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VOU VANG.

Kang-mo.

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Tfou-chou.

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avant J. C.

mences & aux moiffons. Ce qui defcend & eft humide, a le goût du fel; ce qui brûle & s'éleve, a le goût amer, ce qui fe courbe & fe redreffe, eft acide; ce qui fe fond & fe transforme eft d'un goût piquant & âpre; ce qui fe feme & fe recueille,

eft doux.

&

2o. Les cinq occupations ou affaires font, 1. la figure extéricure du corps, 2. là parole, 3. la vue, 4. l'ouie, 5. la pensée. L'extérieur doit être grave & refpectueux, la parole doit être honnête, la vue doit être diftincte, l'ouïe doit être fine, la pensée doit être pénétrante. Si l'extérieur du corps eft grave refpectueux, on eft respecté; fi la parole eft honnête, on garde les regles (de fon état); fi la vue eft diftincte, on a de l'expérience; fi l'ouïe eft fine, on eft en état de concevoir & d'exécuter de grands projets; fi la penfée eft pénétrante, on eft parfait (1).

3o. Les huit regles du Gouvernement font, 1. les vivres 2. les biens (2), 3. les Sacrifices & les cérémonies, 4. les Sekong (3), 5. les Se-tou (4), 6. les Se-keou (5), 7. la maniere de traiter les Etrangers, 8. les armées.

4°. Les cinq Périodes (6) font, 1. l'année, 2. la lune (7),

(1) [Ching, c'est le jufte ou le fage. On fuppofe ici qu'il faut réunic toutes ces vertus pour former un fage de cette efpece ].

(2) Le caractere ho que je rends par biens, &c. exprime généralement tout ce qui contribue à rendre les gens aifés & riches, comme les denrées, le commerce, la monnoie; en un mot, ce qui peut entrer dans le com

merce.

(3) Le Se-kong ou Su-kong avoit foin des Palais, maisons, digues, chemins, &c.

(4) Celui qui avoit foin de l'inftruction des peuples s'appelloit Se-tou ou Su-tou; il devoit avoir foin que chacun sût fa Religion & les devoirs de fon état.

(5) Celui qui avoit foin de faire punir les fautes s'appelloit Se-keou ou Su-keou. [Le caractere Su qui entre dans le nom de ces dignités, eft écrit par les Miffionnaires, tantôt ffe ou fe, & tantôt fu; c'eft un u qui tourne vers l'e, comme feu; il faut diftinguer cet u d'avec l'u qui fe prononce ou ].

(6) Le caractere Chinois que je rends par période eft Ki; il exprime les Chroniques & les Annales; il exprime auffi une révolution des aftres, des cycles & des années. Il peut exprimer un point fixe pour la Chronologie & l'Aftronomie. Il exprime ce qui fert à calculer & marquer les points prin.cipaux de diverfes parties des Mathématiques.

(7) [La lune défigne auffi le mois, & le foleil le jour ].

1

3. le foleil, 4. les étoiles, les planetes & les fignes, 5. la méthode de calculer (1).

est

5°. Le terme du Souverain, ( ou le milieu du Souverain) (2), que fi le Souverain fait voir dans fa propre perfonne ce jufte milieu, il fe procure les cinq félicités (3), & il les pro

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cure enfuite aux Peuples. Ceux-ci gardant le jufte milieu qu'ils Tfou-chou. trouveront dans vous, vous le feront toujours conferver. Lorfque parmi les Peuples on ne voit pas de liaifons criminelles, de mauvais complots ni des mœurs corrompues, c'est avant J. C. parceque le Prince fait garder ce jufte milieu.

Lorfque parmi les Peuples il y en a qui ont de la prudence, qui travaillent beaucoup, & qui font fur leurs gardes, vous devez les favorifer. S'il y en alqui ne peuvent parvenir exactement à ce juste milieu, mais qui ne font pas de fautes, vous devez auffi

(1) La méthode du calcul dont il s'agit eft la fcience de l'Aftronomie néceffaire pour le Calendrier ; c'eft fur-tout ici qu'il faut bien diftinguer le texte du Chou-king de celui des Interpretes. Ce qu'on a vu dans les Chapitres Yao-tien, I de la premiere partie, Yu kong, lel, & Yn-tching, le IV de la feconde, fuppofe des connoiffances des Mathématiques, & même des connoiffances affez étendues. L'Hiftoire de l'Aftronomie nous affure d'ailleurs qu'avant Yao il y avoit des Aftronomes en charge, qu'il y en avoit fous les Dynafties Hia & Chang; on a encore des reftes des catalogues d'étoiles de ces deux Dynafties: au tems de Ki-tfe, Tcheou-kong frere de Vou-vang, étoit Aftronome. La même Hiftoire de l'Aftronomie nous apprend que Ven-vang, pere de Vou-vang avoit un Obfervatoire que Kong-lieou, un des ancêtres de Vou-vang, obfervoit, fur la fin de la Dynastie de Hia, les diverfes ombres du foleil; cela étant, il ne faut pas être furpris de ce que Ki-tfe dit ici fur ce qui a rapport à l'Aftronomie.

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(2) Le Souverain eft défigné par le caractereoang, & le milieu dont on parle, eft exprimé par le caractere Kie; or Kie fignifie un pivot, un› pole, & un terme ; & ici, par métaphore, il exprime l'exemple, le modele, un objet à imiter. Ce milieu n'eft autre chofe que le fouverain bien la droite raison. Dans le fens du Chou-king, un Souverain eft celui qui tient la place du Ciel pour gouverner & enfeigner les hommes; il doit être: le modele fur lequel les peuples doivent fe former. Il faut donc que le: Roi commence par garder ce milieu & par fe conformer à cette loi éternelle & immuable; c'eft par cet endroit qu'il doit fe faire voir aux peuples; c'est pour cela qu'un Roi fage eft comparé, par Confucius, au pole du Ciel, autour duquel toutes les étoiles tournent fans ceffe.

(3). On verra plus bas ces cinq félicites.

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les recevoir & les traiter avec bonté: voyant que vous êtes content d'eux, ils font des efforts pour être vertueux; ne laiffez pas ces efforts fans récompenfe. C'eft ainfi que les fujets Kang-mo. garderont ce jufte milieu, qui eft celui que doit chercher un

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Roi.

Ne foyez pas dur à l'égard de ceux qui font fans appui, & ne faites paroître aucune crainte à l'égard de ceux qui fon riches & puiffants.

Si vous faites enforte que les hommes qui ont du mérite & des talents fe perfectionnent dans leur conduite, votre Royaume fera floriffant. Si vos Officiers ont de quoi vivre, ils feront le bien; mais fi vous n'encouragez pas les familles à aimer la vertu, on tombera dans de grandes fautes; fi vous récompenfez des gens fans mérite, vous pafferez pour un Prince qui le fait fervir par ceux qui font vicieux.

Peuples (1), ne fuivez pas une voie écartée, & qui n'eft pas unie: imitez la droiture & l'équité de votre Roi. Dans ce que vous aimez & dans ce que vous haïffez, conformez-vous à la loi & à la conduite de votre Prince; ne vous en écartez fa loi eft jufte & équitable; ne violez pas les regles, ne vous en écartez pas; la route que le Roi tient eft droite; uniffez-vous & conformez-vous au jufte milieu.

pas;

Ces préceptes fur l'augufte milieu' (2) font la regle immuable, & renferment de grandes inftructions; ils font la doctrine même du Seigneur (Ti) (3).

(1) Il s'agit ici d'un Roi qui fuit en tout cette loi immuable du Ciel Ces paroles font d'une chanfon que Ki-tfe vouloit que tout le monde apprît. On ne dit pas de quel tems avant Ki-tfe eft cette chanfon; elle eft peutêtre de la premiere antiquité.

(2) Le milieu dont on parle est toujours exprimé par le terme kie, en Chinois, qui veut dire pole, objet extrême, extrémité, & c'eft la droite raifon que nous devons toujours avoir en vue comme regle conftante de notre conduite. Ce milieu eft ainfi exprimé, le terme de l'Augufte ou le terme de la Majefté fuprême. On veut dire que ce terme vient de l'Augufte Ciel, du Chang-ti, & que le Roi qui tient la place du Ciel, doit toujours avoir en vue ce terme ou cet objet.

(3) Le caractere Ti, Dominus, défigne ici le Ciel ou le Chang-ti, felon les Interpretes. Vou vang, par le confeil de Ki-tfe, doit faire ap

Si

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Si tous les peuples prennent ces paroles pour la vraie doctrine qu'ils doivent connoître, & pour la regle de conduite Vou-VANG. qu'ils doivent fuivre, afin de fe rapprocher de la lumiere du fils

du Ciel: ils diront le Ciel, a pour nous l'amour d'un pere & d'une mere, il eft le maître du monde.

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6. Les trois vertus font, 1. la droiture, 2. l'exactitude & Trou chou. la févérité dans le Gouvernement, 3. l'indulgence & la douceur. Quand tout eft en paix, la feule droiture fuffit; s'il y a des méchants qui abufent de leur puiffance, il faut employer avant, J. C. la févérité; fi les peuples font dociles, foyez doux & indulgent; mais il faut encore de la févérité à l'égard de ceux qui font diffimulés & peu éclairés, & de la douceur à l'égard de ceux qui ont l'ame grande & l'efprit élevé.

Le Maître Souverain feul a droit de récompenfer, de punir & d'être fervi magnifiquement à table.

Si les fujets (1) récompenfent, puniffent & font fervis mágnifiquement, leurs Familles & leurs Royaumes periront. Si les Officiers ne font pas droits ni équitables, le refte du peuple

donnera dans des excès.

7°. Dans l'examen des cas douteux, on choisit un homme pour le Pou (2). & pour le Chi; on le met en charge; 'il examine ce Pou & ce Chi.

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prendre au peuple la chanson comprise dans le paragraphe précédent; pour l'animer à le faire, Ki.tfe dit à Vou-vang que la doctrine de cette chanfon eft celle du Ciel, &, felon le Chou-king, le Roi eft celui qui, à la place du Ciel, doit inftruire les peuples & les gouverner. Sonititre, de Fien-tfe (fils du Ciel), eft venu de ce principe. 1.

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(1) Pour entendre ces paroles, il faut fe reffouvenir que la Chine avoit autrefois beaucoup de Princes ou Seigneurs Tributaires Plufieurs, de ces Etats étoient défignés par le caractere Koue, qui fignifie Royaume. Ces Princes avoient le titre de Tchin, fujet. Le Maître Souverain étoit le Roi. On veut dire que l'autorité fouveraine réfide dans le Souverain feul, qu'il ne faut pas la divifer, qu'il ne faut pas que les récompenses que font les Grands & les Vaffaux foient comme celles du Souverain. Ils ont droit de punir, mais non comme le Roi; leur table ne doit pas être fervie commecelle du Souverain. Si en ces trois points les Grands 8c les Vaffaux oublient leur devoir, les uns perdent leur Famille & les autres perḍent leur Royaume.

(2) Dans le Chapitre Ta-ya-moy on a parlé du Pou. Selon les InterpreY

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C'eft-à-dire, 1. la vapeur (1) qui fe forme, z. celle qui ceffe, l'obfcurité ou le terne (de l'écaille), 4. les fentes ifolées & celles qui fe croifent & fe tiennent.

3.

Kang mò. Les deux prognoftiques font, 1. le Tching (2), 2o. le

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Hoei.

pour

le.

Ce qui fait fept, dont cinq font pour le Pou & deux Tchen; on examine les fautes dans lefquelles on pourroit tomber.

avant J. C. Cet homme eft mis en charge pour examiner par le Pou &

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tes, le Pou eft l'infpection d'une Tortue qu'on brûloit. Le Chi eft, felon les mêmes Interpretes, une herbe qu'on examinoit avec les figures du livre Yking. On fait que ces figures s'appellent Koua. Des feuilles ou filaments de l herbe, on faifoit les traits qui compofent les Koua, foit les trois lignes de deffous, foit les trois lignes de deffus; l'union de ces fix lignes faifoit des Koua; on les remuoit & on examinoit le nouveau Koua qui en réfultoit. Cet examen par les Koua n'est pas dans le texte il parle de lherbe Chi, Texamen des Koua eft des Interpretes. Par l'Hiftoire du Tchun-ificou, on voit qu'au tems de Confucius la divination par les Koua étoit aflez en vogue. On ne fait pas trop comment cela fe faifoit ; il faut remarquer qu'il s'agit dans ce texte des cas douteux.

(1) Selon les Interp etes, la Tortue brûlée donnoit des indices, par les Efprits aqueux & autres que l'action du feu faifoit fortir, & par les différentes figures qu'on remarquoit-fur-lécaille de cette Tortue à mesure qu'elle fe brûloft. Cette liqueur & ces traits donnoient cinq fortes d'indices, felon cinq fortes de figures qu'on croyoit voir fur la Tortue. On croyoit voir la figure d'une pluie qui tombe, on croyoit voir la figure d'une pluie qni ceffe & fuivie d'un beau tems. On voyoit la figure d'un tems fombre on voyoit un quartier entier de la Tortue plein de marques noires, on 11 voyoit des lignes qui fe croifolent ; par ces fortes de figures on jugeoit des 20indicesteduli apismo.. leironged mess

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2 (2) Les Koua ont deux parties, l'une inférieure, l'autre fupérieure ; chacune a trois lignes, & c'eft proprement un troifieme Koua, qui résulte de l'union des deux. Dans le Tchi on examinoit le Tching, ou la partie inférieure du Koua; on examinait aufli te Hoei, ou la parcie fupérieure.

L. P. Gaubil atraduit tout ce paffage ; c'est la figuré de la pluie qui Ntombe & qui cesez la figure d'unaems fombre, la figure d'un quartier plein xude brouillards, la figure de lignes qui fe croifent : c'est le Tchings c'est le Hoei. Comme il s'agit de brûler l'écaille d'une Torrue fur laquelle fe forme une vapeur, une espece de terne ou d'obscurité, & des fentes; j'ai cru me - rapprocher davantage du texte dans ma traduction ].

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