfaite, & moindre que le créateur, & qu'il ne faut point l'accufer de n'avoir pas empêché qu'il y eût du mal. Par fa bonté, dit-il, il nous a bien don- .75 né le bien, & nous a fait hommes libres & femblables à lui. Par fa providence il a connu l'infirmité humaine, & fes fuites: par fa bonté & fa puissance il a voulu furmonter la nature de la substance créée. Car il falloit premierement que la nature parût: & enfuite que ce qui eft mortel, fût vaincu & abforbé par l'immortalité, & que l'homme devint l'image parfaite de Dieu. Le mal que Dieu fait aux hommes, pour punir c. 77. leurs crimes, eft un bien par rapport à fa juftice. Selon la nature, nous fommes tous enfans de Dieu, parce que nous fommes tous fes créatures. Selon l'obéiffance & la foi, tous ne font pas enfans de Dieu : mais ceuxlà le font, qui croient en lui, & qui font fa volonté: les autres font les enfans & les anges du diable, en faifant fes œuvres. Henfeigne manifeftement le péché originel, en difant: Que les hommes ne peuvent être fauvés de l'ancienne plaie du ferpent, finon par la foi en celui qui étant élevé de terre, a tout attiré à foi. Et ailleurs: Que le péché du premier homme a été corrigé par le premier né qui eft Jefus - Chrift.

c. 79.80.

[merged small][ocr errors]

Lib. xv.c. "g. in Jul.

I. C.

[ocr errors]
[ocr errors]

Il dit: Que comme dans le nouveau teftament la foi L. IV. 6.47. eft accrue, auffi la pratique de la vertu doit être plus exacte: puifqu'il ne nous eft pas feulement ordonné

« AnteriorContinuar »