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TANG.

lité à ceux qui font gens de bien, relever le courage des TCHING- foibles, ménager ceux qui font fans talents, caffer ceux qui excitent des troubles, faire mourir ceux qui font violence (1), éviter ce qui peut caufer la ruine, s'affermir dans ce qui conferve: voilà ce qui rend un Etat floriffant.

Kang-mo. 1766.

1754. Tfou-chou. 1558.

IS47.

Un Prince qui travaille tous les jours à fe rendre vertueux gagnera le cœur des peuples de tous les Royaumes; mais s'il eft fuperbe, & plein de lui-même, il fera abandonné de fa avant J. C. propre famille. Prince, appliquez-vous à donner de grands exemples de vertu; foyez pour le Peuple un modele du juste milieu qu'il doit tenir; traitez les affaires felon la justice; réglez votre cœur felon les loix de la bienféance; procurez l'abondance à vos fucceffeurs. J'ai oui dire que, qui fait fe trouver un Maître, eft digne de régner ; & que, qui ne le fait pas, ne peut réuffir. Quand on aime à interroger les autres, on ne manque de rien; mais croire qu'on fe fuffit à soimême, c'est être peu de chose.

Hélas! pour bien finir, il faut bien commencer. On doit examiner ceux qui gardent les devoirs de leur Etat, détruire les brouillons & les gens cruels. Si vous refpectez & fi vous obfervez la loi du Ciel, vous conserverez toujours l'Empire (2).

(1) Ce paffage eft difficile à expliquer dans le texte, du moins j'ai trouvé de la difficulté, & je ne faurois répondre du vrai fens.

(2) L'empire eft ici défigné par les deux caracteres Tien ming, qui' veulent dire ordre du Ciel, commiflion donnée par le Ciel.

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Ce Chapitre eft un difcours que le Roi Tching-tang fit à tous
fes grands Vaffaux, qui, après la défaite de Kie, s'étoient
affemblés pour le reconnoître sen qualité de Roi. Tang-kao
fignifie avis ou avertissement de Tching-tang. Ce Chapitre
n'est que
dans l'ancien texte.

APRÈS la défaite de Hia, le Roi vint à Po (1), & fit le

difcours fuivant, en préfence de tous les Grands.

• Soyez attentifs; écoutez-moi. L'augufte Chang-ti (2) a mis dans l'homme la raifon; fi l'homme s'y conforme, fon effence existera conftamment, finon le Prince eft le feul qui doive la lui faire fuivre (3).

Le Roi de Hia a étouffé les lumieres de la raifon; il a fait fouffrir mille mauvais traitemens aux peuples de tous les Etats. Ceux-ci opprimés & ne pouvant fouffrir une fi grande cruauté, ont fait connoître aux Chin (4), & aux Ki fupérieurs & infé

(1) Po eft le nom du pays qui eft près de Kouei-te-fou, du Ho nan. (2) Souverain' Maître.

(3) Quoique le texte de ce premier paragraphe foit un peu difficile à traduire mot à mot, le fens eft clair & n'a pas befoin du fecours des Interpretes: ils difent qu'il y a des paffions qui offufquent la lumiere natu& qui

faut qu'il y ait quelque à violer la loi intérieure: ils ajoutent qu'il

loi.

qui ait l'autorité de punir ceux qui

(4) Les Chin & les Ki font des Efprits. Aujourd'hui les Chin font les Efprits des vents, des tonnerres; les Ki font les Efprits 'des rivieres, des montagnes, &c. J'ignore fi c'étoit la même chofe du tems de Fching-tang.

1547.

avant J. C.

TCHING

TANG.

Kang-mo. 1766. 1754.

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rieurs, qu'ils étoient injuftement perfécutés. La Loi du Ciel procure le bonheur à ceux qui vivent bien, & le malheur à ceux qui font débauchés; c'eft pourquoi le Ciel, pour manifefter les crimes de Hia, a fait tomber fur lui toutes ces calamités.. En conféquence, tout indigne que je fuis, j'ai cru devoir me conformer aux ordres précis & redoutables du Ciel. Je Tfou-chou. n'ai pu laiffer de fi grands crimes impunis: j'ai ofé me fervir d'un bœuf noir ( dans le facrifice), & avertir l'augufte Ciel & l'admirable Heou (1). Voulant punir Hia, j'ai cherché un sage (2), &, de concert avec lui, nous avons fait des efforts pour vous tous; nous avons demandé au Ciel fes ordres.

1558.

I547.

avant J. C.

Le Ciel fuprême aime fincerement les peuples; c'eft pour cela que le grand criminel (3) a pris la fuite, & s'eft foumis. L'ordre du Ciel ne peut varier ; les peuples ont repris leurs forces comme les plantes & les arbres.

Chargé aujourd'hui de vos Royaumes & de vos Familles, je crains d'offenfer le Ciel & la Terre (4); & parceque je ne fais fi effectivement je ne fuis pas coupable, ma crainte eft pareille à celle d'un homme qui appréhende de tomber dans un précipice.

J'ai affigné à chacun de vous les Etats qu'il doit gouverner. Gardez-vous de fuivre des loix & des coutumes injuftes; ne donnez pas dans les défauts qui fuivent l'oifiveté, ni dans l'amour des plaifirs. En obfervant & en gardant les loix fages & équitables, vous recevrez le bonheur du Ciel.

(1)-L'admirable Heou, en Chinois Chin-heou, eft, felon plufieurs Interpretes, Heou tou, & ils difent qu'il s'agit de la terre. Heou fignifie Prince & Tou fignifie Terre. Quand même il s'agiroit de la terre, felon Confucius, les cérémonies pour le Ciel & la Terre ont pour objet le fouverain Maître Chang-ti; mais le texte ne parle nullement de terre. Il s'agit peut-être ici du chef de la famille de Tching tang, à qui il faifoit des cérémonies après avoir facrifié au Ciel. Le culte des Efprits a été de tout tems en ufage à la Chine, & le Souverain de tous les Efprits eft le Chang-ti. (2) L'homme très fage dont on parle eft Y-yn, dont il fera fait mention dnns la fuite..

(3) Il s'agit ici de l'Empereur Kie.

(4) Il s'agit des Efprits du Ciel & de la terre.

..

ᏚᎥ

TCHING

TANG.

Si vous faites quelque chofe de louable, je ne puis le cacher; & fi je tombe dans quelque faute, je n'oferai me la pardonner. Tout eft marqué (1) diftinctement dans le cœur du Chang-ti. Si vous avez des défauts, ils retombent fur moi; Kang m mais fi j'en ai, vous n'y avez nulle part.

Hélas! fi ce que j'ai dit fe fait avec une volonté fincere de bien faire, on peut efpérer de réuffir.

1766.

· 1754. Tfou chou.

1558.

1547.

(1) Les Interpretes ont fait grande attention fur ces paroles. Le catac- avant J. C. tere Kien fignifie examiner, compter un à un. Le fameux Tchou-hi, Auteur de la Dynastie des Song poftérieurs, dit que le Ciel connoît le bien & le mal que nous faifons; que ce bien & ce mal font dans le cœur du Chang-ti, comme dans un rôle ou livre de compte. Le Chang-ui eft fuppofé la même chofe que le Ciel. Ceux qui cherchent en Europe à fe mettre au fait fur ce que les Chinois ont penfé fur le Ciel ou le Chang-ti, peuvent s'en tenir à des paffages clairs, pareils à ceux-ci, foit pour le texte du livre même, foit pour les textes des Interpretes anciens & modernes.

M

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Tfou chou.

1546.

a545. avant J. C.

TCHONG

GIN.

Tfou-chou.

1544. 1541.

avant J. C.

APRE

ADDITION AU CHOU-KING.

VAI-PING II, Roi.

PRÈS la mort de Tching-tang, les Hiftoriens font régner fon fils Tai-kia; mais le Tfouchou met deux Princes avant celuici: le premier, qui porte le titre de Vai-ping, & dont le nom étoit Ching.

La premiere année de fon regne eft la douzieme d'un cyclę; ainfi il a fuccédé immédiatement à Tching-tang. Il tenoit fa Cour dans la ville de Po, & le premier Miniftre de l'Empire étoit Y-yn. Il ne régna que deux ans.

TCHONG-GIN III, Ror.

Ce Prince, dont le nom étoit Yung, fuccéda immédiatement, fuivant le Tfou-chou, à Vai-ping son frere. Sa premiere année eft la quatorzieme du cycle, & il régna quatre ans: comme fon prédéceffeur, il tint fa Cour dans la ville de Po, & Y-yn étoit premier Miniftre. C'est tout ce que l'on fait de ces deux Princes, que le Kang-mo & les autres Hiftoriens font fils de Tching-tang. Un troifieme frere nommé Tchong-ting eft pere de Tai-kia.

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