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INTITULÉ

OUE ITS E.
SE.

SOMMAIRE.

Dans ce Chapitre Ouei-tfe, frere du Roi, déplore le fort de la Dynastie regnante: Ki-tfe, qui prévoit les malheurs dont elle eft menacée, fait un court tableau des crimes auxquels on fe livroit, exhorte Ouei-tfe à prendre la fuire pour conferver fa vie, & promet de ne le pas abandonner. Ce Chapitre eft dans les deux textes.

OUEI-TSE-(1) dit: Chefs (2) de l'Empire, la Dynaftie Yn ne

peut plus gouverner les quatre parties. Les grandes actions de notre fondateur ont eu & ont encore un grand éclat ; mais nous qui fommes venus après lui, en nous livrant au vin, avons dégénéré de cette vertu.

Tous les peuples de cette Dynaftie, grands & petits, font livrés au vice; ils font voleurs, débauchés & fcélérats. Les Grands & les Officiers, à l'exemple l'un de l'autre, commettent tous les crimes. Les méchants ne font pas punis ; & cette impunité anime le peuple. Par-tout on ne voit que des haines des querelles, des vengeances & des inimitiés. Notre Dynaftie Yn eft donc fur le point de faire un triste naufrage. Elle est

(1) Ouei-tfe ou Vy-tfu étoit frere aîné du Roi.

(2) Ils font nommés dans ce texte Fou-che & Chao-che, titres des premieres dignités de la Cour. Ki-tfe, de la Famille Royale, étoit Fou-che. · Pi-kan, de la même Famille Royale, étoit Chao-che. Ces trois Princess étoient en grande réputation de probité

Kang-mo. 1154. 1123. Tfou-chou..

1102.

IOS!. avant J. C.

TI-SIN.

comme celui qui paffe une grande riviere & qui ne peut gagner le bord. Le tems de fa perte eft venu.

O Grands de l'Empire! une conduite si déréglée est cause Kang-mo. que nos anciens & fages fujets fe font retirés dans les lieux défert. Aujourd'hui, fi vous ne me dirigez & ne m'avertissez Trou-chou. de ces triftes événemens, quel remede!

1154.

1123.

1102.

IOSI.

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Le Fou-che dit: fils du Roi, fi le Ciel fait tomber fur notre Dynaftie Yn tant de malheurs & tant de calamités, c'est

avant J. C. ceque le Roi (1) eft plongé dans le vin.

par

Il n'a aucun égard pour ceux qu'il doit eftimer; il maltraite & il éloigne les anciennes familles, & ceux qui depuis long-tems étoient en place.

Aujourd'hui le peuple, même, vole les animaux destinés aux cérémonies des Efprits; il y a des Juges qui les reçoivent & qui les mangent, & on ne les punit point.

On extorque l'argent des peuples comme s'ils étoient des ennemis: de-là naiffent des querelles, des haines & des vengeances; les méchants font unis entr'eux ; dans le peuple plufieurs périffent de mifere, & perfonne n'en donne avis.

Il faut que j'aie part aux maux qui affligent aujourd'hui la Dynastie Yn; mais fi elle eft détruite, je ne ferai ni fujet ni efclave d'aucun autre. Voici ce que j'ai à vous dire: fils de Roi, il eft de votre prudence de fonger à vous retirer: ce que j'ai dit (2) autrefois vous a perdu, fils de Roi; mais, si vous ne yous retirez pas, je périrai aufsi.

Que chacun prenne le parti qu'il jugera le plus conforme

(1) Le Roi Ti-fin on Cheou étoit fuccefleur de Ti-y. Quei-tle & Ti-fin étoient fils de la même mere; mais quand Quei-tfe naquit, fa mere n'étoit que feconde femme, au licu qu'elle étoit Reine quand Tifin naquit. Le Roi vouloit déclarer Quei-tfe Prince héritier, mais le Préfident de l'Hiftoire & des Mathématiques dit que, felon la Loi Chinoise le fils de la Reine devoit être préféré aux fils des fecondes femmes; cet ́ ́avis fut fuivi.

(2) Le Prince Ki-te avoit confeillé au Roi Tiy de faire déclarer Ouel-tfe Prince héritier. [Il parle ici à Quei-tle ]. Pi-kan n'ayant cessé d'exhorter le Roi à fe corriger, le Roi fit inhumainement maffacier ce digne Miniftre.

à fon devoir; mais il faut faire la cérémonie (1) aux Rois prédéceffeurs, pour moi je ne pense pas à me retirer.

TISIN.

Kang-mo. 1154.

1123.

1102.

(1) Certe phrafe eft dans le texte: Il faut le faire connoître aux Rois prédéceffeurs: il faut en avertir les Rois prédéceffeurs. Ces fortes d'expref- Tfou chou. fions, faire connoître aux Ancêtres, font figurées, & fignifient qu'on fait une cérémonie devant la tablette ou représentation des Ancêtres, & parcequ'on doit faire ces cérémonies avec le même refpect que s'ils étoient avant J. C. préfens, on fe fert de ces expreffions.

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T.CHEO

INTRODUCTIO N.

CHEOU-CHOU fignifie Hiftoire des Tcheou, & fuivant le P. Gaubil, cette Hiftoire eft faite par les Hiftoriens contemporains, Elle ne contient que des morceaux hiftoriques fur Vou-vang, Tching-vang, Kang-vang, Mou-vang & Ping-vang; les huit Princes qui ont régné, l'un entre Kang-vang & Mou-vang, les fept autres entre celui-ci & Ping-vang font omis. Ainfi le Chouking finit à Ping-vang, & ne parle pas de tous les Rois de la même Famille, qui ont régné après Ping-vang jusqu'à l'an 258 avant J. C. par conféquent il finit vers l'an 720 avant J. C. Le P. Gaubil obferve que les Critiques Chinois ont remarqué qu'il y a quelque défordre dans les Chapitres de cette Partie, & qu'ils ne font pas toujours placés fuivant l'ordre des événemens auxquels ils ont rapport. On trouve après le Chapitre qui concerne Ping-vang, deux autres Chapitres qui appartiennent à l'hiftoire de deux petits Souverains l'un du pays de Lou & l'autre du pays de Tin. Je remarquerai

querai ici que la forme du Gouvernement changea beaucoup fous cette nouvelle Dynastie, & principalement en ce qui concerne les rits & les cérémonies.

Les Ancêtres des Tcheou étoient établis, à ce que l'on prétend, dans la province de Chen-fi, dans un canton appellé Pin, affez peu éloigné de Si-gan-fou. Là ils vivoient parmi des peuples qui portent le nom général de Jong, ou de Barbares; ils étoient occupés à garder des cochons. Ainfi cette province de Chen-fi n'étoit pas encore policée, lorfque les Ancêtres de Vouvang la foumirent. On voit par-là combien ce vaste Empire est long-tems à fe former. Il ne s'étendoit pas au-delà du Kiang vers le midi; du côté du nord & de l'orient je ne vois pas quelles en étoient les bornes: il paroît qu'il fe réduifoit à quelques villes ou habitations qui étoient dans les environs du fleuve Hoangho & de la riviere de Lo. Il n'eft fait aucune mention des provinces indiquées dans le premier Chapitre de la feconde Partie du Chou-king. Les Chinois ne font jamais occupés qu'à foumettre quelques Sauvages. Sous les Tcheou l'Empire ou la Peuplade Chinoise s'étend davantage. Un Prince de la famille de Vou-vang, nommé Tai-pe, va s'établir dans le Kiang-nan, dont les habitans avoient les cheveux rafés & le corps peint à la maniere des Sauvages. Il s'étoit retiré dans ce pays pour n'avoir aucune part à la révolte de Vou-vang. La conduite de celui-ci à l'égard du Roi Ti-fin ou Cheou, même par ceux que ce Prince avoit perfécutés, n'étoit pas approuvée. Vou-vang étoit fujet, difoient-ils, & ne devoit pas fe révolter contre fon Souverain.

T

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