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TCHING-
VANG.

kong & les bruits qu'on répandit contre lui. Le Chapitre Lietching est mis à la quatrieme année. Le Kang-mo copie, dans toute cette histoire de Tching-vang, le Chou-king; il donne Kang-mo. Tching-yang, comme le Tsou-chou, trente- fept ans de

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regne.

1079. Tfou-chou.

1044.

1008.

avant J. C

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INTITULÉ

TAK A O.

SOMMAIRE.

Ta-kao fignifie grands avis ou avis importants. Ce Chapitre
contient des maximes de Gouvernement & des avis que le Roi
Tching-vang donna, la troisieme année de fon regne,
a fes
Miniftres. Il fe plaint de lui-même, de fon peu d'expérience,
& fe propofe d'imiter la conduite de fes Ancêtres. Il ordonne
de lever une Armée pour aller contre les Partifans de la
Dynaftie Yn, qui fongoient à fe révolter. Ce Chapitre eft
dans les deux textes.

OICI,

VOIC
dit le Roi (1), les ordres que je donne à vous qui
êtes mes grands Vaffaux & à vous qui êtes mes Miniftres &
mes Officiers. Le Ciel n'a pas compaffion de moi, il afflige ma
famille & ne diminue point fa févérité. Jeune, comme je le
fuis, je n'ai pas la prudence néceffaire pour procurer au Peu-
ple la tranquillité, à plus forte raison ne puis-je comprendre
ni pénétrer les ordres du Ciel.

Oui, jeune & fans expérience, je fuis comme un homme qui veut paffer une eau très profonde: je cherche quelqu'un qui me dirige dans ce paffage dangereux. En faifant fleurir les

VANG.

Kang-mo. 1115.

1079 Tfou-chou.

1044.

10.08.

avant J. C.

(1) Le Roi dont il s'agit eft Tching-vang fils de Vou-vang. Vou-vang avoit donné un petit Etat à Vou-keng, fils du dernier Roi de Chang ou de Yns cet Etat étoit dans le pays de Kouciste fou, du Honan. Vou-vang ayoit nommé trois de fes freres pour veiller fur le pays de fes nouveaux fujets de la Dynastie Yn: après la mort de Vou vang, Vou-keng & les trois oncles du Roi fe révolterent.

TCHING.

VANG.

Kang-mo.

11.15.

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Loix & en étendant cet Empire que j'ai reçu de mon pere, je ferai voir que je n'ai point oublié fes grandes actions. Comment oferois-je réfifter à l'autorité que le Ciel fait paroître!

Vou-vang m'a laiffé une Tortue ineftimable pour connoître les volontés du Ciel ; c'eft elle qui a prédit autrefois qu'il y auroit dans le pays occidental de grands troubles (1), & que les Tfou-chou. peuples d'occident ne feroient point tranquilles. Dans quel aveuglement n'a-t-on pas été !

1079.

1044.

1008.

avánt J. C.

Ce foible refte de la Dynastie Yn (2) ofe entreprendre de fe rétablir, malgré le jufte châtiment du Ciel. Il voit des taches dans notre Etat (3), & des troubles parmi le Peuple; il veut, dit-il, rétablir l'ordre & avilir notre Royaume de Tcheou.

Dans ce tems d'aveuglement, j'attends inceffamment les dix Sages (4) qui font parmi le peuple, j'efpere qu'ils rétabliront la paix, & continueront les entreprifes de Vou-vang. Tout eft pour moi un fujet de joie, le Pou ne nous annonce que du bonheur.

Je vous adreffe donc ces paroles, Princes des Royaumes voifins, Chefs des Officiers, & vous qui avez foin des affaires. Puifque le Pou (5) est favorable, il faut que toutes vos troupes me fuivent pour aller punir ceux du Royaume de Yn, & les fujets qui ont abandonné mon fervice."

Mais, vous ne ceffez de dire; l'entreprise eft difficile ! le trouble non-feulement eft parmi les peuples, il eft encore dans la Famille Royale (6); nous & nos refpectables vieillards ne fommes pas d'avis de faire la guerre: pourquoi ne pas réfifter au Pou?

Malgré mon peu d'expérience, je penfe fans ceffe à ces diffi

(1) La Cour étoit dans le Chen-fi, pays occidental, par rapport au Honan, où étoit l'ancienne Cour de la Dynaftie Yn.

(2) Le Roi fait allusion aux révoltes de fes oncles & de Vou-keng.
(3) Tching-vang parle de Vou-keng fils du Roi de Chang ou d'Yn.
(4) Je ne fais quels font les dix fages dont on parle.

1

(5) On voit que Tching vang a grand foin d'avertir que le Ciel, fe déclare pour lui, & que le Poa lui a fait connoître la volonté du Ciel.E (6) La jaloufie contre Tcheou-kong avoit fort porté à la révolte les trois freres de Vou vang & de Tcheou-kong.

cultés, & je foupire, en difant: que cet aveuglement caufe de
tristesse aux veufs & aux veuves! Je ne puis me difpenfer de
faire ce que
le Ciel ordonne. Puifqu'il me charge d'un far-
deau fi pefant & d'une commiffion fi difficile, moi, qui fuis fi
jeune, ne devez-vous pas avoir compaffion de ma foiblesse :
felon la justice, vous devez tous me confoler; achevons
ce que mon pere, qui a mis par-tout la paix, a entrepris.

Je n'oferois manquer à l'ordre du Souverain Seigneur (Chang-ti); le Ciel combla de bonheur mon pere, & éleva notre petit Royaume de Tcheou. C'est par l'ufage du Pou (1) que mon pere foumit le Royaume. Le Ciel aime encore aujourd'hui le Peuple ; j'ai confulté ce Pou: hélas ! que les ordres du Ciel font manifeftes & redoutables! Ils font le grand fondement de notre Dynastic.

le

Vous avez, continua le Roi, des anciens qui font inftruits de ce qui s'est paffé autrefois, & il vous eft aifé de connoître ce que fit mon pere, & les peines qu'il fe donna. C'est par des travaux & par des difficultés presqu'infurmontables (2) que Ciel fait réuffir nos entreprises; oferois je ne pas achever cet ouvrage que mon pere a commencé. C'eft pour cela que je vous ai fi fort encouragé, vous, Seigneurs des Royaumes voifins. La protection que le Ciel annonce eft vraie, le Peuple la connoît; puis-je ne pas terminer ce qui a été entrepris par ces hommes qui ont rétabli le Royaume ? Le Ciel regarde ce que fouffrent aujourd'hui les Peuples comme une maladie; comment oferois-je ne pas exécuter entierement l'ordre heureux que reçurent autrefois ceux qui affermirent ce Royaume ?

Je vous ai déja dit que je voulois marcher pour punir les

(1) Dans le Chapitre III de la premiere Partie, on a vu que Chun ne faifoit pas grand cas de ce qu'on faifoit par la Tortue. Ici on voit de même que les Grands de la Cour de Tching-vang n'étoient pas fort portés à s'en tenir aux oracles de la Tortue ; mais Tching-vang infifte fort fur les ordres du Ciel manifeftés par le Pou. On voit encore que Tching-vang emploie les termes de Ciel & de Chang-ti dans la même fignification.

(2) Tching-vang fait allufion à la bravoure & à la fidélité de plufieurs Capitaines connus de fon tems, & inconnus aujourd'hui.

TCHING-
VANG.

Kang

1115.

1079.

Tfou-chou.

1044.

1008.

avant J. C.

VANG.

rébelles; je vous en ai dit les difficultés, & j'y réfléchis tous TCHING- les jours. Lorfqu'un pere fait le plan d'une maison, fi fon fils n'en jette pas les fondements, la maison fera-t-elle bâtie? lorfqu'un pere fait labourer fon champ, fi fon fils ne feme pas, quelle en fera la récolte? Mon refpectable Pere dit ; j'ai mon petit-fils qui n'abandonnera pas mon entreprife; comment Tfou-chou, donc ne ferois-je pas des efforts pour conferver & pour affermir fon Royaume?

Kang-mo.

1115. 1079.

1044. 1008.

Un chef de famille laiffe un fils, fi l'ami du pere ou du avant J. C. frere aîné, manquant au devoir de l'amitié, attaque ce fils, que peut-on penfer de fes domeftiques, qui ne viennent point encourager ni fecourir ce fils?

Soyez donc tranquilles; un bon gouvernement eft l'effet de la fageffe des bons Miniftres (1). Dix hommes inftruits des ordres du Souverain Seigneur (Chang-ti), qui ne doutoient pas de la réalité du fecours du Ciel, n'oferent violer fes ordres; aujourd'hui le Ciel afflige notre Dynaftie de Tcheou; les auteurs du trouble me touchent de près (2), ils attaquent leur propre famille; ignorez-vous qu'il ne faut pas aller contre les ordres du Ciel?

Je ne cefferai d'y penfer. Le Ciel, en détruisant la Dynaftie Yn, reffemble à celui qui feme: comment donc oferois-je aujourd'hui ne pas achever? Penfez que le Ciel rendit autre- fois heureux ceux qui fervirent fi bien le Royaume.

Comment oferois-je aller contre ce que je fais par le Pou?. A l'exemple de mon pere, je veux mettre l'ordre & la paix fur les frontieres. Aujourd'hui le Pou ne nous annonce rien que d'heureux; c'eft pourquoi je veux me mettre à votre tête, & aller punir les rebelles de l'Orient. Les ordres du Ciel ne fauroient être faux, & le Pou (3) y eft conforme.

(1) Tching-vang parle de dix hommes inftruits, &c. On ne fait rien fur ces dix hommes.

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(2) On voit que le Roi fait allufion à la révolte de fes oncles.

(3) Tching-vang revient toujours aux préfages indiqués par la Tortue comme des ordres du Ciel.

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