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par le Chi (1). S'il le trouve trois hommes qui ufent du Tchen, on s'en tient à ce que deux de ces trois diront.

Si vous avez un doute important; examinez vous-même; confultez les Grands, les Miniftres & le Peuple: confultez le Pou (2) & le Chi.

.30.

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Kang-mo

1122

11.19. i

105001

Lorsque tout le réunit à indiquer & à faire voir la même Tou-chou. chofe, c'eft ce qu'on appelle le grand accord, vous aurez la tranquillité, la force, & vos defcendants feront dans la joie.

Si les Grands, les Miniftres & le Peuple difent d'ane madom ub sup sios

(1) Ici le Chi s'appelle Tchen, mais Tchen peut de prendre auffi pour le Pou. Dans le Chapitre Ta yu-mo III. de la premiere Partie, on a parlé du

Tchén.

(2) Par ce qu'on a vu jufqu'ici & ce qu'on verra dans la fuite du Pou, Tchen, Chi, Tortue, il est évident que ce n'est que dans les cas douteux qu'on ufoit, ou au moins qu'on devoit uferufelon la doctrine Chinoife de ces moyens. Il eft clair encore qu'on prétendoit confulter quelqu'Ef prit qui voit & qui connoît ce que les hommes ne font pas en état de voir i de connoître, & qu'enfin il s'agiffoit des affaires publiques de l'Etat. Un Auteur qui vivoit du tems de Kang hi, & qui a fait en douze volumes un Ouvrage appellé Ge-tchi, qui eft plein de critique fur les Livres Chinóis, & fur d'autres points de la Litterature Chinoife, cet Auteur, dis jess! parle avec beaucoup de folidité fur l'abus du Pou & du Tchen. Il affure que les Koua du livre Y-king ont été pour diriger les Peuples & non pour deviner. On voit affez que les beaux Commentaires de Confucius für les explications des Koua, faites par Tcheou-kong & par Ven-vang font en partie pour préferver les Chinois du danger des divinations par les Koua. Les explications de ces Koua, faites par Ven vang & fon fils Tcheou-kong, ne font pas mention de ces fortes de divinations. Pour porter un jugement certain fur les forts des anciens Chinois, il faudroit être bien au fait de toutes les circonstances qui les accompagnoient, & des idées qu'ils avoient: or il eft bien difficile d'avoir ces deux chofes, Le Chef prépolé au Pou & au Chi, devoit, felon les regles prefcrites, être fans pallion, &, par fá vertu, être en état de connoître les intentions du Ciel & des Efprits. C'est aux Savans d'Europe à comparer les forts des anciens Chinois, ou leur ancienne divination, avec celle des autres anciens Peuples. Les Miffionnaires ne fon; pas ici en état de faire: ces! comparaifons, faute de tems & de livres ; mais ils ont quelques moments pour faire davon aux Européens ce qu'ils peuvent favoir eux-mêmes par la lecture des Livres

Chinois.

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1945

avant J. C.

niere, & que vous foyez d'un avis contraire, mais conforme l VOU-VANG. aux indices de la Tortue & du Chi, votre avis réuffira.) Si vous voyez les Grands & les Miniftres d'accord avec la Tortue (1) & le Chi, quoique vous & le peuple foyez d'un avis contraire, tout réuffira également.

Kang-mo.

IF 22. ! 1116. I Tfou-chou. 1050.1 1045.!

avant J. C

Si le Peuple, la Tortue, le Chi font d'accord, quoique vous, les Grands & les Miniftres vous vous réuniffiez pour le contraire, vous réuffirez dans le dedans (2), mais non au dehors, Si la Tortue & le Chi font contraires au fentiment des hommes, ce fera un bien que de ne rien entreprendre, il n'en réfulteroit que du mal.

8°. Les apparences (3) qui indiquent font, 1. la pluie, 1. le tems ferein, 3. le chaud, 4. le froid, 5. le vent, 6. les faifons. Si les cinq premiers arrivent exactement fuivant la regle, les herbes & les plantes croiffent en abondance.

Le trop & le trop peu font beaucoup de mal.

410

יד

Voici les bonnes apparences: Quand la vertu regne, lap pluie vient à propos; quand on gouverné bien, le tems fe rein paroît ; une chaleur qui vient dans fon tems, défigne la prudence; quand le froid vient à propos, on juge fainement, la perfection eft defignée par les vents qui foufflent felon la faifon, Voici les mauvaises apparences: Quand les vices reIdiosyn sling

(1) Dans le texte, le caractere de la Tortue eft fubftitué à celui de Pou qui eft dans les autres endroits du texte.

142 Lededans fignifie, dit-on, les Cérémonies, les Sacrifices, & le dehors fignifie les expéditions militaires.

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70(3) Je rends par apparences le caractere Chinois Tching, n'ayant pas trouvé de mots qui puiffent remplir toute l'étendue de celui-ci. Dans le cas préfental fignifie météore, phénomene, apparence; mais de telle maniere qu'il a rapport avec quelqu'autre chofe avec laquelle il eft lié; un météore, un phénomene, par exemple, qui indique quelque bien ou quelque mal; ceft une espece de correfpondance qu'on paroît fuppofer exifter entre les événements ordinaires de la vie des hommes & la conftitution de l'air, felon les différentes faifons: ce qui eft dit ici fuppofe je ne fais quelle Phyfique de ce tems-là, il eft inutile de rapporter les interprétations des Chinois poftérieurs, elles font pleines de fauffes idées fur la Physique. Peut-être aufh Kilife vouloir il faire le Physicien fur des points qu'il ne favoit pas.

gnent, il pleut fans ceffe; fi on fe comporte légerement & en étourdi, le tems eft trop fec; la chaleur eft continuelle, fi VoU-VANG. l'on eft négligent & pareffeux; de même, le froid ne ceffe point, fi on eft trop prompt, & les vents foufflent toujours fi on eft aveugle fur foi-même.

Kang-mo.

1122. 1116.

Le Roi doit examiner attentivement ce qui fe paffe dans une Tou-chou. année, les Grands ce qui fe paffe dans un mois, & les petits Officiers ce qui fe paffe dans un jour. ⠀

1050.

1045.

Si la conftitution de l'air dans l'année, le mois & le jour avant J. C.

eft conforme au tems, les grains viennent à leur maturité, &

il n'y a aucune difficulté dans le Gouvernement; on fait valoir ceux qui fe diftinguent par leur vertu, & chaque famille eft en repos & dans la joie.

Mais s'il y a du dérangement dans la conftitution de l'air, dans les jours, dans les mois & dans l'année, les grains ne mûriffent pas, le Gouvernement eft en défordre, les gens vertueux demeurent inconnus, & la paix n'eft pas dans les familles (1).

Les étoiles repréfentent les peuples : il y a des étoiles qui aiment le vent, d'autres qui aiment la pluie. Les points folfticiaux (2) pour l'hiver & pour l'été font indiqués par le cours

tfe

(1) On fuppofe ici une correfpondance mutuelle entre les événements ordinaires de la vie des hommes, fur-tout des Rois & des Grands, & la conftitution de l'air; mais au lieu de s'en prendre aux fauffes idées que Kipeut avoir eu fur ce fujet, on pourra réfléchir fur ce qu'on a pensé en Europe là-deffus, & fur ce que bien des gens y difent & penfent encore de repréhenfible & de dangereux. Il paroît que les Chinois ont admis une matiere homogene dans tous les corps; ils ont admis une ame fubfiftante après la deftruction du corps ; ils ont admis des Efprits & un être fpirituel, Maître du Ciel, de la terre & des hommes; mais ils ont été mauvais Phyficiens, & fe font mis peu en peine de la Métaphyfique & de la Dialectique; ils n'ont pas trop penfé à examiner le fond de leur raifonnement fur la nature des êtres; ils n'ont nullement approfondi la queftion de l'union de l'ame avec le corps, ni celle des opérations de l'ame.

(2) On voit que le texte ne dit pas à quelle étoile répondoit le foleil aux folftices d'hiver & d'été ; on n'indique point auffi les noms des étoiles qui aiment le vent & la pluie. Dans les divers Catalogues d'étoiles que j'ai envoyés, on aura vu ce que les Chinois ont pensé fur ce point.

du soleil & de la lune ; le vent fouffle & la pluie tombe felon VOU VANG, le cours de la lune dans les étoiles.

9o. Les cinq bonheurs font, 1. une longue vie, 2. les riKang-mo. cheffes, 3. la tranquillité, 4. l'amour de la vertu, 5. une mort heureufe après une longue vie.

1122.

1116.

Tfou-chou. Les fix malheurs font, 1. une vie courte & vicieuse, 2. la maladic, 3. l'affliction, 4. la pauvreté, 5. la cruauté, 6. la foibleffe & l'oppreffion (1).

1050. 1045.

avant J. C.

(1) Dans ce Chapitre on a vu que, felon Ki-tfe, l'Empereur Yu reçut autrefois du Ciel le Hong-fan, qui contient neuf efpeces. Les Interpretes, difent que Ki-tse parle d'une ancienne Carte appellée Lo-chou, attribuée au grand Yu; dans cette Carte on voit neuf nombres ou globules noirs & blancs qui font un quarré magique, & contiennent des propriétés des nombres: fuppofé que Ki-tfe ait eu en vue cette Carte, l'explication qu'il fait à l'occafion de ce nombre neuf, eft bien allégorique, & il ne paroît pas que l'Auteur de cette Carte ait penfé à ce que dit Ki-tfe. Cette carte Lochou eft fans contredit très ancienne à la Chine & fi Ki-tfe a voulu en parler, il aura fait ce que Ven-vang, Tcheou-kong & Confucius ont fait, c'est-à-dire que, fous prétexte d'expliquer cette énigme, il a donné de très belles inftructions fur la conduite que les Princes & les Sujets doivent tenir: voyez la Planche IV à la fin de cet Ouvrage.

INTITULÉ

LOUGA O.

SOMMAIRE.

, par

Le titre de ce Chapitre fignifie Chien du pays de Lou; il eft
fait à l'occafion d'un chien que des Peuples du pays de Lou,
qui eft à l'occident de la Chine, envoyerent à l'Empereur.
Tchao-kong fait à ce fujet des remontrances au Prince fur
l'ufage, qu'on doit faire des préfents; il dit qu'on doit,
fa vertu, les mériter, pour les diftribuer enfuite aux gens
vertueux. Le Kang-mo met cet événement à la quatorzieme
année de Vou-vang. Ce Chapitre n'eft que dans l'ancien texte.
LA victoire remportée fur le Roi de Chang (1) procura une

libre communication avec les neuf Y (2) & les huit Man, &
les gens de Lou (3), pays d'occident, vinrent offrir un grand
chien. A cette occafion le Tai-pao (4) fit ce Chapitre Lou-gao,
pour inftruire le Roi.

Lorfqu'un Roi, dit-il, eft fage, lorsqu'il aime véritablement la vertu, tous les Etrangers, voifins ou éloignés, viennent se

(1) Le Roi de Chang eft Cheou, dernier Roi de la Dynastie Yn ou Chang.

(2) Les Y & les Man font les Etrangers; Man exprime ordinairement les Etrangers du Sud.

1

(3) Je ne fais où étoit le pays de Lou; Gao eft le caractere qui fignifie un grand chien.

(4) Tai pao eft le titre d'une grande dignité; Tai fignifie grand; pao fignifie protection, confervation; c'étoit un des grands Miniftres d'Etat ; Tchao-kong, Prince de la Famille régnante, étoit alors Tai-pao.

Kang-mo.

1122. 1116. Tfou-chou.

1050.

1045.

avant J. C.

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