Imágenes de páginas
PDF
EPUB

paru inutile de les faire graver, j'en ai feulement pris quelques-uns que l'on voit fous les nos. 14, 15 & 16. Le vafe du n°. 14 eft appellé Tcheou-y, les deux du n°. Is font nommés Tfong-y. Ceux-ci étoient ornés de figures de tigres & de finges, il y en avoit d'autres qui étoient chargés de figures de plantes celui du n° 16 étoit appellé Kou, on penfe qu'il étoit en ufage du tems de la Dynaftie des Chang.

No. 17. La figure que l'on voit fous ce numero eft celle de la petite table de pierres précieufes dont il eft parlé dans le Chou-king au Chapitre Kou-ming, & fur laquelle le Roi s'appuie en parlant, étant près de mourir.

Chez les anciens Chinois, lorfqu'un Roi, un Prince, un Grand ou un Miniftre mouroit, on lui donnoit un nom qui défignoit la bonne ou la mauvaise conduite qu'il avoit tenue. Ainfi on le jugeoit, & c'eft fous ce nom que les Rois font connus dans l'Hiftoire. Vou-vang eft ainfi nommé à cause de la conquête qu'il fit de la Chine. Vang fignifie Roi, & Vou Guerrier. Li fignifie cruel, inhumain, & ce nom a été donné à un de fes defcendans à cause de fa cruauté.

Encore à préfent, lorfqu'un Chinois eft mort, fes parens préparent une petite tablette de bois, longue de plus d'un pied & large de cinq ou fix pouces, elle eft pofée fur une bafe ou piedestal. On écrit fur cette tablette le nom,la qualité de la perfonne, le jour, le mois, l'année de fa naiffance & de fa mort: elle eft appellée Chin-tchu, c'est-à-dire, demeure de l'Esprit, parceque quelques-uns croient que l'ame du défunt réfide dans cette tablette. Outre cela on prépare encore une piece de toile ou d'étoffe de foie rouge, longue de fix ou fept pieds, fur laquelle on écrit en caracteres blancs la même chofe fur la tablette, excepté un point qui compofe le caractere tchu & fans lequel il ne fignifieroit pas demeurer. La perfonne la plus diftinguée de l'affemblée eft chargée d'ajouter ce point, c'est pourquoi on appelle cette perfonne Tien-tchu, c'est-àdire, qui met le point. Par cette appofition du point le mort est invité de refter dans fa famille. On a fait auparavant l'éloge du mort, & on l'a jugé digne d'avoir le point.

que

Avant qu'on eût imaginé ces tablettes, on prenoit un en

fant, qui par cette raison étoit appellé Chi; c'étoit à lui qu'on adreffoit les offrandes, & il répondoit au nom du défunt, Pao, c'est-à-dire, je fuis raffafié; alors le Sacrificateur lui répondoit Yeou, c'eft à-dire, buvez & mangez encore. Cet ufage des funérailles étoit devenu un ufage ordinaire dans les tables; & lorfqu'on exhortoit quelqu'un à boire, on employoit le même terme, ce qui revient à l'ufage Egyptien rapporté par Herodote, & qui confiftoit à dire aux convives, en préfence des corps de leurs ancêtres, dans leurs feftins; bois & réjouistoi, car tu feras ainfi après la mort; à la Chine le vafe s'appelloit Yeou-tchi, c'est-à-dire, coupe d'exhortation.

Anciennement les Chinois enterroient avec les morts de petites figures qu'ils nommoient Kouei-loui, ufage que Confucius a aboli; ces ftatues étoient faites de bois ou de paille, & cette cérémonie étoit nommée Siun- tfan. Les Grands étoient mis dans plufieurs cercueils renfermés les uns dans les autres; c'eft encore le même ufage. On en fait quatre pour l'Empereur, l'un nommé Pi, l'autre Ko, un troifieme Tchuen, & un quatrieme Tfen. On emploie pour cela un arbre nommé Tchi, qui fe conferve long-tems dans l'humidité. Plufieurs font encore aujourd'hui leurs cercueils, qu'ils nomment en général Cheou-pan, planche de vie, prétendant qu'en conféquence de cette dénomination ils vivront plus long-tems: ils appréhendent en même-tems que leurs defcendants ne manquent à ces devoirs fi effentiels, & ne laiffent leur corps fans fépulture. Ils prennent encore la précaution de creufer, dans le lieu de leur fépulture, un caveau particulier nommé Kouang. Ils mettent, avec une petite machine nommée Su ou Se, des perles & autres chofes précieufes dans la bouche des morts. Le chariot dont on fe fert pour porter le corps eft appellé Tchuen.

[ocr errors]

Les anciens Chinois portoient le deuil de leur pere & de leur mere, & les femmes de leur mari, pendant trois années entieres; mais préfentement on l'a réduit à vingt-quatre mois, qui fe partagent en trois, c'est-à-dire, huit par chaque année; fi le pere & la merè meurent en même-tems, il faut le porter fix ans. C'eft la loi qu'un perc porte trois ans

le deuil de fon fils aîné, s'il n'a pas laiffé d'enfants. Pendant ce tems de deuil, que l'on appelle Sang, on porte tous les matins devant la Tablette une taffe pleine de riz; cette cérémonie eft appellée Kong-fan.

On trouvera dans le Poëme de l'Empereur de la Chine, des détails particuliers fur ce qui concerne ces cérémonies; je dirai feulement ici que les Chinois ont eu de tout tems des Salles nommées Miao ou Tfong-miao, destinées à honorer les Ancêtres & les grands hommes, & où on place leurs Tablettes. Quelquefois ils élevent à la mémoire des grands hommes, fur les grands chemins, ou dans les places publiques, des efpeces d'arcs de triomphe qu'ils nomment Fang.

No. I 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7,

8 & 9.

CETTE ETTE figure no. 1, eft celle du Ho-tou, ou de la table fortie du fleuve Hoang-ho. La plupart des Ecrivains, & principalement Kong-gan-koue, difent que ce fut un dragon cheval qui, fous Fo-hi, fortit du fleuve portant cette table sur son dos, que d'après cela Fo-hi forma les huit Koua. D'autres font remonter cette prétendue découverte à des tems plus anciens; ils veulent que ce fut un Roi nommé Yeou-tfao-chi, fur lequel on ne débite que des fables; par exemple, on dit que porté fur fix dragons & fur des Ki-lin volants, il fuivoit le foleil & la lune, qu'il fut nommé Kou-hoang, l'ancien Monarque.

Ce Ho-tou, ainfi que le Lo-chou, dont il fera parlé ciaprès, font regardés par les Chinois comme les oracles de l'Efprit du Ciel pour inftruire les Rois. Dans le haut ou au midi, il y a fept ronds; dans le bas, ou au nord, il y en a fix; à droite, ou à l'orient, il y en a huit; à gauche, où à l'occident, il y en a neuf. Les nombres impairs 1, 3, 5, 7, 9 font blancs ou vuides, & les pairs 2, 4, 6, 8, 10, font noirs ou pleins; les impairs font les nombres de la Terre, les pairs font ceux

du Ciel.

7,

Les huit Koua no. 2, que Fo-hi forma font nommés 1°. Kien3, l'æther; 2°. Toui, l'eau pure; 3°. Li, le feu pur; 4°. Tchin & le tonnerre; 5°. Siun, le vent; 6°. Kan l'eau; 7. Ken, les montagnes; 8°. Kuenh, la terre. On les voit fur la planche au n°. 2, ligne 7 ; & cette ligne du n°. 2, marquée où l'on voit des quarrés blancs & des quarrés noirs, confidérée perpendiculairement comme 27, 6, 5, 67, 6, 5, &c. eft b a7, repréfentée ligne 7 au bas de la planche: celle-ci n'eft compofée que de traits; le trait plein répond au blanc, & le trait coupé au noir. On range encore ces Koua en rond, comme on les voit au no. 4. Ces huit Koua dérivent de quatre fymboles gravés au no. 2 & 3, ligne 6, que les Chinois nomment Su-fiang, ou les quatre images, qui dérivent elles-mêmes de deux autres

nommées

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]
« AnteriorContinuar »