faintes Ecritures, une veritable inftruction, pour favoir quelle punition un crime fi horrible de mon fils femblable à Abfalon, a merité felon les loix divines, fuivant les ,, autres exemples des faintes Ecri,,tures, & felon les preceptes: ce que vous nous donnerés par écrit ,,figné de la propre main d'un cha,, cun, afin qu'étant fuffifamment éclairés dans cette affaire nous ne chargions en rien notre confcience. Ainfi nous mettons notre confiance en vous, comme gardiens des loix divines, fuivant votre ,, dignité; comme fidelles pafteurs ,, du troupeau Chrétien, & comme bien intentionnés pour la patrie; ,, & nous vous conjurons par les jugemens de Dieu & par votre facre, de proceder en cela fans ,, aucune diffimulation & fans crainte. duction fort ample de crimes prefque inouïs dans le monde dont ca mon fils eft coupable, & qu'il a c commis contre nous fon Seigneur « & fon Pere. са Quoique felon toutes les loix divines & civiles, & furtout fui-« vant celles de Ruffie, qui excluent.<<< toute jurisdiction entre un pere & « un enfant, même parmi les parti- « culiers, nous ayons un pouvoir ca affés abondant & abfolu de juger « notre fils fuivant fes crimes, felon « notre volonté, fans en demander CG avis à perfonne: cependant comme « il eft affés ordinaire qu'on ne foit « point auffi clair - voyant dans fes propres affaires, qu'on l'eft dans « celles des autres, & comme auffi«< les Medecins même les plus experts " ne rifquent point de fe traiter eux- «< mêmes, & qu'ils en appellent d'autres dans leurs maladies; craignant Dieu s & de charger ma confcience de quel- & que peché, c'eft pour cette raifon que« nous vous expofons notre état, « & que nous vous y demandons du se remede: car nous apprehendons « la mort éternelle, fi ne connoiffant peut-être point la qualité de notre s mal nous voulions nous en gué ,, rir feuls, vû principalement que j'ai juré fur les jugemens de Dieu, ,,& que j'ai promis par écrit le pardon à mon fils, & je l'ai enenfuite confirmé de bouche, au ,, cas qu'il me dît la verité. دو Quoique notre fils ait violé fa promeffe, en faifant les chofes les plus importantes touchant fes deffeins de rebellion contre nous fon Seigneur & fon pere; toutefois » pour ne nous écarter en rien de ,, nos obligations, je vous prie de ,, penser à cette affaire, & de l'examiner férieufement & avec atten,, tion, pour voir ce qu'il a merité fans me flatter, ni apprehender ,, que s'il ne merite qu'une legere punition, & que vous le jugiés ainfi, cela me foit defagréable: car je vous jure par le grand Dieu, & par fes jugemens, que vous n'avés abfolument rien à en craindre. Ne faites point réflexion nonplus fur ce que vous devés juger le fils de votre Souverain; mais fans avoir égard à la perfonne, rendés juftice, & ne perdés pas que votre ame & la mienne, afin notre confcience ne nous reproche rien au jour du terrible jugement, & que notre patrie ne foit point lefée. Le 16 Juin le Confeiller - Privé Pierre Tolftoi a declaré par ordre de fa Majefté Czarienne aux Ministres, au Senat, à l'Etat Militaire & au Civil, que comme elle a mis entre leurs mains le Procès de fon fils Alexis Petrowitz, afin qu'ils en prononcent le jugement, Elle veut & entend qu'il se faffe dans la forme requife, & avec tout l'examen neceffaire; c'eft pourquoi fa Majesté les autorife & leur donne le pouvoir d'examiner le Czarewitz Alexis Petrowitz, s'ils le trouvent à propos, fur quelque affaire que ce foit, de le faire comparoître & de l'interroger fur ce qui fera neceffaire. Sur cet ordre exprès de fa Majefté Czarienne Mrs les Miniftres, le Senat & les Etats qui étoient prefens & affemblés ayant ouï la lecture de toutes les pieces précedentes, font convenus d'interroger le Czarewitz fur les points fuivans, 1 P Points d'interrogatoire du Czarewitz Alexis Petrowitz. Il a declaré au fujet de la lettre de Bleyer, que la copie en avoit été couchée dans une lettre de Schonborn; mais qu'il n'y avoit ,, eu aucune inclufe dans celle du,, dit Schonborn du 24 Avril. Cela ne peut pas être parce ,, que le Comte Schonborn y mar,, que de fa propre main qu'il en,, voie une copie de ce qu'on écri voit de Mofcou; de forte qu'il n'eft pas poffible que le Comte ait oublié de coucher cette inclufe dans fa lettre; il paroît même ,, qu'il l'a envoyée exprès pour faire ,, part au Czarewitz de ces nouvelles-là. دو دو Cela eft conforme auffi à la declaration la fille Afrofini a que ,, donnée, de ce que le Czarewitz lui avoit dit d'une rebellion aux environs de Mofcou, dont il prétendoit être informé par des lettres: de forte qu'il paroît qu'il a eu de ,, ces fortes de lettres, de qui que ,, ce foit qu'il les ait eues. |