Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Chin-tfing-vang, fils d'Hien-vang, régna 6 ans, mort en 315 Nan-vang, fils de Tchin-tfing-vang, régna 59 ans,

256

Le Tsou-chou finit à Nan-vang, qu'il nomme In-vang. Tong-Tcheou-kiun: ce dernier n'est point compté. La Dynaftie de Tfin s'empara du Trône en 258 avant J. C.

Re

[blocks in formation]

Ce Chapitre & le fuivant ne regardent que des petits Princes qui étoient établis dans les Provinces, mais à caufe des préceptes qu'ils renferment, Confucius les a joint aux Chapitres du Chou-king. Il est aisé d'appercevoir qu'ils font d'un ftyle bien différent de celui des Chapitres précédents. Pe-kin, fils de Tcheou-kong,& qui étoit alors Prince de Lou, dans le Chan-tong, eft celui qui parle dans ce Chapitre. A l'occafion de l'expédition qu'il fit contre fes ennemis dans le pays de Mi, dont on ignore la fituation, il publia l'Ordonnance qui fuit: elle contient des ordres afin que toutes fes troupes foient en bon état & qu'elles fe conduifent bien pendant cette guerre. Pe-kin commença à régner l'an 1115 avant J. C. Il a déja été parlé de ce Prince dans les notes du Chapitre Lo-kao. Ce Chapitre Mi-chi eft dans les deux textes. ECOUTE

COUTEZ mes ordres en filence, dit le Prince (1): depuis quelque tems les Barbares de Hoai (2), & les Su-Jong (3) fe font attroupes & font du défordre.

(1) Ces Princes de Lou avoient le titre de Kong, que les Européens ont rendu par le mot latin Comes, Comte; la Cour de cetEtat étoit où eft aujourd'hui Ku-fou, ville dans le district de Yen-tcheou-fou, du Chan-tong. Le livre claffique Tchun-tfieou, contient l'Hiftoire de douze Princes de Lou; ce livre & le Tfo-chuen font ce qu'il y a de meilleur fur l'Antiquité Chinoife. (2) Les Barbares de Hoai habitoient dans le territoire de Hoai-gan-fou, du Kiang-nan.

(3) Les Su-jong habitoient près de Su-tcheou, dans le Kiang-nan,

Que vos cafques & vos cuiraffes foient en état; prenez vos boucliers, & ayez attention qu'ils foient bons; préparez vos arcs & vos fléches, ayez de bonnes lances, de bonnes piques, aiguifez vos fabres; s'ils fe trouvoient émouffés, vous feriez en faute.

PE-KIN.

Kang-mo.

Ii15.

1063.

Dans la marche & le campement de l'Armée, qu'il y ait des avant J. C. gens qui aient foin des bœufs & des chevaux ; qu'il y ait des lieux commodes pour faire paître ces animaux & pour les garder. Fermez tous les enclos, comblez les foflés (1), ne caufez aucun dommage aux troupeaux, ni à ceux qui les gardent, autrement vous feriez févérement punis.

Lorfque des bœufs & des chevaux s'échappent, lorfque des valets & des fervantes prennent la fuite, leurs maîtres ne doi vent pas franchir les barrieres, ni fortir du camp pour les reprendre; que ceux d'entre vous qui les auront trouvés, les reftituent à leur maître, fans leur faire aucun mal : j'aurai égard à cela, & je vous récompenferai; autrement, vous ferez punis. On ne doit rien voler; fi vous fortez de l'enceinte du camp, fi vous volez des bœufs & des vaches, fi vous attirez à vous les valets & les fervantes des autres vous porterez la peine dûe à de telles fautes.

Le onzieme jour du cycle (2), j'irai combattre les Su-joung; préparez les vivres, s'ils manquoient, vous feriez coupables d'une grande faute. Vous gens des trois Kiao (3) & des trois Soui (4) de Lou, préparez les cloux & les planches. Au même onzieme jour je veux que les retranchemens foient faits, prenez garde d'y manquer; au fupplice de mort près, vous devez vous attendre à tous les autres: c'est vous auffi qui devez faire de grands amas de fourages, fans cela vous ferez coupables, & comme tels vous ferez févérement punis.

(1) Ces enclos & ces foffés fervoient à prendre les bêtes fauvages." (2) Ce jour eft nommé Kia fiu dans le cycle de 60. On ne fait ni l'année ni le mois de l'expédition de Pe-kin.

(3) Kiao eft ici le nom de frontiere.

(4) Soui eft auffi le nom de frontiere; à une certaine diftance de la Cour, le pays s'appelloit Kiao, & à une certaine distance de Kiao, le pays s'appelloit Soui. Il eft difficile aujourd'hui d'avoir des idées bien juftes fur ces fortes de frontieres, & il eft auffi difficile de donner raifon du nombre des trois Kiao & des trois Soui.

Rrij

[blocks in formation]

Le titre de Tfin-chi fignifie ordre ou défenfe du Prince de T fin, pays fitué dans le Chen-fi. Le Prince dont il s'agit ici eft Mou-kong, qui venoit d'être battu par Siang-kong, Prince du pays de Tçin, fitué dans le Chan-fi & dans les environs.. C'eft après cette défaite que Mou-kong, fit le difcours fuivant: Mou-kong commença à régner l'an 659 de JefusChrift & finit l'an 621. Confucius, dans fon Tchun-tfieou, rapporte cette bataille à la trente-troifieme année de Hi-kong, Prince de Lou ; &, par l'examen des éclypfes, on voit que cette année est l'an 627 avant J. C. Fei-tfu, Ancêtre de Mou-kong, la treizieme année du Roi Hiao-vang, 897 avant J. C., avoit été fait Prince de Tfin à caufe des fervices qu'il avoit rendus dans les Haras. Il fe difoit defcendu de Pe-y Miniftre du tems de Chun. Vers l'an 770 avant J. C., un des: defcendants de Fei-tfu, nommé Siang-kong, & différent de celui dont nous avons parlé plus haut, fut fait Prince de T fin, pays où avoit été la Cour des Rois de la Chine jufqu'à Pingvang. Ce Siang-kong contribua beaucoup au rétablissement de Ping-vang, mais il eut la hardieffe de facrifier au Changti, droit réservé au Roi feul; il eut des Hiftoriens publics, & fes defcendants s'emparerent du Trône. Ce Chapitre eft dans l'ancien & le nouveau texte : il contient quelques réflexions. fur l'abus qu'il y a d'écouter des jeunes gens.

Vous t

ous tous écoutez-moi, dit le Prince (1), & ne m'interrompez pas, j'ai à vous entretenir fur un fujet important: de toutes les paroles c'eft la plus cffentielle.

Les Anciens ont dit: La plupart des gens cherchent à fe fatisfaire: il n'eft pas difficile de reprendre dans les autres ce qu'ils ont de mauvais, mais recevoir les avis.& les réprimandes des autres, fans les laiffer couler comme l'eau, c'est là la difficulté.

-Les jours (2) & les mois fe paffent, mon cœur en eft affligé, parcequ'ils ne reviendront pas.

Parceque mes anciens Miniftres (3) ne me propofoient pas des chofes de mon goût, leurs avis me déplaifoient; je préférois les avis de ceux qui font nouvellement entrés dans mon Confeil; déformais j'éviterai toutes ces fautes, fi je prens confeil de ceux qui ont les cheveux blancs.

Quoique les forces & la vigueur manquent aux vieillards, ils ont la fincérité & la prudence en partage, & je veux m'en fervir. Les jeunes gens au contraire font vigoureux, braves, habiles à tirer de la fléche & à conduire un charriot, mais je ne m'en fervirai pas pour le confeil ; ils font portés à me flatils favent faire des discours étudiés, ils changent le fens des paroles des fages; dans quel tems pourrai-je donc m'en fervir?

ter,

Suppofons (4) un Officier, qui d'ailleurs n'a pas de grands talens, mais qui a le cœur droit & tranquille; quand il voit des talens dans les autres, il les reconnoît & les emploie comme les fiens propres ; quand il voit des gens fages, non-feule

(1) Mou-kong.

(2) On voit que Mou-kong craignoit de mourir avant d'avoir mis ordre à toutes fes affaires.

(3) Le malheur de Mou-kong fut de ne pas vouloir écouter un ancien Officier appellé Kien-chou, qui lui avoit confeillé de ne pas entreprendre guerre. Ce Prince belliqueux aima mieux écouter un jeune Officier appellé Ki-tfe: il fut entierement défait, & ferepentit de fa démarche.

la

(4) Ce paragraphe & le fuivant font cités dans le livre claffique Ta-hio, qui a été traduit en latin dans l'ouvrage du P. Couplet; voyez Scientia: Sinica, lib. 1. pag. 31, 3.2.

[blocks in formation]
« AnteriorContinuar »