Imágenes de páginas
PDF
EPUB

INTITULÉ

OUEI-TSE-TCHI-MING.

SOMMAIRE.

Tching-vang ayant battu & fait mourir Vou-keng fils du dernier Roi de Yn, donna au frère aîné de ce Prince, qui étoit nommé Ki & qui portoit le titre de Ouei-tfe ou Vi-tfu, c'est-àdire, Prince du pays de Ouei, la Principauté de Song, pays fitué près de Kouei-te-fou, dans le Ho-nan, que Voukeng avoient occupé, avec fes fujets de Yn, mais fous le pouvoir de Vou-vang. C'est en inveftiffant Ouei-tfe que Tchingvang lui tint ce difcours fur la conduite qu'il devoit tenir dans le gouvernement de fon petit Etat. Le Roi fait en mêmetems l'éloge de ce Prince. Ainfi le titre fignifie ordre donné à Quei-tfe. Le Chapitre onzieme de la troisieme partie porte aussi le nom de ce même Prince. Ce Chapitre n'eft que dans l'an

cien texte.

LE Ror dit : fils aîné de Yn, écoutez: je penfe attentive

ment à la fublime vertu de vos Ancêtres, & à ce que vous imirez leur fageffe; c'eft pourquoi je vous déclare héritier & chef de votre famille (1), je veux que vous ayez foin de ses céré

(1) L'Auteur du Tfo-chouen, à la troifieme année de Yn kong, Prince de Lou, dit que les Princes de l'Etat de Song font de la Dynastie Yn; & à la feconde année de Ven-kong, Prince de Lou, cet Auteur dit encore que les Princes de Song font des defcendants du Roi Ti-y. Confucius dit que Etat de Song fubfiftoir de fon tems, & que fes Princes étoient de la race de Tching-tang. Il dit auffi que les Princes de l'Etat de Ki étoient des defcendants du Roi d'Yn. Le pays de Ki étoit dans le Ho-nan.

VANG.

Kang-mo. 1115. 1079. Tfou-chou.

1044.

1008.

avant J. C.

TCHING-
VANG.

Kang-mo.

III5. 1079.

monies (1); vous ferez dans mon Palais comme un hôte: vous & moi foyons à jamais heureux !

Tching-tang votre ancêtre, réuniffoit les vertus les plus fublimes; il étoit un modele parfait de fageffe; il avoit l'ame grande & l'efprit profond, c'eft pourquoi l'augufte Ciel l'aima, l'aida, & lui donna le Royaume. Ce Prince confola les peuples Tfou-chou. par fa clémence, il bannit la corruption & la tyrannie, répandit par-tout fes bienfaits, & tranfmit fes vertus à fes defcendants.

1044. 1008. avant J. C.

il

Vous imitez un fi grand modele, auffi depuis long-tems jouiffez-vous de la plus grande réputation ; vous êtes attentif & prudent dans l'obéiffance filiale, vigilant & refpectueux dans les devoirs que vous rendez aux Elprits & aux Hommes. Je loue vos rares vertus, & je ne les oublie jamais; le Souverain Seigneur (Chang-ti), fe plaît toujours aux facrifices que vous lui offrez, les Peuples vous refpectent & jouiffent d'une paix perpétuelle; c'eft pour cela que je vous donne la haute dignité de Kong (2), & je veux que vous gouverniez les Hia Orientaux (3).

Soyez attentif, & partez; inftruifez les peuples. Dans vos habillements, gardez avec refpect les coutumes & les loix établies, défendez les droits de votre Roi : apprenez à vos fujets les vertus & les grandes actions de votre illuftre prédéceffeur: travaillez à conferver toujours votre dignité, & aidez-moi. Que la vertu regne à jamais parmi vos descendants, & que votre conduite foit un modele pour les autres Royaumes, Ne faites jamais rien qui puiffe déplaire à la Dynastie

de Tcheou.

Partez, foyez vertueux, & n'allez pas contre les ordres que je vous donne.

(1) Les Princes de Ki & de Song, comme héritiers des familles Hia & Chang ou Yn obtinrent des Rois la permiffion de facrifier au Chang-ti, avec les cérémonies employées par les Rois; de plus, ils avoient la permiffion de fe fervir de la forme des Calendriers propres à ces Dynasties.

(2) La dignité de Kong étoit dans ce tems-là la premiere après celle de Roi. (3) Les Chinois s'appellent Hia, & par les Hia Orientaux, on indique le pays de Song, qui étoit à Kouei-te-fou, pays oriental par rapport à la Cour de Tching-vang.

CHAPITRE

INTITULÉ

KANG-KA O.

SOMMAIRE.

Ce Chapitre Kang-kao fouffre quelques difficultés pour le tems où il a été fait, & pour le Prince auquel il appartient. Le Roi qui parle, eft Vou-vang, frere aîné de Kang-cho ou Tang-cho. Kang-cho étoit oncle de Tching-vang, fuivant les Hiftoriens ; & cependant dans le Chou-king, le Roi le traite de· frere cadet. Il y a ici quelqu'erreur, ou l'on a eu tort de placer ce Chapitre fous Tching-vang. Il paroît appartenir à Vou-vang. Kong-gan-koue & Kong-ing-ta difent que, dans ce Chapitre & dans le fuivant, c'eft Tcheou-kong qui parle à Kang-cho, & qui, au nom du Roi Tching-vang, raporte les avis de Vou-vang; mais les autres Interpretes penfent que c'eft Vou-vang lui-même ; ainfi ces deux Chapitres appartiendroient au regne précédent. Quoi qu'il en foit,Vou-vang donne à Kangcho, fon frere cadet, le pays qu'occupoit le dernier Roi de la Dynaftie Chang, fitué dans le diftrict de Ouei-hoei-fou, du Honan, & en le lui donnant, il lui fit ces inftructions. Kao veut dire avertissement ; ainfi le titre fignifie avertissement donné à Kang ou Kang-cho. En effet, ce Chapitre renferme des inftructions fur les devoirs d'un Prince envers fes fujets, fur la punition des crimes, & fur la vertu qu'un Prince doit s'effor cer d'acquérir. Ce Chapitre eft dans les deux textes,

Bb

VANG.

Kang-mo! 1115.

1079. Tfou-chou.

1044.

1008.

avant J. C

TCHING

AU jour de la pleine lune de la troisieme lune, TcheouVANG. kong (1) ayant formé le projet de bâtir une nouvelle ville dans Kang-mo.. l'Orient, auprès de la riviere de Lo, & tous les peuples jouiffant alors d'une paix profonde, il affembla les Grands du Royaume & les Officiers, exhorta les peuples à vivre en paix Tfou-chou. & à être foumis aux Tcheou & fit ces inftructions fur le Gou

1115.

1079.

1044. 1008.

[ocr errors]

avant J. C.

vernement.

Le Roi dit: jeune Prince (2), vous qui êtes mon frere cadet (3) & chef des grands Vaffaux.

Notre illuftre pere Ven-vang a donné de grands exemples de vertus, & a été attentif à faire obferver les loix portées contre les crimes.

Il ne méprifoit ni les veufs ni les veuves, il employoit ceux qui devoient être employés, il refpectoit ceux qui étoient refpectables, il puniffoit ceux qui devoient être punis. Par les grands exemples de vertus qu'il donna aux peuples, il fonda notre Dynaftie, quelques Etats fe foumirent à nous; enfuite les Peuples occidentaux furent pénétrés de refpect pour lui, & le defirerent pour Maître. Ses hautes vertus parvinrent jufqu'au Souverain Seigneur (Chang-ti), qui les approuva, & qui lui donna l'ordre de détruire la Dynaftie Yn. Ven-vang reçut cet ordre authentique, alors les pays & les peuples furent fagement gouvernés; c'eft pourquoi, jeune Prince, fi vous êtes en dignité dans l'orient, vous le devez aux foins de votre foible (4) frere aîné (5).

Prince, foyez attentif. Dans le gouvernement de votre

(1) Des Commentateurs ont remarqué que ce préambule devoit être celui du Chapitre Lo-kao, à la tête duquel il falloit le placer. Le P Gaubil l'a omis tout-à-fait, au moins on ne le voit pas dans les deux copies].

(2) [Dans le texte on fe fert du mot Fong, qui fignifie celui à qui l'on a donné des terres en appanage 1.

(3) C'est Kang cho, frere cadet de Vou-vang ].

(4) J'ai mis foible frere aîné. Dans ce tems-là c'étoit & c'est encore l'ufage de s'appeller pauvre, petit, fans talents, &c.

(5) Il veut dire que Kang-cho doit fon état à fon frere aîné Vou-vang.

par

VANG.

Kang-mo. 1115.

Peuple, imitez avec refpect Ven-vang; exécutez ce que vous avez entendu, conformez-vous à des paroles fi fages, proté- TCHINGgez & confervez vos fujets, informez-vous (1) foigneusement de ce que firent autrefois les Rois d'Yn, qui fe diftinguerent leurs vertus; penfez auffi à ces anciens & illuftres fujets de la même Dynaftie; que leurs exemples fervent à affermir votre cœur dans la vertu, inftruisez-en vos fujets; informez- Tfou-chou. vous encore des anciens fages Rois, & imitez-les, par ce moyen vous mettrez les peuples en paix; étendez par-tout la loi du Ciel; ayez une vertu qui puiffe vous mettre en état de avant J. C, remplir vos devoirs, vous montrerez par-là que vous voulez fincerement observer les regles que je vous preferis.

Jeune Prince, vous êtes comme celui qui eft malade ou bleffé; veillez fans ceffe: le Ciel eft redoutable, mais il est propice à ceux qui ont le cœur droit. On peut connoître les inclinations du peuple; mais il eft difficile de le contenir: partez; rectifiez votre cœur, fuyez les plaifirs & les amufements; c'est le vrai fecret de bien gouverner. J'ai oui dire que les murmures ne viennent point de l'importance grande ou petite des affaires, mais de la bonne ou de la mauvaise conduite du Souverain, de fon exactitude ou de fa négligence. On examine s'il fuit la droite raison ou non, s'il eft exact ou non.

Votre emploi eft de publier les ordres du Roi, & de gouverner à fa place: procurez l'union & la tranquillité aux peuples de Yn, confervez-les, aidez le Roi, affermiffez le Royaume, renouvellez le Peuple.

Prince, foyez attentif, & inftruisez-vous de ce qui regarde les châtiments. Si celui qui eft coupable d'une faute légere, l'a commite de fa propre volonté, il doit être puni féverement. Au contraire s'il eft coupable d'une faute confidérable, & qu'il ne l'ait pas commife par malice ni de deffein prémédité, c'est une faute de malheur, & de hafard qu'il faut pardonner, fi le criminel l'avoue.

Prince, il y a à cet égard des différences à obferver; fi vous les connoiffez, & fi vous les obfervez parfaitement, le Peuple

(1) Il paroît que Vou-vang exhorte ce Prince à lire l'Hiftoire.

'1079.

1044.

1008.

« AnteriorContinuar »