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langue ils font perfuadés qu'i n'y en a pas de plus beau que le leur, ils le notent par des points fur les voyelles, & s'accorden parfaitement en chantant. Ils ont grand foin d'apprendre à leurs enfans tous les chants de l'Eglife.

CHAPITRE VII.

Des erreurs des Arméniens.

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'ERREUR capitale des Arméniens, & qui eft l'origine & le fondement de leur fchifme, eft de ne reconnoître qu'une feule nature en Jefus-Chrift. Ils font Jacobites, & conviennent avec les Suriens & les Coptes dans la même créance. Ils confeffent avec eux que Jefus Chrift eft Dieu & homme parfait, ayant

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un corps & une ame comme nous; que la nature divine s'eft. unie avec la nature humaine fans qu'il fe foit fait aucun changement dans l'une ou l'autre nature, & fans aucun mélange & fans confusion. Ils avouent que felon la chair il a fouffert la fatigue, la faim, la foif; que c'eft volontairement qu'il s'eft livré aux fouffrances de fa Paffion, & à la mort. Mais que felon fa divinité, il étoit impaffible & immortel. Leur confeffion de Foi qu'ils récitent très-fréquemment, contient ces articles. Ils disent anathême à Eutiches, comme ils le difent à Neftorius, & ils le condamnent comme complice d'Apollinaire, en ce qu'il a nié que le Sauveur fût homme comme nous. Quand donc fur l'aveu qu'ils font, que J. C. eft Dieu & homme, l'un & l'autre parfait

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& qu'il a fouffert felon la chair, & non felon la divinité, on veut: les obliger à conclure nécessairement de cette doctrine, qu'il y a donc deux natures en JesusChrift. Ils fe retranchent alors dans la comparaifon de notre corps & de notre ame, lefquels, difent-ils, ne compofent par leur unior naturelle qu'une feule nature. Ce fut pour les chaffer de ce retranchement, qui leur paroît un fort imprenable, que Théorien, Théologien Grec, em, ploya dans fes Conférences avec Nierfes, Patriarche de Sis, des argumens abftraits & Métaphyfiques qui font rapportés dans la Bibliothéque des Peres. Mais comme notre Foi n'a point befoin, pour la défendre, de toutes ces fubtilités, qui réduifent fouvent les opinions combattues de part & d'autre à une pure

queftion de nom, Théorien fe fervit bien plus à propos de l'autorité des faintes Ecritures & des Peres, qui prouvent folidement l'existence de deux natures. en J. C. Le Théologien Grec auroit pu faire voir au furplus la défectuofité de la comparaifon en question, dont les Arméniens mêmes doivent convenir; car ils avouent, & il eft vrai, que le Verbe s'eft fait chair, que Dieu s'eft fait homme. Mais ils n'ofent l'ame fe faffe corps. Ils confeffent que Dieu eft né, & qu'il eft mort; mais ils ne diront pas, & ne difent pas en effet que l'ame foit étendue, & formée par un arrangement de la matiere, & qu'elle meurt : ainsi la comparaifon dont il s'agit ne va pas plus loin qu'à expliquer. l'union des deux fubftances dans une feule hypoftafe; mais l'union

pas

dire

que

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hypoftatique des deux natures en J. C. opère ce qu'on appelle la communication des idiômes, laquelle n'a lieu entre le corps

& l'ame.

pas

Saint Euloge, Patriarche d'Alexandrie, dans fon troifiéme Difcours contre les Sévériens dont Photius nous a confervé unbel extrait, explique parfaitement l'ufage légitime qu'on doit faire de cette comparaison, & les juftes bornes qu'on doit y donner; & il remarque que faint Cyrille ne l'a employée que comme un exemple imparfait de l'union hypostatique.

De ce faux principe d'une feule Nature en J. C. les Arméniens, de concert avec les autres Monophyfites, concluent qu'il n'y a qu'une opération en J. C. & qu'une volonté, entendant par ce mot de volonté, l'action de

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